Le PIB a diminué de 0.1 %, en glissement trimestriel, au troisième trimestre de 2023. L’aggravation de la situation géopolitique a encore accentué l’incertitude. Les indicateurs avancés du climat et de la confiance se sont dégradés. L’amélioration des indices des directeurs d’achat composites s’est effacée au troisième trimestre de 2023. En effet, la production manufacturière a continué à diminuer, alors que la confiance comme la production dans les services ont marqué le pas. L’inflation globale a continué à se modérer, pour passer de 5.2 % en août à 2.9 % en octobre. De même, l’inflation sous-jacente s’est repliée, à 4.2 % en octobre. Cependant, l’inflation sous-jacente demeure persistante, les prix des services ayant augmenté de plus de 4 % en termes annuels. Les anticipations d’inflation tirées des marchés se sont stabilisées au‑dessus de l’objectif fixé à 2 %, même à des horizons éloignés. Les prêts bancaires aux entreprises et aux ménages ont continué à fléchir, dans le contexte de taux débiteurs plus élevés, d’une baisse de la demande de crédits et d’un durcissement des critères d’octroi. Parallèlement, le marché du travail est resté tendu, le taux d’emplois vacants se situant très légèrement en deçà de son pic récent. Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 6.5 % dans la zone euro en septembre 2023, les pénuries de main-d’œuvre se traduisant par une croissance des salaires supérieure à la moyenne dans de nombreux pays.
La hausse des rendements des obligations souveraines aux États-Unis ces derniers mois et l’augmentation des primes de risque d’inflation exigées par les investisseurs ont accru les rendements des obligations souveraines de nombreux pays de la zone euro. Dans le contexte du repli des cours des actions, les cours des titres des banques de la zone euro se sont inscrits en hausse, et ont fait mieux que les établissements des États-Unis, ce qui a fait baisser le coût des augmentations de capital. Les retombées économiques de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ont été modérées. Les échanges directs avec la Russie sont faibles et ont été encore réduits par de multiples séries de sanctions coordonnées au sein de l’Union européenne (UE). Les entreprises européennes ont bien résisté à la crise énergétique, en partie grâce à une réduction sensible de la demande d’énergie. Les mesures coordonnées ont aussi contribué à renforcer la résilience. En effet, les capacités d’importation de gaz naturel liquéfié ont été étoffées et l’approvisionnement est satisfaisant, l’UE ayant atteint son objectif de stockage de gaz fixé à 90 % en août, soit bien avant la date butoir de novembre. L’accélération du déploiement des énergies renouvelables a aussi permis de réduire la dépendance à l’égard du gaz. Dans le même temps, la production a diminué dans les secteurs les plus énergivores, ce qui a pesé sur la croissance, d’où des appels à octroyer des aides aux industries nationales qui pourraient nuire au marché unique de l’UE. Les pays de l’UE ont récemment prolongé jusqu’en mars 2025 la protection temporaire offerte à plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens. Pour aider les États membres à couvrir les coûts de l’accueil des réfugiés, l’UE a mis à leur disposition 21 milliards EUR (0.18 % du PIB de la zone euro) provenant du Fonds de cohésion et de la facilité pour la reprise et la résilience créée en réaction à la pandémie.