Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2023 Numéro 2

Corée

La croissance du PIB devrait refluer à 1.4 % en 2023, avant de rebondir à 2.3 % en 2024 et 2.1 % en 2025. À court terme, le niveau élevé des taux d’intérêt et des prix de l’énergie va peser sur la consommation et l’investissement privés. Les exportations progresseront sous l’effet du redressement des ventes de semi‑conducteurs. Les prix de l’énergie et des produits alimentaires ont poussé à la hausse les prix à la consommation, mais l’inflation ralentira progressivement et atteindra son objectif en 2025. Situé actuellement à un niveau historiquement bas, le chômage devrait augmenter à mesure que le fléchissement de la demande réduira les embauches.

La Banque de Corée a maintenu son taux directeur à 3.5 % depuis janvier 2023 et indiqué que sa politique monétaire resterait restrictive pendant un certain temps. Compte tenu du vieillissement rapide de la population, il faut engager un assainissement budgétaire, et la règle budgétaire proposée devrait être mise en application. Le soutien aux ménages devrait viser de plus en plus à remédier aux insuffisances des régimes de protection sociale, notamment en termes de droits et de mise en œuvre. Les réformes structurelles devraient faciliter le redéploiement du travail et du capital afin de combler les importants écarts de productivité.

Corée : Indicateurs sur la croissance économique et sur l’inflation

Source : Base de données des comptes nationaux de l’OCDE ; et Banque de Corée.

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Corée : Demande, production et prix

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La croissance est faible, mais montre des signes de redressement

La demande intérieure reste faible, mais les exportations ont atteint leur point bas. Le PIB réel a progressé de 0.6 % au troisième trimestre de 2023, essentiellement porté par les exportations. La consommation et l’investissement privés sont en demi-teinte, en raison du niveau élevé des taux d’intérêt, de la faible hausse des salaires réels et de la morosité du marché du logement. Les exportations ont encore augmenté en octobre, selon les données douanières, grâce à la reprise de la demande de semi‑conducteurs. Si l’inflation globale a atteint 3.8 % en octobre du fait de la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires, l’inflation sous-jacente a baissé, même si son niveau reste bien supérieur à l’objectif de 2 %. Le marché du travail a bien résisté, sous l’effet d’un taux d’emploi historiquement élevé et d’un chômage faible.

Un ralentissement de la demande mondiale, associé à une reprise tardive en Chine, en particulier s’agissant des semi‑conducteurs, a freiné les exportations jusqu’à récemment. La hausse des taux obligataires mondiaux devrait faire grimper les rendements obligataires nationaux, ce qui va alourdir la charge d’intérêts de l’État et du secteur privé.

La politique monétaire reste restrictive, et la politique budgétaire l’est modérément

La Banque de Corée a maintenu son taux directeur à 3.5 % depuis janvier 2023. Ce taux devrait rester à l’identique jusqu’au second semestre de 2024, avant d’être ramené progressivement à 2.5 % en 2025, lorsque l’inflation se rapprochera de l’objectif de 2 %. En 2023, l’orientation de la politique budgétaire devrait être moins restrictive qu’elle ne l’était dans le plan d’assainissement originel du gouvernement, en raison d’un important déficit de recettes. Le budget 2024 est légèrement restrictif en dépit d’une hausse maîtrisée des dépenses, car on suppose que les recettes fiscales resteront médiocres. L’orientation budgétaire restrictive prévue en 2025 est conforme au plan d’assainissement du gouvernement.

La croissance devrait se redresser

La croissance du PIB réel devrait s’établir à 1.4 % en 2023, avant de se raffermir pour atteindre 2.3 % en 2024 puis 2.1 % en 2025. Les exportations devraient repartir à la hausse, sous l’effet du redressement de la demande de semi‑conducteurs. Les coûts élevés du service de la dette et l’inflation continueront de peser à court terme sur la consommation privée et l’investissement, mais la demande devrait se renforcer à partir du deuxième semestre de 2024. L’inflation se modèrera progressivement avant d’atteindre son objectif en 2025. De nouvelles perturbations sur les marchés financiers mondiaux pourraient freiner la croissance en renchérissant le coût du service de la dette pour les ménages et les entreprises. L’aggravation des tensions géopolitiques pourrait mettre en péril les chaînes d’approvisionnement coréennes. Un apaisement de ces tensions et une croissance mondiale plus forte que prévu permettraient d’améliorer les perspectives économiques de l’économie coréenne, qui dépend des exportations.

Les défis structurels exigent une action des pouvoirs publics

Dans un contexte de vieillissement rapide de la population, les tensions exercées sur les dépenses devraient, selon le modèle à long terme de l’OCDE, s’accroître d’environ 5 % du PIB d’ici à 2040, en raison des dépenses de retraite et de santé. L’assainissement budgétaire sera crucial pour pouvoir relever ces défis. La règle budgétaire proposée, qui prévoit de plafonner le déficit budgétaire géré à 3 % du PIB, devrait être mise en place pour limiter l’accumulation des tensions budgétaires. La réforme des retraites devra permettre d’assurer des revenus de retraite suffisants et de garantir la viabilité des finances publiques. Le gouvernement a récemment prolongé la réduction temporaire des taxes sur les combustibles jusqu’à la fin de 2023, afin de réduire le montant des factures d’énergie. Il serait préférable de cibler plus directement les groupes vulnérables, notamment en remédiant aux lacunes et aux défaillances du filet de protection sociale, notamment en termes de droits et de mise en œuvre. Alléger la réglementation des marchés de produits en basculant, par exemple, vers un système réglementaire global de liste négative, et rationaliser les aides publiques aux PME permettraient de combler les écarts de productivité entre grandes et petites entreprises et, partant, d’atténuer la dualité du marché du travail. Les politiques devraient également viser en priorité à faciliter l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle, notamment en encourageant le recours au congé parental et en favorisant l’instauration de conditions de travail plus souples afin d’accroître l’emploi et la fécondité des femmes. Pour continuer de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il conviendrait d’aligner le système d’échange de droits d’émission sur les objectifs climatiques, et de renforcer les incitations à la fourniture d’électricité propre et aux économies d’énergie.