Ce chapitre s’intéresse aux marchés mondiaux des produits halieutiques et aquacoles : il en décrit l’évolution récente et présente les projections à moyen terme pour la période 2024-33. Il passe en revue les évolutions prévues en matière de prix, de production, de consommation et d’échanges pour les produits de la pêche et de l’aquaculture. Il s’achève par un examen des risques et incertitudes notables susceptibles d’avoir une incidence sur les marchés mondiaux des produits halieutiques et aquacoles durant les dix prochaines années.
Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2024-2033
8. Produits halieutiques et aquacoles
Copier le lien de 8. Produits halieutiques et aquacolesAbstract
8.1. Principaux éléments des projections
Copier le lien de 8.1. Principaux éléments des projectionsRalentissement de la production, de la consommation et du commerce halieutique et aquacole
La consommation de produits halieutiques et aquacoles1 destinés à l’alimentation humaine devrait croître à lʼéchelle mondiale, bien quʼà un rythme plus lent que celui des dix dernières années. Malgré une croissance plus lente quʼau cours de la décennie précédente, lʼAsie devrait représenter 77 % des produits halieutiques et aquacoles supplémentaires disponibles pour lʼalimentation humaine au cours de la période couverte par les Perspectives, suivie par lʼAfrique (16 %) et les Amériques (8 %). À lʼinverse, lʼoffre de produits halieutiques et aquacoles en Europe devrait diminuer, bien quʼà un rythme plus lent que celui des dix dernières années. La consommation moyenne mondiale apparente de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine devrait être de 21.4 kg (équivalent poids vif) par habitant dʼici à 2033, contre 20.8 kg par habitant au cours de la période de référence (moyenne 2021-23). Néanmoins, le niveau et la tendance de la consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant varient considérablement selon les pays et les régions (Graphique 8.1). Plus précisément, la consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant devrait augmenter sur tous les continents au cours de la période couverte par les Perspectives, à lʼexception de lʼEurope et de lʼAfrique. Dans le cas de lʼAfrique, cette diminution est principalement due à une croissance démographique plus rapide que lʼoffre et devrait survenir malgré le niveau déjà faible de la consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant. LʼAsie devrait connaître la plus forte augmentation, avec une nouvelle hausse de son niveau de consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant, qui se trouve être déjà élevé. La proportion de produits halieutiques et aquacoles utilisés destinés à lʼalimentation humaine dans lʼensemble du secteur de la pêche et de lʼaquaculture devrait rester relativement constante, soit autour de 90 % tout au long de la période couverte par les Perspectives. Les 10 % de la production restants seront utilisés à dʼautres fins que lʼalimentation humaine, principalement pour la production de farine et dʼhuile de poisson.
Les prix de tous les groupes de produits (aquaculture, pêche de capture, produits halieutiques et aquacoles commercialisés, farine et huile de poisson) devraient diminuer en valeur réelle au cours de la période couverte par les Perspectives. Le prix de lʼhuile de poisson devrait connaître la plus forte baisse, avec un recul de 18 % au cours de la prochaine décennie. Le prix de lʼhuile de poisson a augmenté de 112 % entre 2021 et 2023 pour atteindre des niveaux exceptionnellement élevés. Ceux-ci sont en partie dus au prix élevé des huiles végétales et aux problèmes d’approvisionnement. Le prix devrait revenir à des niveaux plus normaux au début de la prochaine décennie. Le ralentissement de la croissance de la demande de produits halieutiques et aquacoles, en particulier en Asie, entraînera une baisse des prix réels dans les secteurs de la pêche et de lʼaquaculture. Toutefois, le ralentissement de la croissance de la productivité dans lʼaquaculture et la croissance limitée de la production halieutique atténueront dans une certaine mesure ces effets. Par conséquent, les baisses des prix réels devraient être relativement modestes au cours de la période couverte par les Perspectives.
La production halieutique et aquacole mondiale devrait augmenter au cours de la période couverte par les Perspectives, pour atteindre 206 Mt dʼici à 2033, ce qui correspond à une augmentation de 22 Mt par rapport à la période de référence (moyenne 2021-23). Toutefois, le rythme de croissance devrait ralentir par rapport à la décennie précédente. Lʼaugmentation de la production est due à lʼexpansion continue de lʼaquaculture, en particulier en Asie. Plus de 85 % de la production supplémentaire prévisionnelle proviendra de lʼaquaculture. Cela portera la part de lʼaquaculture dans la production halieutique et aquacole mondiale à 55 %, contre 51 % au cours de la période de référence. Les augmentations les plus notables dans la production sont attendues en Chine, en Inde et en Indonésie, représentant près de 80 % de la production aquacole supplémentaire. La production halieutique devrait croître modestement, avec des volumes compris entre 89 Mt les années El Niño2 et 94 Mt. Les projections relatives aux produits halieutiques et aquacoles prennent explicitement en compte le phénomène El Niño, reconnaissant son impact significatif sur la production halieutique et, par conséquent, sur la production de farine de poisson au Pérou et dans dʼautres pays dʼAmérique du Sud. La production mondiale de farine et dʼhuile de poisson devrait augmenter légèrement plus rapidement que la production halieutique et aquacole mondiale au cours de la période couverte par les Perspectives. Cette croissance représente un relèvement par rapport aux faibles niveaux observés au cours de la période de référence, principalement en raison des restrictions de la saison de pêche à lʼanchois au Pérou, ainsi que de la part croissante de la farine et de lʼhuile de poisson cuisinées à partir de déchets de produits halieutiques et aquacoles.
Les exportations mondiales de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine devraient continuer à augmenter au cours de la période couverte par les Perspectives, mais à un rythme moins rapide quʼau cours de la décennie précédente. Cette tendance reflète à la fois un ralentissement à long terme de lʼexpansion des échanges commerciaux et un effet à court terme lié à la pandémie de COVID-19. Les quantités échangées ont été particulièrement élevées au cours de la période de référence, principalement en raison du net rebond des échanges après les faibles niveaux observés en 2020 en raison de lʼimpact de la pandémie de COVID-19. LʼAsie, avec la Chine en tête, restera le principal acteur de la hausse des exportations, suivie par les Amériques. À lʼinverse, les exportations en provenance dʼAfrique et dʼOcéanie devraient diminuer au cours de la période couverte par les Perspectives. LʼAfrique et les Amériques absorberont la majeure partie de la croissance des importations, tandis que les niveaux dʼimportation de lʼAsie et de lʼEurope devraient diminuer au cours de la période couverte par les Perspectives, la demande étant de plus en plus satisfaite par la production intérieure dans ces régions et la consommation par habitant étant plus faible en Europe.
Le changement climatique est lʼune des principales sources dʼincertitude auxquelles lʼactivité halieutique sera confrontée au cours de la prochaine décennie. En 2023, les températures de surface de la mer ont été les plus élevées jamais enregistrées et cette tendance devrait se poursuivre. Lʼaugmentation des températures de surface de la mer aura des répercussions négatives sur la production halieutique mondiale. Toutefois, ces dernières seront inégalement réparties. Améliorer la gestion des pêches en adoptant des méthodes et des outils dʼadaptation adéquats permettrait par ailleurs de compenser ces répercussions dans certaines régions. De plus, la conclusion du prochain cycle de négociations sur les subventions à la pêche au sein de lʼOrganisation mondiale du commerce (OMC) sera également source dʼincertitude pour la production halieutique mondiale. Dans le secteur de lʼaquaculture, les réformes politiques constituent la principale source de contingence. Les récentes réformes fiscales en Norvège auront sans doute des répercussions sur la production de saumon dʼélevage, et les effets des réformes politiques en Chine, le plus grand producteur aquacole au monde, se feront davantage ressentir au cours de la prochaine décennie.
8.2. Situation du marché
Copier le lien de 8.2. Situation du marchéRetour aux tendances antérieures à la pandémie suite au relèvement substantiel observé après la pandémie de COVID-19
La production halieutique et aquacole mondiale est restée globalement stable en 2023, à raison de 186 Mt, avec une croissance de l’aquaculture tandis que la pêche a reculé. Le déclin de la production halieutique a été particulièrement important au Pérou, où la saison de pêche a été raccourcie afin de garantir la durabilité de la biomasse dʼanchois, une espèce majoritairement utilisée aux fins de la production de farine et dʼhuile de poisson.
Selon lʼindice des prix des produits halieutiques et aquacoles de la FAO3, les cours internationaux ont baissé de 1.5 % en 2023 par rapport à 2022, après une hausse de 19 % en 2022. En 2023, après la hausse de 2022, les prix des produits de lʼaquaculture ont diminué. Cette baisse des cours est principalement due à la diminution des prix des crevettes ainsi que des espèces de poissons blancs dʼélevage tels que le tilapia. À lʼinverse, les cours des espèces sauvages ont continué à augmenter tout au long de lʼannée 2023, ce qui témoigne de la baisse des volumes de production.
Entre 2020 et 2022, la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions considérables sur le commerce international mondial. Les produits halieutiques et aquacoles nʼont pas fait exception. Après un déclin en 2020, et sous lʼeffet dʼun important relèvement de la demande mondiale, les volumes dʼexportation de produits halieutiques et aquacoles ont rapidement rebondi en 2021 puis en 2022. Lʼaugmentation des prix a renforcé le relèvement aux prix courants. Toutefois, en 2023, les exportations mondiales de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine ont à nouveau diminué, symptôme de la réduction à la fois des quantités échangées et des prix.
8.3. Projections relatives aux marchés
Copier le lien de 8.3. Projections relatives aux marchés8.3.1. Consommation
Les produits halieutiques et aquacoles peuvent être utilisés sous différentes formes, pour lʼalimentation humaine ou pour dʼautres usages. Les produits halieutiques et aquacoles non destinés à lʼalimentation humaine sont transformés en farine et en huile de poisson ou utilisés à dʼautres fins, telles que l’aquariophilie, la reproduction, l’alevinage, la pêche de loisir (appâts), la production pharmaceutique, ou encore l’alimentation directe d’animaux d’élevage ou autres. La majeure partie de la production halieutique et aquacole est destinée à lʼalimentation humaine et cette part devrait rester globalement stable, atteignant ainsi 90 % dʼici à 2033. Dans lʼensemble, les produits halieutiques et aquacoles disponibles pour lʼalimentation humaine devraient augmenter de 21 Mt (équivalent poids vif) dʼici à 2033, pour atteindre 186 Mt. Cela représente une augmentation globale de 13 % par rapport à la période de référence, un rythme plus lent que la croissance de 25 % enregistrée au cours de la décennie précédente. Cette décélération reflète principalement la quantité moindre de production supplémentaire disponible, un ralentissement de la croissance démographique ainsi que la saturation de la demande dans certains pays, en particulier les pays à revenu élevé.
La croissance de la demande proviendra principalement des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. En effet, ces derniers seront responsables de 95 % de lʼaugmentation de la consommation et consommeront 82 % des produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine dʼici à 2033. Outre la croissance démographique, la demande dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sera également renforcée par la croissance des revenus ainsi que lʼurbanisation. Ces deux tendances entraîneront également une augmentation de la demande de protéines animales, notamment de produits halieutiques et aquacoles, au détriment des aliments dʼorigine végétale. Globalement, dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, la consommation de produits halieutiques et aquacoles augmentera de 15 % dʼici à 2033 par rapport à la période de référence, un taux beaucoup plus faible que les 33 % observés au cours de la précédente décennie. À lʼinverse, dans les pays à revenu élevé, la consommation de produits halieutiques et aquacoles devrait connaître une faible croissance (+3 % dʼici à 2033), principalement en raison du ralentissement de la croissance démographique et économique, ainsi que du vieillissement de la population.
Les produits halieutiques et aquacoles disponibles pour lʼalimentation humaine devraient augmenter sur tous les continents, sauf en Europe, où ils devraient diminuer de 2.2 % dʼici à 2033. Cette diminution est due à une légère baisse de la consommation de produits halieutiques et aquacoles au sein de lʼUnion européenne, tendance déjà observée au cours de la précédente décennie, ainsi quʼà une baisse significative de la consommation de produits halieutiques et aquacoles en Russie, principalement due à une hausse des exportations associée à une baisse des importations. À lʼinverse, une croissance substantielle est attendue en Afrique (+25 %), suivie par lʼOcéanie (+14 %), lʼAsie (+13 %) et les Amériques (+11 %). LʼAsie devrait être à lʼorigine de 77 % de la quantité supplémentaire de produits halieutiques et aquacoles consommée dʼici à 2033, la Chine représentant à elle seule à 33 % de ce volume supplémentaire. La proportion de produits halieutiques et aquacoles issus de lʼaquaculture par rapport à la quantité totale disponible pour lʼalimentation humaine devrait continuer à augmenter au fil du temps. Dʼici à 2033, 60 % des produits halieutiques et aquacoles disponibles pour lʼalimentation humaine devraient provenir de lʼaquaculture, contre 57 % au cours de la période de référence.
La consommation apparente de produits halieutiques et aquacoles par habitant devrait atteindre 21.4 kg en équivalent poids vif en 2033, contre 20.8 kg au cours de la période de référence, ce qui représente une hausse de 2.7 %. Cette augmentation est plus faible quʼau cours des décennies précédentes. La consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant devrait augmenter en Asie, dans les Amériques et en Océanie. À lʼinverse, elle devrait diminuer en Afrique et en Europe. En Afrique, la consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant devrait diminuer pour atteindre 9.3 kg en équivalent poids vif dʼici à 2033, contre 9.6 kg au cours de la période de référence, principalement en raison dʼune augmentation de la croissance démographique plus rapide que celle de lʼoffre de produits halieutiques et aquacoles. Alors que la consommation de produits halieutiques et aquacoles par habitant devrait augmenter en Afrique du Nord, le déclin devrait être particulièrement marqué en Afrique subsaharienne. Cette situation est particulièrement préoccupante. En effet, la région enregistre la prévalence de sous-alimentation la plus élevée au monde. De plus, les produits halieutiques et aquacoles jouent un rôle majeur dans la région, fournissant des protéines et des micronutriments précieux, à des niveaux supérieurs à la moyenne mondiale dans le cas des protéines.
La farine et lʼhuile de poisson devraient représenter 85 % sur les 21 Mt dʼéquivalent poids vif de produits halieutiques et aquacoles utilisés à des fins autres que lʼalimentation humaine en 2033. Le reste sera destiné à dʼautres usages, tels que lʼaquariophile, lʼalevinage, la pêche de loisir (appâts), la production pharmaceutique, ou encore lʼalimentation directe des animaux dʼélevage. Dʼici à 2033, 83 % de la farine de poisson et 70 % de lʼhuile de poisson devraient être consommés en tant quʼaliments pour lʼaquaculture. À l’échelle mondiale, la production aquacole augmentant plus rapidement que la production de farine de poisson, une plus grande quantité de farines dʼoléagineux est utilisée dans les rations alimentaires de lʼaquaculture (Graphique 8.2). Dʼici à 2033, la quantité de farine de graines oléagineuses utilisée en aquaculture devrait augmenter de 32 % pour atteindre 12 Mt, tandis que la quantité de farine de poisson utilisée en aquaculture devrait atteindre 4.8 Mt, ce qui correspond à une augmentation de 15 % par rapport à la période de référence. La Chine restera le principal consommateur de farine de poisson, représentant ainsi 37 % de la quantité totale dʼici à 2033. La consommation dʼhuile de poisson est légèrement moins concentrée que celle de farine de poisson. Par ailleurs, la Norvège, lʼUnion européenne et le Chili devraient représenter 43 % de la consommation totale dʼhuile de poisson dʼici à 2033.
8.3.2. Production
La production halieutique et aquacole mondiale, qui englobe à la fois la pêche et lʼaquaculture, devrait passer de 185 Mt au cours de la période de référence à 206 Mt dʼici à 2033. Tandis que la quantité totale produite continue dʼaugmenter, le taux ainsi que le niveau absolu de croissance continuent de baisser. La production halieutique et aquacole mondiale devrait augmenter de 12 % (soit 22 Mt) au cours de la prochaine décennie, contre 21 % (soit 32 Mt) au cours de la décennie précédente. Lʼaquaculture sera à lʼorigine dʼun ralentissement de la croissance, tout en restant le principal moteur de lʼexpansion globale de la production halieutique et aquacole mondiale. Dʼici à 2033, lʼaquaculture devrait représenter 55 % de la production halieutique et aquacole mondiale, contre 51 % au cours de la période de référence.
La production aquacole devrait en effet s’élever à 112 Mt dʼici à 2033, ce qui constitue une hausse de 20 % par rapport à la période de référence, contre 52 % au cours de la décennie précédente. Ce ralentissement de la croissance de la production aquacole sʼexpliquerait par la diminution attendue des gains de productivité à lʼéchelle mondiale, du fait des réglementations environnementales et de la disponibilité réduite de sites de production optimaux. La Chine restera le plus grand producteur aquacole au monde. Cependant, sa part dans la production aquacole devrait se stabiliser à environ 55 %, reflétant ainsi lʼanticipation dʼune forte croissance de la production aquacole dans dʼautres pays, comme lʼInde et lʼIndonésie (Graphique 8.3). La production aquacole devrait croître sur tous les continents et dans presque tous les pays au cours de la période couverte par les Perspectives. La répartition de la production aquacole restera toutefois déséquilibrée : lʼAsie devrait représenter 89 % de la production aquacole mondiale dʼici à 2033, les Amériques 5 %, lʼEurope et lʼAfrique 3 % chacune, et lʼOcéanie une part négligeable.
Au niveau des groupes d'espèces, tous les types de production aquacole continueront à augmenter, bien qu'avec des taux de croissance variables. La carpe devrait conserver sa position de premier groupe dʼespèces en termes de volumes, représentant 33 % de la production aquacole totale dʼici à 2033. Toutefois, sa part dans la production aquacole totale devrait continuer à diminuer au cours de la période couverte par les Perspectives. Cette tendance à la baisse est symptomatique de la demande croissante dʼun plus grand choix dʼespèces aquatiques, en particulier dans les pays asiatiques, dans lesquels la carpe est majoritairement consommée. De même, la part des salmonidés dans la production aquacole totale devrait diminuer légèrement, passant de 5 à 4 % au cours de la période de référence. Cette tendance est due une croissance plus lente que celle des autres espèces dʼélevage, principalement attribuée à des contraintes de production en Norvège, le principal producteur. Ces dernières sont liées à la mise en œuvre de taxes supplémentaires (pour plus dʼinformations, voir la sous-section « Risques et incertitudes »). La part des mollusques restera stable, représentant ainsi 20 % de la production aquacole totale, tandis que les crevettes (10 %), le tilapia (7 %) et les autres poissons dʼeau douce tels que les poissons-chats et les pangas (16 %) devraient augmenter plus rapidement que les autres groupes dʼespèces. Cette croissance devrait se traduire par une augmentation de leur part dans la production aquacole totale.
La production halieutique devrait atteindre 94 Mt dʼici à 2033, ce qui équivaut à une augmentation de 3.5 % par rapport à la période de référence. Bien quʼune partie de cette hausse soit liée à la production particulièrement faible dʼanchois au Pérou en 2023 à cause de la gestion des stocks, cela reflète néanmoins une augmentation de la production au cours de la période couverte par les Perspectives, en particulier en Afrique et dans les Amériques. Dʼaprès les prévisions, la répartition de la production halieutique entre les continents demeurera globalement inchangée au cours de la période couverte par les Perspectives. Ainsi, lʼAsie devrait représenter un peu plus de la moitié de la production halieutique mondiale en 2033, suivie des Amériques (20 %), de lʼEurope (15 %), de lʼAfrique (12 %) et de lʼOcéanie (2 %). La Chine restera le premier pays producteur, à raison de 13 % de la production halieutique mondiale en 2033 (Graphique 8.3).
La proportion de la production halieutique mondiale réduite à la farine et à lʼhuile de poisson devrait rester stable au cours de la période couverte par les Perspectives, sʼélevant à environ 19 %. Cependant, la production de farine et dʼhuile de poisson devrait augmenter respectivement de 15 et 17 % dʼici à 2033, pour atteindre respectivement 6 Mt et 1.7 Mt en poids produit. Cette hausse reflète essentiellement lʼaugmentation de la production halieutique au cours de la période couverte par les Perspectives ainsi que la part croissante de farine de poisson obtenue à partir des déchets de poisson. Dʼici à 2033, la proportion de farine de poisson produite à partir de déchets de poisson devrait passer de 29 % au cours de la période de référence à 30 % dʼici à 2033, tandis que lʼhuile de poisson devrait se stabiliser à 58 %. Le Pérou restera le premier producteur de farine de poisson au cours de la période couverte par les Perspectives, tandis que le Chili restera le premier producteur dʼhuile de poisson.
8.3.3. Échanges commerciaux
Les échanges de produits aquatiques demeureront conséquents, stimulés par lʼaugmentation de la consommation, lʼamélioration du stockage, de la conservation, du transport et des politiques de libéralisation des échanges. Ces tendances ont facilité lʼémergence de chaînes dʼapprovisionnement complexes dans lesquelles les produits halieutiques et aquacoles et les aliments à base de poisson traversent bien souvent plusieurs frontières nationales avant leur consommation finale. Dʼici à 2033, environ 35 % de la production halieutique et aquacole totale devrait faire lʼobjet dʼun commerce international (31 % si lʼon exclut le commerce au sein de lʼUnion européenne) sous la forme de produits destinés à lʼalimentation humaine ou à dʼautres usages. Une partie de ce commerce consiste en des échanges répétés de produits à différents stades de traitement entre pays et régions.
Dʼici à 2033, les exportations mondiales de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine devraient totaliser 45 Mt de poids vif, soit une augmentation de 4 % (ou 1.7 Mt) par rapport à la période de référence. Toutefois, ce taux de croissance représente une perte de vitesse par rapport à la croissance de 9.1 % observée durant la décennie précédente, influencée par des facteurs à long comme à court terme (Graphique 8.4). La croissance des échanges a nettement ralenti depuis les années 2010. Cette tendance devrait dʼailleurs se poursuivre au cours de la période couverte par les Perspectives, encouragée par les facteurs à court terme. Les quantités échangées ont été particulièrement élevées durant la période de référence (calculée comme une moyenne des années 2021 à 2023). Cela tend à réduire le taux de croissance attendu pour la période couverte par les Perspectives. Ce niveau élevé des quantités échangées au cours de la période de référence sʼexplique essentiellement par le net rebond des échanges après les faibles niveaux observés en 2020 du fait de la pandémie de COVID-19.
La majeure partie de la croissance des exportations de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine devrait provenir des pays asiatiques, qui représenteront 57 % des exportations supplémentaires dʼici à 2033. Les pays asiatiques, principaux producteurs, devraient également rester les principaux exportateurs. Dʼici à 2033, lʼAsie devrait représenter près de la moitié des exportations mondiales destinées à lʼalimentation humaine. La Chine restera le plus grand exportateur de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine, avec 19 % de la quantité totale dʼici à 2033 contre 17 % au cours de la période de référence. La Russie et lʼÉquateur devraient également connaître une forte croissance. À lʼinverse, les pays dʼAfrique du Nord devraient enregistrer des baisses significatives.
LʼUnion européenne, les États-Unis, la Chine et le Japon devraient conserver leur position de principaux importateurs de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine. Dʼici à 2033, ces pays devraient représenter collectivement 50 % des importations mondiales, ce qui correspond à une légère baisse par rapport aux 52 % observés au cours de la période de référence. Ce recul de la part des importateurs traditionnels témoigne de la demande croissante de produits halieutiques et aquacoles provenant dʼautres régions du monde. LʼAfrique devrait connaître la croissance des importations la plus importante (+38 %) au cours de la période couverte par les Perspectives. La croissance des importations en Afrique devrait dépasser celle de la production, entraînant ainsi une plus grande dépendance vis-à-vis des importations de produits halieutiques et aquacoles destinés à lʼalimentation humaine. La part des importations dans lʼapprovisionnement en produits halieutiques et aquacoles de lʼAfrique devrait atteindre 38 % dʼici à 2033, contre 34 % au cours de la période de référence.
Le commerce de farine de poisson devrait rester relativement stable tout au long de la période couverte par les Perspetives, avec une croissance limitée de 4 %, totalisant ainsi 3.6 Mt en poids produit à lʼhorizon 2033. Le Pérou devrait conserver son statut de leader incontesté des exportations de farine de poisson, en dépit du fait que ses exportations aient presque diminué de moitié en 2023, en raison du raccourcissement de la saison de pêche. On sʼattend toutefois à ce que les stocks dʼanchois se reconstituent rapidement, permettant ainsi un rebond de la production et des volumes dʼexportation à partir de 2024. LʼUnion européenne, le Viet Nam et le Chili devraient rester les autres principaux exportateurs de farine de poisson. La Chine restera le premier importateur de farine de poisson, représentant près de la moitié des importations totales dʼici à 2033. Cela souligne lʼimportance de sa production aquacole, la farine de poisson étant un ingrédient clé dans la préparation dʼaliments pour animaux. Dopées par lʼaugmentation de la production, les exportations dʼhuile de poisson devraient augmenter de 12 % au cours de la prochaine décennie, pour atteindre 1.1 Mt en poids produit à lʼhorizon 2033. La Norvège et lʼUnion européenne resteront les principaux importateurs, leur part sʼélevant respectivement à 24 et 22 % des importations mondiales dʼhuile de poisson dʼici à 2033.
8.3.4. Prix
Les prix devraient diminuer au cours de la période couverte par les Perspectives
Les prix de tous les groupes de produits devraient diminuer en valeur réelle au cours de la période couverte par les Perspectives. En 2023, le prix des produits de la pêche commercialisés a diminué, après avoir augmenté lors du relèvement suite à la pandémie de COVID-19 et du fait des pressions inflationnistes. Tous les groupes de produits devraient voir les prix, tant en valeur nominale quʼen valeur réelle, des produits halieutiques et aquacoles baisser jusquʼen 2025-27, avant de reprendre une lente croissance. Les prix de lʼhuile de poisson devraient rester élevés par rapport aux valeurs historiques, mais, dans les autres groupes de produits (farine de poisson, aquaculture, pêche et aliments à base de poisson commercialisés), les prix seront légèrement inférieurs aux niveaux historiques. Dans lʼensemble, les baisses de prix au cours de la période couverte par les Perspectives sont dʼune ampleur similaire à celle de la décennie précédente, sauf dans le cas de lʼhuile de poisson (Graphique 8.5).
Les prix des produits de lʼaquaculture et de la pêche diminueront en valeur réelle, respectivement à hauteur de 11 et 15 %. Dans le cas des deux activités, ces baisses sont dues à la concurrence accrue dʼautres sources de protéines, en particulier la volaille, dont le cours devrait baisser de 20 % au cours de la période couverte par les Perspectives (en raison de lʼaugmentation de la production). Cette baisse de la demande de produits halieutiques et aquacoles est compensée par la croissance limitée de la production halieutique ainsi que le ralentissement de la croissance de la production aquacole. Cela limitera les répercussions de la baisse de la demande au cours de la seconde moitié de la période couverte par les Perspectives.
Les prix en valeur nominale de lʼaquaculture devraient augmenter de 15 % (+2 % par an) au cours de la période couverte par les Perspectives, ce qui représente une baisse de 11 % en valeur réelle (-0.0 % par an). Il sʼagit dʼune croissance des prix nominaux plus importante que celle observée au cours de la décennie précédente (+10.5 % à +0.8 % par an) et dʼune baisse des prix réels moins importante (-16 % à -1.8 % par an). La baisse plus modérée des prix réels reflète le ralentissement de la croissance de la production au cours de la période couverte par les Perspectives par rapport à la décennie précédente. Alors que les prix devraient globalement diminuer au cours de la prochaine décennie, ils devraient finalement augmenter à partir de 2027, la demande rattrapant puis dépassant la croissance de la production.
Les prix en valeur réelle de la pêche devraient diminuer davantage au cours de la période couverte par les Perspectives (-15 % à -0.6 % par an) quʼau cours de la décennie précédente (-6.1 % à -0.3 % par an). Cette différence sʼexplique par la modeste augmentation de la production attendue au cours de la période couverte par les Perspectives ainsi que par la concurrence accrue de sources de protéines moins onéreuses (par exemple, la volaille). Les prix devraient diminuer plus rapidement jusquʼen 2027, avant de se stabiliser pour le reste de la période couverte par les Perspectives. La courbe de la baisse est le résultat dʼun recul des prix par rapport au point culminant de la période de référence, conséquence de la pression inflationniste observée après la pandémie de COVID-19.
Le cours de lʼhuile de poisson a connu une croissance exceptionnelle des prix réels de 112 % entre 2022 et 2023. Cette évolution sʼexplique par divers facteurs, notamment lʼannulation de la saison des anchois en 2023 au Pérou, lʼun des principaux producteurs mondiaux, ainsi que les prix exceptionnellement élevés de lʼhuile végétale du fait des problèmes de chaîne dʼapprovisionnement. Par conséquent, les prix élevés de la période de référence signifient que les prix de lʼhuile de poisson devraient diminuer de 18 % (-1.6 % par an) au cours de la période couverte par les Perspectives, alors quʼils ont augmenté de 99 % (+5.8 % par an) au cours de la dernière décennie. Les prix de lʼhuile de poisson devraient connaître une baisse marquée jusquʼen 2027, année où lʼoffre reviendra à des niveaux plus normaux. Toutefois, après 2027, les prix devraient commencer à croître lentement, reflétant la forte demande continue vis-à-vis des aliments à destination de lʼaquaculture comme de lʼalimentation humaine. Contrairement aux autres groupes de produits, le cours de lʼhuile de poisson devrait rester élevé par rapport aux niveaux historiques.
Le cours des farines de poisson devrait connaître une baisse plus lente de 14 % (-0.7 % par an) en valeur réelle par rapport à la décennie précédente (-14 % à -2.1 % par an). Contrairement à lʼhuile de poisson, le prix des farines de poisson nʼa pas augmenté autant que celui des farines dʼoléagineux après la pandémie de COVID-19. Le retour à un niveau plus normal de substitution entre les farines de poisson et les farines dʼoléagineux, associé à la baisse de la pêche dʼanchois au Pérou en 2023, a rapproché les ratios de prix des niveaux historiques. Au cours de la première moitié de la période couverte par les Perspectives, le cours de la farine de poisson restera relativement bas par rapport aux niveaux historiques, en raison des prix faibles attendus sur les farines dʼoléagineux, avec de légères augmentations de prix pendant les années El Niño. En raison de la demande soutenue du secteur de lʼaquaculture, le cours des farines de poisson et leur ratio avec le prix des farines dʼoléagineux devraient revenir à leurs niveaux historiques dʼici la fin de la période couverte par les Perspectives.
8.4. Risques et incertitudes
Copier le lien de 8.4. Risques et incertitudesLes principales sources dʼincertitude auxquelles sont confrontés les secteurs de la pêche et de lʼaquaculture incluent le changement climatique, les changements de réglementations ainsi que les négociations internationales sur les subventions à la pêche. Le changement climatique est devenu lʼun des facteurs de stress les plus préoccupants pour la vie aquatique, y compris les ressources halieutiques et aquacoles (Barange et al., 2018[1]). Lʼannée dernière a été la plus chaude jamais enregistrée en termes de températures de surface de la mer (Copernicus, 2023[2]). La tendance devrait par ailleurs se poursuivre en 2024. Lʼaugmentation des températures de surface de la mer entraînera une baisse du potentiel global pour la pêche et une redistribution des ressources halieutiques marines. Cela se fera au bénéfice de certaines régions et au détriment dʼautres. Les bouleversements de la répartition et de la productivité constituent des défis pour les responsables des pêcheries. En effet, cela pousse ces derniers à remettre en cause les hypothèses stationnaires des modèles biologiques qui constituent la base des décisions de gestion. Les secteurs de lʼaquaculture et de la pêche en eau douce sont eux aussi confrontés à un stress climatique important qui affecte leur viabilité. De plus, les phénomènes extrêmes liés au climat (vagues de chaleur marine, cyclones, sécheresses, inondations, etc.) sont de plus en plus fréquents et graves. Les effets sont difficiles à prévoir et peuvent survenir rapidement, avec des répercussions rapides et durables sur la pêche lʼaquaculture. Les répercussions climatiques et les résultats des stratégies dʼadaptation mises en œuvre pour y faire face sont sources de nombreuses incertitudes concernant les projections.
Lʼimpact des politiques dʼatténuation du changement climatique sur la production de la pêche et de lʼaquaculture peut également être difficile à anticiper. Les réponses technologiques et les politiques mises en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de la pêche et de lʼaquaculture pourraient bouleverser la façon dont les producteurs travaillent. Dʼune part, une meilleure gestion des pêcheries constitue une stratégie dʼatténuation efficace pour le secteur de la pêche et pourrait entraîner une augmentation ou une réduction de la production à court terme. Dʼautre part, les stratégies visant à délaisser les méthodes de pêche à forte intensité dʼémissions pourraient entraîner une réduction de la production dans certaines zones. Dans le cas du secteur de lʼaquaculture, les politiques dʼatténuation pourraient avoir une incidence sur la croissance de la production et sur les investissements au cours de la prochaine décennie. Il est difficile de déterminer où et comment ces répercussions se manifesteront pour la pêche comme pour lʼaquaculture. LʼOCDE œuvre actuellement aux côtés des pays de manière à mieux comprendre les défis auxquels le secteur est confronté et identifier les meilleures pratiques stratégiques en matière dʼadaptation au changement climatique et dʼatténuation de ses effets danst les secteurs de la pêche et de lʼaquaculture.
Afin d’aider les États les plus fragiles à atténuer les effets souvent dévastateurs du changement climatique, la Transformation bleue propose un programme d’action pour lutter contre la faim et gérer les océans, les mers et les ressources marines de façon viable en conciliant les priorités en matière de durabilité environnementale, de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance. Cette stratégie de la FAO adopte une approche systémique qui met l’accent sur des secteurs de la pêche et de lʼaquaculture plus efficaces, plus résilients, plus durables, plus soucieux de la parité hommes-femmes et plus inclusifs, grâce au concours de meilleures politiques et programmes axés sur une gestion intégrée reposant sur des données scientifiques, l’innovation technologique et la mobilisation du secteur privé. La feuille de route de la FAO pour la Transformation bleue4 fournit un bref résumé de cette initiative, développée autour de trois objectifs mondiaux qui reflètent la vision de la FAO quant aux cibles de la transformation des systèmes alimentaires aquatiques à l'horizon 2030 et au-delà, grâce à la mise en adéquation des politiques de l'organisation avec ses actions prioritaires.
Au-delà du changement climatique, les négociations en cours sur les subventions à la pêche au sein de lʼOMC sont source dʼincertitude pour les projections relatives à la pêche et à lʼaquaculture. Les mesures contraignantes sur les subventions à la pêche qui font actuellement lʼobjet de négociations pourraient avoir un impact significatif sur les flottes de pêche mondiales, en particulier celles en eaux lointaines. Les pays ne sont pas parvenus à se mettre dʼaccord lors du dernier cycle de négociations à lʼoccasion de la réunion ministérielle de lʼOMC de février 2024. Cependant, les pays ont convenu de poursuivre les discussions. Cela signifie que le calendrier et lʼampleur de ces répercussions ne sont pas bien définis. En outre, le premier accord de lʼOMC sur les subventions à la pêche entrera probablement en vigueur au cours de la période couverte par les Perspectives. Cela pourrait avoir des répercussions sur la production halieutique, malgré le champ dʼapplication plus restreint des mesures ayant trait aux subventions.
Les changements de réglementations sont également source dʼincertitude pour le devenir du secteur de lʼaquaculture. Lʼévolution des politiques gouvernementales, en particulier sur la question des impacts environnementaux, pourrait influencer la répartition ainsi que le taux de croissance de lʼaquaculture. De fait, le 14e plan quinquennal de la Chine (2021-2025) sʼappuie sur les changements de réglementations déjà mis en place dans le cadre du 13e plan quinquennal. Ceux-ci visent à améliorer la durabilité du secteur de lʼaquaculture, notamment en stabilisant la superficie aquacole, en encourageant le recyclage de lʼeau, en optimisant le traitement des effluents et en réduisant le recours aux antibiotiques dans le cadre de la production. La Chine étant lʼun des principaux producteurs et négociants de produits halieutiques et aquacoles, les réglementations ainsi que les perturbations économiques actuelles au sein du pays sont susceptibles dʼinfluer sur la production nationale et dʼavoir des répercussions à lʼéchelle mondiale. En dehors de la Chine, lʼimpôt sur les ressources prélevé sur les bénéfices des élevages de saumon en Norvège (appelé « taxe sur le saumon »), instauré en 2023, devrait réduire la rentabilité et représente une source dʼincertitude supplémentaire. En effet, la Norvège est le plus grand producteur de saumon dʼélevage au monde. Les projections comptent sur une suppression de la taxe en 2026. Cela entraînerait une augmentation de 9 % de la production aquacole norvégienne sur la période couverte par les Perspectives par rapport à la période de référence. Par ailleurs, lʼanalyse des scénarios suggère que si la taxe devait être maintenue, la production aquacole norvégienne pourrait diminuer de 8 % dʼici à 2033. Les variations entre ces scénarios montrent le degré dʼincertitude entourant la production de saumon après lʼapplication de cette taxe.
Références
[1] Barange, M. et al. (2018), Impacts of Climate Change on Fisheries and Aquaculture. Synthesis of Current Knowledge, and Mitigation Options.
[2] Copernicus (2023), October 2023 - Exceptional temperature anomalies; 2023 virtually certain to be warmest year on record, Copernicus Climate Bulletins Newsflash, European Commission, https://climate.copernicus.eu/copernicus-october-2023-exceptional-temperature-anomalies-2023-virtually-certain-be-warmest-year.
Notes
Copier le lien de Notes← 1. Dans le présent chapitre, les termes « produits halieutiques et aquacoles », « produits de la mer », « produits de la pêche et de lʼaquaculture », « production halieutique ou aquacole » et « produits dʼanimaux aquatiques » englobent les poissons, les crustacés, les mollusques et autres animaux aquatiques, mais ne comprennent ni les mammifères, algues et plantes aquatiques, ni les crocodiles, caïmans et alligators. Les quantités sont exprimées en équivalent poids vif, hormis celles concernant la farine et l’huile de poisson.
← 2. Selon les modélisations, le phénomène El Niño devrait survenir au cours des années 2024, 2028 et 2032.
← 3. Indice calculé en valeur nominale et englobant les produits halieutiques et aquacoles.
← 4. La feuille de route de la FAO pour la Transformation bleue est disponible à lʼadresse suivante : https://openknowledge.fao.org/items/c1df4509-b975-483c-ae16-fd6b29945774.