L’enquête EPIC de l’OCDE repose sur une approche empirique de la collecte de données appelée méthode de la préférence déclarée. Par opposition à la méthode de la préférence révélée, qui utilise des données sur les comportements observés, la méthode de la préférence déclarée utilise des données recueillies en demandant aux répondants d’indiquer leur comportement réel ou d’indiquer comment ils se comporteraient dans une situation hypothétique. Les deux méthodes comportent leurs avantages et leurs inconvénients (OCDE, 2019[1]). Si la méthode de la préférence révélée est associée à une forte fiabilité et à une forte validité, du fait qu’elle reflète les contraintes du monde réel auxquelles les individus sont confrontés, cet avantage constitue également une limite dans la mesure où les analyses se bornent uniquement aux choix et aux situations qui existent dans le contexte du monde réel. Les principaux problèmes que pose la méthode de la préférence déclarée, d’autre part, comprennent le biais dans les réponses et la représentativité de l’échantillon.
D’une manière générale, les limites des analyses basées sur les données d’enquête découlent de la mesure dans laquelle les réponses fournies peuvent différer des comportements réels (c’est-à-dire le biais hypothétique) ainsi que de la mesure dans laquelle les caractéristiques des répondants de l’enquête peuvent diverger de celles de la population. Le biais hypothétique constitue un problème bien connu dans la méthode de la préférence déclarée et diverses stratégies ont été mises en œuvre pour l’atténuer, notamment : informer les personnes interrogées que leurs réponses seront utilisées pour contribuer à l’élaboration de politiques publiques, ainsi que les encourager à réfléchir soigneusement à leurs choix en tenant compte de cette tendance. Diverses stratégies ex ante et ex post relatives à la conception des enquêtes et aux méthodes statistiques, respectivement, peuvent également être utilisées pour atténuer d’autres biais (les effets d’ancrage et d’ordre, par exemple).
Malgré les inconvénients mentionnés ci-dessus, les approches axées sur la préférence déclarée offrent certains avantages importants par rapport à celles axées sur la préférence révélée en ce qui concerne l’évaluation ex ante des politiques publiques (OCDE, 2019[1]). La méthode des choix discrets, par exemple, se prête bien à l’analyse des choix dans le contexte d’enjeux multidimensionnels relativement complexes (Bateman et al., 2002[2] ; OCDE, 2019[1]). La flexibilité sur le plan de la définition des scénarios de décision permet d’évaluer l’impact de mesures publiques hypothétiques. La méthode de la préférence déclarée permet également d’évaluer des changements dans l’état de santé et dans la qualité de l’environnement qui fournissent des informations de première importance pour les analyses coûts-avantages.
L’élaboration de l’enquête a été guidée par un comité directeur composé de délégués au Groupe de travail sur l'intégration des politiques environnementales et économiques (GTIPEE), qui ont fait part de leurs commentaires sur les enjeux de politique publique à l’étude, ainsi que sur les considérations contextuelles pertinentes dans leur pays respectif. Un comité consultatif scientifique de spécialistes des domaines méthodologiques et thématiques a présenté des observations sur les pratiques méthodologiques optimales liées à la conception d’enquêtes en rapport avec les objectifs analytiques des travaux à effectuer. Enfin, un groupe de coordination interne composé de membres de l’Agence internationale de l'énergie (AIE), du Forum international des transports (ITF) et de la Direction des échanges et de l’agriculture (TAD) a également fait des commentaires relatifs aux politiques publiques et de nature technique lors de l’élaboration de l’enquête.