Dans l’ensemble de l’UE, 65 % des immigrés occupent un emploi, par rapport à 69 % des personnes nées dans le pays. Ils sont majoritairement pourvus d’un emploi dans tous les pays, à l’exception notable de la Türkiye, où le taux d’emploi des personnes nées à l’étranger et des personnes nées dans le pays est inférieur à 50 %. Les personnes nése à l’étranger affichent des taux d’emploi particulièrement élevés, atteignant plus de 70 % dans les pays d’installation, dans les destinations anciennes comptant principalement des personnes nées dans l’UE, et dans certains pays d’Europe centrale accueillant un nombre croissant de travailleurs immigrés, comme la Pologne et la Hongrie. Au total, la population née à l’étranger représentait 13 % des actifs occupés dans l’UE comme dans l’OCDE en 2021, contre 11 % en 2011. Dans la plupart des pays d’immigration de longue date en Europe, ainsi que dans les pays nordiques, le taux d’emploi est supérieur chez les personnes nées dans le pays que chez celles nées à l’étranger. L’écart est très marqué dans les pays nordiques (à l’exception de l’Islande) et dans les pays européens d’immigration où les populations immigrées sont principalement extra-communautaires. En revanche, les immigrés sont plus susceptibles d’occuper un emploi en dehors de l’Europe (sauf en Australie, au Canada, en Corée et au Mexique), en particulier au Chili et en Israël, où les taux d’emploi des immigrés dépassent d’au moins 14 points de pourcentage ceux des personnes nées dans le pays.
Le taux d’activité des immigrés est généralement supérieur à celui des natifs dans les pays ayant récemment accueilli de nombreux travailleurs étrangers, comme les pays d’Europe méridionale, centrale et orientale, ainsi que la plupart des pays où les immigrés viennent majoritairement de l’UE. À de rares exceptions près, le taux d’activité des immigrés est plus élevé que celui des natifs à l’extérieur de l’Europe aussi, notamment en Amérique latine (sauf Mexique) et en Israël. C’est l’inverse qui prévaut pour la plupart des pays européens d’immigration de longue date et les pays nordiques, en raison principalement de niveaux d’inactivité comparativement élevés chez les femmes immigrées. Le risque d’inactivité est plus élevé chez les immigrés que chez les natifs, de 17 points de pourcentage aux Pays-Bas et d’environ 9 points en France et en Belgique. Le taux d’activité des immigrés est aussi inférieur à celui des natifs dans les pays baltes, où de nombreuses personnes nées à l’étranger en âge de travailler approchent de la retraite.
Au début de la pandémie de COVID‑19, les immigrés ont connu une très forte baisse de leur taux d’emploi, suivie d’un rebond particulièrement vigoureux en 2021. En conséquence, le taux d’emploi des immigrés, comme celui des personnes nées dans le pays, a aujourd’hui quasiment retrouver son niveau d’avant COVID‑19. Alors que les pays se sont relevés de la crise qui avait frappé le marché du travail à la suite de la Grande récession de 2007‑08, le taux d’emploi des immigrés a progressé de 4 points de pourcentage dans l’UE et celui des natifs de 6 points au cours des dix dernières années. L’emploi des personnes nées dans le pays a augmenté dans presque tous les pays, tandis que l’emploi des immigrés a progressé dans plus de quatre pays sur cinq. Dans les pays d’Europe centrale et orientale qui ont récemment accueilli des effectifs importants de travailleurs immigrés, dans la plupart des pays anglophones de l’OCDE et au Danemark, la hausse a été plus prononcée chez les immigrés que chez les natifs. Par conséquent, les immigrés ont comblé ou, comme en Pologne et en Croatie, inversé l’écart de taux d’emploi avec les natifs. En revanche, l’emploi des personnes nées dans le pays a augmenté plus fortement dans les pays européens d’immigration de longue date comme les Pays-Bas, l’Allemagne et les pays baltes. Le niveau d’emploi des immigrés ne s’est dégradé que dans quelques pays, notamment en Corée, en Türkiye et en Grèce. Dans le même temps, l’emploi des personnes nées dans le pays a légèrement augmenté ou est resté stable dans ces deux derniers pays, venant creuser l’écart avec les immigrés.