En réponse aux revendications de caractère social, économique et politique provenant en grande partie de la jeunesse, la Constitution de 2011 a créé une nouvelle dynamique au Maroc dans la relation entre les pouvoirs publics et les citoyens.
Dans un pays où les moins de 25 ans représentaient 43% de la population en 2019, ce texte de référence consacre notamment le rôle primordial que la jeunesse doit jouer dans le développement social, économique, culturel et politique du pays et souligne ainsi l’importance de développer et mettre en œuvre des politiques publiques plus inclusives pour les jeunes.
Depuis 2011, les pouvoirs publics au Maroc ont davantage pris en compte la jeunesse dans les efforts de réformes de bonne gouvernance et ont érigé au rang de priorités nationales le besoin de développer un cadre normatif et institutionnel propice à l’autonomisation des jeunes, l’institutionnalisation de mécanismes les engageant dans l’élaboration des politiques publiques et le renforcement de leur participation dans la prise de décision publique.
Dans ce sens, le Maroc a engagé une dynamique déterminante pour une meilleure inclusion des jeunes dans la vie publique qui peut encore être approfondie dans ses aspects normatifs, institutionnels ainsi que dans ses pratiques afin de renouer un lien de confiance avec la jeunesse et permettre l’émergence de politiques et services publiques répondant pleinement à leurs besoins.
Le présent rapport a vocation à dresser un état des lieux de la gouvernance des affaires de la jeunesse au Maroc. Il examine les lois, les politiques et stratégies, les capacités institutionnelles, financières et humaines, les outils de gouvernance et les mécanismes existants au Maroc et présente les défis et opportunités en matière de participation des jeunes. Il formule ensuite des recommandations à l’attention du gouvernement marocain qui s’appuient sur l’expérience de pays pairs ainsi que sur les standards de l’OCDE en matière de participation de la jeunesse dans la vie publique.
L’opportunité d’inclure les jeunes dans la vie publique apparaît d’autant plus essentielle aujourd’hui dans le contexte de la pandémie du COVID-19 car ils sont sévèrement atteints par les conséquences de la crise et doivent faire partie intégrante de la construction d’une société plus résiliente dans la réponse aux crises. Les gouvernements ont ainsi la possibilité de « reconstruire en mieux » l’action publique en veillant à ce que les politiques publiques tiennent mieux compte du bien-être des générations actuelles et futures.
Depuis 2016, l’OCDE accompagne le Maroc dans la mise en œuvre de ses ambitions et dans la promotion d’une participation plus active des jeunes dans la vie publique à travers le projet « Participation des jeunes à la vie publique : vers un engagement ouvert et inclusif des jeunes ». Le projet a plusieurs objectifs : soutenir la mise en œuvre d’une politique nationale intégrée pour la jeunesse et répondre aux défis complexes auxquels elle est confrontée ; renforcer le cadre institutionnel et légal ; favoriser les formes actuelles de mobilisation de la jeunesse marocaine et en chercher de nouvelles ; intégrer les considérations de la jeunesse dans la gouvernance et les politiques publiques.
Ce projet, qui couvre aussi la Jordanie et la Tunisie, est financé par le Partenariat de Deauville avec les pays arabes en Transition à travers le Fonds de Transition MENA-G7. Il est mis en œuvre par l’équipe du Programme MENA-OCDE pour la Gouvernance en partenariat avec le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports marocain.
Plus largement, le partenariat entre le Maroc et l’OCDE s’inscrit dans le cadre du Programme MENA-OCDE pour la Gouvernance, à travers lequel l’OCDE soutient un partenariat stratégique avec et entre les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). L’OCDE s’est engagée avec le gouvernement marocain depuis plus d’une décennie à travers de nombreux projets visant à améliorer le développement socio-économique du pays, et de manière accélérée depuis la réalisation d’un premier Programme Pays entre 2015 et 2018 et la signature d’une deuxième phase en 2019.
Parmi les sujets prioritaires de travail, le Maroc a demandé à l’OCDE de soutenir la mise en œuvre de la Constitution de 2011 en matière de gouvernance publique et plus particulièrement du renforcement de la participation citoyenne, dont celle des jeunes, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et services publics.