Les rejets de plastiques dans les milieux naturels ont de nombreuses répercussions sur l’environnement et la santé humaine et préoccupent particulièrement les responsables politiques. L’utilisation de plastiques et la production de déchets associée devant tripler d’ici 2060, ce chapitre vient donc présenter les tendances attendues en matière de rejets dans les milieux terrestres et aquatiques d’après le scénario de Référence, selon lequel aucune nouvelle mesure n’est prise. Ce chapitre quantifie également des tendances projetées concernant la pollution atmosphérique par les microplastiques issus de l’usure des pneus et des freins.
Perspectives mondiales des plastiques
5. Projection sur les rejets de plastiques dans l’environnement à l’horizon 2060
Abstract
Messages clés
Les rejets de plastiques dans les milieux terrestres et aquatiques sont conséquents et en hausse. En 2019, 22 millions de tonnes (Mt) de plastiques ont été déversés dans l’environnement dans le monde. Le scénario de Référence prévoit un doublement de cette quantité qui passera à 44 Mt à l’horizon 2060. Cette projection est très incertaine, les estimations basse et haute allant de 34 à 55 Mt.
La part des plastiques rejetés provenant des pays de l’OCDE est divisée par deux et tombe à 6 % en 2060, les projections suggérant que la part de ces pays dans les rejets de macroplastiques passera de 11 % en 2019 à 2 % en 2060. Cependant la contribution des pays de l’OCDE aux rejets de microplastiques reste importante, bien qu’elle diminue de 35 % en 2019 à 28 % en 2060. Pour ce qui est des pays non membres de l’OCDE, en raison de la conjugaison de la croissance démographique et économique et de systèmes de gestion des déchets moins avancés, il est attendu que ces pays contribuent sensiblement à la hausse des rejets de macroplastiques et microplastiques, notamment en Asie et en Afrique.
Les déchets mal gérés (déchets non éliminés de façon adaptée) constituent de loin la principale source de macroplastiques rejetés, puisqu’ils représentaient 86 % de tous les rejets de plastiques en 2019. Bien qu’ils resteront la principale source de rejets jusqu’en 2060, les rejets provenant d’activités maritimes et les rejets de microplastiques devraient rapidement s’accroître dans les décennies à venir ; il est donc nécessaire de s’attaquer également à flux.
Les fuites de plastiques dans les milieux aquatiques (ruisseaux, cours d’eau, lacs et océans) dues à la mauvaise gestion des déchets devraient augmenter de 91 % à l’horizon 2060, pour atteindre 11,6 Mt par an cette année-là contre 6,1 Mt par an en 2019. Les autres sources de rejets, notamment les activités maritimes et les microplastiques, vont plus que doubler. Bien qu’il y ait une nette tendance à la hausse, il existe une grande incertitude concernant la quantité rejetée, laquelle se situerait entre 6,2 Mt et 16,8 Mt.
Ce flux continu de déchets plastiques accroît le stock cumulé de plastiques présents dans les milieux aquatiques, jusqu’à un volume vertigineux de 493 Mt d’ici 2060, soit plus du triple du volume calculé pour 2019. Les macroplastiques se décomposent très lentement en microplastiques dans l’environnement, ce qui génère un volume annuel de microplastiques limité à moins d’1 Mt en 2060. Cependant, le phénomène va se poursuivre au-delà de 2060, ce qui signifie que le flux de microplastiques dans les mers et océans sera incessant.
D’ici 2060, 145 Mt de plastiques se seront accumulés dans les océans. Les océans devraient subir un flux annuel de 4 Mt de déchets plastiques mal gérés provenant des cours d’eau et des littoraux d’ici 2060, soit plus du double des flux en 2019, qui se montaient à 1,7 Mt. Il apparaît clairement que des mesures ambitieuses et d’envergure mondiale sont nécessaires pour réduire à zéro les nouveaux rejets nets de plastique dans les océans, tel que défini par le G20 dans la Vision d’Osaka pour les océans, avec pour objectif final de mettre un terme à la pollution plastique, comme prévu dans la Résolution 5/14 de l’ANUE.
5.1. Les rejets de plastiques dans le milieu naturel sont associés à un vaste ensemble de menaces pour l’environnement et pour la santé humaine
Les rejets de plastiques, c’est-à-dire les fuites de plastique dans l’environnement, ainsi que l’accumulation de plastiques dans l’environnement, représentent une menace croissante pour les écosystèmes et la santé humaine. La présence de plastiques est désormais observée dans tous les grands bassins océaniques, sur les plages, dans les cours d’eau, les lacs, ainsi que dans les milieux terrestres et dans l’atmosphère (OCDE, 2021[1]). Même les environnements sauvages comme l’Arctique ou des régions montagneuses reculées sont contaminés par les plastiques (Obbard et al., 2014[2] ; Allen et al., 2019[3]).
Dans leur majorité, les matériaux plastiques qui pénètrent dans les milieux naturels y perdureront un long moment. Les éléments de grandes dimensions (habituellement appelés macroplastiques) comme les bouteilles ou les filets de pêche (OCDE, 2021[4]) peuvent également se dégrader lentement et se décomposer en microplastiques (particules, fragments ou fibres de moins de 5 mm de diamètre1), voire en nanoplastiques2, ce qui accroît la probabilité d’une exposition et donc le risque pour les écosystèmes et la santé humaine (Andrady, 2011[5]). L’élimination des plastiques présents dans l’environnement peut être une tâche difficile et coûteuse (voir la section 8.4.2 au chapitre 8), voire impossible dans certains cas (par exemple, celui des microplastiques ou des débris présents dans les profondeurs des océans et dans les sédiments).
Les conséquences sur la faune de la pollution aquatique par les plastiques ont été amplement signalées. Les plastiques sont nocifs pour de nombreuses espèces (p. ex., les mollusques, tortues, poissons, oiseaux et mammifères marins) qui les ingèrent ou se prennent dedans. Les animaux pris dans des objets plastiques peuvent avoir des difficultés pour se nourrir, respirer, se déplacer et éviter des prédateurs, tandis que ceux qui ingèrent des plastiques peuvent s’étouffer, souffrir de troubles digestifs ou mourir de faim. Des éléments d’information attestent qu’au moins 550 espèces sauvages sont touchées par les étranglements ou par l’ingestion de débris plastiques, ce qui a des conséquences néfastes sur la biodiversité, l’équilibre des écosystèmes et la pérennité des activités de pêche (Kühn, Bravo Rebolledo et van Franeker, 2015[6]).
En raison de leur petite taille, les microplastiques sont particulièrement susceptibles d’être ingérés par des espèces aquatiques, soit directement ou soit en se nourrissant d’autres espèces contaminées. Des microplastiques ont été retrouvés dans le système digestif de plusieurs espèces marines et d’eau douce (OCDE, 2021[1]). L’ingestion de particules peut provoquer des blessures physiques qui génèrent des inflammations et du stress, obstruent le système digestif et réduisent la fréquence et l’efficacité de l’alimentation (SAPEA, 2019[7]). Des expérimentations menées en laboratoire ont démontré que l’exposition aux microplastiques peut provoquer une perte d’efficacité de l’alimentation, l’inanition, une croissance réduite, un affaiblissement physique et une hausse du taux de mortalité (Wright, Thompson et Galloway, 2013[8]). Les êtres humains peuvent également être exposés aux microplastiques, par exemple en consommant des aliments ou boissons contaminés, ou par inhalation.
On craint également que les matériaux plastiques puissent contribuer à exposer la faune et les humains à des produits chimiques potentiellement dangereux. Les effets possibles sur la santé de l’exposition aux produits chimiques dangereux sont la cancérogénicité, les répercussions sur la santé reproductive, la toxicité développementale et la mutagenèse (l’apparition de mutations génétiques). Certains additifs utilisés lors de la production, tels que le bisphénol A, les polychlorobiphényles (PCB), les phtalates et les retardateurs de flammes bromés sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire qu’ils perturberaient le fonctionnement de la thyroïde (OMS, 2019[9]). Les plastiques peuvent également exercer la fonction de réceptacles et de moyens de transport pour les produits chimiques et les polluants organiques persistants (POP) qui s’accumulent à la surface des plastiques présents dans l’eau. En général, l’exposition des organismes à ces produits chimiques est très variable, car elle dépend des concentrations en polluants et des circonstances locales (GESAMP, 2015[10]).
Évaluer les risques pour les écosystèmes et la santé humaine imputables aux rejets de plastiques nécessite de mieux cerner les niveaux de rejets actuels et projetés. À l’heure actuelle, les estimations des quantités de plastiques rejetés dans l’environnement et répartis dans les milieux terrestre, aquatique et atmosphérique s’appuient essentiellement sur des hypothèses, faute de connaissances suffisantes sur les éléments qui conditionnent les rejets, comme par exemple la mobilité des plastiques rejetés, les conditions météorologiques et la vitesse de dégradation. Afin d’améliorer ces connaissances, quatre groupes de recherche ont été mobilisés dans le cadre des travaux de l’OCDE sur les plastiques (voir Encadré 5.1).
Encadré 5.1. Comment les rejets de plastiques ont-ils été quantifiés dans les Perspectives mondiales des plastiques ?
Le modèle ENV-linkages de l’OCDE est utilisé dans l’étude pour établir des projections économiques (Chapitre 2) et les relier à l’utilisation des plastiques (Chapitre 3) et à la production de déchets, et distingue différents modes de gestion des déchets (Chapitre 4). Cette information relative à la croissance économique, à l’utilisation des plastiques et à la production de déchets, tirée du modèle, sert ensuite de donnée d’entrée à des modèles externes qui calculent les rejets dans l’environnement. Les estimations des rejets de plastiques présentées dans ce rapport combinent les travaux de quatre groupes de recherche qui se sont réparti des aspects complémentaires :
des experts de l’Université technique du Danemark (DTU), qui ont mené les recherches rapportées dans l’étude de Ryberg et al. (2019[11]), ont quantifié les rejets de plastiques dans l’environnement ;
des experts de l’Université de Leeds ayant contribué à l’article de Lau et al. (2020[12])ont quantifié les rejets de macroplastiques dans les milieux terrestres et aquatiques ;
Laurent Lebreton, qui a contribué aux estimations des rejets figurant dans Borrelle et al., (2020[13])a quantifié les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques et leur mobilité dans ces milieux ;
Nikolaos Evangeliou, de l’Institut norvégien pour la recherche atmosphérique (NILU), qui a mené l’étude Evangeliou et al. (2020[14]), a quantifié les émissions directes de microplastiques dans l’air résultant de l’usure des freins et des pneus.
Dans ces Perspectives, comme dans les premières Perspectives mondiales des plastiques : Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action (2022[15]), les estimations des rejets de plastiques dans l’environnement proviennent des estimations combinées de la DTU et de l’Université de Leeds et sont fournies sous forme d’interval (estimations basse, centrale et haute). La DTU apporte des estimations des rejets de macroplastiques dus à la mauvaise gestion des déchets (déchets municipaux solides, ou DMS, déchets non DMS et déchets sauvages) et aux activités maritimes, ainsi que des estimations des microplastiques. L’Université de Leeds fournit uniquement des estimations des rejets dus à la mauvaise gestion des déchets. Pour ce qui est de la mauvaise gestion des déchets (responsable de l’essentiel des rejets), les estimations centrales sont déduites en calculant la moyenne des deux estimations fournies par la DTU et par l’Université de Leeds. Les estimations haute et basse correspondent alors à la valeur la plus haute ou la plus basse parmi celles fournies par les deux universités. En ce qui concerne les rejets liés aux activités maritimes et les microplastiques, les valeurs fournies par la DTU sont considérées comme l’estimation centrale.
Les rejets dans le milieu aquatique sont quantifiés à partir de la projection centrale. Dans la section 5.3, qui porte sur les rejets dans le milieu aquatique, afin de tenir compte des incertitudes qui entourent l’estimation des émissions au niveau régional, les intervalles de confiance fournis sont calculés comme suit : à partir de l’estimation centrale des émissions, les probabilités basse et haute d’émissions sont calculées respectivement en déduisant ou en ajoutant l’écart type des probabilités d’émissions basse et haute par pays (figurant dans Borrelle et al. (2020[13])) en pondérant selon la taille de la population.
L’annexe A décrit l’approche retenue pour estimer les rejets actuels, lesquels sont également présentés dans le document de l’OCDE Perspectives mondiales des plastiques : Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action (2022[15]) , et futurs.
Bien que le choix de combiner plusieurs approches permette d’exploiter des expertises de pointe sur le sujet, les résultats obtenus doivent être interprétés avec précaution, car certains paramètres utilisés dans les modélisations sont toujours sujets à une forte incertitude.
5.2. Les rejets de plastiques dans l’environnement devraient doubler à l’horizon 2060
La quantité annuelle mondiale de plastiques rejetés dans l’environnement devrait doubler, passant de 22 millions de tonnes (Mt) en 2019 à 44 Mt en 2060 (Graphique 5.1) dans le scénario de Référence. Selon ce scénario, la poursuite du développement socioéconomique et de la croissance économique, notamment la relance après la pandémie de COVID-19 (Chapitre 2), contribue à une augmentation rapide de l’utilisation des plastiques (Chapitre 3) et de la production de déchets plastiques (Chapitre 4). Une importante tendance observée est que les économies émergentes et en développement rattrapent les pays à revenu élevé.
Faute de connaissances solides relatives à certains facteurs critiques, comme la part de déchets mal gérés déversée dans l’environnement, les estimations sont associées à des intervalles d’incertitude larges qui dépendent des hypothèses retenues, l’estimation la plus haute atteignant presque 55 Mt et la plus basse descendant à 34 Mt en 2060 (16 Mt à 28 Mt en 2060). Malgré cette incertitude, les projections montrent que, selon le scénario de Référence, les rejets de plastiques vont croître et venir s’ajouter au volume de plastique qui s’est déjà accumulé dans l’environnement. La suite de cette section porte sur l’estimation centrale figurant au Graphique 5.1.
Les rejets de macroplastiques et de microplastiques devraient doubler entre 2019 et 2060 (Graphique 5.2). Les rejets annuels de macroplastiques augmentent, passant de 19,4 Mt en 2019 à 38,4 Mt en 2060, tandis que les rejets de microplastiques doublent pour atteindre 5,8 Mt en 2060.
Le taux de croissance ne sera pas le même dans toutes les régions. La hausse mondiale des rejets de plastiques est en grande partie portée par des pays non membres de l’OCDE et sera la conséquence de la hausse du volume de déchets mal gérés traitée au chapitre 4. Tandis que les pays de l’OCDE connaissent une baisse de leurs rejets annuels de plastiques, de 3,2 Mt en 2019 à 2,5 Mt en 2060, les rejets des pays non membres de l’OCDE vont plus que doubler, passant de 18,9 Mt à 41,6 Mt (Graphique 5.2). La région qui connaît la plus forte hausse des rejets est l’Afrique sub-saharienne (Autres Afrique), région dans laquelle les systèmes de traitement des déchets n’évoluent pas assez vite pour répondre aux changements socioéconomiques qui déterminent l’usage de plastiques et la production de déchets. Les rejets augmentent également fortement en Asie, où la plus forte hausse est observée en Inde et dans la région Autres pays d’Asie non membres de l’OCDE3.
Tandis que la part des pays de l’OCDE dans les rejets mondiaux de macroplastiques diminue, de 11 % en 2019 à 2 % en 2060, ces pays représentent toujours une forte part des rejets de microplastiques (28 % en 2060 contre 35 % en 2019). Les rejets de microplastiques connaissent une hausse conséquente à la fois dans les pays membres et non membres de l’OCDE, ce qui suggère que les rejets de microplastiques constituent un problème croissant pour l’ensemble de la planète.
Les déchets mal gérés représentent de loin la principale source de rejets de macroplastiques dans l’environnement (OCDE, 2022[15]) ; ils représentent 99 % des macroplastiques rejetés d’ici 2060 (Graphique 5.3) et proviennent principalement de pays non membres de l’OCDE (Chapitre 4). Dans les pays non membres de l’OCDE, les rejets annuels dus à la mauvaise gestion des déchets, sans compter les déchets sauvages, doublent pour atteindre 35,4 Mt en 2060, comparé à 0,1 Mt en 2060 dans les pays de l’OCDE. Les déchets sauvages sont la source de rejets de macroplastiques dans l’environnement qui croît le plus vite, pour atteindre un volume annuel mondial de plus de 2,3 Mt en 2060. Les rejets provenant des activités maritimes (principalement des filets de pêche, mais aussi des cordages synthétiques appelés dolly ropes4) sont la seule source de rejets macroplastiques incluse dans le périmètre de l’étude qui ne provient pas de déchets mal gérés ; leur volume est multiplié par plus de deux à l’échelle mondiale, pour atteindre 0,6 Mt en 2060, dont 17 % proviennent de pays de l’OCDE.
Si les rejets de macroplastiques dans l’environnement peuvent être limités en se concentrant sur la mauvaise gestion des déchets, les rejets de microplastiques sont un problème plus complexe et généralisé qui devient de plus en plus prégnant dans toutes les régions. Les principales sources de rejets de microplastiques identifiées pour 2060 sont les boues d’épuration5 (30 %), l’abrasion des pneus (24 %) et les poussières microplastiques6 (19 %) :
Les rejets de microplastiques provenant des boues d’épuration devraient plus que doubler dans les pays de l’OCDE, passant de 0,4 Mt en 2019 à 0,9 Mt en 2060. Cependant, ces rejets vont quintupler dans les pays non membres de l’OCDE en raison du développement de stations de traitement des eaux usées dans de nombreux pays, et devraient atteindre 0,8 Mt en 2060. En conséquence, si les pays de l’OCDE constituent 72 % des rejets mondiaux pour cette catégorie en 2019, leur part devrait tomber à environ 50 % en 2060. Certes, le développement de stations d’épuration des eaux usées permettra d’éviter le rejet direct de microplastiques dans les cours d’eau, néanmoins il faudra également gérer les boues d’épuration produites (qui contiennent des microplastiques et d’autres produits chimiques)7.
Les rejets de microplastiques provenant de l’abrasion des pneus et des freins devraient doubler à l’échelle mondiale, en raison d’une hausse attendue du transport routier. Dans beaucoup de pays non membres de l’OCDE, cette croissance est plus forte, car le développement économique porte la hausse de la demande en transports (Chapitre 3). Par ailleurs, en plus de rejeter des microplastiques dans les milieux terrestre et aquatique, l’abrasion des pneus et des freins libère également des microplastiques dans l’atmosphère (voir section ci-dessous).
Les poussières microplastiques devraient croître dans le monde de 0,8 Mt par an en 2019 à 1,1 Mt en 2060. Plus de 90 % des rejets relevant de cette catégorie (1 Mt) devraient provenir de pays non membres de l’OCDE.
L’évolution des volumes de macroplastiques et de microplastiques au fil du temps est fortement liée aux évolutions socioéconomiques. À mesure que les revenus et l’usage de plastiques augmentent, les rejets de plastiques par habitant connaissent une hausse constante au niveau mondial, passant de 2,9 kg par habitant (/hab) en 2019 à 4,3 kg/hab en 2060 (Graphique 5.4). Cette hausse est en grande partie due à la croissance dans les pays non membres de l’OCDE dans lesquels les rejets de plastiques par habitant passent de 3 kg/hab en 2019 à 4,8 kg/hab en 2060. La situation diffère dans les pays de l’OCDE : les rejets de plastiques par habitant commencent par décliner, passant de 2,3 kg/hab en 2019 à 1,6 kg/hab en 2050, puis repartent à la hausse pour atteindre 1,7 kg/hab en 2060. La baisse observée jusqu’en 2050 provient de la forte diminution des rejets de macroplastiques due à l’élimination presque totale des déchets mal gérés (tandis que les rejets de microplastiques continuent d’augmenter). Cependant, après 2050, la croissance démographique et économique porte la hausse des déchets macroplastiques sauvages et des rejets de microplastiques, en raison d’un usage accru des plastiques, ce qui explique que les rejets totaux se stabilisent et repartent même légèrement à la hausse jusqu’en 2060. Cette évolution vient souligner que les politiques en faveur de la baisse des rejets de plastiques dans l’environnement ne doivent pas se limiter à la gestion des déchets et doivent tenir compte également des volumes de plastiques produits et mis au rebut.
À mesure que les pays se développent et améliorent leurs systèmes de gestion des déchets, le rapport entre les rejets de plastiques et le PIB diminue, passant de 0,24 g/USD (gramme par USD) en 2019 à 0,17 g/USD en 2060. Il est certes attendu que ce rapport diminue dans toutes les régions, mais la mauvaise gestion des déchets restant une source majeure de rejets de plastiques dans les pays non membres de l’OCDE, ceux-ci ne rattraperont pas les pays de l’OCDE en l’absence de mesures supplémentaires. Le rapport moyen dans les pays de l’OCDE est divisé par plus de deux, passant de 0,06 g/USD en 2019 à 0,02 g/USD en 2060, tandis qu’il est divisé par deux dans les pays non membres de l’OCDE, passant de 0,53 g/USD à 0,33 g/USD, principalement en raison de l’évolution des rejets de macroplastiques. Les rejets de microplastiques par dollar généré diminuent légèrement, d’une part à cause du lien étroit qui relie les rejets de microplastiques et l’usage du plastique, et d’autre part à cause de la lente diminution de l’intensité d’utilisation de plastiques de l’économie (voir la section 3.2.3 au chapitre 3).
Avec l’amélioration des systèmes de gestion des déchets, les rejets de plastiques se dissocient de l’utilisation des plastiques, comme l’indique le ratio entre les rejets et l’utilisation de plastiques (Graphique 5.4). Au niveau mondial, ce rapport passe de 4,8 % en 2019 à 3,6 % en 2060. Il diminue tant dans les pays de l’OCDE que dans les pays non membres, malgré des différences de niveaux. Le ratio devrait diminuer davantage pour les pays de l’OCDE, passant de 1,5 % à 0,6 %, grâce à l’absence presque totale de déchets mal gérés d’ici la fin de la période de projection. En revanche, le ratio pour les pays non membres de l’OCDE diminue aussi, mais de 7,6 % à 5,3 %, ce qui confirme l’importance d’une amélioration des pratiques de gestion des déchets partout dans le monde et notamment dans les pays à revenu faible ou moyen.
Dans l’ensemble, les projections montrent que la tendance en matière de rejets de macroplastiques et microplastiques change à mesure que les économies se développent et améliorent leurs systèmes de gestion des déchets. L’évolution des rejets de macroplastiques suit la courbe environnementale de Kuznets (Grossman et Krueger, 1995[17]) (Graphique 5.5, partie supérieure) : au début les rejets augmentent, puis commencent à baisser à partir de niveaux de revenus plus élevés. Au départ, l’augmentation de l’utilisation de plastiques et de la production de déchets domine et provoque une augmentation des rejets. Cependant, à mesure que les pays se développent, elle s’accompagne d’une demande accrue de meilleurs systèmes de gestion des déchets et d’une volonté de combattre les incidences environnementales visibles comme les fuites de macroplastiques. Ainsi, les pays investissent dans de meilleures infrastructures de gestion des déchets, ce qui conduit à une baisse du pourcentage de déchets mal gérés et donc des rejets de macroplastiques. Les rejets de microplastiques devraient augmenter en parallèle du PIB par habitant, pour tous les niveaux et toutes les régions (Graphique 5.5, partie inférieure), bien qu’on observe un effet de saturation aux niveaux de revenus les plus élevés. Les microplastiques ne sont pas aussi visibles que les macroplastiques, il est donc moins probable que des initiatives de lutte contre ces rejets soient promues.
5.3. Les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques devraient presque doubler d’ici 2060
Tandis que certains plastiques rejetés restent sur les sols (rejets terrestres), d’autres atteignent les milieux aquatiques : ruisseaux, cours d’eau, lacs, mers et océans. Comme expliqué en détail dans la section 2.5.1 des Perspectives mondiales des plastiques : Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action (2022[15]), les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques dépendent d’éléments géographiques tels que la proximité de cours d’eau et de littoraux, des conditions météorologiques et des caractéristiques propres des plastiques (masse, souplesse). Certains polymères et produits en plastique sont facilement transportés et présentent donc un risque accru de finir leur course dans un milieu aquatique. De plus, des éléments locaux comme la présence de barrages influent sur le transport des plastiques dans les cours d’eau et leur déversement dans les océans. La section ci-après porte sur le comportement des macroplastiques, en partant de l’estimation des rejets dus à la mauvaise gestion des déchets et aux déchets sauvages présentée dans la section précédente. Étant donné les multiples éléments à prendre en considération et l’incertitude qu’ils comportent, ces estimations ne sont données qu’à titre indicatif et doivent être interprétées avec précaution.
Les rejets annuels mondiaux de plastiques dans les milieux aquatiques devraient presque doubler, passant de 6,1 Mt en 2019 à 11,6 Mt en 2060 (estimation centrale du Graphique 5.6). L’intervalle est large, l’estimation basse étant de 6,2 Mt et l’estimation haute de 16,8 Mt, ce qui souligne la forte incertitude qui s’explique par le manque de données empiriques. Soulignant d’autant plus cette incertitude, les points indiqués dans le Graphique 5.6 représentent les estimations fournies par l’Université de Leeds afin de vérifier et confirmer la méthodologie de l’OCDE (Encadré 5.1) ainsi que les résultats qui portent sur les rejets dans les eaux. Les chiffres donnés par l’Université de Leeds sont inférieurs à l’estimation centrale de l’OCDE, mais sont situés dans la partie basse de l’intervalle d’incertitude, puisqu’ils vont de 4,1 Mt en 2019 à 8 Mt en 2060. Indépendamment de la valeur de l’estimation, cependant, la tendance indique que la hausse de l’utilisation de plastiques, contrebalancée seulement en partie par la lente amélioration du traitement des déchets dans le monde, provoquera une hausse nette des volumes annuels de plastiques déversés dans les milieux aquatiques.
Quelques études passées ont également réalisé des projections concernant les rejets de plastiques dans l’eau. Lau et al. (2020[12]) ont estimé qu’un scénario sans changement et sans intervention politique après 2020 conduirait à déverser environ 29 Mt par an dans les eaux en 2040. Pour Borrelle et al. (2020[13]), sans changements structurels ou mesures supplémentaires ambitieuses, entre 20 et 90 Mt de plastiques seront rejetés dans les milieux aquatiques d’ici 2030. Bien que comparer ces estimations avec l’estimation centrale de l’OCDE présentée au Graphique 5.6 soit difficile en raison des différences de définitions, d’hypothèses et de méthodologies, l’estimation de l’OCDE pour les rejets annuels dans les milieux aquatiques semble sensiblement plus basse.
Une première raison à cette différence est que le modèle ENV-Linkages part d’une quantité estimée de déchets mal gérés inférieure (voir l’Encadré 4.5 au chapitre 4). Pour Lau et al. (2020[12]), la quantité estimée de déchets mal gérés en 2040 est plus du double de la quantité projetée par le modèle ENV-Linkages pour la même année (voir le tableau 4.3 au chapitre 4). Cette différence est directement liée à la modélisation plus détaillée de l’évolution du traitement des déchets dans le modèle ENV-Linkages (voir au chapitre 4). Si la quantité de déchets mal gérés est moindre, celui des plastiques rejetés aussi. Deuxièmement, le modèle ENV-Linkages s’appuie sur une analyse approfondie du destin des déchets mal gérés (OCDE, 2022[15]) qui subdivise ces déchets en quatre catégories : les déchets déposés dans des décharges sauvages, brûlés à ciel ouvert, rejetés dans un environnement terrestre ou dans un milieu aquatique. L’analyse semble montrer que seuls environ 8 % des déchets mal gérés finissent leur course dans un milieu aquatique, un chiffre inférieur aux 12 % retenus par Lau et al. (2020[12]). Troisièmement, pour estimer les rejets dans l’eau, le modèle ENV-Linkages s’est concentré sur les macroplastiques, en raison de l’importance de cette catégorie dans les rejets et de la disponibilité de modèles préliminaires et de données. Les microplastiques ne sont pas couverts, mais représentent une préoccupation croissante au sujet de laquelle davantage de recherches sur les risques et sur les mesures à prendre sont nécessaires. Il est évident qu’ajouter les rejets de microplastiques à l’estimation des rejets dans l’eau accroîtra le volume total. Les estimations avancées dans ce chapitre sont donc probablement plutôt basses que hautes.
Au bout du compte, l’estimation du volume des rejets de plastiques est secondaire par rapport au message intrinsèque délivré par toutes ces études : les rejets de plastiques sont un problème environnemental majeur qui ne fait que s’aggraver. Pour les responsables politiques et autres décideurs de la société, il est urgent d’agir.
Grâce à l’amélioration de la gestion des déchets, les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques devraient baisser jusqu’en 2060 dans les pays de l’OCDE (Graphique 5.7)8. Cependant, en l’absence de mesures supplémentaires, ils devraient augmenter de manière conséquente dans les pays non membres de l’OCDE. Les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques concernent principalement les régions hors OCDE (Graphique 5.7). Les pays qui contribuaient le plus à ces rejets en 2019 étaient situés en Asie, la République populaire de Chine (ci-après la « Chine ») émettant 1,3 Mt, suivie par d’autres économies émergentes en Asie (Autres pays d’Asie non membres de l’OCDE) émettant 1 Mt. Ces pays devraient devenir les deuxièmes plus gros contributeurs d’ici 2060 avec 2,4 Mt émises par an, suivis par l’Inde et la Chine qui devraient émettre respectivement 2 et 1,7 Mt par an d’ici 2060. Les pays d’Afrique subsaharienne (Autres Afrique) étaient responsables de presque 0,8 Mt de rejets en 2019, mais devraient prendre la première place d’ici 2060, produisant 2,9 Mt de rejets par an. La hausse rapide des rejets de plastiques sur le continent africain correspond à la croissance démographique et au développement économique associés à des systèmes de gestion des déchets insuffisants.
Les projections pour les décennies à venir suggèrent nettement que l’origine géographique des principaux déversements régionaux de plastiques dans les eaux douces et dans les milieux marins va se déplacer (Graphique 5.8). Les économies avancées comme les États-Unis et les pays européens de l’OCDE étaient les principaux responsables des rejets de plastiques jusqu’aux années 1990. Depuis 2000, la contribution des pays asiatiques et africains a fortement augmenté, portée par la demande croissante en plastiques dans les économies en développement. D’ici 2060, plus de 66 % des plastiques qui se seront accumulés dans les milieux aquatiques devraient avoir pour origine quatre régions : l’Afrique subsaharienne (Autres Afrique), la Chine, l’Inde et d’autres pays asiatiques en développement. D’ici 2060, la Chine devrait devenir le premier pays rejetant des plastiques dans les eaux douces, tandis que d’autres économies émergentes en Asie (Autres pays d’Asie non membres de l’OCDE) deviendront les principaux émetteurs de plastiques dans les milieux marins. Cette distinction peut s’expliquer par le fait qu’il est plus probable que des plastiques rejetés atteignent les océans depuis des nations insulaires dont les populations vivent principalement sur le littoral, et par l’existence des moussons associées à un plus grand risque de rejets directs dans l’océan.
Une fois que les plastiques atteignent un milieu aquatique, leur destin dépend de leurs caractéristiques propres et de celles de l’environnement. Seuls 5 % des plastiques rejetés dans les milieux aquatiques arrivent directement dans l’océan depuis le littoral (Graphique 5.9). La plupart des plastiques sont déversés dans les eaux douces, c’est-à-dire les cours d’eau et les lacs. Lorsqu’ils sont plus denses que l’eau, ils coulent généralement rapidement (ces plastiques représentent 50 % du total des plastiques rejetés dans les milieux aquatiques). Les autres flottent à la surface (soit parce qu’ils sont moins denses que l’eau, soit parce qu’ils contiennent de l’air) et risquent d’être transportés en aval (ce qui représente 44 % des plastiques rejetés dans les milieux aquatiques). Par exemple, les emballages, qui utilisent de grandes quantités de polymères légers (p. ex., le PE et le PP), ou encore les produits plastiques moins denses (comme les bouteilles) faits de polymères plus lourds (p. ex., le PET), sont beaucoup plus susceptibles d’achever leur course dans la « soupe de plastiques » des océans. Chacun de ces flux vers les milieux aquatiques devrait s’accroître sensiblement d’ici 2060.
Les plastiques s’accumulent dans les milieux aquatiques depuis le début de la production de masse de plastiques dans les années 1950. Jusqu’à 2019, on estime que 140 Mt de plastiques ont été déversés dans les milieux aquatiques dans le monde (Graphique 5.10). De ce total, seuls 22 % avaient atteint l’océan, en raison de la grande part de plastiques qui coule au fond des cours d’eau et des lacs et de la lenteur du transport aval des plastiques flottants. Une bien plus large part (78 %) se trouvait toujours dans les écosystèmes d’eau douce. 9 Le scénario de Référence prévoit presque un doublement des rejets de plastiques dans les milieux aquatiques à l’échelle mondiale entre 2019 et 2060, ce qui laisse présager le pire pour ces écosystèmes : un volume vertigineux de 493 Mt de plastiques se sera accumulé d’ici 2060, dont 29 % auront atteint les océans.
La faible vitesse de déplacement des plastiques dans les cours d’eau signifie que les plastiques qui s’y sont accumulés flottent toujours vers les océans des décennies après leur entrée dans le milieu aquatique. De plus, une partie de ces déchets se décompose lentement en microplastiques qui sont plus susceptibles d’être ingérés par des espèces aquatiques, ce qui accroît les risques environnementaux. Le
Graphique 5.11 résume une partie des phénomènes qui ont cours dans les milieux aquatiques. On estime que le flux total annuel de macroplastiques dans l’océan était de 1,7 Mt en 2019, chiffre qui devrait monter à 4,0 Mt à l’horizon 2060. La dégradation des macroplastiques en microplastiques est un processus lent, dont le volume annuel est estimé à 0,3 Mt pour 2019 et 0,8 Mt en 2060 ; la plupart de la dégradation se produit dans les grands stocks accumulés dans les cours d’eau. Cependant, ces phénomènes sont fortement influencés par les charactéristiques locales qui regroupent les conditions météorologiques, la morphologie des cours d’eau et les processus de dégradation biologique. Or, on comprend actuellement peu ces influences, ce qui rend particulièrement ardue toute tentative de modélisation du phénomène global ; les erreurs dans chacun de ces chiffres pourraient donc être notables. Néanmoins, il apparaît clairement que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour atteindre l’objectif du G20 de ramener à zéro les rejets nets de plastique dans les océans, tel que défini dans la Vision d’Osaka pour les océans, avec pour objectif final de mettre un terme à la pollution plastique, comme prévu dans la Résolution 5/14 de l’ANUE.
5.4. La hausse attendue des transports provoquera une augmentation des microplastiques dans l’atmosphère
Certains microplastiques sont rejetés dans l’atmosphère et peuvent être transportés sur de longues distances avant de se déposer dans des milieux terrestres ou aquatiques. Le transport routier, et en particulier l’usure des pneus et des plaquettes de frein, est l’une des principales sources de pollution de l’air par les microplastiques, qui prend la forme de particules (PM) (OCDE, 2022[15]). Les émissions atmosphériques provenant du transport routier sont principalement dues à l’abrasion des pneus, cette dernière ayant provoqué 16 fois plus d’émissions que les freins en 2019. Cependant, l’abrasion des freins est responsable d’une plus grande part des émissions de particules fines (PM2.5, c’est-à-dire des particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), dont les répercussions sur la santé peuvent être plus sévères (Evangeliou et al., 2020[14]). Les émissions de microplastiques liées au transport routier sont concentrées dans les grandes agglomérations, notamment la partie orientale de l’Amérique du Nord, l’Europe continentale et l’Asie du Nord-Est.
La majeure partie des émissions de microplastiques atmosphériques a tendance à rester à proximité de sa source, où ces émissions entraînent une hausse des concentrations en particules au niveau du sol. C’est ce qui se produit dans les régions très peuplées et industrialisées de l’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie de l’Est. Cependant, certaines particules peuvent parcourir de longues distances et se trouver loin de leur source, en fonction du lieu et des conditions atmosphériques. Ces microplastiques peuvent même atteindre des environnements fragiles comme l’Arctique (Graphique 5.12), ce qui vient souligner l’ampleur mondiale du défi que représentent les plastiques.
L’augmentation du transport routier prévue à l’horizon 2060 conduira à une hausse supplémentaire des volumes de microplastiques atmosphériques, de leurs dépôts dans l’environnement et de leur incidence sur la qualité de l’air. En Amérique du Nord et en Europe, les dépôts de microplastiques devraient connaître une augmentation constante jusqu’en 2060, tandis qu’en Chine, ces dépôts devraient plus que doubler, et même presque quadrupler dans d’autres économies émergentes comme l’Inde.
Références
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[14] Evangeliou, N. et al. (2020), « Atmospheric transport is a major pathway of microplastics to remote regions », Nature Communications, vol. 11/1, https://doi.org/10.1038/s41467-020-17201-9.
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[12] Lau, W. et al. (2020), « Evaluating scenarios toward zero plastic pollution », Science, p. eaba9475, https://doi.org/10.1126/science.aba9475.
[18] Lebreton, L. et A. Andrady (2019), « Future scenarios of global plastic waste generation and disposal », Palgrave Communications, vol. 5/1, p. 6, https://doi.org/10.1057/s41599-018-0212-7.
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[2] Obbard, R. et al. (2014), « Global warming releases microplastic legacy frozen in Arctic Sea ice », Earth’s Future, vol. 2/6, pp. 315-320, https://doi.org/10.1002/2014EF000240.
[15] OCDE (2022), Perspectives mondiales des plastiques: Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5c7bba57-fr.
[1] OCDE (2021), Policies to Reduce Microplastics Pollution in Water: Focus on Textiles and Tyres, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/7ec7e5ef-en.
[4] OCDE (2021), « Towards G7 action to combat ghost fishing gear: A background report prepared for the 2021 G7 Presidency of the United Kingdom », OECD Environment Policy Papers, n° 25, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a4c86e42-en.
[9] OMS (2019), Microplastics in drinking water.
[11] Ryberg, M. et al. (2019), « Global environmental losses of plastics across their value chains », Resources, Conservation and Recycling, vol. 151, p. 104459, https://doi.org/10.1016/j.resconrec.2019.104459.
[7] SAPEA (2019), A scientific perspective on micro-plastics in nature and society, https://doi.org/10.26356/microplastics.
[8] Wright, S., R. Thompson et T. Galloway (2013), « The physical impacts of microplastics on marine organisms: A review », Environmental Pollution, vol. 178, pp. 483-492, https://doi.org/10.1016/j.envpol.2013.02.031.
Notes
← 1. On subdivise parfois les microplastiques en trois catégories : 1) les microplastiques primaires, c’est-à-dire conçus pour avoir un diamètre inférieur à 5 mm ; 2) les microplastiques secondaires générés par abrasion lors de l’utilisation de produits synthétiques, par exemple les particules issues des frottements des pneus ; 3) les microplastiques tertiaires qui se forment par fragmentation de macroplastiques déjà rejetés dans l’environnement.
← 2. Les nanoplastiques ont une taille inférieure à 1 ou 100 nm, en fonction de la définition retenue (OCDE, 2021[1]).
← 3. Voir la liste des régions utilisées dans le modèle ENV-Linkages au tableau A A.2 de l’annexe A.
← 4. Les dolly ropes sont des franges noires, oranges ou bleues en polyéthylène utilisées dans la pêche au chalut de fond, une méthode de pêche qui consiste à tirer des filets lestés sur les fonds marins.
← 5. Parmi les microplastiques extraits dans les stations de traitement des eaux usées, une partie peut pénétrer de nouveau dans l’environnement lors de l’épandage des boues d’épuration sur les sols agricoles. L’importance relative de ce phénomène varie selon les pays et dépend de l’efficacité du processus de traitement des eaux usées pour retenir les microplastiques ainsi que de la méthode d’élimination des boues d’épuration. Les autres microplastiques sont éliminés par incinération ou enfouissement, méthodes avec lesquelles aucun rejet dans l’environnement n’a été observé. Pour plus de détails concernant les hypothèses retenues quant au destin des microplastiques contenus dans les eaux usées, consulter l’annexe B.
← 6. Le terme poussières microplatiques renvoie à la libération non intentionnelle et non contrôlée de microplastiques par divers produits au cours de leur vie, sous l’effet de l’abrasion due à la météorisation ou à des activités humaines directes. Dans ce modèle, cinq sources ont été retenues : les poussières textiles des ménages, les peintures intérieures et extérieures, la construction en extérieur et la démolition, et l’abrasion des semelles de chaussures. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle tient compte des sources de poussières microplastiques documentées dans la littérature scientifique.
← 7. Les microplastiques qui arrivent dans les eaux usées proviennent de diverses sources : l’abrasion des pneus (24 % de la masse totale), les poussières microplastiques (21 %), le gazon artificiel (20 %), les granulés entrant dans la production de plastiques (16 %), les marquages routiers (10 %) et les microfibres textiles (5 %).
← 8. En novembre 2021, le Canada a réalisé des estimations préliminaires de la production de plastiques, de déchets plastiques et de rejets, disponibles sur demande. L’information est disponible en cliquant sur le lien https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/211109/dq211109e-eng.htm. Les résultats sont différents de ceux obtenus par le modèle de l’OCDE ENV-Linkages pour le Canada, mais les différences sont globalement faibles si l’on tient compte des incertitudes qui entourent plusieurs paramètres clés.
← 9. Il convient de noter que le modèle ne tenait compte d’aucun mécanisme d’élimination, une part de ces déchets accumulés pourraient en réalité avoir été récupérée à l’heure actuelle.