Les données de santé sont nécessaires pour améliorer la qualité et la sûreté des services de santé et faire en sorte qu’ils soient axés sur les patients, pour soutenir l’innovation scientifique, pour favoriser la découverte et l’évaluation de traitements novateurs et pour élaborer de nouveaux modèles de prestation de services de santé et les évaluer. Le volume des données personnelles de santé au format électronique est déjà considérable et il augmente encore grâce au progrès technologique, notamment les dossiers médicaux et administratifs électroniques, les appareils et applications de suivi comportemental et environnemental, ainsi que les biobanques et les technologies génomiques. L’échelle, les capacités et les méthodes de collecte, d’agrégation et d’analyse des données de santé sont aussi en pleine mutation.
Lorsque les données personnelles de santé sont couplées et analysées, un gain exponentiel de valeur informative peut être obtenu au bénéfice de la santé publique, par exemple améliorer le diagnostic, en particulier pour les maladies rares, recenser les personnes qui répondent le mieux au traitement et personnaliser les soins afin d’améliorer les résultats des patients, détecter les pratiques et les traitements médicaux peu sûrs, récompenser les pratiques médicales qui se caractérisent par un niveau élevé de qualité et d’efficacité, détecter la fraude et le gaspillage au sein du système de santé, évaluer les effets à long terme des traitements médicaux, ou encore découvrir et évaluer des pratiques et traitements médicaux innovants.
De nouvelles technologies, notamment l’analyse des données massives, peuvent par exemple mettre à profit la montée de la puissance de calcul informatique pour traiter en temps réel un large éventail de données qui, lorsqu’elles sont appliquées à la santé, peuvent améliorer les soins aux patients et favoriser la découverte de marqueurs de maladies et de solutions propres à chaque pathologie. Les technologies émergentes peuvent également soutenir et renforcer la protection de la vie privée et la sécurité des données.
Les données personnelles de santé sont de nature sensible, et le fait de faciliter le partage et l’utilisation des données accroît le risque de perte et d’usage abusif, ce qui peut nuire aux individus sur les plans personnel, social et financier et amoindrir leur confiance dans les prestataires de soins de santé et les pouvoirs publics. Il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre les risques et les avantages associés à l’utilisation des données de santé si l’on veut défendre au mieux les intérêts individuels comme l’intérêt général. Il faut pour cela garantir la transparence, comprendre les attentes raisonnables des individus et s’accorder sur la meilleure façon possible de servir l’intérêt général, tant en termes de protection des données de santé que de bénéfices pour les individus et la société.