Atteindre l’ambition de ramener à zéro les rejets de plastiques dans le monde nécessite de mettre en place un vaste éventail de politiques qui s’attaquent à toutes les causes de ces rejets, notamment l'utilisation des plastiques, la gestion des déchets, et les rejets dans l’environnement. Ce chapitre porte sur le scénario d’Ambition mondiale, dans lequel un ensemble de mesures est mis en place pour ramener quasiment à zéro les rejets mondiaux de plastiques dans l’environnement à l’horizon 2060. Les instruments sont les mêmes que dans le scénario d’Action régionale, mais ils sont assortis d’objectifs plus ambitieux et mis en œuvre rapidement et au niveau mondial.
Perspectives mondiales des plastiques
8. Le scénario d’Ambition mondiale
Abstract
Principaux messages
L’application à l’échelle mondiale de politiques ambitieuses en faveur de la circularité afin de limiter les rejets de plastiques dans l’environnement peut permettre de ramener le volume des déchets mal gérés quasiment à zéro d’ici 2060, pour un coût annuel inférieur à 1 % du PIB mondial. Une action rapide dans l’ensemble des pays est essentielle pour que cet objectif puisse être atteint.
Les coûts de mise en œuvre des mesures du scénario d’Ambition mondiale seront plus élevés dans les pays non membres de l’OCDE que dans les pays membres. Cette situation nécessite des politiques de soutien pour répondre à tous les besoins de financement.
En dépit de cet ensemble ambitieux de mesures en faveur de la circularité, l’utilisation des plastiques continuera de croître mondialement au-delà des niveaux de 2019 (827 Mt contre 460 Mt), tout comme le volume des déchets plastiques (679 Mt contre 353 Mt). Cette croissance est toutefois bien inférieure à celle prévue dans le scénario de Référence, ce qui rend le traitement adéquat de l’ensemble des déchets plastiques plus facile à atteindre. En outre, la presque totalité de la hausse de la demande de plastiques peut être satisfaite par des plastiques secondaires recyclés, qui atteignent 41 % de la production totale de plastiques.
De telles mesures ambitieuses exigent une nette amélioration du traitement des déchets plastiques afin d’augmenter le recyclage (à environ 60 % de l’ensemble des déchets) et d’éviter les déchets mal gérés. La réduction à l’échelle mondiale des déchets mal gérés est principalement le fait d’améliorations observées dans les pays non membres de l’OCDE, qui représentaient près de 90 % de la totalité de ces déchets en 2019. Cette part augmentera encore davantage d’ici 2060 si ces mesures mondiales ambitieuses ne sont pas mises en place.
Dans ce scénario d’Ambition mondiale, les rejets de plastiques dans l’environnement devraient diminuer pour atteindre des niveaux proches de zéro d’ici 2060, avec des volumes de rejets annuels dans le milieu aquatique qui chutent de 98 % par rapport au scénario de Référence. D’ici là pourtant, les volumes de plastiques accumulés dans le milieu aquatique continueront de croître, atteignant 300 Mt en 2060, ce qui représente un peu plus du double du niveau de 2019.
Des mesures supplémentaires destinées à nettoyer les rejets de plastiques résiduels qui ont malgré tout lieu dans le milieu marin pourraient permettre d’éliminer l’ensemble des nouvelles pollutions plastiques marines. Le coût de ces mesures est très probablement élevé, mais il sera environ trois fois moins élevé que celui lié aux dommages économiques et environnementaux causés par la pollution plastique. Le coût du traitement des déchets par tonne de plastique est sensiblement inférieur à celui du nettoyage, ce qui fait de la prévention l’option la plus rationnelle.
8.1. Le scénario d’Ambition mondiale fait l’hypothèse d’une action immédiate, au niveau mondial
Pour réduire la pollution plastique, et éviter les rejets de plastiques dans l’environnement, il faut des objectifs partagés et des efforts coordonnés au niveau international. Comme indiqué dans OCDE (2023[1]), de nombreuses politiques publiques et initiatives volontaires ont émergé à travers le monde au cours des dernières années, suite à la prise de conscience des impacts négatifs sur l’environnement générés par les plastiques et leur cycle de vie. Mais ces efforts restent mal coordonnés et ne permettent pas de modifier les tendances en matière production de plastiques, de génération de déchets et de rejets dans l’environnement (OCDE, 2023[1]). La résolution récemment adoptée par l’Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (ANUE-5) est à ce titre une avancée historique. Intitulée « End plastic pollution: Towards an international legally binding instrument », elle sollicite la réunion d’un comité de négociation intergouvernemental afin d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant de lutte contre la pollution plastique, y compris dans le milieu marin. Cette résolution ambitieuse a été largement saluée par les membres de l’OCDE et certains de leurs partenaires (OCDE, 2022[2]).
Plusieurs initiatives et engagements internationaux ont ouvert la voie à la résolution de l’ANUE-5.2. Par exemple, la Vision d’Osaka pour un Océan Bleu, partagée par les dirigeants du G20 lors du sommet d’Osaka en 2019, fixe pour objectif de « ramener à zéro l’accroissement de la pollution plastique des mers d’ici à 2050 grâce à une approche globale du cycle de vie » (Ministère des Affaires étrangères du Japon, 2019[3]). Ceci inclut la réduction des rejets de déchets plastiques mal gérés par la gestion des déchets et l’adoption de solutions innovantes, tout en reconnaissant le rôle important que jouent les plastiques dans nos sociétés. En 2021, les chefs d'État et de gouvernement du G20 ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les déchets plastiques marins en renforçant les instruments existants et en mettant en place un nouvel instrument ou accord mondial (Chefs d’État et de Gouvernement du G20, 2021[4]). Par ailleurs, les Objectifs de développement durable sont un point d'ancrage important pour les politiques internationales visant à dissocier croissance économique et dégradation de l’environnement. Des feuilles de route et objectifs communs ont également été établis au niveau régional, comme dans la région Asie du Sud-Est, et dans diverses conventions maritimes régionales (ASEAN, 2021[5] ; AOSIS, 2021[6] ; COBSEA, 2019[7] ; HELCOM, 2015[8]). Dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, l’Union européenne (UE) s’est fixé l’objectif pour 2030 de réduire les déchets plastiques en mer de 50 % et les rejets de microplastiques dans l’environnement de 30 % (Commission européenne, 2019[9]).
Le scénario d’Ambition mondiale affiche des ambitions similaires – éliminer autant que possible les rejets de plastiques dans l’environnement – mais la réalisation des objectifs de toutes ces initiatives et de tous ces engagements n’est pas garantie1. Tandis que le scénario d’Action régionale (Chapitre 7) représente une série de mesures qui s’appuient sur les efforts et engagements en cours et qui tiennent compte des situations particulières des pays, le scénario d’Ambition mondiale est plus ambitieux et adopte une approche réellement mondiale pour affronter le problème. Tout en utilisant les mêmes instruments politiques, il est plus rigoureux que le scénario d’Action régionale, exige des actions plus rapides et impose des niveaux d’ambition identiques à tous les pays, membres de l’OCDE ou non.
Les divers instruments et leur mise en oeuvre dans le cadre du modèle sont regroupés au sein des trois mêmes piliers que ceux du scénario d’Action régionale, décrits en détail dans le Chapitre 7 (voir la Section 7.1 pour plus de détails sur les raisons justifiant la présence des mesures dans les différents piliers, et le Tableau A B.1 de l’Annexe B pour une comparaison de la rigueur des diverses mesures en fonction des deux scénarios) :
Limiter la production et la demande de plastiques et favoriser la conception pour la circularité :
Une taxe mondiale sur les emballages plastiques, qui augmente linéairement de 0 en 2021 à 1 000 USD/tonne en 2030, et qui double pour atteindre 2 000 USD/t en 2060.
Une taxe sur l’utilisation de tous les autres types de plastique, qui atteint 750 USD/tonne en 2030, et double ensuite (1 500 USD/tonne) d’ici 2060.
Des instruments d’action mondiaux permettant d’accroître la circularité et d’encourager des modes de conception qui favorisent la durabilité et la réparabilité des produits en plastique. Ces mesures sont conçues pour atteindre les objectifs mondiaux suivants : (i) allonger l’espérance de vie des produits de 15 % via une plus grande durabilité ; (ii) diminuer la demande de biens durables en plastique de 10 à 20 % d’ici 2030, grâce à la plus longue durée de vie des produits ; (iii) atteindre une plus grande efficacité de l’utilisation des plastiques dans les entreprises, correspondant à la réduction de la demande de biens durables en plastique par les ménages ; et (iv) augmenter la demande de services de réparation de telle sorte que l’augmentation des coûts de ces services égale les dépenses évitées en bien durables, afin que les dépenses totales ne soient pas affectées.
Augmenter le recyclage :
Des objectifs concernant l’incorporation de matières recyclées, tous les pays atteignant un objectif de 40 % de contenu recyclé d’ici 2060. La modélisation suppose que ceci peut être atteint en combinant une taxe sur les plastiques primaires et une subvention des plastiques secondaires.
Des systèmes de Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les emballages, l’électronique, l’automobile et la confection, dans tous les pays. Voir l’Encadré 7.1 du Chapitre 7 pour une description de la REP et les hypothèses de modélisation pour cet instrument.
Des objectifs de taux de recyclage spécifiques à chaque région : 60 % d’ici à 2030 et 80 % d’ici à 2060 pour l’UE et la région OCDE-Pacifique, 80 % d’ici à 2060 pour les autres pays de l’OCDE et la République populaire de Chine (ci-après la Chine), 60 % d’ici à 2060 pour les autres pays. Concernant la REP, les besoins en investissements connexes sont inclus dans le modèle.
Fermer les voies de rejet :
Des investissements dans les systèmes de collecte mixte et les décharges sanitaires permettent à tous les pays d’éliminer la mauvaise gestion (comme la mise en décharge ou l’incinération des déchets à ciel ouvert) de tous les déchets collectés d’ici à 2060.
Les mesures pour améliorer le ramassage des dépôts sauvages de déchets permettent une augmentation des taux de collecte, plus rapide à mesure que les revenus augmentent. Les pays à revenu élevé atteignant 90 % (contre 85 % dans le scénario de Référence) ; les taux de collecte dans les pays à faible revenu passent quant à eux de 65 % à 75 %.
8.2. L’utilisation de plastiques et le volume de déchets plastiques sont largement découplés de la croissance économique dans le scénario d’Ambition mondiale
8.2.1. La combinaison des mesures permet d’éliminer presque totalement les déchets mal gérés d’ici 2060
L’ensemble de mesures du scénario d’Ambition mondiale vise à réduire sensiblement l’utilisation de plastiques à l’échelle mondiale d’ici 2030, et à accroître progressivement les objectifs d’ici 2060. Le scénario offre donc une réduction appréciable de la production et de l’utilisation des plastiques (Graphique 8.1, Partie A). Tout comme dans le scénario d’Action régionale, plus limité, les mesures visant à restreindre la demande sont les plus efficaces pour réduire l’utilisation des plastiques, et permettent une réduction d’un tiers au niveau mondial (pour comparaison le scénario d’Action régionale permet une réduction de moins de 20 %). La mise en œuvre rapide des politiques avant 2030 mène à un découplage total de la croissance économique et de l’utilisation des plastiques, de sorte que la consommation de plastiques dans le monde est plus faible en 2030 (443 Mt) qu’en 2019 (460 Mt), alors que le PIB augmente de plus de 40 % sur cette même période. Toutefois, après 2030 l’utilisation repart à la hausse car la plupart des mesures atteignent leur niveau maximal tandis que l’activité économique continue de croître. Ainsi, même selon ce scénario ambitieux, l’utilisation des plastiques en 2060 devrait atteindre 827 Mt, soit un niveau supérieur de 80 % à celui de 2019, et continuer de croître après 2050 de 2 % par an (alors que la croissance du PIB ralentit progressivement pour atteindre 2,5 % par an en 2060). Cela montre la forte dépendance de l’économie mondiale au plastique, mais souligne également qu’un découplage relatif entre l’utilisation des plastiques et la croissance économique est possible.
Comme expliqué dans les chapitres précédents, l’évolution des volumes de déchets plastiques suit largement celle de l’utilisation des plastiques, avec un décalage dans le temps (Graphique 8.1, partie B). En 2060, le scénario d’Ambition mondiale devrait ramener les volumes de déchets plastiques à 679 Mt (contre 1 014 Mt dans le scénario de Référence), soit une réduction de 33 %. Bien que la réduction totale à l’horizon 2060 soit très semblable qu’il s’agisse de l’utilisation des plastiques ou des déchets plastiques, les évolution dans le temps sont différentes : la variation par rapport à la projection de Référence est plus lente pour les déchets, ce qui explique que le total des déchets plastiques en 2030 (387 Mt) soit près de 10 % au-dessus des niveaux de 2019 tandis que l’utilisation des plastiques diminue légèrement sur la même période. Ces chiffres illustrent l’effet différé des politiques visant les applications plastiques à longue durée de vie. Les effets différés des politiques ambitieuses sur l’utilisation des plastiques impliquent également qu’à plus long terme (après 2050), la croissance annuelle des déchets plastiques sera, à 1,8 %, inférieure à la croissance annuelle de l’utilisation des plastiques.
L’augmentation continue de l’utilisation des plastiques et de la production de déchets plastiques à long terme, malgré les politiques exigeantes mises en place, souligne la forte dépendance de l’économie à l’égard des matières plastiques. Des politiques ambitieuses sont donc indispensables pour éviter que des déchets plastiques ne se retrouvent dans l’environnement. Le scénario d’Ambition mondiale combine les trois piliers afin de maximiser la réduction des déchets mal gérés : limiter la demande pour réduire le volume des déchets à traiter ; améliorer le recyclage pour diminuer la part de déchets à gérer au fil du temps ; et fermer les voies de rejet vers l’environnement pour s'assurer que les déchets restants ne soient pas mal gérés. La partie C du Graphique 8.1 indique comment ces trois piliers interagissent pour ramener les flux annuels de déchets mal gérés à quasiment zéro (6 Mt) en 2060, contre 153 Mt dans le scénario de Référence. Les seules sources de rejets qui demeurent dans ce scénario sont celles qui ne sont pas bloquées par les systèmes de gestion de déchets – les microplastiques et les déchets non collectés – et qui continuent de se déverser dans l’environnement.
8.2.2. La réduction de l’utilisation des plastiques varie entre secteurs et entre régions
L’utilisation des plastiques diminue fortement par rapport au niveau de Référence dans toutes les régions avec le scénario d’Ambition mondiale, mais les niveaux de réduction varient d’une région à l’autre (Graphique 8.2). La nature internationale de la politique mise en œuvre garantit que les opportunités à bas coût pour réduire l’utilisation des plastiques sont bien accessibles partout et que ces réductions s’intensifient rapidement jusqu’en 2030. Bien que les niveau de taxation imposés soient les mêmes partout dans le monde, les réductions obtenues diffèrent de façon importante entre régions. Dans les régions où l’intensité moyenne d’utilisation de plastiques de l’économie est relativement élevée (voir le Chapitre 3), une taxe appliquée à chaque tonne de plastique utilisée se traduit par une hausse relativement importante des coûts de production. Cela implique une réorientation plus marquée des activités économiques au détriment des secteurs utilisant le plastique, notamment dans la région Autres pays d’Eurasie (qui inclut la Fédération de Russie), et des pays d’Afrique subsaharienne (Autres pays d’Afrique). Une augmentation des prix plus importante signifie que les matières plastiques sont plus souvent remplacées par d’autres matériaux dans les procédés de production, que les secteurs qui utilisent de grandes quantités de plastiques sont davantage délaissés, et que des producteurs étrangers plus efficaces sont recherchés. Tous ces changements entraînent une baisse de l’utilisation des plastiques, mais aussi une augmentation des coûts macro-économiques (voir la Section 8.4 ci-dessous).
Par rapport au scénario d’Action régionale, le scénario d’Ambition mondiale permet de fortes baisses de l’utilisation des plastiques dans tous les secteurs, mais celles-ci ne sont pas homogènes (Graphique 8.3). Dans les deux scénarios, et tant dans la zone OCDE que dans les autres régions, les plus fortes baisses concernent le secteur des services aux entreprises, du seul fait de son importance, et parce qu’il est un grand consommateur de plastiques. Le degré de différence dans les niveaux d’ambition entre les scénarios d’Action régionale et d’Ambition mondiale varie en fonction de l’instrument de politique publique considéré (voir l’Annexe B). Par exemple, le dispositif de REP est étendu aux pays non membres de l’OCDE dans le scénario d’Ambition mondiale, ce qui permet des réductions de l’utilisation des plastiques beaucoup plus importantes dans les secteurs concernés, en particulier le secteur automobile. Dans les pays de l'OCDE, les baisses supplémentaires sont principalement le fait de taxes plus élevées sur l’utilisation des plastiques. Le recours aux matières plastiques dans la construction est fortement réduit tant dans les pays membres de l’OCDE que dans les autres pays, en raison de taxes plus élevées et de politiques d’écoconception plus strictes qui réduisent la demande dans ce secteur.
Les mesures du scénario d’Ambition mondiale sont juste suffisantes pour éviter une forte hausse de l’utilisation des plastiques primaires : l’augmentation totale de la production de plastiques primaires entre 2019 et 2060 est prévue à 13 %, et aura entièrement lieu après 2030 (Graphique 8.4). Ce résultat découle d’une demande générale plus faible associée à une adoption plus rapide des plastiques secondaires. La part des plastiques secondaires monte à 41 % en 2060, ce qui est bien supérieur aux 12 % du scénario de Référence et 29 % du scénario d’Action régionale. Comparée à celle du scénario d’Action régionale, la hausse de la production secondaire est bien plus forte dans les pays non membres de l’OCDE dans le scénario d’Ambition mondiale, car les objectifs d’incorporation de matières recyclées y passent de 20 % à 40 %. Pour les pays de l'OCDE, la quantité de plastiques secondaires produite en 2060 (129 Mt) est plus faible que dans le scénario d’Action régionale (155 Mt), en dépit d’objectifs d’incorporation de matières recyclées identiques (40 % dans les deux scénarios). Ceci s’explique par le niveau inférieur de production totale de plastique dans le scénario plus ambitieux : d’une part, la demande en plastique est inférieure (311 Mt dans l’OCDE dans le scénario d’Ambition mondiale contre 369 Mt dans le scénario d’Action régionale) et, d’autre part, moins de déchets sont générés (253 Mt dans le scénario d’Ambition mondiale contre 297 Mt dans le scénario d’Action régionale), ce qui réduit la disponibilité de plastiques issus du recyclage (en dépit de taux de recyclage plus élevés, voir la Section 8.2.3).
8.2.3. Les mesures du scénario d’Ambition mondiale transforment complètement la façon dont les déchets sont traités
Le scénario d’Ambition mondiale est conçu pour prévenir des rejets importants de plastiques dans l’environnement en assurant un traitement adéquat de tous les déchets plastiques : tous les plastiques sont recyclés lorsque c’est possible ; si le recyclage n’est pas possible, ils sont soit incinérés (avec récupération d’énergie) ou enfouis dans des décharges, de façon adéquate. De cette manière, les déchets mal gérés sont réduits au minimum et les seules sources de rejets dans l’environnement qui demeurent sont celles qui ne peuvent pas être traitées facilement, comme les microplastiques et les déchets non collectés, qui représentent 6 Mt à l’échelle mondiale en 2060. Ainsi, les taux de recyclage vont plus que tripler (pour atteindre 59 % en 2060, contre 17 % dans le scénario de Référence) et les déchets mal gérés fortement diminuer (Graphique 8.5). Comme attendu, le pilier relatif à la limitation de la demande est un moyen efficace de réduire l’ampleur du problème posé par les déchets plastiques, tandis que les politiques relatives au développement du recyclage sont essentielles pour augmenter les taux de recyclage. Les mesures relatives à la fermeture des voies de rejet vers l’environnement permettent de ramener à zéro les déchets mal gérés pris en charge dans des installations de gestion des déchets, seuls les déchets non collectés (mal gérés) continuant de poser des problèmes.
La diminution à l'échelle mondiale des déchets mal gérés est largement tirée par les améliorations dans les pays non membres de l’OCDE, grâce aux politiques bien plus ambitieuses du scénario d’Ambition mondiale (Graphique 8.6). Ces pays représentaient près de 90 % de la totalité des déchets mal gérés en 2019, et il est prévu que cette part augmente encore d’ici 2060 dans le scénario de Référence. D’ici 2060, les pays non membres de l’OCDE vont ramener leurs déchets mal gérés à 4,1 Mt dans le scénario d’Ambition mondiale, soit 65,8 Mt de moins qu’en 2019. Les pays de l'OCDE ramènent déjà presque à zéro leurs déchets mal gérés dans le scénario d’Action régionale, et le scénario d’Ambition mondiale réduit encore ce volume de 7,5 Mt supplémentaires, en ne laissant que 2,0 Mt de déchets mal gérés.
8.3. Les avantages pour l’environnement du scénario d’Ambition mondiale sont conséquents
8.3.1. Les rejets de macro et microplastiques sont freinés
La mise en œuvre du scénario d’Ambition mondiale devrait fortement limiter les rejets de plastiques dans l’environnement (Graphique 8.7). D’ici 2060, les rejets de plastiques dans l’environnement devraient diminuer de 85 % par rapport au scénario de Référence, passant de 44,2 Mt à 6,4 Mt – il s’agit-là d’une baisse de 30 points de pourcentage qui s’ajoute aux réductions prévues dans le scénario d’Action régionale au Chapitre 7. La plus grande partie de cette baisse additionnelle est le fait de pays non membres de l’OCDE, où la mise en place de politiques plus ambitieuses que celles du scénario d’Action régionale permet de réduire fortement les pertes vers l’environnement, qui chutent à 4,7 Mt (soit une baisse de 89 % par rapport aux 41,6 Mt du scénario de Référence en 2060). Ces niveaux sont bien inférieurs à ceux de 2019.
Dans les régions, les réductions des rejets de macroplastiques permises par l’ensemble de mesures dépassent de loin celles des rejets de microplastiques (Graphique 8.8). Cet écart reflète la priorité donnée par les mesures du scénario d’Ambition mondiale aux macroplastiques. Le scénario d’Ambition mondiale devrait pratiquement éliminer les rejets de macroplastiques dans l’environnement, qui diminuent de 97 % en 2060 par rapport au scénario de Référence.
Dans le scénario d’Ambition mondiale, les rejets de microplastiques dans l’environnement sont 9 % en dessous du niveau du scénario de Référence en 2060 (5,8 Mt dans le scénario de Référence contre 5,3 Mt dans le scénario d’Ambition mondiale). Ces réductions sont principalement le fait d’une plus faible utilisation des plastiques dans l’économie de manière générale. Ces baisses sont uniformément réparties dans les régions, les plus importantes s’effectuant dans les pays non membres de l’OCDE, en particulier dans les Autres pays d’Afrique et Autres pays d’Eurasie (Graphique 8.8, partie B).
Les granulés primaires2, les boues d’épuration et les marquages routiers affichent les réductions de rejets de microplastiques les plus importantes. Alors que les rejets issus des granulés primaires ont été endigués aussi bien dans les pays de la zone OCDE que dans ceux des autres régions, les boues d’épuration sont la principale source de réduction des rejets dans les pays de l'OCDE3. L’érosion des marquages routiers est une autre source importante tant dans les pays membres de l’OCDE que dans les autres, mais n’est pas réduite par le paquet de mesures étudié ici.
La réduction des rejets de macroplastiques résulte de la diminution des déchets mal gérés, comme indiqué dans le Graphique 8.9. Comme indiqué dans la Section 8.2.3, la plupart des sources de déchets mal gérés sont éliminées dans le scénario d’Ambition mondiale d’ici 2060.
8.3.2. Dans le scénario d’Ambition mondiale, les rejets dans les milieux aquatiques sont quasiment éliminés d’ici 2060
Le scénario d’Ambition mondiale devrait quasiment éliminer les rejets de plastiques dans les milieux aquatiques d’ici 2060, avec une réduction de 98 % (de 11,6 Mt à 0,2 Mt) par rapport au scénario de Référence (Graphique 8.10). Pour comparaison, le scénario d’Action régionale n’atteint qu’une réduction de 60 %, avec d’importants rejets qui perdurent dans les pays non membres de l’OCDE. Les mesures plus strictes du scénario d’Ambition mondiale permettent donc une baisse supplémentaire de 38 points de pourcentage. L’incertitude entourant cette projection, dont il est question dans le Chapitre 5, est importante (Encadré 8.1).
L’échelle des effets varie selon les régions, les réductions les plus fortes étant observées dans les pays non membres de l’OCDE. Tous les pays non membres de l’OCDE réalisent d’importantes réductions par rapport aux niveaux du scénario de Référence en 2060, et tous ramènent les niveaux absolus en dessous de ceux de 2019. De faibles volumes de rejets de plastiques dans l’environnement demeurent cependant en Afrique et dans les pays d’Asie non membres de l’OCDE.
Encadré 8.1. Les réductions des rejets dans les milieux aquatiques sont importants, indépendamment des incertitudes
Comme souligné dans le Chapitre 5, beaucoup d’incertitudes entourent les projections relatives aux rejets de plastiques dans les milieux aquatiques. Ces doutes concernent tant le scénario de Référence que les scénarios d’action. C’est pourquoi les résultats en termes de variation relative, exprimés en en pourcentage de réduction par rapport au scénario de Référence, sont plus robustes que les résultats en termes de variation absolue, exprimés en en millions de tonnes (Tableau 8.1).
Tableau 8.1. Dans le scénario d’Ambition mondiale, la réduction des rejets dans les milieux aquatiques reste notable dans différentes configurations du modèle
Scénario d’Ambition mondiale par rapport au scénario de Référence (Différence en pourcentage) |
||||
---|---|---|---|---|
Estimation |
2030 |
2040 |
2050 |
2060 |
Moyenne |
-30 % |
-50 % |
-70 % |
-98 % |
Élevée |
-30 % |
-50 % |
-70 % |
-98 % |
Basse |
-31 % |
-50 % |
-69 % |
-98 % |
Scénario d’Ambition mondiale par rapport au scénario de Référence (Différence en Mt) |
||||
Estimation |
2030 |
2040 |
2050 |
2060 |
Moyenne |
-2,,2 |
-4,2 |
-7,0 |
-11,4 |
Élevée |
-3,0 |
-6,0 |
-9,9 |
-16,5 |
Basse |
-1,2 |
-2,4 |
-3,8 |
-6,0 |
Note : chaque estimation pour le scénario d’Ambition mondiale est comparée à l’estimation correspondante pour le scénario de Référence, à l’aide de la même méthodologie que dans le Chapitre 5, afin de quantifier les marges d’incertitude.
Source : modèle ENV-Linkages de l’OCDE, d’après Lebreton et Andrady (2019[12]).
Les effets des politiques s’accentuent avec le temps, mais ne parviendront cependant pas à éliminer l’accumulation des plastiques rejetés dans les milieux aquatiques au cours des prochaines décennies. Alors que les rejets de plastiques sont quasiment ramenés à zéro en 2060, plus de 60 % des flux de rejets projetés dans le scénario de Référence auront quand même lieu, principalement au cours des décennies précédentes, et s’ajouteront aux stocks de plastiques déjà présents dans les cours d’eau et les océans : ces stocks passeront de 109 Mt en 2019 à 197 Mt en 2060 (+87 Mt) dans les cours d’eau et les lacs, et de 30 Mt à 103 Mt (+73 Mt) dans les océans, respectivement, dans le scénario d’Ambition mondiale (Graphique 8.11). Les quantités combinées de plastiques s’accumulant dans les cours d’eau et les océans entre 2019 et 2060 sont ainsi estimées à 300 Mt, ce qui est supérieur aux 140 Mt déjà présentes en 2019 : malgré des politiques mondiales ambitieuses, les stocks de plastiques sont multipliés par plus de deux d’ici à 2060. En conclusion, même si le scénario d’Ambition mondiale résout en grande partie le problème à long terme, en éliminant quasiment les flux nets de plastiques en 2060, des solutions de nettoyage doivent être mises en place d’ici là pour répondre au problème des plastiques qui s'accumulent dans les milieux aquatiques.
8.4. L’impact macroéconomique est limité, mais plus marqué pour les pays non membres de l’OCDE
8.4.1. Les coûts de l’action mondiale reposent largement sur les pays non membres de l’OCDE
Les coûts macroéconomiques du scénario d’Ambition mondiale sont, comme attendu, plus élevés que dans le scénario d’Action régionale, mais se limitent malgré tout à moins de 1 % du PIB mondial du scénario de Référence en 2060 (Graphique 8.12). Ils s’élèvent à environ 3 400 milliards USD. Bien qu’important en soi, ce coût doit être envisagé dans un contexte de croissance économique soutenue de plus de 3 % en moyenne par an jusqu’en 2060. L’impact de cet ensemble de mesures sur les économies des pays non membres de l’OCDE n’est bien sûr pas négligeable et nécessitera des politiques de soutien visant à garantir que la situation des ménages vulnérables ne s’aggrave pas. Des pays ont déjà recourt à l’Aide publique au développement (APD) pour soutenir les actions visant à traiter le problème des rejets de plastiques dans l’environnement des pays en développement, mais ces apports financiers ne représentent qu’une fraction de ce qui est nécessaire et des sources de financement complémentaires seront requises (OCDE, 2023[1]).
À court terme, les gains d’efficacité permis par l’ensemble de mesures, et l’évolution des avantages comparatifs, sont susceptibles d’accroître l’activité économique dans certains pays, notamment en Chine. Cette évolution découle des mesures favorables à l’écoconception présentes dans le pilier « Limiter la demande », qui réduisent l’utilisation des plastiques dans la fabrication des biens durables, tout en stimulant la demande pour les activités de réparation. Dans certaines régions, cela permet de dynamiser la croissance économique. Par ailleurs, comme les prix des produits qui utilisent beaucoup de plastique n’augmentent pas de manière uniforme selon les pays, les avantages comparatifs évoluent, et entraînent des gains dans certaines régions et des pertes dans d’autres.
Les répercussions économiques du scénario d’Ambition mondiale sont inégales au niveau régional : les coûts sont très limités en Chine et dans les pays de l’UE membres de l’OCDE, mais plus élevés pour les pays de l’UE non membres de l’OCDE et en Afrique subsaharienne (Autres pays d’Afrique) (Graphique 8.13). Les coûts les plus élevés sont attendus en Afrique subsaharienne, où le PIB baisse de 2,8 % en dessous du niveau du scénario de Référence, notamment parce que d’importants investissements dans l’amélioration de la gestion des déchets sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
Compte tenu de la complexité de l’ensemble de mesures – sept instruments d’action qui interagissent, auxquels s’ajoutent les interactions entre les secteurs et les régions – les coûts à l’échelle régionale ne peuvent pas être attribués à une cause unique. Ces coûts découlent d’une combinaison de coûts de politique intérieure en lien avec les réglementations et les instruments budgétaires ; d’investissements dans les systèmes de gestion des déchets ; d’effets induits sur la demande de biens et de services, à mesure de l’évolution des prix et des niveaux de revenu ; et de fluctuations de la compétitivité entre concurrents de différents pays et des changements qui en découlent en matière de taux de changes. Toutes les évolutions relatives des prix et les économies régionales et mondiale trouvent de nouveaux équilibres en matière d’offre et de demande à l’échelle sectorielle et régionale.
8.4.2. Bien que coûteux, le nettoyage des rejets de plastiques dans l’environnement est avantageux compte tenu des coûts élevés des dommages à l’environnement qu’ils entraînent
L'analyse menée dans ce chapitre démontre que les flux de déchets mal gérés peuvent être ramenés quasiment à zéro en mettant en place un large éventail de mesures ambitieuses (Section 8.2). Cependant, de grandes quantités de plastiques continueront d’être rejetées dans l’environnement jusqu’en 2060, et s’ajouteront aux stocks déjà présents dans les milieux aquatiques (Section 8.3).
Ces flux résiduels de plastiques, et les stocks déjà constitués dans les cours d’eau et les océans, peuvent en théorie être nettoyés. Les bénéfices pour l’environnement des activités de nettoyage apparaissent clairement et les dommages évités peuvent être considérables, notamment en termes financiers. Une étude récente estime l’impact économique de la pollution marine entre 3 300 USD et 33 000 USD par tonne et par an, sur la seule base des dommages aux écosystèmes (Beaumont et al., 2019[13]). Une autre étude, citée dans OCDE (2021[14]), estime que la simple élimination de moins de 10 % des casiers et pièges abandonnés par les grandes pêcheries de crustacés pourrait donner lieu à des économies annuelles s’élevant à 831 millions USD à l’échelle mondiale (Scheld, Bilkovic et Havens, 2016[15]).4
Grâce aux évolutions technologiques des dernières années, l’élimination des plastiques présents dans l’environnement est devenue plus accessible, mais les coûts demeurent importants. Une étude estime que les dépenses actuelles consacrées au nettoyage s’élèvent à environ 2 milliards USD, sur la base des coûts de nettoyage de la pollution plastique qui va de 0,01 USD à 2,51 USD par habitant et par région (Deloitte, 2019[16]). Les publications concernant les coûts du nettoyage de la pollution plastique marine donnent un large éventail d’estimations, mais peuvent fournir un aperçu de l’ampleur du défi (Tableau 8.2).
Tableau 8.2. Les estimations des coûts du nettoyage varient fortement
Portée du nettoyage |
Coût du nettoyage |
Pays |
Source |
---|---|---|---|
Détritus abandonnés sur les plages |
121 EUR/t |
Royaume-Uni |
Mouat, Lopez Lazano et Bateson (2010[17]) |
Détritus abandonnés sur les plages |
1 877 EUR/t |
Pays-Bas et Belgique |
|
Engins de pêche abandonnés |
25 000 USD/t |
Îles du Nord-Ouest d’Hawaii |
Raaymakers (2007[18]) |
Nettoyage du littoral / Débris marins |
1 300 USD/t |
Corée |
Hwang et Ko (2007[19]) |
Nettoyage du littoral / Débris marins |
Mécanique : 1 100-11 400 USD/t Manuel : 2 200-22 800 USD/t |
France |
Kalaydjian (2006[20]) |
Nettoyage du littoral / Débris marins |
2 339 USD/t (Coûts directs uniquement : 1 766 USD/t) |
Sud-Est de l’Alaska |
McIlgorm, Campbbell et Rule (2009[21]) |
Nettoyage du littoral / Débris marins |
8 900 USD/t |
Atoll d’Aldabra (petite île isolée) |
Burt et al. (2020[22]) |
Ces coûts de nettoyage peuvent paraître élevés, mais ils ne représentent en moyenne qu’un tiers des coûts estimés liés aux dommages cités ci-dessus. De ce fait, comme les activités de nettoyage génèrent un bénéfice net pour la société, il est économiquement viable de favoriser leur développement.
Plus important encore, l’absence d’action entraînerait des niveaux de rejets dans l’environnement bien plus importants, et donc des coûts de nettoyage nettement plus élevés. Devoir nettoyer la totalité des 145 Mt de plastiques présents dans les milieux aquatiques selon le scénario de Référence, à plus de 1 000 USD la tonne, serait bien plus coûteux. Sachant que les coûts du traitement des déchets sont inférieurs d’un ordre de grandeur – de moins de 100 USD par tonne pour la mise en décharge à moins de 300 USD par tonne pour le recyclage (Tableau 7.1 du Chapitre 7) – la prévention est clairement plus économiquement rationnelle que le nettoyage après coup.
Pour conclure, il est bien plus rentable de mettre en place des politiques plus ambitieuses afin de prévenir les rejets de plastique que de laisser les plastiques s’échapper dans l’environnement, mais le nettoyage reste plus rentable que de laisser les plastiques polluer les milieux naturels.
Références
[6] AOSIS (2021), Alliance of Small Island States Leaders’ Declaration.
[5] ASEAN (2021), ASEAN Regional Action Plan for Combating Marine Debris in the ASEAN Member States (2021 – 2025), https://asean.org/book/asean-regional-action-plan-for-combating-marine-debris-in-the-asean-member-states-2021-2025-2/.
[13] Beaumont, N. et al. (2019), « Global ecological, social and economic impacts of marine plastic », Marine Pollution Bulletin, vol. 142, pp. 189-195, https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2019.03.022.
[22] Burt, A. et al. (2020), « The costs of removing the unsanctioned import of marine plastic litter to small island states », Scientific Reports, vol. 10/1, https://doi.org/10.1038/s41598-020-71444-6.
[4] Chefs d’État et de Gouvernement du G20 (2021), Déclaration de Rome des chefs d’État et de Gouvernement du G20, https://www.consilium.europa.eu/media/52730/g20-leaders-declaration-final.pdf (consulté le 29 avril 2022).
[7] COBSEA (2019), Regional Action Plan on Marine Litter 2019 (RAP MAL), https://www.unep.org/cobsea/resources/policy-and-strategy/cobsea-regional-action-plan-marine-litter-2019-rap-mali.
[9] Commission européenne (2019), Le pacte vert pour l’Europe, Commission européenne, Bruxelles, https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?qid=1576150542719&uri=COM%3A2019%3A640%3AFIN (consulté le 20 novembre 2020).
[11] Cottom, J. et al. (2022), « Spatio-temporal quantification of plastic pollution origins and transportation (SPOT) » University of Leeds, Royaume-Uni, https://plasticpollution.leeds.ac.uk/toolkits/spot/.
[16] Deloitte (2019), The price tag of plastic pollution. An economic assessment of river plastic, https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/nl/Documents/strategy-analytics-and-ma/deloitte-nl-strategy-analytics-and-ma-the-price-tag-of-plastic-pollution.pdf.
[8] HELCOM (2015), Marine litter action plan, https://helcom.fi/media/publications/Regional-Action-Plan-for-Marine-Litter.pdf.
[19] Hwang, S. et J. Ko (2007), Achievement and progress of marine litter retrieval project in near coast of Korea - based on activities of Korea Fisheries Infrastructure Promotion Association, Communication présentée à l’atelier régional sur les déchets marins, tenu à Rhizao (Chine) en juin 2007. Plan d’action du Pacifique du Nord-Ouest.
[20] Kalaydjian, R. et al. (2006), , Données économiques maritimes françaises, Département d’économie maritime, IFREMER, Paris, France.
[12] Lebreton, L. et A. Andrady (2019), « Future scenarios of global plastic waste generation and disposal », Palgrave Communications, vol. 5/1, p. 6, https://doi.org/10.1057/s41599-018-0212-7.
[21] McIlgorm, A., H. Campbell et M. Rule (2009), Understanding the economic benefits and costs of controlling marine debris in the APEC region (MRC 02/2007). Rapport remis au Groupe de travail sur la conservation des ressources marines du Forum de coopération économique Asie-Pacifique, National Marine Science Centre (University of New England and Southern Cross University), Coffs Harbour.
[3] Ministère des Affaires étrangères du Japon (2019), « Déclaration d’Osaka des dirigeants du G20 », Sommet du G20 au Japon, 2019, https://www.mofa.go.jp/policy/economy/g20_summit/osaka19/en/documents/final_g20_osaka_leaders_declaration.html (consulté le 29 avril 2022).
[17] Mouat, J., R. Lopez Lazano et H. Bateson (2010), Economic Impacts of Marine Litter, Kommunernes International Miljøorganisation [Organisation internationale des collectivités locales pour l’environnement], http://www.kimointernational.org/wp/wp-content/uploads/2017/09/KIMO_Economic-Impacts-of-Marine-Litter.pdf.
[1] OCDE (2023), Perspectives mondiales des plastiques : Déterminants économiques, répercussions environnementales et possibilités d’action, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5c7bba57-fr.
[2] OCDE (2022), « Déclaration sur un environnement sain et résilient pour tous », OECD/LEGAL/0468, https://legalinstruments.oecd.org/fr/instruments/OECD-LEGAL-0468 (consulté le 11 avril 2022).
[14] OCDE (2021), « Towards G7 action to combat ghost fishing gear: A background report prepared for the 2021 G7 Presidency of the United Kingdom », OECD Environment Policy Papers, n° 25, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a4c86e42-en.
[18] Raaymakers, S. (2007), The Problem of Derelict Fishing Gear: Global Review and Proposals for Action, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
[10] Ryberg, M. et al. (2019), « Global environmental losses of plastics across their value chains », Resources, Conservation and Recycling, vol. 151, p. 104459, https://doi.org/10.1016/j.resconrec.2019.104459.
[15] Scheld, A., D. Bilkovic et K. Havens (2016), « The Dilemma of Derelict Gear », Scientific Reports, vol. 6/19671, https://doi.org/10.1038/srep19671.
Notes
← 1. Une différence majeure est que le scénario d’Ambition mondiale vise une mise en œuvre des mesures à l’horizon 2060, contre 2050 pour la Vision d’Osaka.
← 2. Petits blocs de polymères prêts à être transformés pour la production de plastiques primaires, et qui peuvent être déversés accidentellement durant la production, le transport ou le stockage.
← 3. Dans les stations d’épuration des eaux usées, les matières plastiques sont filtrées des eaux d’égout et concentrées dans les boues qui résultent de cette filtration. Les boues servant fréquemment de compost pour les terres agricoles dans de nombreux pays, une partie des microplastiques capturés lors de l’épuration des eaux usées peut se retrouver dans l’environnement. Plus les pays sont riches, plus ils investissent dans le traitement des eaux usées. Cela signifie que même si moins de microplastiques issus d'autres sources sont rejetés dans l’eau, davantage de microplastiques finissent dans les boues d’épuration. Comme ces boues sont parfois répandues sur les sols, plus de boues signifie aussi plus de rejets.
← 4. Les engins de pêche abandonnés sont une source importante de déchets marins qui sont accusés d’endommager les habitats fragiles, de créer des dangers pour la navigation et de réduire les populations des espèces ciblées ou non.