La Banque nationale tchèque (CNB, Ceská Národní Banka) a réagi rapidement en assouplissant l'orientation de la politique monétaire. Elle a ramené ses taux directeurs de 2.25 % à 0.25 % entre mars et mai 2020. Elle a également réduit le niveau du volant de fonds propres contracyclique afin de soutenir la distribution du crédit bancaire dans l'économie. Les autorités ont modifié la loi relative à la CNB pour ouvrir la voie à l'assouplissement quantitatif. La CNB a pris des mesures supplémentaires de soutien aux liquidités en élargissant l'éventail des actifs admis en garantie et en mettant en place des opérations d'apport de liquidités assorties d'échéances plus longues.
Le gouvernement a adopté des mesures budgétaires d'urgence de grande ampleur pour soutenir l'économie. Compte tenu du faible niveau auquel s'établissait la dette publique avant la crise, les autorités disposaient d'amples marges de manœuvre budgétaire pour renforcer le soutien apporté à l'économie. Le gouvernement a mis en place des dispositifs de maintien dans l'emploi, des prestations en espèces destinées aux travailleurs indépendants, des garanties de revenu à l'intention des travailleurs s'occupant d'enfants et des reports de paiement d'impôts. En outre, un programme de prêts et de garanties liés au COVID-19 a été lancé pour renforcer les liquidités des entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME). Des aides ont aussi été accordées sous la forme de reports de paiement de loyers et de remboursement de prêt. Les autorités ont allongé la durée et élargi la portée d’un grand nombre de ces programmes à la suite de la résurgence de l’épidémie et du rétablissement de mesures d’endiguement.
Les autorités peuvent poursuivre leur politique de relance budgétaire, si nécessaire. Le cadre de dépenses à moyen terme a été modifié de manière à permettre un soutien budgétaire massif. Après 2021, toutefois, ce cadre impose un assainissement budgétaire progressif jusqu’en 2028. Le plan d’assainissement à moyen terme est adéquat, mais il pourrait être ajusté si la crise dure plus longtemps qu’on ne l’anticipe.
L'action publique devra se recentrer pour faciliter la reconversion des travailleurs et de leur recherche d'emploi. Certaines branches d'activité et entreprises s'adapteront rapidement à la nouvelle réalité économique, tandis que pour d'autres, les restrictions et la faiblesse de la demande risquent de perdurer davantage. Un enjeu majeur sera de continuer à soutenir les entreprises et les emplois viables, tout en permettant le redéploiement nécessaire des ressources entre secteurs. Les dispositifs de maintien dans l'emploi liés au coronavirus permettent efficacement de préserver les emplois existants, mais ils ne peuvent remplacer les programmes actifs du marché du travail et les mesures de reconversion pour les demandeurs d'emploi. Ces programmes bénéficient actuellement d'un soutien budgétaire limité, et il faudrait les renforcer pour faciliter la réallocation des emplois. Des procédures d'insolvabilité efficaces seront également d'une importance cruciale pour réduire au minimum les obstacles aux restructurations d'entreprises et favoriser un redéploiement des ressources en capital propice aux gains de productivité.