Les taux de mariages ont diminué dans l’ensemble de la zone OCDE ces 50 dernières années, passant en moyenne d’un peu plus de 8 mariages pour 1 000 personnes en 1970 à moins de 5 pour 1 000 en 2019. On se marie également plus tard : l’âge moyen du mariage a ainsi augmenté de cinq ans pour les femmes comme pour les hommes entre 1990 et 2017, pour atteindre respectivement 30 ans et 33 ans. Parallèlement, les taux de divorces ont augmenté dans tous les pays, à l’exception du Danemark, de l’Estonie, des États-Unis, de la Hongrie et de la Lettonie. La cohabitation est quant à elle devenue plus courante, puisqu’elle concerne désormais en moyenne près de 10 % des habitants de la zone OCDE. Ce mode de vie commune est particulièrement populaire dans les pays nordiques : en Suède, par exemple, 20 % des couples vivent ensemble sans être formellement mariés. Institution en transition, le mariage lui-même a évolué et s’est modernisé, avec la légalisation du mariage entre personnes de même sexe dans 21 pays de l’OCDE depuis 2020. Mais, à la fois, d’autres affaires familiaux sont plus lents à changer.
Dans les pays de l’OCDE, les femmes consacrent ainsi toujours deux fois plus de temps que les hommes aux travaux domestiques et de soin non rémunérés – la cuisine, le nettoyage, les soins et les courses leur prenant par exemple en moyenne quatre heures et demie de leur temps chaque jour. Pour y remédier, de nombreux pays ont, ces 30 dernières années, étendu aux pères les congés payés à la naissance, ainsi que les congés parental et de garde d’enfant, empêchant de plus en plus le transfert des droits à congé à la mère. Malgré ces efforts, en 2020, les droits spécifiques aux pères étaient encore bien plus courts que ceux des mères (respectivement 9 semaines contre près de 51, en moyenne, dans la zone OCDE). La Corée et le Japon proposent les dispositifs les plus généreux, les pères y ayant droit à un congé payé pouvant aller jusqu’à un an. Mais le recours des hommes au congé parental et au congé de garde d’enfant reste faible dans l’ensemble de la zone OCDE, ceux-ci ne représentant qu’environ un utilisateur de ce type de prestation sur cinq. L’écart est encore plus marqué en Corée, malgré la générosité de l’allocation, avec un ratio de moins d’un sur dix. La participation des pères à la garde et à l’éducation de leurs enfants peut pourtant avoir un impact positif sur le développement de ces derniers et améliorer leurs résultats scolaires et leurs aspirations professionnelles, en particulier chez les filles. L’éducation peut transmettre et encourager dès le plus jeune âge des attitudes positives à l’égard des soins, chez les filles et les garçons.