Les grandes mutations qui transforment l'éducation 2022

4. Identité et appartenance

Abstract

À l’heure de la mondialisation et de la transformation numérique, le pouvoir des institutions traditionnelles connaît un certain recul, tandis que de nouvelles identités et formes d’appartenance font leur apparition. Dans ce contexte, l’éducation peut contribuer à répondre aux besoins des apprenants et de leurs communautés dans toute leur diversité, tout en cultivant des compétences globales. Ce chapitre se propose d’examiner ces thématiques sous cinq angles :

- Chacun sa route : examine le déclin des institutions traditionnelles et la montée de l’individualisme.

- Le monde n’est pas si vaste, après tout : analyse le phénomène de diversification au sein des nations et de coopération multilatérale.

- À vos idées ! : explore l’évolution des formes d’engagement civique et politique.

- Tous pour un et un pour tous : examine l’évolution des droits et opportunités des personnes LGBTI+ et handicapées.

- Nous dans toute notre multiplicité : explore le rôle des plateformes numériques dans la formation des identités et des communautés.

Au gré d’une série de questionnements et de scénarios, ce chapitre étudie les interactions entre ces grandes tendances et l’éducation et son avenir. Il analyse en outre les implications potentielles de la pandémie de COVID-19, tant dans l’immédiat qu’à plus long terme.

Vue d’ensemble et impact de la pandémie de COVID-19

Comprendre qui nous sommes et quelle place nous occupons est l’un des aspects fondamentaux du développement humain. À l’heure de la mondialisation et de la transformation numérique, les principes d’individualisation et de choix régissent de plus en plus nos vies, et les communautés se diversifient. Les forces cohésives traditionnelles, telles que la religion et la nation, tombent en désuétude dans de nombreux pays. Pourtant, dans le même temps, de nouvelles formes de collaboration et d’appartenance font leur apparition. Certains groupes autrefois marginalisés trouvent leurs moyens d’expression et leurs communautés. De nouveaux mouvements politiques et l’essor de la coopération multilatérale rassemblent individus – et nations – au nom de valeurs et de causes communes. Et le monde virtuel facilite l’exploration et l’expression des identités individuelles et collectives selon des modalités totalement inédites. Toutes ces évolutions s’accompagnent toutefois également de leurs propres dilemmes et risques. Dans le domaine de l’éducation, les principaux défis consistent ainsi à répondre aux besoins des apprenants dans toute leur diversité et à créer des sentiments d’appartenance et de citoyenneté à l’échelon local, tout en cultivant des compétences globales pour le XXI^e siècle.

Identité et appartenance et COVID-19

La pandémie de COVID-19 nous rappelle avec force que, quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Les tendances peuvent connaître des accélérations, des fléchissements ou des ruptures. Une fois le choc passé, des questions ouvertes et essentielles se posent quant aux effets à long terme de ces changements.

Chacun sa route

Des rituels ancestraux aux guildes médiévales, les institutions et pratiques traditionnelles ont depuis tout temps contribué à la transmission des connaissances et à l’établissement des communautés. Elles constituaient le socle de l’identité et des valeurs et normes partagées. Au cours des dernières décennies, différentes institutions sociales majeures sont toutefois tombées en désuétude, au même titre que leur pouvoir de cohésion. La religion revêt ainsi moins d’importance pour les gens d’aujourd’hui que pour ceux de la génération précédente. Le taux de syndicalisation ne représente plus qu’une part infime de son niveau d’il y a 50 ans. De nos jours, les pratiques coutumières, les croyances et les affiliations sont plus ouvertes au débat et au choix. Quelles en sont les implications sur le plan de l’identité et de l’appartenance? De l’équité ? Dans ce contexte, l’éducation peut contribuer à la socialisation des individus en les dotant de normes et de valeurs communes, tout en encourageant les identités positives et l’autonomie nécessaires aux apprentissages et à l’épanouissement de chacun.

Graphique 4.1. Êtes-vous croyant ?

Remarque : La moyenne OCDE comprend 36 pays. Lorsque les données des pays n’étaient pas systématiquement disponibles les mêmes années, ce sont celles des années les plus proches qui ont été utilisées (consulter le StatLink pour de plus amples informations).

Source : Calculs de l’OCDE à partir de la World Values Survey et de l’European Values Survey.

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Autrefois pilier de nos sociétés, la religion devient moins essentielle pour de nombreux citoyens de la zone OCDE. Depuis le début des années 1990, le nombre d’individus la considérant comme importante dans leur vie y a ainsi diminué de 6 %, en moyenne, avec toutefois de grandes disparités. La religiosité a en effet augmenté de 14 % en Grèce et de 8 à 11 % en Estonie, en Lettonie, en Pologne et en République slovaque, des gains faisant toutefois pâle figure face à des baisses d’au moins 18 % au Chili, aux États-Unis, en Irlande et en Suisse. C’est le Canada qui enregistre le plus fort recul sur cette période, avec une chute de 27 %. De fortes variations s’observent toutefois d’un pays à l’autre : en Turquie et en Colombie, au moins 80 % de la population continue ainsi de considérer la religion comme importante, contre 14 % au Japon. Ces changements culturels résultent en grande partie de la plus grande mobilité des personnes et des idées, de la diffusion des technologies de l’information et de la communication, et de la montée des valeurs individualistes.

Autres institutions sociales connaissent aussi un affaiblissement. Au sein de la zone OCDE, le taux de syndicalisation est par exemple passé de 39 % en 1978 à 16 % en 2019. Cette baisse globale masque toutefois de grandes disparités. En 2019, le taux de syndicalisation variait ainsi de près de 91 % en Islande à 6 % en Estonie. Les pays nordiques ont maintenu des taux de syndicalisation d’au moins 60 %, tandis que d’autres pays, comme l’Allemagne, le Chili, les États-Unis, le Japon et la Turquie, ont toujours eu des taux plus faibles et se situent aujourd’hui à 17 % ou moins. Dans nos sociétés post-industrielles, l’identité est désormais moins liée aux affiliations professionnelles, comme les syndicats ou les employeurs, voire aux professions. La liberté et le choix individuels sont devenus des paradigmes de plus en plus centraux, et les identités que les apprenants construisent influencent leur relation à eux-mêmes et aux autres, impactant leur apprentissage, leur bien-être et leurs aspirations futures. Les institutions et professionnels de l’éducation ont, à cet égard, un rôle essentiel à jouer pour aider les apprenants à devenir – à l’échelon individuel, mais aussi collectif – des personnes saines, responsables et attentionnées.

Graphique 4.2. Liberté de choix des travailleurs

Remarque : Ces données se basent sur des valeurs estimées. Pour de plus amples informations sur les calculs de ce graphique, consulter la source originale ci-dessous.

Source : OCDE (2021), « Taux de syndicalisation », Statistiques de l'OCDE sur l'emploi et le marché du travail (base de données), https://doi.org/10.1787/data-00371-en.

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Quelles conséquences pour l’éducation ?

• Les identités et le milieu d’origine des élèves (par exemple, leur statut économique, social et culturel, ou leur sexe) influencent leur réussite et leurs aspirations scolaires. Comment l’école peut-elle encourager des identités positives et ambitieuses chez les apprenants, tout en les acceptant tels qu’ils sont et en les aidant à se sentir bien dans leur peau ?

• Les établissements d’enseignement sont des institutions sociales uniques dont le rôle est à la fois d’encourager des identités communes et d’accompagner les élèves dans la pleine réalisation de leur potentiel personnel et scolaire. Comment peuvent-ils encourager des valeurs positives et partagées tout en soutenant les besoins et le développement individuels des apprenants 

• L’autorité traditionnelle des enseignants est-elle en voie de disparition ? Comment pouvons-nous repenser les relations élèves enseignants et les dispositifs de discipline à l’école ?

Le monde n’est pas si vaste, après tout

Pendant plusieurs siècles, les États-nations se sont attachés à organiser les communautés au-delà de la cellule tribale ou familiale, encourageant la confiance mutuelle par un sentiment d’appartenance partagé. Plus récemment, la double accélération des forces de mondialisation et de localisation a mis à rude épreuve le pouvoir de cohésion de ces « communautés imaginaires ». Au sein des États, les flux migratoires incessants ont diversifié les populations et les sociétés, renforçant la diversité culturelle et les opportunités économiques. Par-delà les États, les organisations multilatérales se sont multipliées, reflétant l’essor de la collaboration internationale, à l’heure où les gouvernements font face à des problèmes de plus en plus complexes et mondiaux – des inégalités au changement climatique. La mise à disposition de ressources et d’un soutien appropriés pour tous les élèves, quel que soit leur origine, restera une priorité des systèmes éducatifs. L’éducation a un rôle à jouer pour doter chacun des compétences nécessaires à un avenir placé sous le signe de la diversité et de la globalisation.

Graphique 4.3. On n’est jamais mieux que dans son nouveau chez-soi

Remarque : Les données utilisées sont celles du milieu de l’année. Toutes se rapportent aux populations nées à l’étranger, sauf exceptions suivantes : les données de la Corée, du Japon et de la République tchèque se basent sur le nombre de citoyens étrangers ; celles de la Corée, du Costa Rica, d’Israël, du Mexique et de la Turquie incluent également des estimations sur les réfugiés et les demandeurs d’asile. Consulter le StatLink pour de plus amples informations.

Source : UNDESA (2020), International Migrant Stock 2020, https://www.un.org/.

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Dans notre monde global, les communautés politiques et culturelles se diversifient et les connexions transnationales se développent. Les diasporas contribuent aux investissements étrangers, au commerce et à l’innovation, mais aussi aux échanges culturels. Depuis 1990, le stock de migrants internationaux dans les pays de l’OCDE est passé de 9 % à près de 14 % de la population totale. Dans la zone OCDE, les migrations permanentes résultent principalement des migrations de travail, de la mobilité accrue au sein des zones de libre circulation (comme l’Union européenne) et du regroupement familial. Malgré des afflux très médiatisés dans des pays comme la Turquie, les migrants humanitaires permanents, comme ceux se voyant accorder l’asile, ne représentaient que 11 % du total des migrations permanentes en 2019. Ces moyennes masquent toutefois des différences notables entre les pays. Alors que sur cette période, la population née à l’étranger a augmenté de 17 % au Luxembourg et de 15 % en Islande, elle a diminué dans les États baltes et en Israël, et a à peine changé au Japon, au Mexique et en Pologne.

Parallèlement, les réseaux transnationaux sont en plein essor. Depuis 1944, le nombre d’organisations multilatérales de développement est ainsi passé de 9 à plus de 182, une expansion qui s’est opérée en plusieurs phases, des premières banques de reconstruction d’après-guerre à la création de banques de développement régional dans les années 1960 et 1970. À partir des années 1990, des « fonds verticaux » sectoriels ont vu le jour, comme le Fonds pour l’environnement mondial et l'Alliance du vaccin. Parallèlement, une société civile internationale se met également en place. Par exemple, depuis sa première campagne au Portugal en 1961, Amnesty International a étendu ses activités, pour atteindre 149 pays en 2020. De même, le Fonds mondial pour la nature est passé d’une campagne aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Suisse à la réalisation de projets dans 100 pays. Considérées dans leur ensemble, ces tendances témoignent d’une collaboration accrue, mais certains craignent toutefois qu’elles soient également le signe d’une plus grande fragmentation qui limitera notre capacité à relever les défis mondiaux comme le changement climatique. L’éducation peut aider les apprenants à développer de solides compétences globales, en aidant les citoyens à créer du lien au-delà de leurs différences culturelles et sociales, et à contribuer à la résolution de nos défis mondiaux communs.

Graphique 4.4. Nous sommes tous dans le même bateau

Remarque : Les données représentent le nombre d’organisations multilatérales de développement recevant des fonds selon le Système de notification des crédits (SRC) de l’OCDE.

Source : OCDE (2020), Multilateral Development Finance 2020, https://doi.org/10.1787/e61fdf00-en.

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Quelles conséquences pour l’éducation ?

• Avec l’essor de la diversité sociale, il est plus important de se mettre en relation avec les autres par le biais d’interactions multiculturelles ouvertes et appropriées. Comment l’éducation peut-elle favoriser la compréhension, la tolérance et l’appréciation de perspectives culturelles différentes au sein de la société ?

• De nos jours, les migrations sont de plus en plus temporaires ou circulaires plutôt que permanentes. Quelles en sont les implications pour l’enseignement de la citoyenneté ? Et pour la planification et l’offre éducatives ?

• Les systèmes scolaires se fondent traditionnellement sur des identités et modèles nationaux. Avec l’essor du numérique dans l’enseignement, un système scolaire international pourrait-il voir le jour ? Ou encore, pouvez-vous imaginer des apprenants s’inscrivant dans un système scolaire public d’un autre pays que le leur ?

À vos idées !

La citoyenneté est un statut juridique, mais aussi un sentiment d’appartenance où les individus deviennent acteurs de leur propre bien-être. Au cours des dernières décennies, les indicateurs traditionnels de la participation civique, tels que le taux de participation électorale, ont chuté dans de nombreux pays, suscitant des inquiétudes quant à l’apathie et la désaffection des citoyens. Mais est-ce vraiment le cas ? Aujourd’hui, les citoyens semblent comprendre et vivre la politique de manière tout à fait inédite : de façon plus personnelle, plus informelle et en dehors de la sphère des institutions conventionnelles et des frontières géographiques. Dans le même temps, les appels à inclure davantage de voix dans le débat public, notamment celles des jeunes citoyens, se multiplient. L’éducation a pour rôle de canaliser les attentes de la société quant au type de citoyens qu’elle souhaite voir ses enfants devenir. Ce que représente la citoyenneté, ainsi que les pratiques éducatives contribuant à sa réalisation, restent des questions essentielles définissant les tenants et les aboutissants de l’éducation.

Graphique 4.5. Engagez-vous !

Remarque : Ce graphique présente la part de la population assistant à des réunions, activités ou événements d’associations indépendantes au moins deux fois par an. Les réponses vont de 0 (quasiment personne) à 4 (un quart de la population ou plus), sur la base des scores de plusieurs experts. Les lignes verticales représentent les intervalles de confiance pour les valeurs estimées. Consulter le StatLink pour plus d’informations.

Source : Coppedge et al. (2021), « V-Dem Dataset v11.1 », Varieties of Democracy Project, https://doi.org/10.23696/vdemds21.

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Au cours des dernières décennies, les indicateurs de la participation politique, tels que la participation électorale, ont chuté dans de nombreux pays de l’OCDE, signe d’un désengagement croissant des citoyens vis-à-vis de leurs institutions politiques communes. Dans le même temps, l’engagement des citoyens auprès des associations politiques indépendantes – celles cherchant à influencer l’orientation des questions politiques, comme la protection de l’environnement ou les groupes de défense des droits des personnes LGBTQI+ – a augmenté au cours des 70 dernières années, se rapprochant des niveaux d’engagement dans les associations non politiques comme les clubs sportifs ou littéraires. Diverses nouvelles formes d’engagement citoyen émergent, au-delà des modalités d’action traditionnelles centrées sur le gouvernement et organisées autour d’acteurs comme les syndicats et les partis. De plus en plus, les citoyens font entendre leur voix de manière plus individuelle et personnalisée (par exemple, par des actes de consommation politiquement conscients), informelle, souvent numérique et mondiale, au sein de réseaux plus flexibles et étendus, en dehors de la sphère institutionnelle.

Au-delà de l’engagement, les démocraties sont confrontées à la question de savoir quelles voix sont entendues et si d’autres doivent être prises en compte, notamment celles des jeunes. En moyenne, dans la zone OCDE, l’âge du droit de vote n’a cessé de diminuer tout au long du siècle dernier : en 2010, l’âge minimum moyen pour voter est ainsi passé pour la première fois sous la barre des 18 ans, et en 2007, l’Autriche est devenue le premier pays de l’OCDE à accorder à ses jeunes de 16 et 17 ans le droit de vote aux élections nationales. Les débats sur l’âge du droit de vote ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une question démocratique bien plus vaste : les générations actuelles prennent des décisions qui auront d’importantes répercussions sur le long terme. Comment intégrer des acteurs aujourd’hui dépendants et sans possibilité de faire entendre leur voix – tels que les générations futures, la faune et la flore – dans notre processus décisionnel ? Il ne s’agit pas là d’un simple argument théorique : les possibilités offertes aux individus d’exprimer leurs opinions et de s’engager activement dans leur communauté par le biais de l’éducation sont des indicateurs probants de leur engagement civique ultérieur. L’éducation joue un rôle clé dans la formation de citoyens responsables, en les amenant à prendre conscience des conséquences de leurs actes et, forts de cet enseignement, à agir dans le respect d’autrui et du monde qui les entoure.

Graphique 4.6. De la cour d’école à l’isoloir

Remarque : Ce graphique présente une moyenne de l’OCDE pondérée par la population.

Source : Coppedge et al. (2021), « V-Dem Dataset v11.1 », Varieties of Democracy Project, https://doi.org/10.23696/vdemds21.

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Quelles conséquences pour l’éducation ?

• Dans des sociétés plus fragmentées, la capacité des dirigeants à combler les écarts et créer de larges coalitions est aussi complexe que nécessaire. Les citoyens valorisent-ils suffisamment cette aptitude chez leurs représentants ? L’éducation devrait-elle les y aider ? Et si oui, comment ? Quelles sont les compétences requises à cet effet ?

• Comment l’organisation de l’enseignement et les pratiques pédagogiques peuvent-elles favoriser la notion de lien et la cohésion du groupe ? Qu’en est-il de l’opinion et de l’engagement des élèves/étudiants ? Dans votre système, s’agit-il là d’éléments importants pour évaluer la qualité de l’éducation ?

• Les compétences sont en corrélation positive avec le niveau de sentiment d’efficacité politique, la confiance à l’égard des institutions et des autres citoyens, et la probabilité de voter. Quel rang de priorité le développement du « goût de l’apprentissage » et de la capacité à « apprendre à apprendre » occupe-t-il dans votre système ?

Tous pour un et un pour tous

Les droits humains sont universels et inaliénables. De nombreux individus sont toutefois encore victimes de discriminations fondées sur ce qu’ils sont ou ce que les autres perçoivent d’eux. Les normes sociales et préjugés néfastes à l’égard de la race, de l’origine, du sexe, du handicap ou de l’orientation sexuelle empêchent encore d’innombrables personnes de prendre pleinement part à tous les aspects de l’existence. Au cours des dernières décennies, les gouvernements ont intensifié leurs efforts pour lutter contre ces discriminations et défendre et protéger l’universalité des droits humains. La multiplication des dispositions juridiques de protection des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et intersexe (LGBTQI+) et le mouvement paralympique sont deux exemples concrets de cette évolution vers des sociétés plus inclusives. Identifier et répondre à la diversité des circonstances individuelles et sociaux donnant naissance aux discriminations et désavantages est clé pour garantir l’offre d’une éducation accessible, acceptable, adaptable et abordable pour tous.

Graphique 4.7. Fiertés et préjugés

Remarque : L’intégration juridique des personnes LGBTI est définie comme le nombre de lois en vigueur dans un pays donné (à compter de 2019) parmi un ensemble de base de lois relatives aux personnes LGBTI définies dans le cadre des normes internationales concernant les droits humains. Consulter le StatLink pour de plus amples informations.

Source : OCDE (2020), Hors d’atteinte ? La route vers l’intégration des personnes LGBTI, https://doi.org/10.1787/a3f24097-fr.

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Les orientations sexuelles, expressions de genre ou caractéristiques sexuelles ne se conformant pas aux normes traditionnelles sont souvent incomprises, décriées ou taboues. Les personnes LGBTQI+ peuvent ainsi souffrir de discrimination, de marginalisation et de victimisation au sein de leur famille, de leur communauté et de leur lieu de travail, avec les graves répercussions que cela implique sur leur santé physique et mentale, leur parcours scolaire et professionnel, ainsi que leur réussite ultérieure dans la vie. Pour y remédier, de nombreux pays ont pris des mesures juridiques de protection des droits des personnes LGBTQI+. Il s’agit notamment de dispositions générales visant à prévenir la discrimination et la violence, et de dispositions catégorielles, comme la légalisation des partenariats entre personnes de même sexe ou la déclassification de l’identité transgenre en tant que pathologie. À la fin des années 1970, moins de 10 % de ces dispositions étaient en vigueur dans les pays de l’OCDE. Ce chiffre est passé à plus de 50 % en 2019, le Canada, la France, les Pays-Bas et le Portugal affichant en moyenne les taux les plus élevés de dispositions d’intégration juridique. Ce sont les dispositions générales de lutte contre les discriminations qui sont les plus courantes dans la zone OCDE, suivies des dispositions spécifiques aux lesbiennes, gays et bisexuels. Les dispositions spécifiques aux transgenres et intersexes sont, quant à elles, moins nombreuses, en moyenne, dans la zone OCDE.

Veiller à l’inclusion de tous dans la société: voilà la force motrice du mouvement paralympique, qui cherche à renforcer l’autonomie des personnes handicapées par le sport. Depuis les années 1960, les jeux paralympiques, et plus globalement le handisport, ont joué un rôle central dans la lutte contre les stéréotypes et les discriminations à l’égard des personnes handicapées à travers le monde. En 2021, 163 pays et 4 537 athlètes ont participé aux jeux paralympiques de Tokyo, alors que ceux de Rome n’avaient réuni que 23 pays et 400 athlètes en 1960. En matière d’éducation, l’inclusion fait à la fois référence aux notions d’équité et d’égalité. Comprendre comment les différents contextes et identités (par exemple, le sexe, la classe sociale) se combinent pour créer des désavantages, et éliminer les facteurs conduisant à l’exclusion (comme les attitudes, les barrières physiques), apparaît comme la condition préalable à l’offre d’un espace où tous peuvent se reconnaître comme égaux.

Graphique 4.8. Ne jamais reculer devant l’obstacle : sports et handicaps

Source : Maueberg-deCasto, Campbell and Tavras (2016), « The global reality of the Paralympic movement: Challenges and opportunities in disability sports », https://doi.org/10.1590/S1980-6574201600030001 ; Comité international paralympique (s.d), Jeux paralympiques de Tokyo 2020, https://www.paralympic.org/.

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Quelles conséquences pour l’éducation ?

• Quels types d’interventions, de partenariats et de services au niveau de l’école (par exemple, ressources, communication avec les familles et les communautés, services de conseil, technologies numériques) peuvent aider les enseignants à mieux répondre à la diversité des besoins de leurs élèves ?

• Le personnel enseignant est souvent moins diversifié que l’effectif d’élèves. Comment les systèmes éducatifs peuvent-ils recruter et retenir des enseignants issus de milieux plus variés ? Quelles politiques sont nécessaires ? Quels obstacles faut-il lever ?

• Dans votre système, l’infrastructure des établissements d’enseignement est-elle adéquate pour répondre aux besoins de tous les apprenants (notamment dans toute leur diversité de capacités cognitives et physiques) ? L’apprentissage non formel est-il accessible et inclusif pour tous ? Et si tel n’est pas le cas, comment y remédier ?

Nous dans toute notre multiplicité

Les technologies de communication numérique nous permettent non seulement d’accéder à de nouveaux modes de relation, mais aussi de construire, vivre et présenter nos identités. Alors que, par le passé, notre localisation et notre corps physique délimitaient notre identité et nos relations, nous avons désormais la possibilité de créer autant de profils virtuels que nous voulons et de les partager avec qui bon nous semble et où nous plaira. Les médias sociaux et les plateformes axées sur les centres d’intérêt ont connu un essor fulgurant, offrant à leurs utilisateurs de nombreux outils leur permettant de développer leurs réseaux et de trouver du soutien, de s’exprimer, d’expérimenter les identités à leur guise et de se présenter comme bon leur semble. Mais ces immenses possibilités ne sont pas sans poser question, notamment sur la sécurité, la transparence et les limites entre exploration et manipulation. Les systèmes éducatifs doivent apprendre à mieux tirer parti de ces nouvelles opportunités, tout en permettant à chacun d’apprendre à participer à l’environnement numérique dans une démarche éthique et responsable.

Graphique 4.9. Je poste, donc je suis

Remarque : Les utilisateurs actifs mensuels (UAM) font référence aux comptes actifs et peuvent ne pas correspondre à des individus.

Source : Calculs de l’OCDE à partir des rapports annuels des entreprises ; Ortiz-Espina (18 septembre 2019), https://ourworldindata.org// ; Iqbal (13 mai 2021), https://www.businessofapps.com/ ; Sherman (24 août 2020), https://www.cnbc.com/ ; Statista (2021), https://www.statista.com/.

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Les médias sociaux sont un véritable phénomène de société. Depuis que MySpace a dépassé le million d’utilisateurs en 2004, le nombre d’utilisateurs actifs mensuels (UAM) sur les plateformes de médias sociaux s’est envolé à 4.66 milliards en 2021. À lui seul, Facebook est passé de 100 millions d’utilisateurs en 2008 à plus de 2.8 milliards en 2020. Youtube et WhatsApp comptent désormais plus de 2 milliards d’UAM chacun. Ces utilisateurs peuvent être un seul individu avec plusieurs profils, les caractéristiques uniques des médias sociaux – et plus largement des espaces numériques – permettant de les transformer facilement en identités multiples. Au-delà des simples alias ou comptes dupliqués, la réduction des indices (avec, par exemple, la limitation des images ou la sélection des informations écrites) et l’asynchronicité permettent aux utilisateurs de contrôler leur présentation et d’expérimenter de nouvelles personnalités. Des filtres d’image aux avatars numériques, les médias sociaux offrent un large éventail de moyens pour modifier, cacher ou créer des traits de personnalité.

L’Internet facilite encore davantage les identités multiples en permettant aux utilisateurs de poursuivre des intérêts communs et même de se créer des carrières. Le site de live-streaming Twitch permet par exemple à ses utilisateurs de filmer et de partager leurs activités, principalement le jeu vidéo, en temps réel. Il est passé de 300 000 diffuseurs mensuels en moyenne en 2012 à plus de 8.84 millions en 2021. Les médias sociaux peuvent contribuer à diversifier les réseaux sociaux en rapprochant les gens au-delà des clivages géographiques, sociaux et générationnels. Ils leur permettent ainsi de trouver de nouveaux groupes d’affinité ou de tester des aspects de leur identité qui pourraient sembler risqués dans la vie réelle. Ils peuvent cependant aussi ouvrir la porte aux tromperies et abus, avec leur lot d’escroqueries, de cyberharcèlements ou de trollages. Les médias sociaux brouillent souvent la frontière entre réalité et représentation, comme lorsque les influenceurs et les streamers adaptent leurs personas pour attirer davantage d’audience et de revenus publicitaires. Comment l’éducation peut-elle contribuer à former des générations numériques éthiques, éclairées et tolérantes ? Et comment les institutions et professionnels de l’éducation peuvent-ils s’inscrire dans cette nouvelle réalité numérique ?

Graphique 4.10. Internet tout entier est un théâtre

Remarque : La moyenne inclut toutes les chaînes de streaming qui étaient en direct au moins une fois par mois.

Source : Twitchtracker (2021), www.twitchtracker.com ; Iqbal, M. (16 septembre 2021), « Twitch Revenue and Usage Statistics (2021) », https://www.businessofapps.com/.

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Quelles conséquences pour l’éducation ?

• Identités numériques et physiques s’entremêlent de plus en plus à l’heure où la technologie envahit tous les domaines de notre quotidien. Comment l’éducation peut-elle accompagner le développement de l’identité et de l’appartenance, si essentielles à notre bien-être? Quelles opportunités / risques présente ce contexte ?

• Les politiques publiques et les pratiques sociales (comme les interdictions ou les limites de temps) relatives à l’utilisation des technologies numériques par les enfants ne sont pas toujours éclairées par des données probantes. Comment l’école et les enseignants peuvent-ils diffuser des pratiques fondées sur la science ? Comment peuvent-ils aider les apprenants et leurs familles à renforcer leurs compétences numériques ?

• Quelles opportunités et quels risques la technologie présente-t-elle pour l’autonomie et le leadership des enseignants dans l’apprentissage des élèves ? Comment les décisions concernant les achats et les plateformes technologiques sont-elles prises dans votre système ? Comment intégrer l’avis et le choix des enseignants (et des autres membres de la communauté scolaire) ?

Identité et appartenance et éducation : à quoi ressemblera demain ?

Les tendances nous permettent d’envisager les implications des dynamiques actuelles pour demain. Mais qu’en est-il des évolutions, chocs et surprises susceptibles d’apparaître dans les 15-20 prochaines années ?

S’appuyant sur les scénarios de l’OCDE sur l’école de demain, cette section invite le lecteur à réfléchir aux modalités d’interaction entre identité/appartenance et éducation, et aux différentes évolutions qui pourraient en découler. Deux vignettes présentent des scénarios possibles : le lecteur est invité à les adapter et à en créer de nouveaux à sa guise. La page suivante expose quelques questions clés pour l’éducation, ainsi qu’une série de chocs et surprises potentiels susceptibles d’avoir un impact inattendu sur l’éducation et l’apprentissage. La description de chaque scénario figure dans l’introduction de ce volume.

 

En 2040, les choses ont bien changé

Chocs et surprises

Quelle que soit l’ingéniosité que nous déployons pour planifier notre avenir, il se fera toujours un plaisir de nous surprendre. Si ces chocs étaient amenés à se concrétiser, quelles seraient leurs implications pour l’éducation et l’apprentissage ? Voyez-vous des signes d’autres perturbations potentielles se profiler ?

 

Pour en savoir plus

Sources d’information pertinentes

• Borgonovi, F. et T. Burns (2015), « The educational roots of trust », Documents de travail de l’OCDE sur l’éducation, n° 119, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5js1kv85dfvd-en.

• Comité international paralympique (s.d), Jeux paralympiques de Tokyo 2020, https://www.paralympic.org/ (consulté le 24 août 2021).

• Coppedge et al. (2021), « V-Dem Dataset v11.1 », Varieties of Democracy Project,  https://doi.org/10.23696/vdemds21.

• European Values Study (2021), « EVS Trend File 1981-2017 », GESIS Data Archive, Cologne, ZA7503 Data file Version 2.0.0, https://doi.org/10.4232/1.13736.

• Giddens, A. (1999), Runaway World: How Globalisation is Reshaping Our Lives, Profile Books, Londres.

• Haerpfer, C., et al. (dir. pub.) (2021), « World Values Survey Time-Series (1981-2020), Cross-National Data‑Set », JD Systems Institute and WVSA Secretariat, Madrid et Vienne, Data File Version 2.0.0, https://doi.org/10.14281/18241.15.

• Maueberg-deCasto, Campbell et Tavras (2016), « The global reality of the Paralympic movement: Challenges and opportunities in disability sports », Motriz: Revista de Educação Física, vol. 22/3, Universidade Estadual Paulista, Sao Paulo, https://doi.org/10.1590/S1980-6574201600030001.

• OCDE (2021), Perspectives des migrations internationales 2021, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/da2bbd99-fr.

• OCDE (2020), La gouvernance au service des jeunes, de la confiance et de la justice intergénérationnelle : Des politiques adaptées à toutes les générations ?, Examens de l'OCDE sur la gouvernance publique, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/57092ccc-fr.

• OCDE (2020), Multilateral Development Finance 2020, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e61fdf00-en.

• OCDE (2020), Hors d’atteinte ? La route vers l’intégration des personnes LGBTI, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a3f24097-fr.

• OCDE (2019), Panorama de la société 2019 : Les indicateurs sociaux de l'OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e9e2e91e-fr.

• OCDE (2021), « Taux de syndicalisation », Statistiques de l'OCDE sur l'emploi et le marché du travail (base de données), https://doi.org/10.1787/data-00371-en (consulté le 25 août 2021).

• Ortiz-Espina (18 septembre 2019), « The rise of social media », Our World in Data, https://ourworldindata.org/ (consulté le 16 septembre 2021).

• Schulz, W. et al. (2017), Becoming Citizens in a Changing World: IEA International Civic and Citizenship Education Study 2016 International Report, IEA, Amsterdam.

• Thijssen, P., et al. (dir. pub.) (2015), Political engagement of the young in Europe: Youth in the crucible, Routledge, New York.

• UNDESA (2020), International Migration 2020 Highlights, UNDESA, Population Division (base de données), New York, https://www.un.org/development/desa/pd (consulté le 20 septembre 2021).

• UNDESA (2020), International Migrant Stock 2020, UNDESA Population Division (base de données), New York, https://www.un.org/development/desa/pd (consulté le 20 septembre 2021).

Glossaire

• Associations indépendantes non politiques : Les associations non politiques comprennent toutes les associations dont l’objectif principal n’est pas le changement des politiques ou pratiques au niveau de l’État ou de la société, comme les clubs sportifs ou littéraires. Une organisation est considérée comme indépendante si elle n’est pas contrôlée par l’État ou le parti au pouvoir, et si son adhésion est volontaire.

• Associations politiques : Les associations politiques comprennent toutes les associations dont l’objectif principal est le changement des politiques ou pratiques au niveau de l’État ou de la société. Elles ne comprennent pas les partis politiques, ni les syndicats.

• Asynchronicité : Décalages temporels inhérents à de nombreuses formes de communication numérique, qui permettent aux individus de mieux contrôler les messages qu’ils créent.

• Autoprésentation sélective : Processus de création d’un artefact numérique qui est une représentation ou une expression soigneusement choisie de sa propre personne dans le monde réel.

• Banques régionales de développement (BRD) : Institutions multilatérales fournissant une assistance financière et technique pour le développement des pays à revenu faible ou intermédiaire de leur région.

• Capacité d’action : Capacité des individus à agir de manière indépendante et à faire leurs propres choix librement.

• Compétence globale : Capacité multidimensionnelle englobant l’aptitude à : 1) examiner des questions de portée locale, mondiale et culturelle ; 2) comprendre et apprécier les perspectives et visions du monde d’autrui ; 3) s’engager dans des interactions ouvertes, appropriées et efficaces entre les cultures ; et 4) agir en faveur du bien-être collectif et du développement durable.

• Discrimination : Traitement injuste ou préjudiciable de différentes catégories de personnes, notamment en raison de leur race, leur âge, leur sexe ou leur handicap.

• Droits humains : Droits et libertés fondamentaux appartenant à chaque personne dans le monde, de la naissance à la mort.

• Engagement civique : Promotion de la qualité de vie au sein d’une communauté, par le biais de processus politiques et non politiques.

• Exclusion : Situation dans laquelle les individus ne sont pas en mesure de participer pleinement à la vie économique, sociale, politique et culturelle, ainsi que processus menant à et maintenant une telle situation.

• Flux migratoires : Nombre de migrants entrant ou sortant d’un pays donné pendant une période donnée, généralement une année civile.

• Fragmentation : Absence ou sous-développement des liens entre une société et le regroupement de certains de ses membres.

• Handisports : Sports pratiqués par des personnes handicapées, que le handicap soit physique ou intellectuel.

• Identités positives : Éléments de l’estime de soi, de la perception de soi et de la confiance en soi permettant à un individu de ressentir un sentiment d’individualité et d’appartenance dans le contexte social, d’apprendre et d’acquérir des compétences, et de parvenir à un état de bien-être émotionnel.

• Inclusion : Processus d’amélioration des conditions de participation à la société, en particulier pour les personnes défavorisées, par le renforcement des opportunités, de l’accès aux ressources, de la possibilité de faire valoir ses opinions et du respect des droits.

• Influenceur : Personne pouvant influencer le comportement et les opinions de ses abonnés sur les comptes de médias sociaux, notamment pour susciter l’intérêt pour une tendance, un produit ou une cause. Les influenceurs reçoivent souvent une compensation (produits gratuits ou paiement) de la part des entreprises dont ils promeuvent leurs produits.

• Intégration juridique des personnes LGBTI+ : Mesure dans laquelle une juridiction a adopté des dispositions juridiques en faveur des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexe. Ces mesures juridiques comprennent des dispositions générales, comme celles protégeant contre la discrimination et la violence, et des dispositions catégorielles, par exemple l’égalité de traitement des rapports sexuels consentants entre personnes de même sexe et entre personnes de sexe opposé.

• Live-streaming : Média numérique en streaming enregistré et diffusé simultanément en temps réel.

• Marginalisation : Processus complexe de relégation de catégories spécifiques de personnes au bas de l’échelle ou à la périphérie de la société.

• Migrants humanitaires : Personnes qui ont obtenu l’asile et une certaine forme de protection (par exemple, le statut de réfugié) ou qui ont été réinstallées dans le cadre de programmes ne relevant pas de la procédure d’asile.

• Mouvement paralympique : Mouvement lancé en 1948 pour promouvoir la santé, les droits et l'intégration sociale des athlètes handicapés.

• Organisation multilatérale de développement : Organisation formée par trois nations ou plus pour travailler sur des questions concernant chacune d’entre elles.

• Population née à l'étranger : La population née à l'étranger d’un pays englobe l’ensemble des personnes qui ont ce pays comme pays de résidence habituelle et dont le lieu de naissance est situé dans un autre pays.

• Réduction des indices : Manque d'informations, tant sensorielles que générales, dans les échanges numériques par rapport aux échanges en face à face. Cela peut aller de l’observation limitée du langage corporel et des données non audiovisuelles dans un appel vidéo au contexte limité d’un tchat ou des détails d’un profil numérique.

• Regroupement familial : Étrangers admis dans un pays parce qu’ils sont les parents immédiats de citoyens ou de résidents permanents du pays d’accueil, ou parce qu’ils sont les fiancés étrangers ou les enfants adoptés étrangers de citoyens. La définition de parent immédiat varie d’un pays à l’autre, mais inclut généralement le conjoint et les enfants mineurs de la personne concernée.

• Stock de migrants internationaux : Nombre total de personnes ayant changé de pays de résidence habituelle et présentes dans un pays de destination donné à un moment donné. Sont comprises à la fois les populations permanentes nées à l’étranger et les populations temporaires, telles que les étudiants et les travailleurs migrants.

• Taux de participation électorale : Pourcentage d’électeurs admissibles ayant voté lors d’une élection.

• Taux de syndicalisation : Nombre de membres syndicaux nets (c'est-à-dire à l’exclusion de ceux qui ne font pas partie de la population active, des chômeurs et des indépendants) par rapport au nombre total de salariés.

• Trollage : Publication en ligne délibérément offensante ou provocante dans le but de contrarier quelqu’un ou de susciter une réaction de colère de sa part.

• Utilisateurs actifs mensuels (UAM) : Nombre d’utilisateurs uniques ayant visité un site de réseaux sociaux au cours du dernier mois. Les UAM font référence aux comptes actifs et peuvent ne pas correspondre à des individus.

• Valeurs individualistes : Valeurs privilégiant l’indépendance, l’autonomie et la réalisation de l’individu par rapport aux intérêts communautaires, sociétaux ou nationaux.

• Victimisation : Acte victimisant ou exploitant quelqu'un.

• Zones de libre circulation : Régions où les contrôles frontaliers entre États ont été supprimés pour permettre la libre circulation des personnes pour le travail, les loisirs, la résidence, etc. L’espace Schengen dans l’Union européenne et la CEDEAO en Afrique de l’Ouest en sont deux exemples.