Réformes économiques 2023
Objectif croissance
Définir des priorités de réforme propres à chaque pays
Les années qui viennent de s’écouler ont été marquées par des chocs et des crises qui ont profondément modifié nos sociétés et nos économies. La croissance du PIB devrait être inférieure à son niveau tendanciel en 2023 comme en 2024, même si elle se redressera progressivement tout au long de l’année 2024, à la faveur de la modération de l’inflation et de la progression des revenus réels. L’édition 2023 d’Objectif croissance présente les priorités de réforme que doivent se fixer les pays membres et partenaires de l’OCDE pour contribuer à placer la croissance à long terme sur une trajectoire plus forte et plus durable.
Points clés :
- La croissance potentielle est faible et nécessite des réformes du côté de l’offre
- Une action globale des pouvoirs publics s’impose pour orienter les émissions à la baisse
- S’attaquer aux inégalités de genre pourrait contribuer à alléger les tensions actuelles sur le marché du travail
La croissance potentielle est faible et nécessite des réformes du côté de l’offre
Les perspectives de croissance du PIB mondial en 2023 et 2024 sont limitées et les perspectives de croissance à moyen terme restent faibles. Pour relancer la croissance potentielle et améliorer la qualité de la croissance économique, les gouvernements devront entreprendre des réformes structurelles ambitieuses visant à stimuler l'offre.
Une action globale des pouvoirs publics s’impose pour orienter les émissions à la baisse
Si la plupart des pays de l’OCDE se sont fixé d’ambitieux objectifs climatiques, les politiques actuellement menées seront probablement insuffisantes pour infléchir à la baisse les émissions de gaz à effet de serre avant 2030, si bien que l’objectif de neutralité carbone d’ici le milieu du siècle sera difficile à atteindre. Pour parvenir à décarboner les économies à cette échéance, des changements structurels seront nécessaires, passant notamment par un redéploiement substantiel de la main-d’œuvre et du capital des activités fortement émettrices vers des activités plus vertes.
S’attaquer aux inégalités de genre pourrait contribuer à alléger les tensions actuelles sur le marché du travail
Si des progrès ont été accomplis, le taux d’emploi des femmes reste inférieur à celui des hommes, et les écarts de rémunération entre eux restent importants dans de nombreux pays de l’OCDE. Les écarts de taux d’activité entre les genres peuvent souvent s’expliquer par l’existence d’obstacles, ou d’incitations, qui sont liés à l’offre de services d’accueil des jeunes enfants et aux dispositifs de congé parental, ainsi qu’à la conception des systèmes de prélèvements et de prestations. S’attaquer à ces obstacles permettrait non seulement de renforcer l’égalité entre les genres, mais aussi de remédier aux tensions observées en ce moment sur les marchés du travail ainsi qu’aux pénuries de main-d’œuvre actuellement répandues.
Que peuvent faire les pouvoirs publics ?
Des mesures de portée limitée et mal ciblées ne permettent pas d’apporter une aide sociale adéquate aux ménages vulnérables. Étendre le bénéfice des prestations aux travailleurs indépendants et améliorer le ciblage des mesures permettrait aux systèmes d’aide sociale de contribuer plus efficacement à réduire la pauvreté et à accroître la résilience à de futurs chocs, tout en augmentant l’efficacité économique des dépenses sociales.
La modestie actuelle de la croissance potentielle peut en partie être attribuée à la faiblesse de l’investissement et de l’accumulation de capital. Des politiques publiques propres à garantir un environnement concurrentiel, à faciliter l’entrée sur les marchés et à alléger les contraintes réglementaires pesant sur les entreprises peuvent inciter celles-ci à investir davantage et à moderniser leurs technologies. Les entreprises ont également besoin de personnes possédant des qualifications adéquates. L’action publique, parce qu'elle peut contribuer à améliorer les résultats scolaires, à favoriser le développement des compétences et à faciliter une adéquation productive entre les offres et les demandes d’emploi, a un rôle crucial à jouer pour que les gains de productivité bénéficient encore plus aux travailleurs et aux dirigeants d’entreprise.
Pour réduire efficacement les émissions, les pouvoirs publics devraient mobiliser un arsenal de mesures conjuguant tarification, réglementation et investissements. Il est possible d’améliorer les mécanismes de tarification en élargissant leur champ d’application et en uniformisant les prix entre les secteurs et les sources d’énergie. Parallèlement, il faut accélérer l’investissement public et privé dans les énergies propres, et la réglementation et les normes doivent encourager la réduction des émissions.
Les technologies numériques sont susceptibles de stimuler la productivité, pourtant la diffusion des outils numériques est à la traîne dans de nombreux pays de l’OCDE. Les pouvoirs publics devraient veiller à ce que les entreprises comme les ménages aient accès à une connexion haut débit, faire en sorte que les travailleurs acquièrent les compétences nécessaires pour prospérer dans une économie numérique, et mettre en place un environnement propice au développement de l’innovation numérique.
Dans la même série
Publications associées
-
Document de travail27 février 2024