Les dépenses publiques consacrées aux pensions de vieillesse et aux soins de santé augmenteront à mesure du vieillissement de la population. La charge est moins lourde que dans de nombreux autres pays de l'OCDE, mais elle pèsera dans une large mesure sur les cantons et les communes. Malgré les récentes réformes, le régime public constituant le premier pilier du système de retraite reste confronté à des problèmes de viabilité. Compte tenu des règles budgétaires en vigueur, l'augmentation des dépenses liées au vieillissement risque d'exercer un effet d'éviction sur d'autres dépenses publiques.
Relever l'âge légal de départ à la retraite permettrait d'atténuer le coût économique du vieillissement. Cela aurait aussi pour conséquence d'augmenter l'épargne-retraite des particuliers, de réduire les besoins de financement du régime public de retraite, d'accroître les recettes publiques et de stimuler la croissance économique. L'âge légal de départ à la retraite devrait être relevé pour les femmes et aligné sur celui des hommes. Il devrait ensuite être progressivement porté à 67 ans puis être indexer sur l'espérance de vie.
Il faudrait s'attaquer aux obstacles à l'allongement de la durée de la vie active. Jusqu'à 65 ans, les travailleurs âgés affichent des taux d'emploi comparativement élevés. Cela étant, les rémunérations fondées sur l'ancienneté, conjuguées aux taux plus élevés des cotisations de sécurité sociale, freinent leur embauche et leur maintien dans l'emploi. La conférence annuelle sur le thème des travailleurs âgés, qui réunit les partenaires sociaux ainsi que d'autres parties prenantes, devrait être mise à profit pour trouver les moyens d'introduire davantage de souplesse dans le système de fixation des salaires. Des possibilités de formation pourraient faire partie de la stratégie. La possibilité d'augmenter davantage les prestations de retraite en continuant à travailler après 65 ans est à l'étude, et c'est une initiative bienvenue.
Revoir la structure fiscale de manière à privilégier des sources de recettes plus propices à la croissance aiderait à se préparer au vieillissement de la population. Les projets de relèvement du taux de TVA et d'abaissement du taux de l'impôt sur le revenu pour les deuxièmes apporteurs de revenu vont dans la bonne direction. Un recours plus large à la TVA, aux impôts périodiques sur la propriété immobilière et aux taxes liées à l'environnement aiderait à financer des baisses de l'impôt sur le revenu pour les bas salaires.
La maîtrise des coûts des soins de santé constitue à juste titre une priorité pour les autorités. En moyenne, les dépenses de santé par personne sont les deuxièmes plus élevées de tous les pays de l'OCDE. Les réformes prévues vont cibler les coûts hospitaliers, les honoraires de spécialistes et les prix des médicaments. La mise en place du dossier électronique du patient va potentiellement améliorer la coordination, l'efficience et les résultats. Des incitations devraient être offertes aux praticiens pour maximiser leur participation et faire en sorte que tous les avantages de la réforme puissent bien être exploités.
Les besoins de soins de longue durée augmentent avec la vieillesse. Plus d'un cinquième des personnes de 65 ans et plus ont bénéficié de soins de longue durée en 2017. Cependant, le système est fragmenté, et les dépenses de soins à domicile restant à la charge du patient peuvent être inabordables, même pour des besoins peu importants. Cela peut inciter des patients à se tourner vers des établissements médicalisés, même si leurs besoins de soins sont modérés, ce qui n'est ni rationnel du point de vue des coûts, ni bénéfique en termes de bien-être.