Après une décennie marquée par une croissance dynamique soutenue par les exportations, une baisse du chômage et des excédents budgétaires, la pandémie de COVID-19 et la crise énergétique ont mis au jour des faiblesses structurelles et fait ressortir la nécessité d’accélérer les transitions écologique et numérique. Dans le même temps, le vieillissement rapide de la population accentue les tensions sur les dépenses publiques et exacerbe les pénuries de main-d’œuvre qualifiée. Il est essentiel de réduire l’imposition du travail, en particulier pour les bas revenus et les deuxièmes apporteurs de revenu, de faciliter l’immigration de personnes qualifiées et d’améliorer l’éducation et la formation pour accroître l’offre de main-d’œuvre. Moderniser l’administration publique de façon à alléger la charge administrative et améliorer la qualité des services publics permettraient de favoriser l’innovation et la dynamique des entreprises. Afin de répondre aux besoins d’investissement considérables tout en préservant la viabilité des finances publiques, les autorités allemandes devront réduire les dépenses fiscales, qui sont souvent source de distorsions, régressives ou préjudiciables à l’environnement, et renforcer l’application de la législation fiscale, mais aussi accroître l’efficience des dépenses publiques et mieux hiérarchiser les priorités en la matière. Parvenir à la neutralité climatique en 2045 tout en préservant la compétitivité et la cohésion sociale nécessitera la mise en œuvre de politiques d’atténuation présentant un bon rapport coût-efficacité. L’Allemagne devrait renforcer la tarification du carbone et compléter ce dispositif par une réglementation sectorielle et des subventions judicieusement conçues, notamment pour stimuler la recherche-développement verte, développer les infrastructures de transport et réseaux d’électricité durables et décarboner le secteur du logement. L’utilisation des recettes issues de la tarification du carbone pour distribuer des aides aux ménages vulnérables et améliorer la qualité des politiques actives du marché du travail contribuerait à préserver la cohésion sociale.
CHAPITRE SPÉCIAL: PARVENIR À LA NEUTRALITÉ DES ÉMISSIONS EN PRÉSERVANT LA COMPTÉTITIVITÉ ET LA COHÉSION SOCIALE