Les systèmes alimentaires sont façonnés par de nombreuses politiques différentes. Cela ouvre la voie à des politiques meilleures pour relever le « triple défi ». Par exemple, les travaux de l’OCDE analysent les politiques agricoles dans le monde et ont mis en évidence des options pour améliorer les politiques existantes afin qu’elles puissent contribuer plus efficacement à relever le triple défi.

Les systèmes alimentaires sont complexes et les mesures prises peuvent avoir des conséquences imprévues. Les responsables de l’action publique doivent donc prendre en compte les synergies et les arbitrages possibles lors de la conception de nouvelles politiques. Toutefois, dans de nombreux domaines liés aux systèmes alimentaires, les politiques ont toujours été élaborées de manière « cloisonnée », sans tenir compte des effets d’entraînement. 

Une approche efficace doit prendre en compte un large éventail d’objectifs et élaborer un ensemble cohérent d’instruments d’action afin de maximiser les synergies et de réduire les arbitrages. Par exemple, une évolution des modes de consommation, notamment dans les pays riches, pourrait contribuer à améliorer non seulement les résultats nutritionnels, mais aussi la durabilité environnementale. Les analyses de l’OCDE aident les responsables de l’action publique à comprendre l’impact des politiques sur les différentes dimensions du « triple défi ».

Les politiques relatives aux systèmes alimentaires peuvent faire l’objet de vives controverses. Il est souvent difficile d’améliorer les politiques relatives aux systèmes alimentaires en raison de désaccords sur les faits, les intérêts et les valeurs : 

• Faits : On en sait beaucoup sur les systèmes alimentaires, mais il existe aussi d’importantes lacunes dans les données. En outre, dans certains cas, il existe un décalage entre la perception du public et les éléments probants. Il est essentiel de parvenir à une compréhension commune des faits. L’un des moyens d’y parvenir consiste à associer analyses d’impact de la réglementation et avis scientifiques à des consultations des parties prenantes.

• Intérêts : tout changement de politique a tendance à faire des gagnants et des perdants. Les groupes d’intérêt s’efforcent donc d’orienter le processus d’élaboration des politiques dans la direction qu’ils préfèrent. En soi, l’implication des parties prenantes dans l’élaboration des politiques n’est pas une mauvaise chose, mais il est essentiel d’éviter la captation des politiques – une situation où l’action publique sert un intérêt particulier plutôt que l’intérêt général. Les institutions et les processus d’élaboration des politiques devraient promouvoir la transparence, la redevabilité et l’équité des règles du jeu afin de réduire le risque de captation de l’action publique.

• Valeurs : De nombreuses questions relatives aux systèmes alimentaires sont marquées par des différences de valeurs, ce qui rend difficile l’obtention d’un consensus au sein de la société sur les priorités relatives. La résolution créative de problèmes peut être utile : il est parfois possible d’ajuster une politique pour la rendre acceptable pour des personnes ayant des valeurs différentes. Dans d’autres cas, des choix difficiles doivent être faits. Les processus délibératifs sont un moyen possible de progresser.  

Les travaux de l’OCDE ont permis de recenser plusieurs bonnes pratiques pour mettre en place des processus d’élaboration des politiques inclusifs, robustes et fondés sur des données probantes, qui peuvent aider à prévenir ou à gérer les désaccords autour des faits, des intérêts et des valeurs.