Si l’économie chinoise a été durement touchée par l’épidémie de COVID-19 au premier trimestre 2020, une politique rigoureuse de dépistage, de traçage et d’isolement complétée par des mesures non sanitaires strictes a permis de stabiliser l’état de la pandémie. Grâce à la rapidité des mesures prises pour contrôler l’épidémie ainsi qu’à des mesures de relance macroéconomique efficaces, l’activité a fortement rebondi au deuxième trimestre de 2020 et retrouvé sa trajectoire d’avant la crise liée au COVID-19 (Graphique 1.1). Même si la croissance ralentit progressivement à moyen terme, elle restera probablement vigoureuse, et dans la mesure où la reprise est à la traîne dans les autres pays, la contribution de la Chine à la croissance mondiale est considérable.
En dépit de ces performances économiques, les déséquilibres se sont accumulés. La croissance a été tirée par l’accumulation de capitaux, soutenue par une épargne élevée. Ce modèle de croissance a entraîné une mauvaise allocation du capital et une baisse de l’efficacité des investissements. De plus, la reprise induite par les investissements au sortir de la crise liée au COVID-19 laisse présager la formation de nouveaux déséquilibres à l’avenir. Les investissements élevés ont été financés par la dette, alimentée par des bonifications d’intérêts et des garanties implicites pour les entreprises d’État et les autres entités publiques. S’attaquer efficacement aux sources de risque financier, telles que l’endettement élevé des entreprises, les bulles immobilières, la prise de risque excessive des petites banques et des établissements financiers non bancaires, ainsi que l’augmentation constante et la concentration de la dette des ménages, contribuera à maintenir la croissance sur une trajectoire durable.
Le 14e plan quinquennal met l’accent sur l’importance de la qualité de la croissance. Une croissance de qualité implique une plus grande efficacité et une plus grande inclusivité, et n’est pas nécessairement synonyme de faible performance ; même s’il peut être nécessaire de renoncer à une partie de la croissance à court terme pour garantir des gains d’efficacité sur le long terme, avec une répartition plus large de ses fruits au sein de la société et une pression moindre sur un environnement fortement pollué. Dans ce contexte, les principaux messages de la présente Étude sont les suivants :
La croissance économique demeurera forte dans les années à venir, mais elle ralentit en raison du vieillissement de la population et de la diminution constante du nombre d’actifs. Un nouveau cycle de réformes structurelles est nécessaire pour stimuler la concurrence sur les marchés de produits, accroître ainsi l’efficience et donc améliorer la qualité et la résilience de la croissance.
Les risques financiers augmentent du fait de l’endettement élevé et croissant des entreprises, de la multiplication des défauts de paiement, en particulier parmi les sociétés immobilières, des faillites dans le secteur bancaire et de la dette croissante et concentrée des ménages. Dans la mesure où il sert des emprunteurs mal notés, le secteur financier non bancaire est une source supplémentaire de risque. Une baisse plus marquée des prix des logements nuirait aux sociétés immobilières et, en raison de relations d’interdépendance, pourrait se répercuter sur d’autres secteurs.
La pauvreté absolue a été éradiquée, mais pour pérenniser cet acquis, davantage de possibilités d’emploi doivent être offertes et une augmentation des revenus est nécessaire. Les inégalités de revenu restent élevées, tout comme les inégalités d’accès à des services publics de qualité. La proportion de la population couverte par l’assurance maladie est élevée, mais le taux de remboursement est relativement faible, et il l’est davantage encore en dehors du lieu d’enregistrement des ménages. Les différents régimes de retraite servent des taux de remplacement élevés aux uns, mais des revenus de subsistance insuffisants aux autres. L’assurance chômage ne couvre que les salariés urbains