Les choix des ménages – dans la vie de tous les jours, par exemple l’alimentation ou les modes de transport utilisés pour se rendre au travail, mais aussi pour des décisions plus ponctuelles, comme le type de chauffage du logement ou encore l’achat d’une voiture – ont des répercussions sur le climat et l’environnement. Bien que les choix des individus et des ménages soient porteurs d’un potentiel de réduction des impacts sur l’environnement clairement établi, l’urgence grandissante du changement climatique et d’autres crises environnementales illustrent les difficultés auxquelles se heurtent les pouvoirs publics pour concrétiser ce potentiel.
En 2022, l’OCDE a lancé la troisième édition de l’enquête sur la politique de l’environnement et l’évolution des comportements individuels (enquête EPIC), en s’appuyant sur les éditions précédentes de 2008 et 2011. Cette troisième édition arrive dans un contexte d’accumulation de crises mondiales, en particulier la pandémie de COVID‑19, les tensions géopolitiques, ainsi que les turbulences sur les marchés de l’énergie et des produits de base. En même temps, l’urgence d'agir face au changement climatique et aux enjeux environnementaux plus généralement souligne l’importance de mieux comprendre les choix des ménages, les conséquences de ces choix sur l’environnement et les obstacles rencontrés pour opérer des choix plus durables. En réunissant des données comparables sur le comportement des ménages vis-à-vis de l’environnement dans neuf pays et quatre domaines thématiques (énergie, transports, déchets et alimentation), l’enquête EPIC apporte des enseignements irremplaçables sur les ressorts de ces choix et sur les mesures que les pouvoirs publics peuvent mettre en place pour surmonter certains obstacles évidents.
Le présent rapport, Comportement des ménages et environnement – Opérer des choix durables sur fond de crises interdépendantes, dresse une synthèse des résultats de l’enquête 2022. Il souligne l’importance de rendre disponibles et applicables des choix viables pour l’environnement. Cela veut dire, par exemple, faire en sorte que les ménages puissent opter pour une électricité issue de sources d’énergie renouvelables, ou recharger facilement des batteries de véhicules électriques. Il est tout aussi important de veiller à ce que les solutions plus durables sur le plan écologique ne soient pas réservées à des catégories de population restreintes, comme les ménages aisés, les propriétaires de leur logement et les habitants de maisons individuelles, mais soient accessibles aux foyers modestes, aux locataires et aux personnes vivant en appartement.
Le rapport offre un point de départ important pour étudier plus avant les ressorts des choix individuels et l’influence des conditions économiques et des politiques publiques sur l'évolution des comportements. Ses conclusions, je l’espère, serviront de référence aux responsables publics pour élaborer et mettre en place le cadre d'action et les infrastructures complémentaires nécessaires pour permettre une évolution des comportements des individus et des ménages.
Jo Tyndall
Directrice
OCDE – Directorat de l’Environnement