Il faudrait donner la priorité à la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires. Le niveau élevé de la dette publique et les pressions provoquées par le vieillissement de la population constituent des sources de vulnérabilités.
Le ratio dette publique/PIB a diminué, mais à 100 %, il reste élevé. Les ajustements récents sont attribuables en partie à des conditions macroéconomiques favorables et à l’impact temporaire du versement anticipé de l’impôt sur les sociétés, et en partie à des efforts structurels.
Il est possible d’améliorer la composition et l’efficience des dépenses publiques de façon à dégager une marge d’accroissement de l’investissement public. La Belgique a la possibilité d’améliorer l’efficience des dépenses publiques dans des domaines comme la santé et l’éducation. Malgré la nécessité de revoir les priorités de dépenses, le recours à des examens des dépenses reste limité. Procéder à de tels examens ainsi qu’à des évaluations des politiques publiques à tous les échelons de l’administration permettrait d’orienter les dépenses vers des utilisations plus productives.
Modifier la structure fiscale en faveur de sources de recettes plus favorables à la croissance aurait un effet positif sur l’emploi. La fiscalité reste fortement orientée sur les revenus du travail, ce qui pénalise la croissance et l’emploi. Les taxes sur la valeur ajoutée sont assises sur une assiette étroite et il existe en outre plusieurs exonérations et taux réduits, ce qui limite l’efficience de la perception des recettes. Dans les secteurs autres que le transport, les combustibles fossiles sont faiblement taxés, ce qui pèse potentiellement sur les résultats environnementaux.
Les pressions sur la viabilité des finances publiques vont s’accentuer sous l’effet du vieillissement de la population. Les dépenses publiques de retraite devraient, selon les prévisions, augmenter de 15 % d’ici 2070 (graphique B). Des réformes récentes ont permis d’améliorer la viabilité financière du système de retraite. Alors que l’âge légal de départ à la retraite sera porté à 67 ans d’ici 2030, l’âge de départ effectif reste bas. Lier l’âge de la retraite à l’espérance de vie pourrait permettre de ralentir encore la croissance des dépenses de retraite ; parallèlement, il conviendrait de prendre des mesures pour permettre aux travailleurs âgés de se reconvertir, car il sera aussi indispensable de faire progresser les taux d’emploi.