Des atouts structurels et institutionnels avérés, une réponse vigoureuse à la crise et un niveau élevé de développement du numérique ont permis aux Pays-Bas d'affronter la crise liée au COVID-19 en ne subissant que des dommages économiques à ce jour limités si l'on compare avec ce qui s’est produit dans de nombreux pays de l’OCDE. Plusieurs problèmes existant de longue date devraient toutefois affecter la vigueur de la reprise et sa viabilité à long terme. L’emploi atypique atteint un niveau élevé dans le pays, en grande partie parce que les coûts de main-d'œuvre des travailleurs indépendants et autres travailleurs atypiques sont inférieurs à ceux des salariés réguliers. Les femmes sont sur-représentées parmi les travailleurs atypiques, et leur durée de travail est généralement plus courte. Les bilans des ménages, gonflés par une dette immobilière encouragée par la fiscalité et une épargne-retraite obligatoire, sont une source de vulnérabilités macroéconomiques et d'inégalités de patrimoine. Des décisions juridiques historiques limitant les émissions d'azote et de gaz à effet de serre, qui vont sans doute accélérer la nécessaire transition verte, ont provoqué la fermeture anticipée d'activités économiques polluantes, mais ont aussi ralenti l’investissement dans les infrastructures, la construction et l'agriculture. Faciliter la transformation numérique est indispensable pour continuer de relever les niveaux de vie, mais il convient de s’attaquer avec fermeté au coût social des mutations structurelles favorisant certaines compétences, bien souvent accélérées par la crise liée au COVID-19, notamment en développant l'acquisition de nouvelles qualifications et en garantissant l’égalité d'accès à la protection sociale.
Chapitre thématique : Transformation numérique et productivité