Dans l’UE, la pauvreté relative touche 26 % des immigrés âgés et 28 % des immigrés très âgés, par rapport à 19 % et 22 % de leurs pairs nés dans le pays, respectivement. Aux États-Unis et en Australie, le taux de pauvreté relative dépasse 40 % chez les personnes âgées nées à l’étranger et atteint 48 % parmi les immigrés très âgés aux États-Unis. En effet, dans la plupart des pays, les seniors ainsi que ceux très âgés nés à l’étranger sont plus pauvres que leurs pairs nés dans le pays, d’au moins 10 points de pourcentage dans les pays d’immigration de longue date (sauf en Allemagne et au Royaume‑Uni), aux États-Unis, dans les pays d’Europe du Sud (sauf au Portugal) et en Suède. En revanche, à Malte et à Chypre, qui attirent de nombreux retraités aisés, les seniors nés dans le pays sont plus susceptibles d’être pauvres. Les personnes nées dans le pays sont aussi beaucoup plus susceptibles de vivre dans une situation de pauvreté relative au Canada, en Nouvelle‑Zélande et dans quelques pays d’Europe centrale et orientale.
Ces dix dernières années, dans l’UE comme dans l’OCDE, le taux de pauvreté relative des immigrés âgés a augmenté d’environ 4 points, tandis qu’il a légèrement reculé chez les seniors nés dans le pays. Il s’est encore plus accentué parmi les immigrés très âgés, tant dans l’UE que dans l’OCDE, mais n’a que légèrement reculé chez leurs homologues nés dans le pays. Le taux de pauvreté des personnes âgées a plus que doublé chez les immigrés en Italie et aux Pays-Bas, tandis qu’il a légèrement baissé et légèrement augmenté, respectivement, chez leurs pairs nés dans le pays. Dans les pays baltes, le taux de pauvreté a considérablement augmenté parmi les immigrés et les natifs âgés et très âgés (d’au moins 18 points de pourcentage), quoique dans une plus large mesure chez les personnes nées dans le pays.
Les seniors immigrés sont plus susceptibles d’être pauvres que les seniors nés dans le pays, quel que soit le niveau d’études. S’ils ont un niveau d’études élevé, ils sont plus de deux fois plus susceptibles que leurs pairs nés dans le pays de vivre dans une situation de pauvreté relative dans l’UE, et trois fois plus susceptibles dans la moitié des pays de l’UE. Dans la quasi-totalité des pays européens, les seniors immigrés d’origine extra-communautaire sont plus susceptibles d’être pauvres que leurs homologues nés dans l’UE. La situation de famille, le taux de propriétaires occupants (plus faible parmi les immigrés), ainsi que les caractéristiques des emplois occupés avant la retraite, sont des facteurs importants qui influent sur la pauvreté relative. Dans l’UE, un tiers des personnes âgées vivent seules, quelle que soit leur origine ; aux États-Unis, c’est le cas de 22 % des seniors nés à l’étranger et de 29 % de ceux qui sont nés dans le pays. Les personnes âgées qui vivent seules pâtissent encore plus de la pauvreté, leur taux de pauvreté relative étant supérieur d’environ 20 points en moyenne à celui de l’ensemble de la population immigrée âgée dans les pays de l’UE et de l’OCDE. Les personnes nées à l’étranger sont moins désavantagées dans la plupart des pays européens, mais pas en dehors de l’Europe. C’est en Europe centrale et orientale qu’elles sont le plus durement touchées. Plus de 40 % des seniors immigrés qui vivent seuls se trouvent dans une situation de pauvreté relative dans un peu moins des deux tiers des pays, tandis que leurs pairs nés dans le pays sont pauvres dans environ la moitié des pays.