La nécessité de comprendre comment les organisations, qu’elles soient publiques, privées ou issues de la société civile, contribuent à la réalisation des objectifs sociaux et environnementaux est de plus en plus reconnue. Animée par une mission sociale et défendant des valeurs de primauté des personnes sur le capital et de gouvernance participative, l’économie sociale et solidaire (ESS) est également de plus en plus sollicitée pour démontrer sa contribution positive à la société. Ces preuves sont utilisées, et parfois requises, pour diversifier les sources de financement, accéder aux marchés publics et privés, et étendre les activités et l’impact. La mesure de l’impact social permet aux entités de l’ESS de comprendre leurs progrès et la valeur ajoutée dans la réalisation des objectifs sociaux et environnementaux souhaités.
La mesure de l’impact social fait référence au processus d’évaluation de la valeur sociale produite par les activités de tout type d’organisation. Il permet notamment aux entités de l’ESS de comprendre la contribution positive de leurs activités dans la poursuite de leur mission sociale à travers une approche dédiée. Cependant, identifier et évaluer leur performance peut parfois être difficile, notamment pour les effets sur le bien-être individuel, l’inclusion sociale, la confiance de la communauté et le sentiment d’appartenance. Pour cette raison, les entités de l’ESS peuvent avoir besoin d’orientations et d’un soutien supplémentaire pour s’engager dans la mesure de l’impact social. À mesure que les pratiques de mesure de l’impact deviennent récurrentes et probantes, la base de données s’étoffera. Favoriser une culture de mesure de l’impact par les entités de l’ESS est donc important pour consolider leur contribution individuelle et collective à la société.
La mesure de l’impact social demeure une tâche difficile pour beaucoup d’organisations, en particulier pour les entités de l’ESS. Les pratiques actuelles sont souvent moins adaptées aux besoins et au contexte des entités de l’ESS puisque le débat a été largement façonné par les investisseurs institutionnels privés et les entreprises commerciales. Les obstacles méthodologiques, aggravés par le manque de moyens et de motivation, apparaissent comme des barrières importantes à l’adoption de pratiques de mesure de l’impact parmi les acteurs de l’ESS. Une collecte et une analyse rigoureuses des données sont nécessaires pour établir des liens de causalité crédibles entre ce que font les organisations et l’impact qu’elles produisent. Cela est particulièrement difficile pour les objectifs sociaux, qui sont plus complexes à évaluer. Dans un contexte de ressources limitées, la mesure de l’impact social déclenche une tension constante entre la satisfaction des besoins d’apprentissage internes et les exigences de responsabilité externe. Pour répondre aux besoins des entités de l’ESS et être crédible aux yeux des parties externes telles que les bailleurs de fonds, les donateurs, les gouvernements et le public, le processus de mesure de l’impact social doit favoriser l’adhésion interne tout en tenant compte des personnes et des lieux concernés.