Le CIO et les villes hôtes placent de plus en plus la durabilité et l'héritage au centre de leur conception et de leur préparation des Jeux Olympiques. La manière dont les comités d'organisation traduisent ces engagements dans leurs stratégies de mise en œuvre est une entreprise complexe aux multiples facettes. Ce chapitre fournit des éclairages, des bonnes pratiques et des outils pour atténuer plusieurs risques susceptibles d'entraver l'organisation de Jeux durables avec un héritage positif. Ces risques comprennent les "éléphants blancs", les ponts qui ne mènent nulle part ou les dommages environnementaux causés par les chaînes d'approvisionnement.
Lignes directrices pour la livraison efficiente d'infrastructures et de services associés pour les Jeux Olympiques
3. Durabilité et héritage
Abstract
3.1. Quels sont les risques ?
Le CIO, les COJO et les villes hôtes ont progressivement placé la durabilité et l'héritage au centre de la conception et de la préparation des Jeux Olympiques. Ils étaient des éléments clés de l'Agenda olympique 2020, qui comprenait des recommandations visant à intégrer la durabilité dans tous les aspects des Jeux
(Comité International Olympique, 2021[1])Ces recommandations ont été reprises dans l'Agenda olympique 2020+5, encourageant à favoriser des Jeux durables grâce à des mesures telles que le soutien aux COJO dans la surveillance de la chaîne d'approvisionnement et la garantie d'avantages durables pour les villes hôtes. (Comité International Olympique, 2021[2]).
Cette section examine les risques pour les objectifs de durabilité et d'héritage du Mouvement olympique dans le contexte de l'acquisition et de la livraison des infrastructures et des services associés pour les Jeux. Étant donné que ce rapport se concentre sur la mise en place des infrastructures et des services connexes plutôt que sur l'ensemble des activités entreprises dans le cadre des programmes pluriannuels d'héritage mis en œuvre par les COJO et les villes hôtes, l'accent est mis sur trois défis clés :
Trouver un équilibre entre les objectifs à court terme des Jeux, les considérations de durabilité et les besoins à long terme des villes hôtes
Planifier la transition vers les utilisations post-Jeux des infrastructures
Traiter les risques liés à l'environnement et aux droits humains tout au long de la chaîne d'approvisionnement
Bien que les COJO ne soient créés qu'après l'attribution des Jeux et qu'ils se concentrent sur l’organisation des Jeux, il est essentiel que les gouvernements intègrent les considérations relatives à l'héritage, telles que les avantages et les impacts attendus, l'alignement sur les plans et stratégies existants pour le développement urbain et régional, la capture de valeur, les exigences en matière de transport et les impacts sur le tourisme avant et pendant l'appel d'offres (OCDE, 2018[3]).
Les objectifs ambitieux du Mouvement olympique pour le développement durable, tels que la réduction des gaz à effet de serre allant au-delà de la neutralité carbone à partir de 2030, la réponse au changement climatique, à la perte de biodiversité et à l'impact de la COVID-19 sur le sport, et la contribution aux objectifs de développement durable des Nations unies. (Comité International Olympique, 2021[4])Les objectifs de développement durable du CIO sont étroitement liés à la livraison des infrastructures et des services associés. En effet, les cinq domaines d'action de leur stratégie de durabilité, à savoir l'infrastructure et les sites naturels, l'approvisionnement et la gestion des ressources, la mobilité, ainsi que la main-d'œuvre et le climat, ont tous un rapport direct avec l’infrastructure et la prestation de services.
Les mesures énoncées dans la stratégie de durabilité du CIO consistent notamment à maximiser l'utilisation des infrastructures existantes et des sites temporaires, veiller à ce que les nouvelles infrastructures soient viables et aient une empreinte environnementale minimale, s'approvisionner en produits et services en tenant compte des impacts environnementaux et sociaux, veiller à ce que les conditions de travail soient conformes à la législation ainsi qu’aux accords et protocoles internationaux, et mettre en place des stratégies de réduction des émissions carbone (Comité International Olympique, 2017[5]). Ces mesures sont particulièrement pertinentes pour les COJO, car les Contrats ville hôte exigent qu'ils élaborent une stratégie spécifique aux Jeux qui aborde les enjeux clés tels que l'infrastructure et l'approvisionnement tout en étant alignée sur la stratégie de durabilité du CIO. (Comité International Olympique, 2016[6]).
3.1.1. La focalisation sur les objectifs à court terme des Jeux peut menacer la durabilité et les besoins à long terme des villes hôtes
Dans le contexte olympique, les installations sportives de grande échelle doivent être mises en place sur de courtes durées et accueillir un nombre très élevé d'invités, ce qui peut entraîner des perturbations sociales et environnementales dans l'écosystème local, engendrant d'importants défis de planification et de conception (Dendura, 2019[7]). Certains événements, comme le ski alpin, se déroulent généralement dans des zones écologiquement sensibles (Chappelet, 2008[8])tandis que la construction d'infrastructures dans les communautés urbaines peut entraîner le déplacement de résidents locaux. Les incitations à court terme peuvent conduire à la construction d'installations qui seront surdimensionnées pour leur utilisation future, par exemple, en tenant compte du fait que les évènements succédant les Jeux n’accueilleront pas autant de spectateurs. Les COJO doivent trouver un équilibre entre leurs objectifs à court terme, en maximisant l'impact et le succès des Jeux, et la nécessité de s'aligner sur les caractéristiques locales et les besoins à long terme de la communauté. (OCDE, 2018[3]).
Pour que les infrastructures soient durables et apportent des avantages à long terme à la population locale, il est essentiel d'intégrer des considérations sociales, économiques et environnementales dès les premières étapes de leur planification et évaluation (OCDE, 2020[9]) car l'adaptation ou la modernisation est moins efficace que la planification initiale d'installations pouvant fonctionner de manière durable (KPMG, 2015[10]). Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le Développement a collaboré avec Sotchi 2014 pour élaborer une stratégie d'écologisation des installations des Jeux et un plan d'action visant à atteindre la neutralité carbone ; cependant, une enquête a révélé que le projet avait été mis en œuvre alors que la planification était largement achevée et que les constructions étaient déjà en cours, ayant donc un impact négligeable (Zeman, 2014[11]). De même, une planification ne tenant pas compte des contraintes potentielles liés au développement urbain et aux réseaux d'infrastructures existants (transport, énergie, eau et égouts) pourrait créer des problèmes sur le long terme pour les villes hôtes (Dendura, 2019[7]).
L'importance d'une planification adéquate pour atténuer les risques liés à l'héritage et à la durabilité s'applique également à la prestation des services nécessaires à l'organisation des Jeux. Lorsque les COJO sont chargés de mettre en œuvre des stratégies de passation de marchés durables susceptibles d'apporter des avantages en termes d'héritage, la planification et l'engagement précoce du marché sont essentiels pour s'assurer que le secteur privé sera apte à respecter ces engagements.
Encadré 3.1. L'héritage des Jeux d'hiver de Lillehammer 1994
Les Jeux d'hiver de Lillehammer en 1994 ont été largement considérés comme les premiers Jeux « verts ». Le COJO a choisi de faire des Jeux un exemple de durabilité et une vitrine des politiques environnementales, en mettant notamment l'accent sur l'utilisation postérieure des sites.
Les dix sites construits pour les Jeux de 1994 sont toujours utilisés, et sept d’entre eux ont été réemployés pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver en 2016. Les sites ont été conçus en vue d'une réappropriation post-Jeux et ont continué à être utilisés par les communautés et les entreprises, tandis que les logements construits pour les Jeux accueillent plus de 4 000 étudiants. Certaines parties du Village des Médias ont été construites sous forme de pièces détachées qui ont pu être déplacées dans le pays pour servir de dortoirs aux étudiants après les Jeux, et les bâtiments de service du Village des athlètes ont été transformés en un centre pour personnes âgées et une église. Les sites ont également continué à accueillir des événements sportifs de haut niveau, notamment des championnats du monde de patinage de vitesse, de cyclisme sur piste, de skeleton, de luge, de handball et de hockey sur glace, des épreuves de la Coupe du monde de biathlon et de combiné nordique, ainsi que les Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de 2016.
Source : (Stoneman, 2016[12])
Si elles ne sont pas soigneusement planifiées, la conception et les spécifications techniques de l'infrastructure des Jeux peuvent également avoir des conséquences environnementales et financières négatives pour les villes hôtes. Les Jeux précédents ont été critiqués pour les dommages environnementaux associés à la construction des infrastructures (Cantelon et Letters, 2000[13] ; McBride et Manno, 2021[14]) tandis que les inquiétudes concernant les risques financiers de l'organisation des Jeux ont conduit au retrait d'un certain nombre de candidatures ces dernières années (Flyvbjerg, Budzier et Lunn, 2020[15]). En outre, l'omission de facteurs tels que les subventions pour les terrains et les infrastructures de soutien, ainsi que les coûts d'exploitation à long terme, conduit à la sous-estimation des subventions publiques pour les infrastructures sportives permanentes (Long, 2005[16]). Les actifs d’infrastructures ne sont qu'une partie d'un système vaste et complexe, et doivent donc être considérées dans leur contexte plus large. Les décisions relatives à l'emplacement, au type, à la conception et au calendrier de développement des infrastructures peuvent avoir de profondes répercussions sur l'environnement, la mauvaise qualité des infrastructures pouvant contribuer à la pollution de l'air, au changement climatique, à la variation de la quantité et de la qualité de l'eau, à la perte de biodiversité et à la dégradation des écosystèmes (OCDE, 2019[17]). L'empreinte moyenne des Jeux et de ses infrastructures représente environ 5 % de la superficie totale de la ville hôte, se traduisant par une utilisation importante des terres urbaines, les sites sportifs étant le principal facteur déterminant la taille de cette empreinte. (Long, 2013[18]). Les sites temporaires, qui peuvent être considérés à la fois comme des infrastructures et des services, sont souvent plus durables sur le long terme, mais peuvent également avoir des impacts environnementaux négatifs, dus à leur forte intensité d’émission carbone par rapport à leur durée de vie (étant des sites construits pour une courte période d'utilisation) ou à leurs impacts sur les écosystèmes locaux.
3.1.2. Une planification défaillante de la transition vers des utilisations post-Jeux peut affaiblir les performances à long terme des infrastructures sportives.
Contrairement à la courte durée des grands événements sportifs, les infrastructures traversent le temps et constituent l'héritage le plus tangible des Jeux, ce qui fait de leur viabilité à long terme un enjeu majeur pour les COJO. Maximiser l'héritage des Jeux nécessite de mettre en place des arrangements institutionnels et des dispositifs de gouvernance appropriés afin que les infrastructures puissent continuer à produire des bénéfices après les Jeux. L'absence de planification de leur viabilité financière à long terme peut conduire à leur sous-utilisation et à des problèmes de durabilité des opérations d'infrastructure à posteriori. Il est important d'éviter la duplication et la surconstruction d'installations sportives, par exemple en veillant à ce que l'infrastructure olympique soit intégrée dans la planification stratégique à long terme des organismes sportifs nationaux et, plus largement, des régions hôtes. Il est donc nécessaire d'évaluer la demande post-Jeux pour les différents types de sites et/ou de préparer les réaménagements nécessaires en vue d'un changement d'utilisation à un stade précoce de la planification.
Les infrastructures sont particulièrement vulnérables aux chocs extérieurs, aux risques naturels et aux évènements météorologiques extrêmes, d’autant plus si leur entretien et leur remise en état sont médiocres. Face à la fréquence et l'intensité croissantes des évènements météorologiques extrêmes, les COJO doivent prendre en compte l’importance grandissante de la résilience des infrastructures lors de la planification à long terme. La résilience climatique doit être intégrée dans la conception des projets afin d'assurer leur cohérence avec les plans plus larges et les futurs scénarios de changement climatique. Grâce à la mise en œuvre de mesures d'adaptation au changement climatique, telles que les solutions fondées sur la nature (Nature-based Solutions), les COJO peuvent collaborer avec des partenaires pour développer des infrastructures résistantes aux risques tels que les tempêtes, les inondations ou les températures extrêmes. (OCDE, 2021[19]). Les conditions météorologiques et géographiques pouvant différer largement selon les régions et les pays, les efforts visant à améliorer la résilience doivent être adaptés aux circonstances locales (OCDE, 2020[20]). Les considérations en matière de résilience peuvent varier selon les phases du cycle de vie de l'infrastructure : la robustesse et les redondances nécessitent des investissements dans la phase de conception, tandis que la planification de la continuité des activités et la maintenance concernent les opérations à long terme (OCDE, 2019[17]).
Encadré 3.2. Planification de l'héritage : les bonnes pratiques de l'Anneau olympique de Richmond
L'anneau olympique de Richmond a accueilli les épreuves de patinage de vitesse des Jeux Olympiques de Vancouver 2010. Cependant, le Canada disposant déjà d'un anneau destiné à cet effet, hérité des Jeux Olympiques de Calgary en 1988, poursuivre son usage pour le patinage de vitesse sur piste longue après les Jeux paraissait obsolète. Après les Jeux, l'anneau a donc accueilli une grande variété de sports et de fonctions communautaires, comptant deux patinoires, huit gymnases, une piste de course et un centre de remise en forme.
Les questions relatives à la conception, au financement et à la gouvernance de l'héritage ont été examinées bien avant les Jeux de 2010 :
Les coûts d'exploitation et d'entretien de l'anneau sont partiellement financés par une fiducie établie en 2003 avec les contributions de deux niveaux de gouvernement. La fiducie est dirigée par un conseil d'administration nommé par les gouvernements fédéral, provincial et municipal et par le Comité olympique et paralympique canadien.
Une société municipale chargée de l’exploitation de l'anneau ainsi que de la mise en œuvre et du soutien de divers services communautaires à long terme a été créée en 2008.
L'anneau a été conçu de sorte à pouvoir être reconfiguré après les Jeux pour une variété de sports et de fonctions communautaires, avec 1,1 million de visites en 2019.
Ces risques liés à la résilience sont exacerbés si les potentiels opérateurs et utilisateurs à long terme ne sont pas impliqués dans le processus et intégrés dans les discussions. La nature éphémère des COJO rend particulièrement difficile la résolution des problèmes liés à l'héritage. L'entretien des sites et la couverture des coûts d'exploitation associés finissent éventuellement par imposer une charge financière importante aux gouvernements locaux. Les organismes ou institutions responsables de l'héritage olympique ne font souvent pas partie du processus de prise de décision lors des phases de planification et de mise en œuvre, ce qui laisse un vide en matière de responsabilité pour la viabilité à long terme des sites. Sans leur implication, il y a un risque que les sites ne répondent pas à leurs besoins et capacités à long terme.
Si les infrastructures sportives liées aux Jeux sont utilisées à bon escient, des opportunités peuvent émerger. En assurant au plus tôt une planification complète de l'héritage pour chaque projet, les infrastructures peuvent avoir un impact positif sur les communautés affectées longtemps après la fin des Jeux. Pour favoriser cet impact, les organisations peuvent planifier et faciliter la réaffectation des infrastructures des Jeux.
Encadré 3.3. Établir des structures institutionnelles pour soutenir l'héritage à long terme
Les COJO étant dissous peu après les Jeux, la création d'institutions capables de gérer les installations et de superviser la réaffectation des infrastructures à long terme peut contribuer à garantir un héritage positif.
La London Legacy Development Corporation
La London Legacy Development Corporation a été créée afin de saisir l’opportunité offerte par les Jeux Olympiques de 2012 pour transformer l'est de Londres. Chargée de gérer l'héritage physique des Jeux, la société a entrepris de réaménager le Parc olympique Queen Elizabeth au service des habitants de l'est de Londres.
En tant que première société d'aménagement du Royaume-Uni, elle est responsable devant les citoyens par l'intermédiaire du maire de Londres. La société travaille ainsi avec l'Assemblée de Londres, le gouvernement central, les arrondissements hôtes de l'est de Londres, les habitants des communautés locales voisines, les organisations locales, les entreprises et les agences de régénération, ainsi que les organisations sportives, culturelles et de loisirs nationales et internationales.
La reconversion du parc olympique a permis de créer une multitude de nouveaux services et activités pour la communauté locale. Il offre notamment des installations sportives à l'usage du public et accueille des cours de fitness et des associations sportives. C’est également un lieu dédié à la culture et au divertissement, accueillant des concerts, des spectacles, des expositions et des festivals.
Un autre objectif clé de la société était d'offrir des opportunités d'emploi et d'apprentissage aux résidents locaux. Plus de 5 000 personnes ont participé à la transformation du parc et le développement de la zone environnante a permis la création de nombreux emplois. D’ici 2025, plus de 40 000 nouvelles opportunités d’emploi seront générées d’après les prévisions.
La Commission des sports et la Fondation de l'héritage olympique de l'Utah
La Commission des sports de l’Utah (Utah Sports Commission) et la Fondation de l’héritage olympique de l’Utah (Utah Olympic Legacy Foundation) ont été créées avant les Jeux de 2002 à Salt Lake City pour diriger les actions de l'État concernant l'héritage des Jeux. La Fondation gère les sites, tandis que la Commission est chargée d'attirer et accueillir des événements sportifs régionaux, nationaux et internationaux ainsi que d'encourager le développement de l'athlétisme amateur. Les deux organismes sont dirigés par des conseils d’administration composés de représentants des sports, des entreprises, de la société civile et du gouvernement.
Depuis 2002, les sites des Jeux sont utilisés en permanence et les organisations cherchent à encourager à la fois la participation des amateurs et des athlètes de haut niveau. Ils proposent des programmes sportifs pour les jeunes, servent de centres de loisirs communautaires et ont accueilli plus de 50 épreuves internationales de Coupe du monde ou de Championnat du monde depuis 2002. Salt Lake City a été sélectionnée par le Comité olympique américain pour représenter les États-Unis dans une candidature potentielle à l'organisation des Jeux de 2030 ou 2034.
Encadré 3.4. Lignes directrices pour la durabilité d’infrastructures spécifiques pour Rio 2016
Lors de Rio 2016, des mesures ont été prise pour intégrer des critères de durabilité tout au long du cycle de gestion des Jeux, depuis la conception et la planification jusqu'à la mise en œuvre, le bilan et les activités post-Jeux.
Des plans spécifiques ont été élaboré pour l'achat d'infrastructures et de services connexes. L'un de ces exemples est le "Guide des revêtements de sols durables pour les infrastructures sportives", dans lequel Rio 2016 formule des recommandations sur les pratiques durables et le sourcing de quatre types de sols différents utilisés pour les infrastructures liées aux Jeux. Dans le cadre du programme plus large de la chaîne d'approvisionnement durable (Sustainable Supply Chain Programme), ce guide vise à fournir aux employés, partenaires, fournisseurs et organisations affiliées, une feuille de route sur la manière de s'approvisionner, de construire et d'éliminer les sols utilisés dans les infrastructures liées aux Jeux.
Le guide prend en compte les aspects environnementaux, sociaux, éthiques et économiques présents tout au long du cycle de vie des produits et services liés aux processus de passation de marchés et d'octroi de licences. Il contient des suggestions sur la manière d'utiliser les matériaux de revêtement de sol dans le contexte de l'après-Jeux.
1. L’herbe naturelle : L'herbe devrait être conforme aux normes fixées par le ministère de l'agriculture afin de garantir sa qualité et de s'assurer que les producteurs respectent la politique fiscale et la politique du travail en vigueur. En outre, le guide encourage la réutilisation de l'herbe coupée pour le compost, l'alimentation animale ou la production d'huile renouvelable.
2. Le gazon synthétique : Le gazon synthétique devrait répondre aux normes approuvées par la FIFA dans le cadre du concept de qualité (Quality Concept) pour les terrains de football. Il devrait être conçu à partir de matériaux recyclables et des plans devraient être mis en place avec des écoles, des ONG ou des fournisseurs pour la réutilisation du gazon après les Jeux.
3. Sable : Le sable est un matériau de sol important pour de nombreux événements olympiques, Rio 2016 reconnaît cependant que l'approvisionnement en sable peut avoir des effets négatifs sur l'environnement en modifiant la géographie et l'écosystème d'où il provient. Par conséquent, tous les fournisseurs devraient avoir des licences environnementales et effectuer des compensations écologiques pour contrer les impacts sur les environnements locaux.
4. Revêtements de sol en caoutchouc : Le guide fait état des bonnes pratiques et de la viabilité de l'utilisation de vieux pneus comme source de revêtement de sol en caoutchouc. Il suggère que les matériaux utilisés pour les revêtements de sol des sites des Jeux soient obtenus en suivant ces exemples et qu'ils soient placés dans d'autres sites tels que des écoles et des ONG après les Jeux.
3.1.3. Les chaînes d'approvisionnement sont une source importante de risques pour l'environnement et les droits humains
La prise de conscience des risques liés à l'environnement et aux droits humains dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et la pression exercée sur les organisations pour qu'elles assument une plus grande responsabilité dans la prévention et la gestion de ces risques s’accroissent. Les procédures de marchés publics intègrent plus fréquemment des considérations autres que le coût et la qualité, telles que des objectifs environnementaux. Si la qualité, la durabilité et les considérations sociales ne sont pas prises en compte au cours du processus de passation des marchés publics, le rendement attendu des infrastructures et des services peut être amoindri, à la fois dans le contexte des Jeux et en termes d'héritage à long terme. L’incapacité à passer d'une approche purement axée sur les coûts à l'adoption d'objectifs de conduite responsable (responsible business conduct (RBC), par exemple, dans les domaines de l'environnement, des droits humains, des droits du travail, de l’inclusion et la diversité, de l'intégrité) dans la passation des marchés peut particulièrement conduire à la sélection d'offres moins optimales. (OCDE, 2020[27]).
Ces dimensions sont considérablement accrues dans le contexte de l'organisation d'événements majeurs qui attirent l'attention du monde entier. Les risques de réputation qui y sont associés affectent considérablement la capacité des COJO à organiser efficacement les Jeux dans des conditions conformes à l'esprit du Mouvement olympique.
Encadré 3.5. Pratiques de construction durable pour Londres 2012
L’Olympic Delivery Authority (ODA), organisme public responsable de la construction des sites permanents et des infrastructures pour Londres 2012, s'est penché sur sa chaîne d'approvisionnement pour développer des approches plus durables de la construction. L'ODA a fixé des objectifs ambitieux en matière de développement durable pour tous les projets, décrits dans une stratégie pour le développement durable finalisée cinq ans avant les Jeux.
Dans le cas du béton, contribuant fortement aux émissions de CO2, les fournisseurs devaient respecter ou aller au-delà des normes suivantes :
Les matériaux de construction (en valeur) doivent être composés d'au moins 20 % de matériaux recyclés.
25 % des agrégats utilisés devront être recyclés.
50 % des matériaux (en poids) devront être acheminés vers le site par des moyens durables, c'est-à-dire par voie fluviale ou ferroviaire.
Sur place, des véhicules économes en énergie et à faibles émissions devront être employés.
L'ODA a travaillé avec le fournisseur de béton pour développer des mélanges de béton durables avec une plus grande utilisation d'agrégats recyclés et secondaires, ce qui a permis d'économiser environ 30 000 tonnes (24 %) d’émissions carbone intégrées et d'éliminer plus de 70 000 déplacements de véhicules routiers. La réduction de l'utilisation du béton grâce à un modèle effectif a permis d'économiser 20 000 tonnes supplémentaires d’émissions intégrées.
La centralisation des achats, l'intégration précoce de la chaîne d'approvisionnement et les essais approfondis ont joué un rôle clé dans la réduction de l'impact environnemental global. Une bonne compréhension des besoins dès les premières étapes de la conception a favorisé la production de spécifications claires et a permis aux concepteurs et aux entrepreneurs d'adopter une approche proactive pour atteindre les objectifs.
Encadré 3.6. Rio 2016 : Guide de la chaîne d'approvisionnement durable
L'objectif de Rio 2016 était d'organiser des Jeux Olympiques et Paralympiques promouvant l'image globale du Brésil, sur la base d'une transformation sociale et urbaine durable grâce au sport. L'un des piliers de ce projet consistait à établir des critères de durabilité tout au long du cycle de gestion des Jeux, depuis la conception et la planification jusqu'à la mise en œuvre, le bilan et les activités post-Jeux, notamment à travers l'adoption du programme pour une chaîne d'approvisionnement durable (Sustainable Supply Chain Programme).
Ce programme visait à intégrer les critères de durabilité dans l'achat de biens et de services liés aux Jeux, et s'adressait spécifiquement aux employés de Rio 2016, aux partenaires participant à la gestion ou à l'exploitation de la chaîne d'approvisionnement de Rio 2016, aux fournisseurs, aux détenteurs de licences, aux sponsors et aux organisations impliquées dans le développement des fournisseurs.
Le programme comprenait les étapes suivantes :
Établissement des exigences : définition et divulgation des critères d'évaluation et des exigences minimales à prendre en compte dans les analyses.
Développement et qualification des fournisseurs et des titulaires de licences : communication anticipée et approfondie sur les besoins jusqu'en 2016, ainsi que sur les exigences spécifiques et les guides pour l'assistance aux fournisseurs. Des ateliers et des formations ont été proposé aux fournisseurs, sponsors et détenteurs de licences, en se concentrant sur les secteurs considérés primordiaux.
Embauche : inclusion d'exigences de durabilité et de critères d'évaluation tout au long du processus d'achat de biens et de services, particulièrement en ce qui concerne le coût total d'acquisition et les analyses du cycle de vie. Cette évaluation comprend également des audits sur les informations soumises au Comité de Rio 2016.
Gestion des contrats avec les fournisseurs et les titulaires de licences et contrôle de la conformité : inclusion des critères de développement durable dans les mécanismes de gestion des fournisseurs tels que la gestion de leurs dossiers, l'examen des audits, l'établissement de rapports et les mesures correctives. Ces activités seront appliquées en continu après l’entrée en vigueur de chaque contrat.
Dissolution et gestion de l'élimination finale des produits : planification et contrôle de la destination finale de tous les produits, emballages et déchets, par le biais d'une planification logistique globale.
De nombreux biens et services achetés par les COJO et leurs partenaires sont produits par le biais de chaînes d'approvisionnement mondiales souvent fragmentées, opaques et complexes. Les activités menées tout au long de la chaîne d'approvisionnement des infrastructures et des services associés des Jeux peuvent avoir des répercussions négatives sur les personnes, la société et l'environnement. Les chaînes d'approvisionnement peuvent être issues ou traverser des pays dont l’application des normes mondiales relatives aux droits humains, aux droits du travail et à la protection de l'environnement est défaillante, ce qui crée un risque important que les COJO soient associés à des violations des droits humains et à des dégradations de l'environnement. (OCDE, 2020[27]).
Les services associés aux infrastructures des Jeux peuvent également dépendre de chaînes d'approvisionnement mondiales complexes ayant un impact négatif sur les droits humains et l'environnement. En outre, les COJO peuvent être exposés à des risques relatifs aux violations de normes s'ils n'ont qu'un champ de vision limité sur les pratiques de travail. Les emplois précaires peuvent perpétuer la pauvreté et l'inégalité entre les sexes, or, les services liés aux infrastructures, tels que la restauration et le nettoyage, comprennent souvent des secteurs et des types de travail associés à la précarité. (Pósch et al., 2020[31]).
Le large éventail d'activités et de relations commerciales du COJO peut compromettre le respect des droits humains. Ce risque est d’autant plus important dans les relations des COJO avec d'autres parties prenantes, notamment les fournisseurs qui dépendent de chaînes d'approvisionnement complexes, souvent externalisées et à forte intensité de main-d'œuvre. Les COJO doivent s'assurer qu'ils exercent un contrôle suffisant sur les actions d'un grand nombre d'acteurs et qu'ils mettent en œuvre des mécanismes de prévention et de recours appropriés. En tant qu'organisations temporaires, les COJO ne disposent pas toujours des compétences et de l'infrastructure nécessaires pour traiter avec succès des griefs potentiellement complexes en matière de droits du travail ou de droits humains (Comité International Olympique, 2019[32]).
Encadré 3.7. Le partenariat de Tokyo 2020 avec l'Organisation Internationale du Travail
Le partenariat de Tokyo 2020 avec l'OIT s'est concentré sur la promotion de pratiques de travail socialement responsables parmi les partenaires des Jeux, y compris les sponsors, les fournisseurs et les détenteurs de licences. En utilisant la Déclaration de principes tripartites sur les entreprises multinationales et la politique sociale (Déclaration sur les EMN) comme cadre d'orientation, le partenariat a mis en œuvre les activités suivantes :
Sensibilisation à la responsabilité sociale des entreprises concernant le travail
Collecte et diffusion de bonnes pratiques parmi les partenaires participant à la livraison des Jeux sur les pratiques de travail socialement responsables
Organisation de séminaires techniques
Élaboration et diffusion d'outils destinés à aider les partenaires à mettre en œuvre des pratiques de travail socialement responsables.
Le plan de développement durable de Tokyo 2020 (Sustainability Plan) et le code d'approvisionnement durable (Sustainable Procurement Code) qui l'accompagne font référence à la fois à la Déclaration sur les EMN et aux Principes et droits fondamentaux au travail de l'OIT.
3.2. Expériences de Paris, Milano-Cortina et Los Angeles
Encadré 3.8. Réduire l'empreinte des infrastructures temporaires : L'outil de biodiversité de Paris 2024
Il existe déjà des outils, méthodes et réglementations pour évaluer et gérer les impacts sur la biodiversité des sites permanents. Paris 2024 a cependant créé une approche innovante pour gérer l'impact des infrastructures temporaires. Cette approche consiste à définir et à utiliser un outil d'évaluation pour noter chaque site sur cinq points spécifiques :
Biodiversité et écosystème
Paysages et patrimoine
Santé environnementale
Empreinte carbone
Économie circulaire
La méthode a été développée en accord avec les ambitions et les méthodes de la COI et de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle se déroule en quatre étapes :
Définir des catégories d'analyse basées sur des études d'impact sur l'environnement, des différentes réglementations applicables et des spécificités locales ;
Évaluer les enjeux environnementaux identifiés (présence d'espèces, paysage, qualité de l'air et de l'eau, proximité des transports publics, etc.) à l'aide d'outils cartographiques précis et cohérents dans tous les secteurs ;
Évaluer les effets potentiels du site sur les enjeux environnementaux énumérés ci-dessus ;
Élaborer un plan d'action pour atténuer ces effets potentiels.
Cet outil d'évaluation itératif mesure les effets environnementaux des Jeux et de ses infrastructures dans le temps, depuis la phase de planification jusqu'à la fin de l'année 2024. Il a permis de prendre des décisions visant à reconnaître, protéger et régénérer la biodiversité, notamment en réduisant la taille du stand de tir en raison de la présence de crapauds rares dans la région et en traçant les pistes équestres de sorte à ne pas altérer les lignes de chênes, d'utiliser moins de terres et d'éviter de perturber les oiseaux aquatiques.
Source : (Paris 2024, 2021[35])
Encadré 3.9. Tirer parti de l'échelle et de l'horizon temporel des Jeux : L'innovation énergétique hors réseau à Paris
Si la passation de marchés peut être un outil puissant pour encourager l'innovation, elle peut aussi être difficile à mettre en œuvre avec succès. Parmi les défis à relever figurent l'aversion au risque des acheteurs et le temps nécessaire pour mener à bien un processus de passation de marchés innovant. En particulier dans les situations à fort enjeu, les acheteurs privilégient souvent les options rapides offrant des résultats assurés plutôt que les solutions innovantes qui prennent du temps. Dans le cas de la fourniture d'une alimentation électrique de secours aux sites, Paris 2024 a surmonté ces difficultés grâce à un engagement de haut niveau en faveur d'objectifs ambitieux, en entamant le processus de passation de marchés bien avant que la solution ne soit requise. La grande visibilité et l’ampleur de l'événement offrent des conditions favorables pour inciter les fournisseurs potentiels à investir dans des solutions innovantes.
Paris 2024 s'est engagée à utiliser 100 % d'énergies renouvelables pendant les Jeux. Cet engagement présente des défis spécifiques dans le contexte d'un événement sportif majeur ; par exemple, les grands événements tels que les compétitions sportives, les concerts et les festivals, nécessitent d'importants générateurs de secours en cas de coupure de courant. Aujourd'hui, ces générateurs sont généralement alimentés au diesel. Des générateurs alimentés par des sources d'énergie renouvelables et pouvant être reproduits à grande échelle pourraient apporter des avantages considérables pour l'environnement et le climat.
Pour relever ce défi, Paris 2024 vise la mise en œuvre de solutions établissant de nouvelles normes pour l'approvisionnement temporaire en énergie renouvelable. Dans un premier temps, le COJO et le gouvernement français ont lancé un appel à propositions en 2019 pour trouver des solutions innovantes de production d'énergie renouvelable hors réseau. Les premières solutions proposées seront expérimentées en conditions réelles dès que possible. Grâce à cet appel à propositions, le gouvernement français espère stimuler l'innovation en matière de solutions écologiques adaptées aux exigences des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été de Paris 2024 et soutenir des projets qui pourraient alimenter les futurs sites sportifs en énergie propre ou remplacer les générateurs traditionnels lors des grands événements sportifs à venir.
Source : (Paris 2024, 2021[35]); (OCDE, 2017[36])
Encadré 3.10. Des initiatives concrètes pour l'approvisionnement durable de Paris 2024
La stratégie d'approvisionnement durable de Paris 2024 est un outil clé pour atteindre ses objectifs ambitieux en matière de climat et de développement durable. Paris 2024 achètera pour environ 2,5 milliards d'euros de biens et de services, soit 5 milliards d'euros si l'on inclut les contrats que la Solideo, les pouvoirs adjudicateurs publics et les partenaires privés attribueront en vue de la préparation des Jeux. Le COJO a défini cinq engagements clés liés aux préoccupations environnementales et sociales dans ses contrats.
1. Économie circulaire : les fournisseurs doivent adhérer aux principes de l'économie circulaire, en maximisant la réduction des déchets et l'utilisation des ressources non renouvelables.
2. Neutralité carbone et protection de l'environnement : priorité aux projets neutres en carbone et respectueux de l'environnement dans lequel ils sont créés, en favorisant les projets qui cultivent et protègent la biodiversité locale.
3. Innovation sociale : les projets qui contribuent au bien-être général de la société et soutiennent les objectifs en matière de droits humains seront privilégiés. Il s'agit notamment de projets qui abordent des questions telles que l'inégalité entre les sexes et qui cultivent des liens sociaux au sein de la communauté locale.
4. Inclusion des personnes handicapées : organiser des Jeux accessibles à tous en fournissant des infrastructures et des services qui permettent l'inclusion des personnes handicapées.
5. Création de valeur locale : les initiatives doivent contribuer à la valeur économique, sociale et environnementale globale de la région dans laquelle elles sont déployées en offrant aux habitants des possibilités d'emploi ou de développement et en créant des liens au sein de la communauté.
La mise en œuvre de l'approvisionnement durable est souvent plus complexe que la conception de stratégies. Dans le cas de Paris 2024, la mise en œuvre comprend l'implication du critère de développement durable dans l'élaboration des appels d'offres et l'évaluation des offres, ainsi que la mise au point de lignes directrices pour le développement durable pour chaque catégorie. Les critères de durabilité et d'environnement sont appliqués à l’intégralité des achats du COJO, avec une pondération minimale de 20 %.
Pour garantir des conditions de concurrence équitables, Paris 2024 diffuse des informations sur la manière dont les fournisseurs peuvent intégrer les engagements de développement durable dans leurs offres, notamment en produisant des outils pédagogiques qui permettent aux soumissionnaires potentiels de comprendre les critères de sélection. L’application « Coach climat » a également été lancé pour aider les employés de Paris 2024 à comprendre et réduire leur impact sur le climat. Cela contribuera à établir des normes de durabilité dans les marchés publics français et internationaux qui auront un effet positif et durable au-delà des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
Pour aller au-delà des objectifs environnementaux dans la mise en œuvre de la stratégie d'approvisionnement durable des Jeux, des initiatives telles que la « Fabrique des Jeux », lancée en 2018 par le conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ont déjà mobiliser les petites et moyennes entreprises locales. Fin 2020, des ateliers ont été organisé pour conseiller sur les appels d'offres et présenter les opportunités économiques et environnementales qu'offraient les infrastructures des Jeux. C'est en partie grâce à cette sensibilisation que Paris 2024 a sourcé plus de 10 000 entreprises.
Encadré 3.11. L'alignement de Milano-Cortina sur les plans de développement local à long terme
Les Jeux serviront de catalyseur pour les plans de développement à long terme des villes et des régions, qui prévoient un renforcement des connexions et de la coopération entre les zones régionales afin d'améliorer l'attractivité des montagnes comme lieu d’habitation. Les programmes de durabilité et d'héritage, qui seront financés à la fois par les autorités locales et les donateurs du secteur privé, garantissent que les projets liés aux Jeux soutiennent et bénéficient de projets de développement plus vastes dans la région. Non seulement les Jeux complèteront ces plans, mais ils laisseront également un héritage durable en les soutenant.
Plus précisément, les Jeux soutiendront les stratégies régionales suivantes :
Le plan de développement urbain Milano 2030
Ce plan vise à faire de Milan le plus grand centre métropolitain d'Italie, une ville verte, vivable et résiliente. Les Jeux y contribueront en améliorant la connectivité entre le centre-ville et les quartiers périphériques.
Les Jeux devraient soutenir des projets tels que l'aménagement de gares de triage abandonnées en zones de régénération environnementale comprenant des logements et des infrastructures communautaires.
Programme de développement régional de la Lombardie
Les Jeux soutiendront et bénéficieront de ce plan qui vise à investir dans l'énergie intelligente, la mobilité urbaine durable et la régénération socio-économique.
La région a l'intention de promouvoir la culture locale, les infrastructures et la connectivité dans le cadre des Jeux.
Le village olympique de Livingo, qui sera construit pour les Jeux dans la région, restera un centre sportif permanent pour l'entraînement et la préparation.
Le plan stratégique de la région de Vénétie et de la ville de Cortina
Les Jeux soutiendront la région de la Vénétie et la ville de Cortina dans leurs objectifs stratégiques à long terme et dans leur volonté d'accroître le tourisme.
Les entreprises locales bénéficieront de la plateforme que leur offriront les Jeux, une occasion de se faire connaître dans le monde entier.
En s'intégrant aux plans de développement régionaux déjà existants et en les complétant, Milano Cortina 2026 laissera un héritage durable en Italie. Ces projets en cours soutiendront également les objectifs d'efficience et de développement durable des Jeux.
Encadré 3.12. Milano-Cortina 2026 : Travailler avec des partenaires pour récupérer les aliments non consommés
Milano-Cortina 2026 travaille avec quatre entités régionales et huit municipalités pour organiser les Jeux conformément aux principes de l'économie circulaire et au modèle d'organisation centré sur l'événement. Le système de récupération des aliments est un exemple de la manière dont le COJO s'efforcera de réduire l'impact sur l'environnement, d'impliquer diverses parties prenantes et d'apporter une contribution positive aux communautés locales.
Le système vise à récupérer l’intégralité des déchets alimentaires sur les sites. Les organisations caritatives, les entreprises et les organismes publics locaux seront mobilisés pour collecter et gérer les déchets alimentaires sur tous les sites utilisés pour les Jeux, y compris les épreuves d'essai. Afin d'assurer une efficacité maximale du processus de collecte et de gestion, une approche sur mesure a été adoptée. Il s'agit d'adapter la méthode de gestion des déchets en fonction des circonstances spécifiques de chaque site et événement, en tirant parti de l'expertise des différents partenaires.
Le COJO a désigné trois sphères d'organisation décrites ci-dessous. Cette organisation permettra de transférer localement les bonnes pratiques établies lors des Jeux et de créer ainsi des systèmes permanents de récupération des aliments qui profiteront à long terme aux régions d’accueil.
Première sphère : implication directe dans les sites
Les partenaires locaux aident à diriger les opérations de contrôle pour la prévention du gaspillage alimentaire dans les sites compétitifs et non compétitifs.
Utiliser les déchets alimentaires non comestibles pour l'alimentation animale.
Implication du système caritatif local et des autorités locales.
Deuxième sphère : intégration des partenaires affiliés
Implication de tous les hôtels et opérateurs hôteliers affiliés aux Jeux dans la mise en place d'un système efficace et permanent de récupération des aliments.
Les partenaires sont encouragés à mettre en place des systèmes de gestion des denrées alimentaires conformes à ceux élaborés par le COJO et ses partenaires.
Troisième sphère : L'héritage régional
Diffuser les bonnes pratiques au-delà des Jeux afin d'apporter des changements structurels aux communautés locales.
Créer un système omniprésent de récupération alimentaire laissant un héritage à long terme.
Source : Fondation Milano Cortina 2026
3.3. Traiter les risques liés à la durabilité et à l'héritage
3.3.1. Principes fondamentaux
Encadré 3.13. Principes clés pour atténuer les risques liés à la durabilité et à l'héritage
Ces principes fournissent des orientations aux COJO pour relever les défis liés à l’équilibrage des objectifs à court et à long terme, la planification de la transition et la gestion des risques liés à la chaîne d'approvisionnement.
1. Maximiser l'utilisation des infrastructures existantes et utiliser des sites temporaires lorsqu'il n'y a pas de besoin à long terme.
L'utilisation d'installations existantes et temporaires, dans la mesure du possible, est une mesure clé pour atténuer les risques de durabilité liés aux impacts environnementaux et à l'héritage. Comme le précisent l'Agenda olympique 2020, l'Agenda olympique 2020+5 et la Stratégie de durabilité du CIO, les COJO doivent s'efforcer d'utiliser les installations existantes et les sites temporaires lorsqu'il n'y a pas de besoins en matière d'héritage à long terme. Bien qu'il existe un plan des sites dès la phase de candidature, les COJO doivent optimiser la planification à mesure que les conditions évoluent et que de nouvelles informations sont disponibles.
2. Incorporer et donner la priorité aux considérations relatives à l'héritage dans les phases de planification des Jeux
Les COJO doivent intégrer les considérations relatives à l'héritage dans tous les aspects de la planification des infrastructures. Il peut s'agir d'impliquer les opérateurs et les bailleurs de fonds à long terme dans le processus décisionnel, de planifier le transfert des actifs après l'événement, de veiller à ce que l'expertise en matière de durabilité soit intégrée dans l'ensemble de l'organisation, en particulier dans la passation de marchés publics, et d'intégrer les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) tout au long du cycle de vie de l'infrastructure. Préserver l’héritage des Jeux demande des efforts spécifiques, pouvant être mieux réalisés par un organisme spécialisé.
3. Mettre en œuvre des stratégies de développement durable claires lors de l'achat d'infrastructures et de services associés
L'adoption d'une approche stratégique de la passation des marchés peut contribuer à atténuer les effets négatifs sur les travailleurs, les droits humains et l'environnement. L'élaboration de politiques dès le début du processus d'organisation des Jeux peut fournir des orientations claires aux COJO et à leurs partenaires, et contribuer à atténuer les risques qui seront difficiles à traiter s'ils surviennent plus tardivement. Les COJO doivent fixer des objectifs mesurables en matière de développement durable, tout en veillant à ce que les systèmes de hiérarchisation et d'examen soient conçus de manière à ce que les informations recueillies soient accessibles à tous les groupes concernés.
Compte tenu de la complexité des défis, les COJO peuvent ne pas avoir la capacité institutionnelle de faire face à la grande variété de risques. Le cas échéant, ils doivent faire appel à des organisations possédant l'expertise et l'expérience nécessaires pour les soutenir, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du sport.
Checklist
Tableau 3.1. Checklist durabilité et héritage
Tâche |
Statut (Oui/Non) |
---|---|
Maximiser l'utilisation des infrastructures existantes et utiliser des sites temporaires lorsqu'il n'y a pas de besoin à long terme |
|
Avez-vous réalisé un inventaire et une évaluation complets de tous les sites existants dans la zone des Jeux ? |
|
Avez-vous réalisé des plans d'affaires à long terme pour tous les sites permanents prévus, nouveaux ou rénovés, afin de déterminer si la demande post-Jeux et les ressources sont suffisantes pour justifier l'investissement dans des sites permanents ? Les plans d'entreprise doivent être conçus de manière à permettre une utilisation réaliste des installations existantes et à prendre en compte les coûts d'exploitation et de maintenance. La viabilité après les Jeux doit faire l'objet d'une évaluation détaillée des coûts et des recettes, y compris des conditions de marché dans lesquelles le site sera exploité à long terme. |
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Score : /4 |
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Incorporer les considérations relatives à l'héritage dans les phases de planification des Jeux et leur donner la priorité |
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Avez-vous clairement attribué la responsabilité de l'héritage au sein du COJO ? |
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Avez-vous intégré des considérations relatives à l'héritage dans les processus décisionnels du COJO ? Les critères de résilience et de maintenance doivent être pris en compte dans la conception, la budgétisation, la sélection et la hiérarchisation des projets, et les procédures de passation de marchés doivent permettre aux décideurs d'optimiser la valeur sur toute la durée de vie du produit. |
|
Un organe ou une organisation spécifique, extérieur au COJO et chargé de l'héritage à long terme des Jeux, a-t-il été créé ? |
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S'il existe un organisme ou une organisation spécifique chargé(e) de l'héritage (qu'il/elle soit dédié(e) ou non), cet organisme est-il formellement impliqué dans la prise de décision ? |
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Score : /4 |
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Mettre en œuvre des stratégies claires en matière de développement durable lors de l'achat d'infrastructures et de services associés |
|
Avez-vous créé une fonction dédiée au développement durable et/ou confié à un cadre supérieur la responsabilité des objectifs de développement durable ? |
|
Avez-vous procédé à une évaluation et à une hiérarchisation des priorités afin d'identifier les domaines dans lesquels il conviendrait d'appliquer la dimension de durabilité ? Cela peut inclure (entre autres)
|
|
Avez-vous élaboré des politiques solides pour les domaines prioritaires et intégré des objectifs de durabilité dans des politiques plus générales (par exemple, la politique de commande publique) ? Il pourrait s'agir d’appliquer des bonnes pratiques et des outils existants dans le domaine du sport ou autre. |
|
Avez-vous clairement défini des normes et des objectifs et les avez-vous largement diffusés ? Un accent particulier doit être mis sur la communication avec la communauté des fournisseurs. |
|
Avez-vous mis en place un cadre pour assurer le suivi et l'examen réguliers des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable ? Il pourrait s'agir d'identifier clairement les données nécessaires au suivi et à l'évaluation et d'attribuer la responsabilité de la collecte et du stockage de ces données. |
|
Avez-vous procédé à une évaluation des risques liés au développement durable que le COJO n'a ou n'aura pas la capacité institutionnelle de gérer de manière adéquate ? Il peut s'agir, par exemple, des droits des travailleurs et des mécanismes de recours. |
|
Avez-vous identifié des organisations appropriées avec lesquelles établir des partenariats pour faire face à ces risques ? Les éléments de ces partenariats pourraient inclure l'élaboration et l'apprentissage de politiques et l'organisation de séminaires techniques. |
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Score : /7 |
|
Score total : /15 |
3.3.3. Ressources externes
Pour faire face aux risques liés à la durabilité et à l'héritage de l'infrastructure et des services connexes des Jeux, les COJO peuvent tirer parti d'une série de politiques, d'outils et de bonnes pratiques en vigueur dans le monde du sport et dans le domaine plus large de la gouvernance des infrastructures. Ces ressources permettent aux COJO d'évaluer leurs pratiques et approches actuelles, d'informer le développement de leurs propres stratégies et politiques, et de servir d'exemples de bonnes pratiques.
Bon nombre de ces outils externes ne concernent pas directement le sport, mais ils peuvent être utiles aux organisateurs d'événements sportifs internationaux de grande envergure, car ils détaillent les rôles et les fonctions des marchés publics. Ils ont été sélectionnés en fonction de leur pertinence, de leur qualité et de leur utilité en termes de durabilité et d'héritage. Plus précisément, ils sont divisés en trois groupes : le calcul des coûts et l'analyse coûts-avantages, l'auto-évaluation et les marchés publics durables.
Tableau 3.2. Ressources externes pour la durabilité et l'héritage
Outil |
Description |
|
---|---|---|
Outils de calcul des coûts et des bénéfices : L'évaluation complète des coûts et des bénéfices des options de construction de nouvelles infrastructures, de rénovation d'infrastructures existantes ou d'utilisation d'infrastructures temporaires est essentielle pour gérer les risques liés à la durabilité et à l'héritage. Ces outils peuvent aider les COJO à évaluer les décisions relatives à la construction de nouveaux sites ou de sites temporaires, ou à la rénovation de sites existants. |
||
Banque Européenne d'Investissement : L'évaluation économique des projets d'investissement à la BEI |
Le guide illustre la manière dont la Banque procède à l'évaluation économique des projets. Il adopte une vision plus large que les évaluations financières standards, qui se concentrent sur les rendements financiers privés, pour inclure d'autres bénéfices et coûts pour la société, en tenant compte de toutes les ressources utilisées pour le projet, qu'elles soient humaines, technologiques ou naturelles, et en mesurant la valeur que le projet génère pour toutes les parties prenantes. Le guide comprend une méthodologie spécifique au secteur du tourisme, incluant l’évaluation de sites touristiques, ainsi qu'une étude de cas portant sur un établissement sportif, social et culturel polyvalent. |
https://www.eib.org/attachments/thematic/economic_appraisal_of_investment_projects_en.pdf |
Lignes directrices de la Banque asiatique de développement pour l'analyse économique des projets |
Les lignes directrices définissent une approche générale de l'analyse économique des projets. Elles comprennent une évaluation financière du projet et une analyse financière de l'entité chargée de la mise en œuvre, étayées par des lignes directrices détaillées sur la gestion et l'analyse financières des projets. |
https://www.adb.org/documents/guidelines-economic-analysis-projects |
Boîte à outils de l'OCDE sur les infrastructures : Optimisation des ressources |
Assurer la viabilité budgétaire fait partie intégrante de la réussite des projets d'infrastructure. Cela implique d'intégrer des évaluations de projets fondées sur des données probantes, de mettre en œuvre un processus efficace de hiérarchisation des priorités et de veiller à ce que les budgets publics soient abordables. La boîte à outils de l'OCDE sur les infrastructures est une ressource en ligne destinée à guider la planification, le financement et la mise en place des infrastructures. |
https://infrastructure-toolkit.oecd.org/governance/value-for-money/ |
Outils d'auto-évaluation : Ces outils fournissent des lignes directrices permettant aux COJO d'évaluer leurs progrès dans la prise en compte des risques liés à la durabilité et à l'héritage dans leur mise en place des infrastructures et des services associés des Jeux. |
||
Mise en œuvre de la recommandation de l'OCDE sur les événements mondiaux et le développement local : Une boîte à outils |
La boîte à outils fournit des conseils concrets sur le cycle de vie complet des événements mondiaux, y compris les phases de pré-appel d'offres, d'appel d'offres, d'exploitation et de mise en place, et d'évaluation. Elle comprend une checklist détaillée pour l'auto-évaluation, qui permet de suivre les progrès réalisés. De nombreux éléments de cette checklist sont applicables à l'ensemble des risques auxquels sont confrontés les COJO. |
https://www.oecd.org/cfe/leed/Implementing-the-OECD-Recommendation-on-Global-Events-Toolkit.pdf |
Programme d'accréditation environnementale de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) |
Le programme introduit un système de gestion environnementale clair et cohérent et comprend un outil d'auto-évaluation détaillé. Bien qu'ils soient destinés aux acteurs du sport automobile et de la mobilité, les lignes directrices et l'outil d'auto-évaluation peuvent constituer un guide et un outil utiles pour les COJO. |
|
Catalogue d'outils pour les solutions basées sur la nature |
Le catalogue fournit un inventaire et une évaluation des outils mobilisés par les solutions fondées sur la nature (méthodologies, logiciels, catalogues, dépôts, plateformes électroniques, lignes directrices et manuels) pour soutenir la résilience climatique. Destiné principalement aux villes, un certain nombre d'outils peuvent être utiles aux COJO et à leurs partenaires. |
https://naturebasedcity.climate-kic.org/reports/nature-based-solutions-tools-catalogue/ |
Outils et conseils en matière d'achats durables : Ces outils fournissent des approches et des conseils qui peuvent aider les COJO à intégrer des considérations de durabilité dans leurs achats et à s'assurer que leurs chaînes d'approvisionnement pour les infrastructures et les services associés sont durables. |
||
Modèle de portefeuille d'achats pondéré en fonction de la durabilité du PNUE |
Le modèle aide les organisations à identifier les catégories de marchés publics étant particulièrement exposés à des risques concernant la durabilité, et où les interventions auront un impact relatif maximal en matière de durabilité. |
|
Critères de la Commission européenne pour les marchés publics écologiques (MPE) |
Les critères des marchés publics écologiques fournissent un cadre et des exemples pour faciliter la prise en compte d'exigences écologiques dans les documents d'appel d'offres pour des catégories telles que les services de restauration et de nettoyage. Les COJO pourraient choisir, en fonction de leurs besoins et de leurs priorités, d'inclure toutes les exigences ou seulement certaines d'entre elles dans leurs documents d'appel d'offres. |
|
Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales - Point de contact national (PCN) |
Les Principes directeurs énoncent des principes et des normes non contraignants pour une conduite responsable des entreprises à l’échelle mondiale. Les gouvernements qui adhèrent aux Principes directeurs ont mis en place des PCN dont le rôle consiste notamment à fournir une plateforme de médiation et de conciliation pour résoudre les problèmes pratiques qui peuvent survenir dans le cadre de leur mise en œuvre. Les COJO opérant dans les pays adhérents pourraient envisager de promouvoir la procédure de règlement des griefs des PCN pour résoudre les problèmes de non-respect présumé des Principes directeurs tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement. |
Références
[13] Cantelon, H. et M. Letters (2000), « The Making of the IOC Environmental Policy as the Third Dimension of the Olympic Movement », International Review for the Sociology of Sport, vol. 35/3, pp. 294-308, https://doi.org/10.1177/101269000035003004.
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[37] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (2021), Plan héritage et durabilité des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/848878/plan-heritage-et-durabilite-des-jeux-olympiques-et-paralympiques-de-paris-2024-comite-d-organisation.
[38] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (2020), Strategie responsable des achats de Paris 2024.
[26] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio 2016 (2014), Sustainable Sport Flooring Guide: Version 1, https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/44996/sustainable-sport-flooring-guide-version-1-date-11-2014-organising-committee-for-the-olympic-and-par.
[30] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Rio 2016 (2014), Sustainable Supply Chain Guide: Version 2, https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/38411/sustainable-supply-chain-guide-version-2-september-2014-organising-committee-for-the-olympic-and-par.
[34] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo (2019), Sustainable Sourcing Code: Tokyo 2020 Olympic and Paralymic Games (3rd ed.), https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/170818/sustainable-sourcing-code-tokyo-2020-olympic-and-paralympic-games-the-tokyo-organising-committee-of-?_lg=en-GB.
[21] Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Vancouver (2009), Staging the Olympic Winter Games Knowledge Report, http://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll8/id/45339/rec/98.
[2] Comité International Olympique (2021), Agenda olympique 2020+5: 15 Recommandations, https://stillmed.olympics.com/media/Document%20Library/OlympicOrg/IOC/What-We-Do/Olympic-agenda/Agenda-Olympique-2020-5-15-recommandations.pdf.
[4] Comité International Olympique (2021), IOC Sustainability Report 2021, https://stillmed.olympics.com/media/Documents/News/2021/12/IOC-Sustainability-Report-2021.pdf.
[1] Comité International Olympique (2021), Olympic Agenda 2020: Closing Report, https://stillmedab.olympic.org/media/Document%20Library/OlympicOrg/IOC/What-We-Do/Olympic-agenda/Olympic-Agenda-2020-Closing-report.pdf.
[22] Comité International Olympique (2020), L’Anneau olympique de Richmond, https://olympics.com/cio/heritage/vancouver-2010/l-anneau-olympique-de-richmond (consulté le 2 mars 2022).
[32] Comité International Olympique (2019), Olympic Games Guide on Sustainable Sourcing, https://stillmed.olympics.com/media/Document%20Library/OlympicOrg/IOC/What-We-Do/celebrate-olympic-games/Sustainability/Olympic-Games-Guide-on-Sustainable-Sourcing-2019.pdf.
[5] Comité International Olympique (2017), IOC Sustainability Strategy, http://extrassets.olympic.org/developpement-durable/1-1.
[6] Comité International Olympique (2016), Contrat ville hôte – conditions opérationnelles, https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/171369/contrat-ville-hote-conditions-operationnelles-comite-international-olympique.
[7] Dendura, B. (2019), « Olympic Infrastructure—Global Problems of Local Communities on the Example of Rio 2016, PyeongChang 2018, and Krakow 2023 », Sustainability, vol. 12/1, p. 141, https://doi.org/10.3390/su12010141.
[28] Department for Environment and Rural Affairs (2013), London 2012 Olympic and Paralympic Games The Legacy: Sustainable Procurement for Construction Projects, https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/224038/pb13977-sustainable-procurement-construction.PDF.
[15] Flyvbjerg, B., A. Budzier et D. Lunn (2020), « Regression to the tail: Why the Olympics blow up », Environment and Planning A: Economy and Space, vol. 53/2, pp. 233-260, https://doi.org/10.1177/0308518x20958724.
[29] Henson, K. (2011), The procurement and use of sustainable concrete on the Olympic Park, https://webarchive.nationalarchives.gov.uk/ukgwa/20130228085355mp_/http://learninglegacy.london2012.com/documents/pdfs/procurement-and-supply-chain-management/01-concrete-pscm.pdf.
[10] KPMG (2015), Planning for a Sustainable Fututre, https://assets.kpmg.com/content/dam/kpmg/pdf/2015/11/planning-for-a-sustainable-future.pdf.
[18] Long, J. (2013), Rethinking Olympic Infrastructure, LSE Cities at the London School of Economics and the Alfred Herrhausen Gesellschaft, https://urbanage.lsecities.net/essays/rethinking-olympic-infrastructure.
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[14] McBride, J. et M. Manno (2021), The Economics of Hosting the Olympic Games, Council on Foreign Relations, https://www.cfr.org/backgrounder/economics-hosting-olympic-games (consulté le 7 février 2022).
[39] Milano Cortina 2026 Candidate City (2019), Milano Cortina 2026 Candidature Dossier, https://milanocortina2026.olympics.com/media/2x4k3zdt/2026-milano-cortina-eng_dossier-candidature.pdf.
[19] OCDE (2021), « Building resilience : New strategies for strengthening infrastructure resilience and maintenance », Documents d’orientation sur la gouvernance publique de l’OCDE, n° 05, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/354aa2aa-en.
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[20] OCDE (2020), OECD Compendium of Policy Good Practices for Quality Infrastructure Investment, https://www.oecd.org/finance/OECD-compendium-of-policy-good-practices-for-quality-infrastructure-investment.htm.
[9] OCDE (2020), Recommandation du Conseil sur la gouvernance des infrastructures, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0460.
[17] OCDE (2019), « Policy Toolkit on Governance of Critical Infrastructure Resilience », dans Good Governance for Critical Infrastructure Resilience, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/fc4124df-en.
[3] OCDE (2018), Recommandation du Conseil sur les manifestations internationales et le développement local, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0444.
[36] OCDE (2017), Public Procurement for Innovation : Good Practices and Strategies, OECD Public Governance Reviews, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264265820-en.
[33] Organisation internationale du travail (s.d.), Collaboration avec Tokyo 2020, https://www.ilo.org/empent/units/multinational-enterprises/WCMS_709068/lang--fr/index.htm (consulté le 5 mars 2022).
[35] Paris 2024 (2021), Rapport Durabilité et Héritage, https://medias.paris2024.org/uploads/2021/08/PARIS-2024-210730-Rapport-Durabilite-et-Heritage-002.pdf.
[31] Pósch, K. et al. (2020), Scale and nature of precarious work in the UK, Director of Labour Market Enforcement, https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1040243/scale-and-nature-of-precarious-work-in-the-UK.pdf.
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[12] Stoneman, M. (2016), A Lasting Impact, pp. 46-57, https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/171637/a-lasting-impact-michael-stoneman.
[23] Utah Olympic Legacy Foundation (s.d.), About the Living Legacy, https://utaholympiclegacy.org/about/ (consulté le 14 février 2022).
[24] Utah Sports Commission (s.d.), About the Utah Sports Commission, https://utahsportscommission.com/about/ (consulté le 14 février 2022).
[11] Zeman, J. (2014), Greening Sochi Olympic Games: A Strategy and Action Plan for the Greening Legacy, Independent Evaluation Office, United Nations Development Programme.