Il est déjà évident, trois ans après l’adoption du Programme 2030, que les populations vivant dans des contextes fragiles sont celles qui accusent le plus de retard. Toutes les formes de fragilité ne sont pas connues du public : la fragilité est un mal polyforme, qui se montre parfois au grand jour, qui se meut souvent dans l’ombre, mais qui, toujours, est un obstacle au progrès. Les conflits, les déplacements forcés, l’extrémisme violent, la famine, etc. sont autant de causes, et de conséquences, de la fragilité. D’où la nécessité de mieux comprendre et mieux anticiper le phénomène afin de mieux y répondre.
L’édition 2018 de la publication États de fragilité met en lumière l’enjeu crucial que constitue la fragilité si l’on veut concrétiser les aspirations portées par le Programme 2030 que sont le développement durable et la paix. Elle fait ressortir douze dimensions essentielles de la fragilité, qui mettent à mal les hypothèses courantes et les classements simplistes en catégories. Elle montre, documents à l’appui, les progrès réalisés dans des situations de fragilité au regard du développement durable, en ouvrant des portes de sortie pour échapper au piège de la fragilité. La publication dresse un état des lieux des financements alloués aux actions menées pour remédier à la fragilité et propose des approches plus efficaces prenant en compte son caractère multidimensionnel.
Par-dessus tout, le rapport vise à établir un équilibre entre la complexité inhérente à la fragilité et la simplicité nécessaire pour mettre en œuvre des processus efficients d’élaboration des politiques et de prise de décision, s’appuyant notamment sur la pensée systémique, l’adoption de plans d’aide cohérents et à plus long terme, le financement de la paix et une volonté indéfectible de placer l’être humain au premier plan.