Le taux de croissance annuel du PIB mondial, qui devrait selon les prévisions s’établir à près de 4 % en 2018, est proche du rythme qu’il affichait pendant la période ayant précédé la grande récession. Cette phase de croissance mondiale forte et généralisée offre un cadre favorable pour transformer cette embellie en une croissance à long terme plus forte et durable pour tous.
Dans ce contexte d’évolutions positives à court terme s’appuyant encore sur des politiques budgétaires et monétaires qui soutiennent l’activité, les responsables de l’action publique restent confrontés à plusieurs défis à moyen et long terme. La hausse de la productivité reste décevante. Malgré le redémarrage de l’emploi tant attendu, la progression des salaires n’a pas suivi pour l’instant, et nombre de groupes vulnérables restent confrontés à des perspectives médiocres sur le marché du travail. Les inégalités persistent et se caractérisent même par une hausse tendancielle à long terme dans de nombreux pays, signe que certains pans de la société n’ont pas beaucoup profité de la croissance. En outre, des mégatendances comme la transformation numérique, les pressions environnementales et l’évolution démographique pourraient bien menacer la durabilité de la croissance à long terme, sauf si des mesures adéquates sont prises pour relever les défis pour l’action publique qu’elles représentent.
La publication Objectif croissance contient, à l’intention des responsables de l'action publique, des recommandations de réformes concrètes dans des domaines identifiés comme les cinq premières priorités qui s’imposent aux pays pour s’attaquer aux enjeux à moyen terme, redynamiser la productivité et stimuler la croissance de l’emploi en veillant à ce que les avantages des mesures prises profitent au plus grand nombre. Ces priorités ont été définies en s’appuyant sur le savoir-faire de l’OCDE en matière de réformes structurelles et de croissance inclusive. Les domaines visés sont divers et concernent notamment la réglementation des marchés de produits et des marchés du travail, l’éducation et la formation, les systèmes de prélèvements et de transferts ainsi que les règles relatives aux échanges et à l’investissement, les infrastructures physiques et juridiques ou encore les politiques de l’innovation, pour n’en citer que quelques-uns. Les recommandations pour l’action publique formulées dans tous ces domaines sont articulées de manière à former une stratégie de réforme cohérente, indispensable pour dégager des synergies, gérer les arbitrages à opérer et veiller à ce que les conséquences positives des politiques menées soient largement partagés sur la durée. En tant que tel, le cadre défini par Objectif croissance a joué un rôle décisif pour aider les pays du G20 à faire avancer leurs programmes de réforme structurelle, notamment grâce à un suivi des stratégies menées pour asseoir une croissance soutenue et équilibrée.
Le présent Rapport intermédiaire permet de passer en revue les progrès accomplis en matière de réformes structurelles du point de vue des priorités identifiées dans l’édition 2017 d’Objectif croissance.