Les débats et les sociétés démocratiques reposent sur un fondement : des individus bien informés. Or, on assiste à une montée en puissance de la propagation d’éléments d’information faux ou trompeurs, souvent dans le cadre de campagnes délibérées de désinformation menées par des acteurs nationaux ou étrangers, ce qui sème la confusion et exacerbe la polarisation, fausse le débat public et aggrave la perte de confiance à l’égard des pouvoirs publics. Dans un environnement informationnel en mutation rapide et redéfini par le numérique, il est donc urgent de renforcer l’intégrité des espaces informationnels et de lutter contre la désinformation afin de préserver le tissu de nos sociétés ouvertes et d’affermir la démocratie.
Dans ce contexte, il est impératif que les gouvernements élaborent un ensemble complet de politiques publiques permettant d’assurer aux individus un accès à des éléments d’information à jour, documentés, vérifiés et émanant de sources diverses. Toutefois, s’il faut veiller à ce que les pouvoirs publics puissent jouer un tel rôle constructif, mais non intrusif, au service de cette ambition consistant à renforcer l’intégrité de l’information tout en préservant l’indépendance et la variété de la production de contenus, tous les acteurs de l’écosystème informationnel ont des responsabilités à endosser en la matière. Une démarche engageant tous ces acteurs est donc nécessaire face à ce défi planétaire complexe.
Le rapport Les faits sans le faux : lutter contre la désinformation, renforcer l’intégrité de l’information propose une vue d’ensemble des politiques publiques qui ont été conçues et mises en œuvre pour favoriser l’intégrité de l’information. Il évoque l’importance d’une approche globale, adaptée aux contextes nationaux et axée sur la nécessité d’instaurer un environnement propice à une information fiable. Il part du constat suivant : les démocraties se fondent sur la liberté d’expression et sur la tenue de débats ouverts et éclairés, et les acteurs doivent collaborer pour relever ces défis d’ampleur mondiale.
Ce rapport présente un cadre d’actions axé sur trois objectifs stratégiques complémentaires : i) renforcer la transparence, la responsabilité et la pluralité des sources d’information ; ii) favoriser la résilience de la société face à la désinformation ; et iii) renforcer les mesures de gouvernance et l’architecture institutionnelle pour assurer l’intégrité de l’espace informationnel.
Ce rapport a bénéficié d’une étroite collaboration avec les membres du Groupe de pilotage et du Groupe d’experts créés par l’OCDE pour réfléchir aux réponses à apporter sur le terrain de la gouvernance publique face à la mésinformation et à la désinformation ; ces membres ont évoqué leurs bonnes pratiques et leurs expériences s’agissant de renforcer l’intégrité de l’espace informationnel et de mener des réformes en ce sens dans leur pays. Le Comité de la gouvernance publique de l’OCDE a approuvé le rapport et, en vertu d’une procédure écrite, a autorisé sa publication le 29 février 2024.