Vers un effort global de l’Islande à l’appui du développement
Examens de l'OCDE sur la coopération pour le développement : Islande 2023
Annexe A. Progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de l’examen par les pairs de 2017
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Alors que l’Islande s’emploie à définir la réponse qu’elle entend mettre en œuvre au niveau national à l’appui des ODD, elle doit promouvoir de manière simple une meilleure compréhension des arbitrages au sein de l’administration, et notamment des impacts éventuels sur les pays en développement. |
Recommandation non mise en œuvre L’Islande n’a pas élaboré de cadre formel pour la cohérence de ses politiques publiques afin de faciliter les arbitrages stratégiques. En décembre 2022, le Cabinet de la Première ministre a présidé la première réunion de Sustainable Iceland – une plateforme qui rassemble un représentant de chaque ministère et les municipalités – destinée à accélérer les actions en faveur des ODD et des objectifs nationaux en matière d’économie du bien-être. Cette plateforme pourrait examiner systématiquement les répercussions des politiques intérieures sur les pays partenaires. |
Alors que l’Islande élabore son plan national à l’appui des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que le cadre institutionnel dans lequel celui-ci s’inscrira, elle devrait préciser de quelle manière ses activités de coopération pour le développement seront intégrées à ce plan. |
Recommandation mise en œuvre L’Islande intègre progressivement les cibles relatives aux ODD dans ses différentes politiques publiques. Sa stratégie budgétaire quinquennale met en relation les objectifs relatifs aux ODD et les objectifs spécifiques du gouvernement, tandis que sa politique 2019‑23 de coopération internationale pour le développement donne la priorité à dix ODD. |
Vision et politique en matière de coopération pour le développement
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Alors que le MAE prépare une nouvelle politique de développement et un plan d’action glissant pour la période 2017‑21, il devrait définir les critères déterminant la hiérarchisation de ses activités conformément à son objectif essentiel de lutte contre la pauvreté et à son avantage comparatif. Cette démarche devrait l’aider à sélectionner ses partenaires et ses instruments de financement à l’avenir. |
Recommandation partiellement mise en œuvre La politique 2019‑23 fait de la lutte contre la pauvreté et du soutien aux PMA une priorité et les apports bilatéraux de l’Islande aux PMA sont parmi les plus élevés des membres du CAD. Il est essentiel de maintenir le ciblage et les priorités lors de la sélection des partenaires et des thématiques, notamment à un moment où la demande s’accentue, en particulier en raison de ressources humaines limitées. |
Le MAE pourrait faire fond sur la stratégie qu’il met actuellement en œuvre dans les régions en crise pour élaborer des directives claires et cohérentes régissant la gestion des crises à l’échelle de l’ensemble du programme de l’Islande. |
Recommandation partiellement mise en œuvre Les stratégies-pays existantes pour les pays touchés par des conflits (Sierra Leone et Ouganda) font brièvement allusion aux zones touchées par des crises, mais aucune orientation stratégique claire n’a été publiée. C’est un domaine dans lequel l’Islande pourrait envisager de travailler davantage avec ses partenaires compte tenu des contraintes en termes de capacités. |
Volume et répartition de l’aide
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Au vu de sa reprise économique durable et des prévisions tablant sur une croissance économique solide, l’Islande devrait accroître son APD en termes réels et mettre à profit son cadre budgétaire quinquennal pour définir un calendrier plus ambitieux à l’appui de la réalisation de l’objectif des Nations Unies de porter le ratio APD/RNB à 0.7 %. |
Recommandation partiellement mise en œuvre L’Islande a augmenté son niveau d’APD en termes réels, mais cela est en grande partie dû au coût des réfugiés sur son territoire. Son cadre budgétaire quinquennal a fixé une cible de 0.35 % pour le ratio APD/RNB, mais le pays n’a pas établi de calendrier en vue d’honorer son engagement de consacrer 0.70 % du RNB à l’APD. |
Organisation et gestion
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Alors qu’elle parachève la fusion entre son agence bilatérale et son ministère des Affaires étrangères, l’Islande devrait se pencher sur les réformes qu’elle a récemment mises en œuvre afin de s’assurer qu’elle reste un fournisseur de coopération pour le développement réactif, flexible et de qualité. |
Recommandation partiellement mise en œuvre L’intégration du personnel de l’ICEIDA au sein du MAE a permis une meilleure compréhension des problématiques de la coopération pour le développement parmi les experts du MAE. Le MAE a procédé à plusieurs réorganisations de la coopération pour le développement, après la fusion avec l’ICEIDA et tout récemment en octobre 2022, afin de garantir les synergies avec les décisions de politique étrangère, tout en évitant que les questions politiques urgentes ne prennent le pas sur la coopération pour le développement. La récente réorganisation permettra de vérifier avec quelle flexibilité et quel sens de la stratégie l’Islande utilise ses différents canaux pour mettre en œuvre sa politique de développement. |
Le ministère des Affaires étrangères devrait s’attacher à conserver le personnel doté de compétences en coopération pour le développement en planifiant avec soin les rotations, en lui donnant des possibilités d’évoluer et en faisant une place privilégiée aux besoins de formation des experts professionnels du développement et des diplomates. |
Recommandation partiellement mise en œuvre L’Islande a recruté des professionnels du développement de niveau intermédiaire et supérieur, et mis en place des formations au développement et des opportunités de carrière supplémentaires, y compris par le biais de détachements. Si ces possibilités accrues ouvrent des perspectives de carrière potentielles pour les professionnels ayant une expertise dans le développement, en pratique il n’est pas toujours possible d’assurer une rotation entre les différents postes liés au développement. Le Programme des administrateurs auxiliaires et les programmes destinés aux jeunes professionnels contribuent à créer un vivier d’experts externes spécialisés dans le développement. |
Mise en œuvre et partenaires de la coopération de l’Islande
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Dans ses réflexions relatives aux moyens à mettre en œuvre pour approfondir et renforcer sa collaboration avec le secteur privé, l’Islande pourrait s’appuyer sur son expérience de la coopération avec les acteurs de l’énergie géothermique, un domaine représentatif de son avantage comparatif en tant que donneur. |
Recommandation partiellement mise en œuvre En 2018, l’Islande a mis en place le Fonds de partenariat pour les ODD afin d’apporter un capital de démarrage aux acteurs du secteur privé, notamment dans le secteur de l’énergie géothermique. Il reste encore à démontrer en quoi les partenariats avec le secteur privé sont tirés par des objectifs de développement et inciter le secteur privé à apporter des financements additionnels en lien avec le développement. Une évaluation de la stratégie islandaise de mobilisation du secteur privé a été menée en décembre 2022. |
L’Islande devrait veiller à ce que son programme de formation dispensé à Reykjavik soit dûment aligné sur l’objectif global de lutte contre la pauvreté poursuivi par ses programmes et à ce qu’il contribue à des résultats concrets au regard du développement. |
Recommandation partiellement mise en œuvre Les programmes de formation relèvent désormais d’une entité unique, le Centre GRÓ pour le développement durable, placé sous l’égide de l’UNESCO en tant que centre de catégorie 2. Le Centre GRÓ a récemment élaboré une théorie du changement, ce qui facilitera la communication sur les résultats. Des efforts sont également en cours afin de regrouper ses quatre programmes pour garantir une utilisation efficace des ressources et des gains d’efficience, et renforcer les programmes de formation de courte durée dans les pays partenaires. |
Le ministère des Affaires étrangères devrait exposer clairement sa vision stratégique et la logique qui préside à la sélection de ses partenaires de la société civile. Il pourrait également améliorer les orientations applicables à la coopération avec ces partenaires. |
Recommandation mise en œuvre La politique de développement islandaise expose clairement ses priorités, ses domaines et partenaires prioritaires. En 2022, l’Islande a élaboré une stratégie pour l’engagement de la société civile et mis en place sept nouveaux accords-cadres, renforçant ainsi ses partenariats avec les OSC. |
Gestion axée sur les résultats et redevabilité
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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Dans sa nouvelle politique et son nouveau plan d’action à l’appui de la coopération pour le développement, l’Islande devrait élaborer une approche plus globale de la gestion axée sur les résultats au niveau stratégique et à l’échelon des programmes et des activités, en l’alignant sur les ODD et les cadres des gouvernements partenaires. |
Recommandation partiellement mise en œuvre L’Islande ne dispose pas d’un cadre ou d’une politique globale de gestion axée sur les résultats, mais une culture des résultats existe parmi les professionnels du MAE. Dans le cadre de sa coopération bilatérale, les nouvelles stratégies-pays en cours de finalisation permettent de mieux aligner les objectifs de l’Islande avec ceux de ses pays partenaires et les ODD, et de faire le lien entre les activités de l’Islande et l’impact attendu. |
L’Islande devrait mobiliser sa nouvelle Commission de la coopération pour le développement international et ses nouvelles plateformes médiatiques pour sensibiliser davantage le public et la sphère politique à ses résultats au regard du développement, en mesurant son efficacité à l’aide d’enquêtes d’opinion annuelles auprès du public. |
Recommandation mise en œuvre Si la Commission de la coopération pour le développement international n’a pas été utilisée à cette fin, d’autres canaux (médias, formations ciblées, campagnes de sensibilisation) ont été utilisés pour susciter l’adhésion du public à la coopération pour le développement. Les enquêtes d’opinion menées auprès de la population, commandées par le MAE depuis le dernier examen par les pairs, font apparaître un soutien solide à l’aide au développement déployée par l’Islande et aux organisations multilatérales. |
Aide humanitaire
Recommandations formulées dans l’examen par les pairs de 2017 |
Progrès |
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L’Islande devrait désigner un dispositif unique de coordination pour les interventions dans les pays en crise, en prenant dûment en considération les structures en vigueur, par exemple l’ICRU. |
Recommandation partiellement mise en œuvre Une stratégie pour l’aide d’urgence et l’aide humanitaire expose la vision stratégique de l’Islande. Parmi les fonctions de l’Unité islandaise de réponse aux crises (Icelandic Crisis Response Unit, ICRU), une distinction a été opérée entre celles qui sont liées au maintien de la paix et celles liées à la sécurité (activités non comptabilisées dans l’APD) au sein de la Direction de la défense. Il n’existe pas de bureau de coordination unique pour gérer l’aide humanitaire et les interventions de développement dans les pays touchés par des crises. |