Il n’y a pas de définition unique qui capture tous les individus que l’on pourrait qualifier d’Ivoiriens résidant à l’étranger. Dans le contexte de l’émigration, les Ivoiriens résidant à l’étranger sont de préférence définis comme des individus nés en Côte d’Ivoire et qui résident à l’étranger. L’alternative principale est de les identifier comme étant les individus de nationalité ivoirienne qui résident à l’étranger.
Les deux définitions présentent des avantages et des inconvénients. La définition se référant aux personnes nées en Côte d’Ivoire n’inclut pas les individus nés hors de Côte d’Ivoire mais qui sont par ailleurs de nationalité ivoirienne, comme les enfants de ressortissants Ivoiriens à l’étranger. Par contre, cette définition comprend les personnes nées en Côte d’Ivoire (et résidant à l’étranger) mais de parents étrangers.
En raison de la disponibilité des données, cette étude utilise la définition du pays de naissance, mais des statistiques concernant les ressortissants ivoiriens sont également présentées. Pour clarifier la définition utilisée dans chacun des cas, l’étude fait référence aux « émigrés ivoiriens » ou « personnes nées en Côte d’Ivoire » quand le critère est celui du pays de naissance. Les détenteurs de la nationalité ivoirienne seront toujours appelés « ressortissant ivoiriens ». Les deux groupes se regroupent largement : de nombreux ressortissants Ivoiriens sont également nés en Côte d’Ivoire et vice-versa. Les descendants d’émigrés ivoiriens sont définis comme les personnes nées à l’étranger ayant au moins un parent né au Côte d’Ivoire.
Les sources de données disponibles (voir Annexe A) offrent beaucoup moins d’information sur les ressortissants ivoiriens que sur les émigrés ivoiriens. En particulier, les ressortissants ivoiriens qui ne sont pas nés en Côte d’Ivoire ne peuvent pas être identifiés dans tous les pays de l’OCDE. Par conséquent, le nombre total de ressortissants ivoiriens qui résident dans les pays de l’OCDE ne peut être établi avec précision. Uniquement pour les pays de l’Union européenne, il est possible d’identifier les personnes qui ne détiennent pas d’autre nationalité que la nationalité ivoirienne et qui ne sont pas nées en Côte d’Ivoire. Ce groupe étant petit, le nombre total d’émigrés ivoiriens et le nombre total de ressortissants ivoiriens à l’étranger peuvent être très proches.
Les données disponibles ne permettent pas de déterminer la composition par nationalité des émigrés Ivoiriens. Une seule nationalité est enregistrée pour chaque personne. Quand une personne a la nationalité du pays OCDE de résidence, celle-ci est enregistrée. Il n’est pas possible de savoir combien de ces personnes ont aussi la nationalité ivoirienne. Toutefois, on peut supposer que presque tous les émigrés ivoiriens sont aussi des ressortissants ivoiriens car la nationalité ivoirienne est normalement acquise à la naissance et est perdue ou peut être abandonnée dans des circonstances exceptionnelles uniquement. Ceci implique que les émigrés ivoiriens dont on sait qu’ils ont la nationalité d’un pays de l’OCDE ont en général la double nationalité.
Le biais consiste à utiliser le lieu de résidence dans ces définitions : les personnes qui sont nées en Côte d’Ivoire, y vivent, mais travaillent à l’étranger ne sont pas comptées dans les émigrés ivoiriens ; de même pour les ressortissants ivoiriens. Cela concerne en particulier les personnes qui résident en Côte d’Ivoire et sont employées de façon temporaire ou saisonnière dans les pays de l’OCDE. Si les travailleurs temporaires ou saisonniers sont rarement considérés comme des émigrés, leur nombre peut être élevé.
En général, les effectifs estimés dépendent considérablement de la définition utilisée pour les Ivoiriens résidant à l’étranger. Notamment les effectifs présentés par le gouvernement ivoirien sont souvent basés sur le registre des consulats ivoiriens et dépassent largement les effectifs obtenus dans cette étude, qui sont basés sur des recensements dans les pays de l’OCDE.