Les technologies numériques ont radicalement modifié nos modes de vie et de communication, avec des avantages et de nouvelles possibilités, mais aussi de nouveaux risques, notamment pour la santé mentale. Ce Coup de projecteur s’ouvre sur une description des caractéristiques des environnements numériques qui aident à expliquer en quoi les modalités d’interaction et de communication sont différentes en ligne, à savoir : l’anonymat, la désincarnation et la désinhibition. Il se poursuit avec un examen des comportements négatifs associés à des problèmes de santé mentale, en particulier le cyberharcèlement, l’utilisation excessive ou problématique de l’internet (UPI) et l’utilisation problématique des médias sociaux (UPMS), puis elle propose un aperçu de la façon dont les technologies immersives peuvent amplifier ces effets. Il montre que les comportements négatifs dans les environnements numériques sont en hausse et qu’ils affectent de manière disproportionnée les filles. Ce Coup de projecteur se conclut sur l’ébauche d’un nouveau programme d’action qui permettrait de tirer le meilleur des environnements numériques et immersifs tout en réduisant autant que possible leurs risques pour la santé mentale.
Perspectives de l’économie numérique de l’OCDE 2024 (Volume 1)
Coup de projecteur. La santé mentale et les environnements numériques
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Avec le recours accru aux technologies numériques, les comportements et modes de communication évoluent. Les progrès de l’intelligence artificielle (IA), de l’analytique des données massives et des technologies immersives, couplés à la pandémie de COVID-19, ont accéléré la transformation numérique mondiale. Si cet environnement numérique en mutation nous offre des avantages notables et la possibilité de vivre des vies saines, productives et épanouissantes, il est aussi à l’origine de nouveaux risques et de dangers éventuels pour la santé mentale (Büchi, 2021[1]).
Bien qu’il ne soit pas facile de démêler les causes des effets, des questions importantes se posent concernant les risques des environnements numériques et immersifs pour la santé mentale. De l’avis des autorités de santé publique et de la communauté d’action internationale, la victimation en ligne et le cyberharcèlement, en particulier chez les jeunes, sont deux risques majeurs (OCDE, 2021[2]). Récemment, le directeur de l’Autorité de santé publique des États-Unis et l’Association américaine de psychologie ont tiré la sonnette d’alarme au sujet des risques des médias sociaux pour la santé mentale, et notamment le cyberharcèlement et l’UPMS (APA, 2023[3] ; OSG, 2023[4]).
Le présent Coup de projecteur s’ouvre sur une description des caractéristiques des environnements numériques qui aident à expliquer les modalités d’interaction et de communication en ligne. Il se poursuit avec un examen de certains des comportements négatifs associés à des problèmes de santé mentale, en particulier le cyberharcèlement, l’UPI et l’UPMS. Il dresse un panorama des spécificités des environnements immersifs et de la façon dont ils peuvent avoir un impact sur la santé mentale, puis analyse les données disponibles sur la prévalence du cyberharcèlement et de l’UPMS. Pour conclure, il propose un nouveau programme d’action qui permettrait de tirer le meilleur des environnements numériques tout en réduisant autant que possible leurs risques pour la santé mentale.
L’anonymat, la désincarnation et la désinhibition expliquent pourquoi on communique et on interagit différemment en ligne
Copier le lien de L’anonymat, la désincarnation et la désinhibition expliquent pourquoi on communique et on interagit différemment en ligneLes environnements numériques offrent de nouveaux moyens de communiquer et d’interagir, et permettent de nouer des relations et de vivre des expériences qui seraient impossibles hors ligne. Mais les normes sociales et les contraintes physiques ne sont pas les mêmes dans le monde virtuel et dans le monde réel. Trois caractéristiques aident à expliquer en quoi les modalités de communication et d’interaction en ligne sont différentes : l’anonymat, la désincarnation, et la désinhibition (Whitty et Young, 2017[5]) (Suler, 2004[6]). Ces aspects des environnements numériques peuvent procurer un sentiment de bien-être et renforcer la santé mentale, mais ils peuvent aussi donner lieu à des comportements négatifs tels que le cyberharcèlement, l’utilisation intensive de l’internet et l’utilisation problématique des médias sociaux (UPMS), qui sont associés à des problèmes de santé mentale.
L’anonymat est un trait commun de nombreuses activités et interactions en ligne. Il peut avoir un impact positif sur la santé mentale en octroyant un espace de liberté et de sécurité où l’on peut exprimer son opinion et explorer différentes facettes de son identité sans avoir à craindre les jugements ou les critiques. Dans le même ordre d’idée, il a été montré que donner la possibilité à des personnes de choisir les aspects d’elles-mêmes dont elles souhaitent préserver l’anonymat peut en aider certaines à partager des sentiments intimes qu’elles n’auraient pas exprimés sans cela et à nouer des contacts avec d’autres ayant des émotions ou un vécu similaires, ce qui conduit à une augmentation du soutien social perçu (Holtz et Kanthawala, 2020[7] ; Naslung et al., 2016[8]). Cela peut aussi être un moyen pour les personnes marginalisées de bénéficier d’un soutien social et émotionnel tout en restant relativement anonymes (Hawkins et Haimson, 2018[9] ; Ybarra et al., 2015[10]).
Cependant, l’anonymat comporte des risques. S’estimer non identifiable dans les environnements numériques peut conduire à se sentir libre de toute responsabilité ou obligation de rendre compte de ses actes, d’où une propension à l’impulsivité, la hâte et la négligence (Terry et Cain, 2016[11]). Le fait que beaucoup de ces environnements reposent sur des interactions anonymes peut aussi nourrir un sentiment de désinvestissement moral (Kowalski et al., 2014[12]). L’anonymat peut ainsi favoriser des comportements agressifs, comme le cyberharcèlement (Wachs, Wright et Vazsonyi, 2019[13]) ou le trollage, c’est-à-dire la provocation délibérée d’autres personnes en ligne afin de déclencher une réaction forte (Australian eSafety Commission, 2023[14]). Ces comportements sont susceptibles de mener au conflit, à la détresse émotionnelle ou à la colère.
La désincarnation est une autre caractéristique importante des environnements numériques. Elle permet de se créer des identités et de vivre des expériences en dehors de toute contrainte d’apparence physique, d’âge, d’activité, de localisation géographique, d’origine ethnique – ou d’autres facteurs ayant une influence sur les interactions en face à face. La « désincarnation du soi » – à savoir la faculté de se créer une identité en ligne qui ne dépende pas de caractéristiques physiques (Bessière, Seay et Kiesler, 2007[15]) – permet de jouer avec des identités différentes dans les environnements numériques. Ceci, à son tour, suscite des préoccupations concernant le risque de dissociation de l’identité (Whitty et Young, 2017[5]). Une question connexe touche à la création de normes de beauté irréalistes et à leurs impacts sur la santé mentale. La possibilité de construire des corps hyperréalistes dans le monde virtuel grâce à des avatars et des filtres a été associée à l’insatisfaction et à la distorsion de l’image corporelle, qui contribuent à affaiblir l’estime de soi (Park et Ogle, 2021[16]).
La troisième caractéristique distinctive des environnements numériques est la désinhibition, c’est-à-dire un manque de retenue dans les interactions sociales. Si la désinhibition peut inciter à la bienveillance et à la générosité, elle est souvent liée à des actes d’agression psychologique, comme le fait de tenir des propos hostiles ou désobligeants, ou de porter atteinte à la réputation d’autrui (Lapidot-Lefler et Barak, 2012[17]). Le sentiment d’anonymat peut contribuer à la désinhibition car il peut permettre de s’affranchir des normes et des règles sociales traditionnelles. La désinhibition peut aussi être exacerbée par le fait que les contacts visuels et la visibilité personnelle sont réduits dans les environnements numériques (Whitty et Young, 2017[5]) et par la perception que, dans ces univers, on a moins à rendre compte de ses comportements. La désinhibition en ligne est souvent associée à des problèmes de cyberharcèlement, de trollage et de cybertraque (cyberstalking). Des études ont montré que, dans les environnements numériques, les personnes se sentent moins empêchées de s’exprimer et d’agir d’une façon qu’elles ne se permettraient pas en face à face (Wang et al., 2022[18] ; Wachs et Wright, 2019[19] ; Wachs et Wright, 2018[20]).
Le cyberharcèlement, l’utilisation problématique de l’internet et l’utilisation problématique des médias sociaux sont associés à des problèmes de santé mentale
Copier le lien de Le cyberharcèlement, l’utilisation problématique de l’internet et l’utilisation problématique des médias sociaux sont associés à des problèmes de santé mentaleDepuis les premiers jours de l’internet, les parents, les médecins et les scientifiques s’inquiètent des effets psychologiques des communications médiées par ordinateur et des risques possibles de ces communications pour la santé mentale (Kiesler, Siegel et McGuire, 1984[21]). De l’avis des autorités de santé publique et de la communauté d’action internationale, la victimation en ligne et le cyberharcèlement, en particulier chez les jeunes, sont deux risques majeurs (OCDE, 2021[22]). Même s’il n’en existe aucune définition unique qui soit systématiquement employée dans les travaux publiés, le cyberharcèlement est généralement associé à trois caractéristiques principales : un comportement agressif intentionnel et répété ; un rapport de force asymétrique entre l’agresseur et la victime ; l’utilisation des médias en ligne. Les premières études avançaient qu’il s’agissait simplement de harcèlement dans un environnement numérique. Depuis, des recherches ont montré que certaines caractéristiques se manifestent de manière différente dans le monde numérique. La répétition, par exemple, prend une autre signification car les actes de cyberharcèlement peuvent avoir une très large diffusion. Ainsi, même si l’agresseur ne cyberharcèle plus, l’effet exponentiel du partage crée un sentiment de répétition pour la victime (Gottschalk, 2022[23]) (Campbell et Bauman, 2018[24]).
Le cyberharcèlement est lié à une plus faible satisfaction à l’égard de la vie et à plusieurs problèmes de santé mentale, parmi lesquels la dépression et la détresse psychologique (Giumetti et Kowalski, 2022[25]) (Brailovskaia, Teismann et Margraf, 2018[26]) (Hamm et al., 2015[27]). Notamment, des recherches indiquent que le cyberharcèlement pourrait être davantage associé à des problèmes de santé mentale que le harcèlement en face à face (Baier et al., 2019[28]). Selon des études récentes, la violence sur soi en environnement numérique, y compris le cyberharcèlement sur soi, augmente significativement la probabilité de pensées suicidaires et de tentatives de suicide. Les adolescents ou adolescentes qui ont recours au cyberharcèlement sur soi anonyme sont quinze fois plus susceptibles de commettre une tentative de suicide (Patchin, Hinduja et Meldrum, 2023[29]).
Le principal outil de mesure du cyberharcèlement est l’auto-évaluation (Chun et al., 2020[30]). Cependant, d’autres sources de données, comme les plaintes des victimes, sont dorénavant accessibles et utiles pour comprendre la prévalence et l’impact du phénomène1. Certaines enquêtes demandent aux personnes d’indiquer si ou combien de fois elles ont fait l’expérience d’une situation de cyberharcèlement au cours d’une période donnée (par exemple, au cours des deux derniers mois). Les résultats de ces enquêtes sont faciles à appréhender, mais ce type de mesure a des limitations. Par exemple, ils présument que les personnes interrogées comprennent pleinement les composantes du cyberharcèlement ainsi que les biais (tendances dans les réponses, notamment biais d’acquiescement et biais de désirabilité sociale).
D’autres enquêtes demandent aux personnes d’indiquer si ou combien de fois elles ont été concernées par des comportements particuliers associés au cyberharcèlement. Ces enquêtes font l’hypothèse qu’une personne pourrait être réticente à révéler si ou combien de fois elle a fait l’expérience du cyberharcèlement car elle ne veut pas s’identifier à un agresseur ou à une victime, mais pourrait indiquer qu’elle est concernée par des comportements particuliers associés au cyberharcèlement (Ybarra et al., 2012[31]).
L’UPI fait aussi l’objet d’une attention croissante. En l’absence d’une définition communément admise, la plupart des définitions du terme mettent en avant des difficultés touchant au fonctionnement au quotidien, aux relations interpersonnelles et au bien-être émotionnel à cause de l’utilisation de l’internet (Aboujaoude et Starcevic, 2015[32]) ; (Aboujaoude, 2010[33]) ; (Spada, 2014[34]). La notion d’UPI est souvent mise en correspondance avec un éventail de termes tels que la cyberdépendance, l’utilisation excessive de l’internet, et l’utilisation compulsive de l’internet. Selon de nombreuses études, l’UPI est associée à de l’hostilité et des troubles de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et les troubles obsessionnels compulsifs chez les adultes et chez les jeunes (Masi et al., 2021[35]) (Nguyen et al., 2022[36]) (Carli et al., 2013[37]).
Les mesures auxquelles on a habituellement recours pour évaluer l’UPI sont fondées sur des questionnaires d’autodéclaration qui couvrent des aspects comme la perte de contrôle, les symptômes de manque, le fait de négliger d’autres activités, des conflits dans ses relations interpersonnelles, et un manque de sommeil en lien avec l’utilisation de l’internet. Chacune de ces mesures comporte différents critères et valeurs de seuil en fonction desquels on détermine si une personne fait ou non une utilisation problématique de l’internet (Aboujaoude et Starcevic, 2015[32] ; Laconi, Rodgers et Chabrol, 2014[38]). Toutefois, dans la pratique, il est souvent difficile d’établir une distinction nette entre l’UPI et les troubles sous-jacents (par exemple, l’anxiété).
La communication en ligne via les médias sociaux étant désormais centrale dans la vie des personnes adultes et adolescentes, certains chercheurs ont également proposé des mesures de UPMS. Comme les définitions de l’UPI sont larges et recouvrent toutes les utilisations possibles de l’internet, y compris les jeux et les médias sociaux, les mesures de l’UPMS correspondent avec celles de l’UPI. De ce fait, on a recours au même ensemble de critères diagnostiques et aux mêmes questionnaires d’autodéclaration pour mesurer l’UPI et l’UPMS. On identifie une personne comme faisant une utilisation problématique des médias sociaux lorsqu’elle déclare des sentiments tels que la préoccupation, le besoin d’évasion, la tromperie, le déplacement et des conflits à cause de l’utilisation des médias sociaux (Van Den Eijnden, Lemmens et Valkenburg, 2016[39]).
L’UPMS est systématiquement corrélée à des déficits de l’attention, des problèmes de sommeil, et des sentiments d’exclusion chez les jeunes (Boer et al., 2020[40] ; Van Rooij et al., 2018[41] ; Dekkers et van Hoorn, 2022[42]). Selon certaines recherches, elle est également associée à des troubles graves de la santé mentale, parmi lesquels la dépression, l’anxiété et le stress (Shannon et al., 2022[43]) (Malaeb et al., 2021[44] ; Raudsepp et Kais, 2019[45]). Une étude suggère que la « peur de rater quelque chose » (ou syndrome FOMO pour Fear Of Missing Out), c’est-à-dire le fait pour une personne de « s’inquiéter que d’autres vivent des expériences gratifiantes dont elle n’est pas partie prenante », est l’un des facteurs qui induit l’UPMS (Fioravanti et al., 2021[46]).
Les technologies immersives offrent de nouvelles possibilités pour la santé mentale mais peuvent aussi exacerber les risques
Copier le lien de Les technologies immersives offrent de nouvelles possibilités pour la santé mentale mais peuvent aussi exacerber les risquesLes technologies immersives ont des caractéristiques particulières qui donnent la possibilité de vivre des expériences hyperréalistes, avec la sensation de se trouver dans un autre environnement, sans limite de distance, de temps ou d’échelle. Par exemple, la « présence » – la sensation de communiquer sans médiation dans les réalités virtuelles – est spécifique des environnements numériques immersifs. En d’autres termes, quand on fait l’expérience de la présence, on a l’impression non plus de se trouver dans un environnement artificiellement construit, mais de faire partie intégrante du monde physique (Tjostheim et Waterworth, 2022[47]). Un autre trait spécifique est le sentiment d’incarnation, c’est-à-dire que des expériences vécues avec des avatars ou des corps virtuels peuvent être ressenties comme de véritables expériences corporelles. Ces caractéristiques propres des technologies immersives offrent de nouvelles possibilités pour la santé mentale (voir chapitre 4 sur la réalité virtuelle) mais peuvent aussi exacerber les risques.
Les expériences hyperréalistes rendues possibles par les technologies immersives ouvrent de nouvelles perspectives prometteuses pour la santé mentale. Des interventions de santé faisant appel à la réalité virtuelle se sont révélées de bons traitements de soutien contre l’anxiété, les phobies et d’autres troubles psychiatriques (Segawa et al., 2020[49] ; Rus-Calafell et al., 2018[50] ; Hatta et al., 2022[51] ; Cieślik et al., 2020[52])2. Par exemple, il a été montré que la thérapie d’exposition, qui donne la possibilité à des personnes de s’exposer à leurs peurs dans un environnement sûr, est un traitement efficace pour surmonter des problèmes de santé mentale (Carl et al., 2019[53]). Les technologies immersives permettent également d’évaluer en temps réel des indicateurs physiologiques tels que le rythme cardiaque, la réponse cutanée et le mouvement des yeux : en les mettant en relation avec les caractéristiques de l’environnement virtuel, on peut renforcer l’efficacité des interventions de santé (Bell et al., 2020[54]).
Comme les expériences vécues dans les environnements immersifs sont hyperréalistes, les sensations psychologiques et physiques qu’elles produisent peuvent nourrir des émotions plus intenses, ce qui contribue à renforcer les effets des comportements négatifs en environnement numérique (Heller, 2020[55]). Dans les environnements immersifs, comme dans les autres univers numériques, les personnes peuvent communiquer et interagir, donc être confrontées à beaucoup de problèmes analogues tels que le harcèlement, l’intimidation et d’autres comportements négatifs. Mais le fait qu’elles y interagissent au travers d’avatars peut aussi conduire à de nouvelles formes de harcèlement telles que « le harcèlement incarné », c’est-à-dire le harcèlement susceptible de se produire quand quelqu’un fait l’expérience d’un sentiment d’incarnation dans une réalité virtuelle sociale (Freeman et al., 2022[56]).
Les recherches consacrées aux comportements négatifs en environnement immersif sont encore à leur prémices. Pour autant, une étude a déjà montré que des embrassades ou des caresses entre avatars sans le consentement des personnes concernées sont perçues comme du harcèlement en environnement immersif mais comme un comportement positif dans l’environnement du jeu en ligne traditionnel (Freeman et al., 2022[56]). Une autre étude conclut que les utilisateurs et utilisatrices d’une application populaire de réalité virtuelle sociale sont exposés à des comportements négatifs tels que le cyberharcèlement toutes les sept minutes (Center for Countering Digital Hate, 2021[57]).
L’une des inquiétudes qui ressort des premiers travaux publiés dans le domaine touche au fait que l’hostilité sexiste, raciste, ethnique, religieuse ou homophobe est courante et que l’intégration de l’intelligence artificielle générative et des technologies immersives accélérera la création de contenus donc augmentera les possibilités d’expériences à même de favoriser des comportements négatifs (Lorenz, Perset et Berryhill, 2023[60] ; DataHub YouTube channel, 20 juillet 2023[59]). D’après une étude, près de la moitié des femmes qui utilisent la réalité virtuelle (49 %) déclarent avoir subi au moins un incident de harcèlement sexuel, tandis que 28 % des hommes déclarent avoir subi des commentaires racistes ou homophobes (Outlaw, 2018[61]).
Les données suggèrent que les comportements négatifs dans les environnements numériques sont en hausse et qu’ils touchent de manière disproportionnée les filles
Copier le lien de Les données suggèrent que les comportements négatifs dans les environnements numériques sont en hausse et qu’ils touchent de manière disproportionnée les fillesLes liens entre les comportements négatifs dans les environnements numériques et la santé mentale préoccupent de plus en plus, compte tenu des nombreuses études qui mettent en avant la prévalence de ces comportements dans les différents pays et régions (OCDE, 2021[61] ; Inchley et al., 2020[62] ; Smahel et al., 2020[63] ; Livingstone, 2013[64]) (Hamm et al., 2015[27]). Bien que l’on dispose de peu de données comparables au niveau international sur les comportements négatifs dans les environnements numériques, des éléments indiquent que certains groupes démographiques font une expérience différente de l’internet et des médias sociaux3. Dans ce Coup de projecteur, nous analysons des données récentes tirées de l’enquête sur les comportements des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC, Health Behaviour in School-aged Children : WHO Collaborative Cross-National Study),4 qui est actuellement l’étude transnationale la plus exhaustive avec des indicateurs sur le cyberharcèlement et l’UPMS chez les jeunes5.
Les données de l’enquête HBSC couvrent 44 pays et régions, dont 28 pays de l’OCDE en 2021-226. Elles montrent une augmentation de la prévalence de l’UPMS et du cyberharcèlement entre 2017 et 2022. En moyenne, les taux de l’UPMS ont augmenté de 49 %,7 la victimisation (26 %) et le cyberharcèlement (25 %) augmentant également.8 Les données montrent également des variations significatives dans la prévalence du cyberharcèlement et de l’UPMS entre les pays et les régions. En 2021-22, la prévalence des victimes de cyberharcèlement chez les garçons n’était que de 6 % en Espagne, alors qu’elle atteignait 32 % en Lituanie. De même, la prévalence de l’UPMS variait de 4 % chez les garçons aux Pays-Bas à 25 % chez les filles en Roumanie (Inchley et al., 2023[98]).
Le cyberharcèlement est de plus en plus répandu dans les pays, les filles présentant des taux plus élevés que les garçons
Copier le lien de Le cyberharcèlement est de plus en plus répandu dans les pays, les filles présentant des taux plus élevés que les garçonsLes risques en ligne et hors ligne sont interdépendants. Les comportements négatifs hors ligne, tels que les agressions, l’intimidation et le harcèlement, semblent se poursuivre dans les environnements numériques. Les données de l’enquête HBSC de 2017-2018 pour les jeunes de 11, 13 et 15 ans montrent que les pays où les taux de harcèlement en face à face sont les plus élevés, comme en Lituanie, en Lettonie et en Türkiye, sont aussi ceux où les taux de cyberharcèlement sont relativement élevés. Dans la plupart des pays et régions, les taux de victimation du harcèlement en face à face sont plus élevés que ceux du cyberharcèlement, et les garçons sont en moyenne légèrement plus victimes de harcèlement en face à face que les filles.
Les données suggèrent qu’en moyenne, dans les pays et régions analysés, le cyberharcèlement est de plus en plus répandu (graphique 2.S.1) et les filles sont plus cyberharcelées que les garçons. Le pourcentage de filles qui déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement au moins une fois au cours des deux derniers mois est significativement plus élevé que le pourcentage de garçons dans plus de la moitié des pays et régions analysés en 2021-22. Dans les pays de l’OCDE où les filles sont davantage cyberharcelées que les garçons, l’écart entre les filles et les garçons cyberharcelés va de près de 1 point de pourcentage en Norvège à un peu plus de 6 points de pourcentage en France.
Les garçons sont plus susceptibles que les filles de cyberharceler. En moyenne, 14 % des garçons âgés de 11, 13 et 15 ans interrogés en 2021-22 ont déclaré avoir cyberharcelé quelqu’un au moins une fois au cours des derniers mois8, contre seulement 9 % des filles. De plus, dans presque tous les pays et régions analysés, le pourcentage des garçons qui déclarent avoir cyberharcelé est plus élevé que celui des filles.
Les centres nationaux de sécurité qui reçoivent les plaintes pour cyberharcèlement pourraient constituer une source complémentaire de données sur le cyberharcèlement. En Australie, par exemple, les données de 2021-22 montrent qu’il y a davantage de plaintes pour cyberharcèlement où la victime est une fille (63.1 %) que de plaintes où la victime est un garçon (31.8 %) (eSafety Commissioner et ACMA, 2022[65]).
Les filles sont plus susceptibles que les garçons d’être des utilisatrices problématiques des médias sociaux et l’écart se creuse
Copier le lien de Les filles sont plus susceptibles que les garçons d’être des utilisatrices problématiques des médias sociaux et l’écart se creuseLes filles ont plus tendance que les garçons à communiquer de manière intensive avec des amis et d’autres via les messageries instantanées, les réseaux sociaux, les messageries électroniques et d’autres formes de communication en ligne (Inchley et al., 2020[57]).9 Elles sont aussi plus susceptibles de faire une utilisation problématique des médias sociaux.10 En 2021-22, le pourcentage de filles identifiées comme faisant une utilisation problématique des médias sociaux est significativement plus élevé que le pourcentage de garçons dans pratiquement 80% des pays et régions analysés (graphique 2.S.2) et l’écart entre les sexes se creuse. En 2017-18, l’écart en moyenne entre les filles et les garçons identifiés comme UPMS s’élevait à 1.5 points de pourcentage, et en 2021-22, cet écart s’est élargi à 5 points de pourcentage. Parmi les pays de l’OCDE analysés en 2021-22, l’Irlande affichait le taux global d’UPMS le plus élevé, avec une différence notable entre les sexes.
L’âge peut aussi avoir un impact sur la façon dont les filles et les garçons font l’expérience des médias sociaux. Les filles sont plus susceptibles de faire une utilisation problématique des médias sociaux à l’adolescence. La prévalence de l’UPMS chez les filles passe de 5 % à l’âge de 11 ans à 10 % à l’âge de 15 ans tandis que, chez les garçons, le pourcentage global reste relativement constant (6 % et 7 %, respectivement) (Inchley et al., 2020[62]).
Une utilisation modérée des technologies numériques tend à être bénéfique, mais leur « surutilisation » peut être préjudiciable
Copier le lien de Une utilisation modérée des technologies numériques tend à être bénéfique, mais leur « surutilisation » peut être préjudiciableLe temps passé en ligne a augmenté, en particulier chez les jeunes, ce qui suscite des préoccupations concernant la santé mentale et le bien-être (Bell, Bishop et Przybylski, 2015[66] ; Twigg, Duncan et Weich, 2020[67]). Au sein de la population âgée de 11, 13 et à 15 ans, une personne sur trois fait une utilisation intensive de la communication en ligne11, c’est-à-dire communique en ligne avec des amis ou d’autres personnes par messagerie instantanée, sur les sites des médias sociaux ou par courriel pendant toute la journée sans interruption ou presque (Inchley et al., 2020[62]). Les premières théories indiquaient une exposition aux technologies directement proportionnelle au préjudice, ce qu’on a appelé l’« hypothèse du déplacement » (Neuman, 1988[68]). Ce point de vue est désormais jugé simpliste compte tenu des nombreux avantages de la communication en ligne pour la santé mentale et le bien-être. Par exemple, elle offre des opportunités de création de communautés positives autour d’identités et d’intérêts similaires ou encore, pour les personnes marginalisées en particulier, la possibilité d’obtenir un soutien socio-émotionnel de la part des pairs (Kardefelt-Winther, 2017[69] ; Ito et al., 2020[70] ; Charmaraman, Hernandez et Hodes, 2022[71]).
Plus récemment, c’est l’« hypothèse de Boucle d’or » (Goldilocks hypothesis) (Przybylski et Weinstein, 2017[72]), selon laquelle il existe une association curviligne entre l’utilisation des technologies numériques, la santé mentale et le bien-être, qui tend davantage à être soutenue (OCDE, 2018[73]). En vertu de cette hypothèse, une utilisation modérée des technologies numériques serait bénéfique tandis qu’une « surutilisation » peut être préjudiciable.
La relation entre l’exposition permanente aux technologies numériques, la santé mentale et le bien-être est complexe et bidirectionnelle. À ce jour, la plupart des données sont corrélationnelles. Des examens des études existantes ont montré un ensemble contradictoire d’associations positives, négatives et nulles (Odgers et Jensen, 2020[74] ; Alonzo et al., 2021[75] ; Seabrook, Kern et Rickard, 2016[76] ; Orben, 2020[77])12. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 45 % des élèves ont déclaré se sentir nerveux ou anxieux lorsqu’ils n’avaient pas leurs appareils numériques à proximité. Ces élèves étaient également plus susceptibles de déclarer une plus faible satisfaction à l’égard de la vie. (OCDE, 2023[87]). Des données récentes provenant du Canada indiquent que l’utilisation accrue des téléphones intelligents est liée à une moins bonne santé mentale (Asselin, Bilodeau et Khalid, 2024[82]), et que la fréquence d’utilisation des médias sociaux est positivement associée aux symptômes des troubles de l’alimentation ainsi qu’aux tendances suicidaires (Kerr et Kingsbury, 2023[83]).
L’utilisation des technologies numériques n’est en soi ni dommageable ni bénéfique : leurs impacts sur la santé mentale et le bien-être tendent à dépendre de nombreux facteurs. Ces facteurs incluent le temps passé en ligne, le contenu consommé, les vulnérabilités préexistantes de la personne, et le contexte culturel et socio-économique (APA, 2023[3] ; OSG, 2023[4] ; Prinstein, Nesi et Telzer, 2020[79] ; Büchi, 2021[1] ; Hollis, Livingstone et Sonuga-Barke, 2020[80] ; Valkenburg et al., 2022[81]). Cette relation complexe et hétérogène est illustrée ci-après (encadré 2.S.1). La grande variabilité de la prévalence de l’UPMS d’un pays à l’autre, pour un même niveau d’intensité de communication, suggère que d’autres facteurs que le temps passé en ligne entrent en jeu.
Encadré 2.S.1. Le temps passé en ligne est-il associé à des comportements problématiques ?
Copier le lien de Encadré 2.S.1. Le temps passé en ligne est-il associé à des comportements problématiques ?Selon des données de l’enquête HBSC de 2017-18, les jeunes qui font une utilisation intensive de la communication en ligne sont plus susceptibles de faire une UPMS, ce qui est cohérent avec « l’hypothèse de Boucle d’or », même si l’on ne sait pas clairement déterminer si l’utilisation intensive de la communication en ligne est une cause ou une conséquence de l’UPMS. Parmi les jeunes utilisant les médias en ligne de manière intensive, 11 % sont classés dans la catégorie de l’UPMS tandis que, parmi les jeunes les utilisant moins fréquemment, la prévalence de l’UPMS se situe à environ 5 % (Inchley et al., 2020[62]). Dans les pays où les taux moyens d’UPMS sont plus élevés, comme l’Espagne, on mesure également des pourcentages plus élevés de jeunes qui font une utilisation intensive de la communication en ligne (graphique 2.S.3).
Ces résultats indiquent que le retour d’expérience des pays où la prévalence de l’UPMS est faible pourrait apporter des éclairages utiles, et confirment la nécessité de collecter, sur l’utilisation des technologies numériques, des données longitudinales, plus granulaires, et fondées sur d’autres critères que le temps passé (par exemple, type d’activité et de contenu) (Kardefelt-Winther, 2017[69]). Comme le soulignent plusieurs auteurs, il est important, pour améliorer la compréhension que l’on a de la problématique, de prendre en compte les variations qui peuvent exister autour des relations moyennes et de se tourner vers des approches permettant de gérer l’hétérogénéité (Valkenburg et al., 2022[81] ; Valkenburg, Meier et Beyens, 2022[86] ; Parry et al., 2022[88]).
Vers un programme d’action en faveur de la santé mentale à l’ère du numérique
Copier le lien de Vers un programme d’action en faveur de la santé mentale à l’ère du numériqueÀ l’heure où la population passe toujours plus de temps en ligne, et où les environnements numériques deviennent plus immersifs et « réels », les responsables de l’action publique doivent chercher à remédier aux risques des technologies numériques pour la santé mentale. Il est important de soutenir les groupes qui pourraient être proportionnellement plus touchés par les comportements négatifs en environnement numérique, par exemple les filles. Bien que cette question soit encore relativement nouvelle – et, pour cette raison, les pouvoirs publics manquent sans doute encore d’initiatives formalisées de prévention et de prise en charge des problèmes de santé mentale à l’ère du numérique –, il est indispensable d’élaborer des programmes d’action en faveur de la santé mentale. Dans cette perspective, plusieurs axes semblent prometteurs.
Sensibiliser au problème des comportements négatifs dans les environnements numériques et promouvoir l’éducation aux médias
Copier le lien de Sensibiliser au problème des comportements négatifs dans les environnements numériques et promouvoir l’éducation aux médiasDes politiques publiques axées sur la sensibilisation et l’éducation aux médias (littératie médiatique) sont indispensables pour prévenir et traiter les problèmes de cyberharcèlement (Gottschalk, 2022[23]) et, de façon plus générale, protéger les enfants dans les environnements numériques (OCDE, 2021[22]). Les victimes doivent savoir que ce qu’on leur fait subir est quelque chose de mal et qu’elles peuvent, en toute sécurité, se faire connaître et dénoncer les auteurs de cyberharcèlement et d’autres formes d’agression en ligne. Des campagnes de sensibilisation peuvent aider les victimes et les tiers (membres de la famille, du cercle amical et du corps enseignant) à reconnaître les comportements négatifs, à signaler les actes de cyberharcèlement et à élaborer des stratégies proactives d’adaptation telles que le fait de bloquer les contacts non souhaités (McDaid, Hewlett et Park, 2017[84]). L’éducation aux médias joue également une fonction importante dans la lutte contre l’utilisation problématique de l’internet et l’utilisation problématique des médias sociaux (OSG, 2023[4]). Il faut avoir des compétences en littératie médiatique pour comprendre comment naviguer en toute sécurité sur l’internet et dans des environnements numériques immersifs.
Promouvoir la sécurité par défaut (dès la conception)
Copier le lien de Promouvoir la sécurité par défaut (dès la conception)Les pouvoirs publics peuvent favoriser la sécurité par défaut pour les jeunes en encourageant le développement et l’utilisation de technologies qui protègent la vie privée, la sécurité et la sûreté et qui limitent, sur la base du critère de l’âge, la mise en contact avec des contenus inappropriés et l’accès à de tels contenus (OCDE, 2022[85]). Pour prévenir et gérer les risques associés à des comportements négatifs dans les environnements numériques, les entreprises s’attachent de plus en plus à intégrer des dispositifs de protection des utilisateurs dans leurs produits et services. Il peut s’agir de mécanismes qui bloquent l’accès à des plateformes numériques au-delà d’un intervalle de temps excessif, et de systèmes de filtrage fondés sur l’IA qui signalent les messages négatifs. Les technologies immersives peuvent faciliter la mise au point de mécanismes d’atténuation en empêchant le harcèlement de se produire. Par exemple, certaines plateformes permettent aux personnes utilisatrices de créer des barrières invisibles autour d’elles afin d’empêcher quiconque de franchir leur « frontière personnelle ». Des entreprises leur donnent aussi la possibilité de limiter le contenu visionnable en ligne grâce à des outils de contrôle parental. Il est important que les entreprises analysent avec soin l’impact de la conception et du fonctionnement de leurs services (les systèmes algorithmiques, en particulier), et qu’elles appliquent un principe général de transparence concernant les mesures qu’elles prennent. Les initiatives publiques en faveur du développement de technologies de conception par défaut peuvent aussi aider de façon décisive à protéger la santé mentale dans les écosystèmes numériques en incitant à réduire les comportements abusifs et à y remédier.
Identifier les spécificités des environnements immersifs qui présentent des risques pour la santé mentale
Copier le lien de Identifier les spécificités des environnements immersifs qui présentent des risques pour la santé mentalePlus les environnements immersifs se généralisent à la maison, à l’école et au travail, plus les responsables de l’action publique doivent anticiper les avantages et dangers possibles de ces technologies pour la santé mentale. Une attention particulière doit être portée aux nouveaux débats sur le besoin éventuel d’adapter les règles, réglementations et stratégies, ou d’en élaborer de nouvelles, pour traiter la question des comportements négatifs dans les environnements immersifs et les risques pour la santé mentale associés. Les politiques publiques devraient tenir compte du fait que l’enjeu du harcèlement dans les environnements numériques n’est pas le même pour les garçons et les filles, et veiller en priorité à donner aux groupes vulnérables tels que les enfants, qui sont plus susceptibles de subir l’influence des expériences immersives, les compétences requises pour y faire face et s’adapter. L’essor des technologies immersives ouvre une fenêtre d’opportunité pour façonner des réglementations qui favorisent des expériences en ligne positives et saines. En effet, la commercialisation de ces technologies étant encore à ses débuts, il est possible d’agir de manière proactive et constructive. Un dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs privés peut aider à définir dès que possible les règles de protection des utilisateurs, tout en aidant le secteur à bâtir la confiance dans les environnements immersifs.
Améliorer la base factuelle sur la santé mentale et les environnements numériques
Copier le lien de Améliorer la base factuelle sur la santé mentale et les environnements numériquesLes équipes de recherche et les responsables de l’élaboration des politiques doivent relever un autre défi : disposer d’une base factuelle robuste, qui permettent des comparaisons entre les pays, sur la santé mentale et les environnements numériques. L’élaboration de définitions normalisées est une étape importante sur cette voie. Beaucoup de scientifiques ont souligné, à cet égard, l’absence actuelle de consensus autour des définitions et des critères de mesure de phénomènes tels que le cyberharcèlement, l’UPI et l’UPMS (Laconi, Rodgers et Chabrol, 2014[38]) (Chun et al., 2020[30]) (Shannon et al., 2022[43]), et les problèmes de santé mentale associés. Par exemple, connaître la prévalence du cyberharcèlement et de l’UPMS en fonction du genre, de l’âge et de la zone géographique peut aider les responsables de l’action publique à mieux concevoir et appliquer des politiques et des programmes adaptés, tels que l’intégration de mesures de prévention du cyberharcèlement et de l’UPMS dans les systèmes éducatifs et d’autres domaines pertinents.
Nouer des partenariats avec des parties prenantes diverses afin de prévenir et traiter les comportements négatifs dans les environnements numériques
Copier le lien de Nouer des partenariats avec des parties prenantes diverses afin de prévenir et traiter les comportements négatifs dans les environnements numériquesIl est essentiel de faire de la collaboration sur la santé mentale en général une priorité (McDaid, Hewlett et Park, 2017[84] ; OCDE, (2023)[87], 2022[99]) et sur la santé mentale dans les environnements numériques en particulier. Apporter des réponses aux problèmes de santé mentale associés aux comportements négatifs dans les environnements numériques nécessite des partenariats entre les pouvoirs publics, les entreprises et les organisations non gouvernementales. En échangeant des informations sur les programmes et les politiques qui ont (ou n’ont pas) permis de lutter contre les comportements négatifs dans les environnements numériques, les responsables de l’action publique peuvent adapter leur action pour soutenir au mieux la protection de la santé mentale dans les environnements numériques. Partager des informations sur l’efficacité des programmes et des politiques peut aider à étayer l’élaboration de mesures bien ciblées et à renforcer la volonté publique d’investir dans la promotion de la santé mentale et la prévention des problèmes connexes. Des approches innovantes dans ce domaine ont déjà été mises en œuvre par l’Union européenne et l’Australie, qui disposent désormais d’organes nationaux et infranationaux chargés de coordonner les initiatives de lutte contre les comportements négatifs en environnement numérique associés à des risques pour la santé mentale13.
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Notes
Copier le lien de Notes← 1. La Commissaire australienne à la cybersécurité et le Centre allemand pour un internet plus sûr (en particulier jugendschutz.net) publient régulièrement des statistiques sur les plaintes pour cyberharcèlement dans leurs rapports annuels. De plus amples informations sont disponibles aux adresses : www.esafety.gov.au/about-us/corporate-documents/annual-reports et www.jugendschutz.net/ueber-uns/jahresbericht.
← 2. Il est important de noter que les éléments probants dont on dispose sont encore insuffisants pour soutenir l’idée d’un remplacement des traitements traditionnels par la réalité virtuelle (Cieślik et al., 2020[52]).
← 3. Des études menées aux États-Unis sur de petits échantillons de données concluent que les filles et les adolescentes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans ou en questionnement (LGBTQ) sont plus souvent victimes de cyberharcèlement (Rice et al., 2015[89]) (Alhajji, Bass et Dai, 2019[96]).
← 4. L’Enquête HBSC est une étude transnationale menée en collaboration par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis plus de 30 ans, qui vise à collecter des données sur la santé, le bien-être, l’environnement social et les comportements de santé des jeunes de 11 à 15 ans.
← 5. Dans l’enquête HBSC, l’indicateur de perpétration du cyberharcèlement est mesuré au travers de la question suivante : « Au cours des deux derniers mois, combien de fois avez-vous pris part à du cyberharcèlement (par exemple, envoyé des messages instantanés, des courriels ou des textos malveillants ; posté des messages sur le mur ; créé un site web destiné à moquer quelqu’un ; publié en ligne des photos non flatteuses ou inappropriées sans autorisation ou partagé ces contenus avec d’autres) ? » Les réponses possibles sont : jamais ; 1 ou 2 fois ; 2 à 3 fois par mois ; une fois par semaine ; plusieurs fois par semaine. L’indicateur de victimation du cyberharcèlement est mesuré au travers de la question suivante : « Au cours des deux derniers mois, combien de fois avez-vous été victime de cyberharcèlement (par exemple, quelqu’un a envoyé des messages instantanés, des courriels ou des textos malveillants à votre sujet ; posté des messages sur le mur ; créé un site web destiné à vous moquer ; publié en ligne sans autorisation des photos de vous non flatteuses ou inappropriées ou partagé ces contenus avec d’autres) ? » Les réponses possibles sont : jamais ; 1 ou 2 fois ; 2 à 3 fois par mois ; une fois par semaine ; plusieurs fois par semaine. L’indicateur de l’UPMS est mesuré au moyen de l’échelle des troubles liés aux médias sociaux. Cette échelle comprend neuf items : 1) préoccupation (« ... vous est-il régulièrement arrivé de ne pas pouvoir penser à autre chose que le moment où vous pourriez à nouveau utiliser les médias sociaux ? ») ; 2) tolérance (« ... vous est-il régulièrement arrivé d’éprouver de l’insatisfaction car vous vouliez passer plus de temps sur les médias sociaux ? ») ; 3) manque (« ... vous est-il souvent arrivé de ressentir du mal-être quand vous ne pouviez pas utiliser les médias sociaux ? ») ; 4) persistance (« ... avez-vous tenté de passer moins de temps sur les médias sociaux, sans y parvenir ? ») ; 5) déplacement (« ... vous est-il régulièrement arrivé de négliger d’autres activités (loisirs, sports, etc.) parce que vous vouliez utiliser les médias sociaux ? ») ; 6) problème (« ... vous est-il régulièrement arrivé de vous disputer avec d’autres à cause de votre utilisation des médias sociaux ? ») ; 7) tromperie (« ... vous est-il régulièrement arrivé de mentir à vos parents ou vos amis au sujet du temps que vous passez sur les médias sociaux ? ») ; 8) fuite (« ... vous est-il régulièrement arrivé d’utiliser les médias sociaux pour échapper à des émotions négatives ? ») ; 9) conflit (« ... avez-vous eu de graves conflits avec vos parents, frère(s) ou sœur(s) à cause de votre utilisation des médias sociaux ? »). Les personnes sont classées dans la catégorie UPMS si elles ont répondu oui à six ou plus des items de l’échelle. (Toutes les traductions de cette note sont libres.)
← 6. De plus amples informations sur les régions et pays participants sont consultables à l’adresse : www.uib.no/en/hbscdata/94931/participating-regions-survey-years.
← 7. L’UPMS est analysée en Albanie, en Allemagne, en Angleterre, en Arménie, en Autriche, en Belgique (flamande), en Belgique (française), au Canada, en Croatie, au Danemark, en Écosse, en Espagne, en Estonie, en France, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Islande, en Israël, en Italie, au Kazakhstan, en Lettonie, en Lituanie, au Luxembourg, en Macédoine du Nord, à Malte, à Moldava, en Norvège, au Pays-Bas, au Pays de Galles, en Pologne, au Portugal, en Roumanie, en Serbie, en Slovénie, en Suède et en Suisse.
← 8. La victimisation et la perpétration de cyberharcèlement sont analysées en Albanie, en Allemagne, en Angleterre, en Arménie, en Autriche, en Belgique (flamande), en Belgique (française), en Bulgarie, au Canada, en Croatie, au Danemark, en Espagne, en Estonie, en France, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Islande, en Israël, en Italie, au Kazakhstan, en Lettonie, en Lituanie, au Luxembourg, en Macédoine du Nord, à Malte, à Moldova, en Norvège, aux Pays-Bas, au Pays de Galles, en Pologne, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque, en Roumanie, en Serbie, en Slovénie, en Suède et Suisse.
← 9. En cohérence avec l’approche suivie dans le rapport international de l’OMS (Inchley et al., 2020[62]), les personnes identifiées comme faisant une utilisation intensive de la communication en ligne sont celles qui ont déclaré avoir des contacts en ligne avec des amis ou d’autres personnes pendant toute la journée sans interruption ou presque, dans l’enquête HBSC de 2017-18. Le terme « communication en ligne » recouvre « l’envoi ou la réception de textes, d’émoticônes, de photos, de vidéos ou de messages audio par messagerie instantanée (WhatsApp, par exemple), sur les sites des médias sociaux (Facebook, par exemple) ou par courriel (sur ordinateur fixe, ordinateur portable, tablette ou smartphone) ». De plus amples informations sur l’enquête sont consultables à l’adresse https://hbsc.org.
← 10. En cohérence avec l’approche suivie dans le rapport international de l’OMS (Inchley et al., 2020[62]), les personnes identifiées comme faisant une utilisation problématique des médias sociaux sont celles qui ont répondu « oui » à six items ou plus de l’échelle des troubles liés aux médias sociaux. Pour de plus amples informations sur l’échelle des troubles liés aux médias sociaux, voir la note 7.
← 11. Les personnes identifiées comme faisant une utilisation intensive de la communication en ligne sont celles qui ont déclaré avoir des contacts en ligne avec des amis ou d’autres personnes pendant toute la journée sans interruption ou presque, dans l’enquête HBSC de 2017-18 et 2021-22. Voir la note 9.
← 12. Des études portant sur des échantillons de taille plus réduite aux Pays-Bas et aux États-Unis trouvent des associations positives (mais faibles) ou nulles entre une utilisation intensive des médias sociaux et des problèmes de santé mentale (Boer et al., 2022[93]) (Coyne et al., 2020[91]) (Charmaraman et al., 2022[92]) (Ra et al., 2018[90]) (Riehm et al., 2019[88]). Une autre étude conduite au Royaume-Uni indique qu’une utilisation fréquente des plateformes de médias sociaux est corrélée à de faibles niveaux de satisfaction à l’égard de la vie, en particulier chez les filles (Twigg, Duncan et Weich, 2020[67]).
← 13. De plus amples informations sur les centres de l’Australie et de l’Union européenne sont consultables aux adresses https://www.esafety.gov.au et https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/safer-internet-centres.