Alors que les événements extrêmes tels que les inondations, les canicules et les feux de friches dépassent aujourd’hui les normes historiques, les répercussions du changement climatique apparaissent de plus en plus clairement. Il est donc urgent non seulement d’accélérer la transition vers la neutralité carbone pour limiter la gravité des événements à venir, mais aussi d’atténuer leurs répercussions immédiates et futures en renforçant la résilience face aux effets du changement climatique dans tous les pays, régions et villes, et ce, quel que soit leur niveau de développement.
Les infrastructures durables joueront un rôle essentiel dans la réalisation d’une transition équitable et inclusive vers la neutralité carbone, en renforçant la résilience face aux incidences du changement climatique déjà acquises, en luttant contre la pollution et l’appauvrissement de la biodiversité, et en garantissant une résilience accrue face au changement climatique en tant que levier important de la durabilité. Une analyse de l’OCDE, de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour l’environnement a révélé que pour atteindre cet objectif, 6 900 milliards USD d’investissements d’infrastructure seront nécessaires chaque année jusqu’à 2030.
Bien que la résilience des infrastructures au changement climatique puisse s’avérer rentable à long terme, la durée de vie de la plupart des actifs d’infrastructure peut constituer un frein aux efforts de financement. Pour atteindre le niveau d’investissement requis, lequel n’est pas toujours lié de manière fidèle au rendement global des investissements, il est essentiel que les secteurs privé et public travaillent de concert. En renforçant la résilience climatique des infrastructures existantes et en garantissant la résilience climatique des nouvelles infrastructures, il est possible d’améliorer la qualité des investissements dans les infrastructures, et ce, tout en contribuant à la croissance et en permettant une meilleure adaptation de ces infrastructures aux objectifs environnementaux.
La résilience face au changement climatique doit devenir la norme pour toutes les nouvelles infrastructures et être intégrée dans les processus de maintenance et d’adaptation des infrastructures existantes. Des ressources supplémentaires sont nécessaires non seulement pour accroître le niveau d’investissement dans la résilience des infrastructures face au changement climatique, mais aussi pour améliorer la qualité des infrastructures qui bénéficient de ces investissements. Pour faire en sorte que les capitaux nécessaires puissent être engagés, il sera indispensable de mobiliser les financements privés en définissant des flux de recettes plus prévisibles et en veillant à ce que les risques encourus soient correctement pris en compte. Les actifs d’infrastructure doivent être planifiés, conçus, mis en œuvre et exploités de manière à assurer leur résilience face aux répercussions du changement climatique qui apparaîtront au cours de leur durée de vie. Pour atteindre ces objectifs, des mesures spécifiques devront être adoptées par les pouvoirs publics, et ce, à tous les niveaux d’administration. Ce rapport s’appuie sur l’expertise de plusieurs comités de l’OCDE pour montrer comment les actifs d’infrastructure peuvent bénéficier d’une meilleure intégration de la résilience face au changement climatique.
Il constitue par ailleurs une publication importante au titre de l’Approche de haut niveau en vue de renforcer et de mieux intégrer les travaux de l’OCDE sur les infrastructures (2024) et couvre les différents aspects des infrastructures résilientes face au changement climatique examinés à l’échelle de l’Organisation. Le rapport sera diffusé à l’occasion du Forum de l’OCDE sur les infrastructures du 9 avril 2024.
Je tiens à remercier les différents comités de l’OCDE qui ont participé à l’élaboration de ce rapport pour leur engagement et leurs contributions, et j’ai bon espoir que celui-ci inspirera des discussions plus approfondies sur la question de la résilience des infrastructures au changement climatique.
M. Mathias Cormann,
Secrétaire général de l’OCDE