Cette 57e édition du rapport analyse les enjeux de l’articulation de la coopération pour le développement avec les priorités mondiales les plus urgentes, comme la lutte contre le changement climatique ou les conséquences de la trop lente mise en oeuvre du Programme 2030 pour les Objectifs de développement durable. Le rapport propose aux membres de l’OCDE et aux autres acteurs du développement des données, des analyses et des exemples pour les aider à redynamiser le débat public au niveau national, et porter au moyen d’une coopération renouvelée les solutions dont le monde a besoin. Enfin, il appelle à un changement de cap pour la coopération au développement au vingt-et-unième siècle. Il comprend également un panorama actualisé de la coopération pour le développement, étayé par les données de plus de 80 fournisseurs, membres de l’OCDE et du Comité d'aide au développement, mais aussi d’autres pays ou encore des fondations philanthropiques. Ce rapport est complémentaire aux web books : Les profils de coopération au développement.
Coopération pour le développement 2019
Résumé
Synthèse
L’heure est venue d’un nouveau discours sur la coopération pour le développement
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat sont nés d’un constat : seule la coopération permettra de venir à bout des grands problèmes systémiques et des crises politiques, économiques, sociales et environnementales auxquels le monde est confronté. Cependant, les objectifs s’avèrent difficiles à atteindre. Les progrès sont inégaux et de nouveaux défis se font continuellement jour, qui souvent occultent les avancées déjà acquises.
Dans un contexte de scepticisme croissant vis-à-vis de nombre de normes et d’institutions internationales, les acteurs du développement doivent être plus présents et valoriser leur action. La mobilisation de la jeunesse rend encore plus nécessaire un changement de discours. Pour mobiliser plus largement les jeunes et les citoyens et faire pièce à un discours dicté par les médias qui renforce les perceptions de l’opinion face aux insuffisances de la coopération pour le développement, il faut assortir cette dernière d’un discours inédit qui explique au grand public ce qu’elle est, comment elle fonctionne et pourquoi elle est nécessaire.
Porter un espoir : contribuer à instaurer une vie meilleure et un avenir commun
Les nations et les sociétés sont largement responsables de leur propre progrès. La coopération internationale pour le développement ne peut pas s’attribuer à elle seule le mérite des progrès accomplis au regard du développement, mais elle peut se prévaloir d’un rôle d’accompagnement qui contribue à la concrétisation des avancées. L’essence de la coopération pour le développement est d’aider les pays en développement dans les efforts qu’ils déploient pour améliorer le sort de leurs citoyens, sans oublier personne. D’abondants exemples sont là pour illustrer en quoi elle apporte une valeur ajoutée ; permet, par son effet catalyseur, de mobiliser des investissements additionnels ; coûte sensiblement moins que l’inaction ; et profite à tous en prévenant la survenue de problèmes ultérieurs.
La coopération pour le développement est plus nécessaire que jamais
Il y a tout lieu de s’inquiéter, toutefois, de l’avenir de la coopération internationale pour le développement, et de la volonté et de la capacité de la communauté internationale de coopérer efficacement et de tenir ses engagements. Alors même que l’action menée pour atteindre des objectifs bien définis et convenus au profit du bien-être des populations et de la préservation de leur moyens d’existence ne produit pas les effets escomptés, il faut y voir un signal d’alarme qui oblige les acteurs de la coopération internationale pour le développement à se demander, sans se voiler la face, s’ils sont capables de passer de la parole aux actes.
Il apparaît que les tensions géopolitiques et commerciales croissantes entre les grandes économies mondiales mettent à mal le potentiel de croissance. Le multilatéralisme et les objectifs ambitieux énoncés par la communauté mondiale en 2015 sont menacés. Partout dans le monde, la rapide transformation numérique de l’économie et des interactions sociales dans la vie de tous les jours reconfigure l’avenir du travail. Des chocs climatiques aujourd’hui plus fréquents nuisent également aux perspectives de croissance et de développement, en compromettant des progrès durement acquis, du fait de l’aggravation de l’insécurité alimentaire, des risques sanitaires et de la vulnérabilité des populations face à des événements météorologiques extrêmes. Des données récentes montrent que l’effort déployé pour atteindre les Objectifs de développement durable est insuffisant face à des enjeux pourtant essentiels pour l’édification d’un monde meilleur, comme l’égalité entre hommes et femmes, ainsi que la lutte contre toutes les formes d’inégalité, de pauvreté, de fragilité ou de conflit, ou le changement climatique.
Ce rapport appelle à un changement de cap dans la coopération au développement. Il exhorte les gouvernements des pays membres du CAD de l'OCDE et leurs agences à intensifier leurs efforts sur trois fronts : montrer par des mots, des actions et des investissements que la coopération au développement est apte à relever les défis du XXIe siècle et ouverte à travailler avec une diversité d’acteurs pour garantir des résultats à long terme. A eux de tirer le meilleur parti de leurs atouts, afin que la coopération au développement œuvre efficacement à un avenir meilleur pour tous. La section « En bref » du chapitre 1 leur adresse un appel en ce sens.
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