Le marché du travail est en pleine mutation, bouleversé par la transformation numérique radicale et rapide, ainsi que par la mondialisation et l’évolution démographique. Alors que de nombreux individus sont sans emploi, les employeurs sont à la recherche de nouvelles compétences et de travailleurs qualifiés. Il est essentiel de promouvoir une bonne adéquation entre la demande de qualifications en constante évolution et l’offre de compétences des travailleurs afin d’exploiter le potentiel de ces transformations et de s’assurer que personne ne soit laissé pour compte. Les gouvernements ont besoin d’avoir une idée plus précise non seulement de l’évolution des marchés du travail, mais également de la mesure dans laquelle leurs citoyens ont la capacité de participer à des économies toujours plus axées sur le savoir et la possibilité d’en tirer parti. L’Évaluation des compétences des adultes, lancée dans le cadre du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), répond à ce besoin. Elle recueille des informations sur les compétences des adultes en littératie, en numératie et en résolution de problèmes, ainsi que sur l’utilisation de ces compétences dans le cadre professionnel et tout au long de la vie.
« L’importance des compétences : Résultats supplémentaires de l’Évaluation des compétences des adultes » développe les données et analyses présentées dans « L’importance des compétences : Nouveaux résultats de l’Évaluation des compétences des adultes » et dans les « Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013 : Premiers résultats de l’Évaluation des compétences des adultes », en incluant les données de six pays supplémentaires : l’Équateur, la Hongrie, le Kazakhstan, le Mexique et le Pérou (qui ont administré l’évaluation pour la première fois) ainsi que les États-Unis (qui avaient déjà collecté des données lors de la première vague de l’évaluation). Les résultats indiquent que de faibles niveaux de compétence limitent fortement l’accès des individus à des emplois plus productifs et plus gratifiants. La répartition des compétences au sein de la population a également des implications significatives sur la manière dont les bénéfices de la croissance économique sont partagés dans les sociétés. En d’autres termes, lorsque d’importantes proportions d’adultes présentent de faibles niveaux de compétence, il est difficile d’introduire des technologies améliorant la productivité et de mettre en place de nouvelles façons de travailler, ce qui in fine freine l’amélioration du niveau de vie et tend à accroitre les inégalités salariales. Dans tous les pays, les adultes peu compétents sont plus susceptibles d’indiquer être en mauvaise santé, de penser n’avoir que peu d’incidence sur le processus politique et de n’avoir que peu confiance en autrui, en comparaison de leurs homologues plus compétents en littératie.
Le rapport établit en outre que si l’acquisition des compétences appropriées est certainement cruciale, elle peut ne pas être suffisante pour parvenir à intégrer le marché du travail avec succès. Les travailleurs doivent pouvoir utiliser leurs compétences de manière productive, mais aussi en tirer les bénéfices tangibles et intangibles (tels que la rémunération et la productivité de leur travail) qui contribuent au bien-être général des adultes.
L’OCDE travaille actuellement avec les gouvernements en vue de soutenir les efforts nationaux qui permettront à chaque pays de s’assurer que ses citoyens sont dotés des compétences adéquates pour les économies du XXIe siècle et qu’ils les utilisent de manière productive. Nous savons que les compétences sont tout aussi importantes pour les travailleurs que pour les employeurs ; nous devons maintenant parvenir à un juste équilibre.
Stefano Scarpetta
Directeur, Direction de l’emploi,
du travail et des affaires sociales, OCDE
Andreas Schleicher
Directeur, Direction de l’éducation
et des compétences, OCDE