L’élévation du niveau de formation entraîne l’augmentation de la rémunération, y compris dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. Dans les pays de l’OCDE, les actifs occupés à temps plein toute l’année gagnent en moyenne 20 % de plus s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court plutôt que du deuxième cycle de l’enseignement secondaire selon les chiffres de 2020. Cet avantage salarial augmente et passe à 44 % après une licence, ou équivalent, et à 88 % après un master ou un doctorat, ou équivalent.
L’avantage salarial associé à la licence, ou équivalent, augmente avec l’âge, probablement du fait de l’expérience et de l’ancienneté. Dans les pays de l’OCDE, les 25-34 ans qui travaillent à temps plein toute l’année gagnent en moyenne 39 % de plus s’ils sont titulaires d’au moins un diplôme de licence, ou équivalent, que s’ils sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cet avantage atteint 75 % chez les 45-54 ans.
Dans l’enseignement tertiaire, la médecine et la dentisterie et les branches en rapport avec les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) sont les domaines d’étude associés à l’avantage salarial le plus élevé. C’est dans les soins infirmiers et autres que l’avantage salarial est le moins élevé, malgré le rôle essentiel des professionnels diplômés de ce domaine durant la pandémie de COVID-19 parmi les huit pays de l'OCDE dont les données sont disponibles.
Regards sur l'éducation 2022
Indicateur A4. Quel avantage salarial le niveau de formation procure-t-il ?
Faits marquants
Contexte
Dans l’ensemble, l’élévation du niveau de formation entraîne l’amélioration des débouchés sur le marché du travail (voir l’indicateur A3) et l’augmentation de la rémunération. La perspective de gagner plus pendant toute la vie active peut en inciter beaucoup à faire des études et à accroître leur niveau de formation.
Les jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui (voir l’indicateur A1) et l’expansion de l’enseignement tertiaire se poursuit. Dans l’ensemble, les marchés du travail continuent d’absorber cet afflux, mais la rémunération entre les diplômés de l’enseignement tertiaire varie sensiblement selon leur domaine d’études. En dehors des biais culturels, les différences de revenus par domaine d'études peuvent donnent à penser que certains profils sont plus recherchés que d’autres. Dans un monde imprévisible en constante mutation, il est important les jeunes acquièrent les connaissances et les compétences demandées sur le marché du travail et dans la société.
La rémunération varie aussi en fonction de facteurs autres que le niveau de formation. Hommes et femmes ne gagnent toujours pas autant, quels que soient le niveau de formation et le domaine d’études. Par ailleurs, l’enseignement tertiaire est encore plus rémunérateur dans les pays où les diplômés de ce niveau sont relativement peu nombreux que dans les autres pays, ce qui creuse les inégalités qui peuvent être liées aux questions relatives à la mobilité sociale.
Autres faits marquants
Les différentiels salariaux entre les hommes et les femmes persistent dans près de tous les pays membres et partenaires de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, ces écarts sont dans l’ensemble légèrement plus marqués dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, où la rémunération est plus variable. Ces dernières années, on a pris conscience des inégalités salariales entre les hommes et les femmes et celles-ci tendent à se réduire dans de nombreux pays de l’OCDE.
Dans l’ensemble, la probabilité de gagner plus que la rémunération médiane augmente avec l’élévation du niveau de formation, surtout dans l’effectif qui gagne plus du double de la rémunération médiane. La répartition des diplômés de l’enseignement tertiaire entre les catégories de rémunération est la plus asymétrique des pays de l’OCDE que sont le Chili, au Costa Rica et au Mexique.
Dans certains pays, l’avantage salarial très élevé associé à l’enseignement tertiaire est en partie à imputer à la variation relativement forte des revenus, ce qui explique pourquoi les non-diplômés de ce niveau d’enseignement sont demandeurs de politiques plus intenses de redistribution.
Remarque
Cet indicateur présente trois rémunérations relatives différentes qui sont tour à tour utilisées comme valeur de référence. La première est celle des non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la deuxième, celles des hommes et la troisième, celle des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans tous les cas, l’accent est mis sur la rémunération relative, de sorte que la variation des écarts à la hausse ou à la baisse peut s’expliquer par un changement dans le groupe à l’étude (le numérateur) ou le groupe de référence (le dénominateur).
Les personnes sans revenus ou ayant des revenus négatifs sont considérées comme des salariés et prises en compte dans le calcul des rémunérations relatives. Cet indicateur évalue dans quelle mesure les actifs occupés se concentrent autour de la rémunération médiane nationale pour déterminer le degré d’asymétrie de leur répartition selon les différents niveaux de formation. La rémunération médiane est calculée sur la base de la rémunération de tous les actifs occupés, sans contrôle des différences de temps de travail. Les personnes ayant des revenus négatifs doivent également être prises en compte dans le calcul des rémunérations globales médianes.
Analyse
Rémunération relative, selon le niveau de formation
Avantage salarial du niveau de formation
L’élévation du niveau de formation entraîne l’augmentation de l’avantage salarial. Dans les pays de l’OCDE, les 25-64 ans occupés gagnent en moyenne 29 % de plus s’ils sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire que s’ils ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cet avantage salarial est inférieur à 10 % en Estonie et en Lettonie, mais supérieur à 45 % au Brésil, en Colombie et au Costa Rica (voir le Graphique A4.1).
L’enseignement tertiaire procure un avantage salarial nettement plus élevé. Dans les pays de l’OCDE, les diplômés de l’enseignement tertiaire gagnent deux fois plus que les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les différences de rémunération relative se creusent aussi entre les pays si l’analyse porte sur l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. L’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire sur les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire représente moins de 50 % en Estonie et en Nouvelle-Zélande, mais est supérieur à 100 % ou va jusqu’à frôler la barre des 200 % au Brésil, en Colombie, au Chili et au Costa Rica (voir le Graphique A4.1).
L’élévation du niveau de formation procure de toute évidence un avantage salarial, mais la prudence est de rigueur lors de l’interprétation de la variation de la rémunération relative selon le niveau de formation. En premier lieu, comme l’avantage salarial est relatif, l’accroissement du niveau de formation peut être très rémunérateur en valeur absolue même dans les pays où l’avantage est minime. C’est le cas aux Pays-Bas et en Suisse, où l’avantage salarial est inférieur à la moyenne de l’OCDE, mais où les niveaux de salaire sont élevés : la différence de rémunération entre les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et les diplômés de l’enseignement tertiaire est en valeur absolue l’une des cinq les plus élevées de l’OCDE (voir le tableau X3.A4.4 à l’annexe 3 et le Graphique A4.1). En second lieu, l’offre et de la demande de diplômés de l’enseignement tertiaire sur le marché du travail influent l’avantage salarial que procure l’élévation du niveau de formation. Le pourcentage de la population qui est diplômé de l’enseignement tertiaire tend à être moins élevé dans les pays où ce niveau de formation procure un avantage salarial très important (voir l’indicateur A1). En troisième lieu, la législation sur le salaire minimal, la puissance des syndicats, le champ d’application des conventions collectives, la fréquence relative du travail saisonnier et du travail à temps partiel et le temps de travail influent vraisemblablement sur le niveau de rémunération. La façon dont les non-diplômés de l’enseignement tertiaire perçoivent leur écart salarial par rapport aux diplômés de ce niveau d’enseignement est décrite dans l’Encadré A4.1.
L’analyse présentée dans cette section donne un aperçu de l’avantage salarial de l’élévation du niveau de formation et porte sur tous les actifs rémunérés. La suite de l’analyse sur l’avantage salarial se concentre sur l’effectif occupé à temps plein toute l’année pour améliorer la comparabilité internationale.
Différentiels salariaux femmes-hommes dans l’effectif occupé à temps plein toute l’année
Ces dix dernières années, la féminisation de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a contribué à la féminisation de la main-d’œuvre dans le monde (voir les indicateurs A1 et A3). Les différentiels salariaux persistent toutefois dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, où les femmes continuent de gagner moins que les hommes.
L’élévation du niveau de formation réduit les différences de taux d’emploi entre les femmes et les hommes (voir l’indicateur A3), mais pas le différentiel salarial qui varie peu entres les niveaux. Chez les actifs occupés à temps plein toute l’année, les femmes ne gagnent en moyenne que 77 % de la rémunération des hommes dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, contre 80 % dans celui diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 79 % dans celui non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire selon les chiffres de 2020 dans les pays de l’OCDE (voir le Tableau A4.3). La seule exception est le Costa Rica, où les femmes diplômées de l'enseignement supérieur travaillant à temps plein toute l'année gagnent légèrement plus que leurs homologues masculins. Comme les femmes sont plus susceptibles de travailler à temps partiel ou une partie de l’année seulement, les différentiels salariaux sont plus élevés tous actifs occupés confondus que dans l’effectif occupé à temps plein toute l’année (OCDE, 2022[1]).
Les différences de domaine d’études entre les hommes et les femmes comptent souvent au nombre des raisons avancées pour expliquer la variation de la rémunération entre les sexes chez les diplômés de l’enseignement tertiaire. Il apparaît par exemple que les hommes sont plus nombreux à choisir les domaines plus rémunérateurs en rapport avec la science, la technologie, l’ingénierie ou les mathématiques (STIM), alors que les femmes sont plus nombreuses à choisir des domaines moins rémunérateurs comme l’éducation et les lettres et arts (voir l’indicateur B4). Il reste que les femmes gagnent moins que les hommes dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire dans le même domaine d’études (OCDE, 2022[1]).
Il ressort d’études empiriques qu’au-delà des normes sociales et des stéréotypes sexistes, la maternité semble contribuer largement au différentiel salarial entre femmes et hommes dans de nombreux pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, le différentiel salarial entre les sexes tend dans l’ensemble à être moins élevé chez les 25-34 ans que chez leurs aînés dans l’effectif occupé à temps plein toute l’année, quel que soit le niveau de formation (voir le Tableau A4.3 et OCDE (2022[1])). De nombreux pays ont pris un éventail de mesures en vue de combler le différentiel salarial entre les hommes et les femmes : ils ont par exemple adopté des lois sur la transparence des salaires, instauré le congé de paternité non transférable ou réduit le taux marginal d’imposition du deuxième salaire des ménages (Ciminelli, Schwellnus et Stadler, 2021[2]). Ces dernières années, les différentiels salariaux entre les femmes et les hommes ont eu tendance à diminuer dans les pays de l’OCDE (2022[1]).
Rémunération relative des diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année
Selon le niveau de l’enseignement tertiaire
L’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire varie sensiblement entre les niveaux de l’enseignement tertiaire. Vu les différentiels salariaux marqués entre les diplômés de l’enseignement tertiaire et les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, c’est la rémunération des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui sert de référence dans l’analyse qui suit pour mieux rendre compte du rang de chaque pays dans le classement.
Dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, l’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire tend à augmenter aussi avec le niveau d’enseignement. Selon les chiffres de 2020, les actifs occupés à temps plein toute l’année qui sont au plus diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court gagnent en moyenne 20 % de plus que ceux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. L’avantage salarial augmente et passe à 44 % après une licence, ou équivalent, et à 88 % après un master ou un doctorat, ou équivalent (voir le Graphique A4.2).
Cette tendance générale souffre quelques exceptions. L’Estonie est le seul pays où les actifs occupés à temps plein toute l’année gagnent moins s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court plutôt que du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Toutefois, il convient de noter qu’il n’y a pas eu de diplômés de l’enseignement tertiaire à cycle court en Estonie depuis 2013/14. Les diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent à temps plein toute l’année gagnent moins après une licence, ou équivalent, qu’après une formation de cycle court en Autriche, en Grèce et en Norvège (voir le Graphique A4.2).
Selon le groupe d’âge
L’avantage salarial que procure l’élévation du niveau de formation tend à augmenter pendant toute la vie active. Dans certains pays de l’OCDE, l’enseignement tertiaire de cycle court est souvent le prélude à un niveau supérieur d’enseignement et il devient moins courant de ne pas aller au-delà de ce niveau d’enseignement dans les générations plus jeunes (voir l’indicateur A1 et (OCDE, 2022[3])). L’analyse de cette section compare l’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire hors cycle court, c’est-à-dire à partir de la licence, ou équivalent, sur les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire entre les groupes d’âge.
Dans la plupart des pays, les revenus augmentent avec l'âge pour les travailleurs, tous niveaux d'instruction confondus, mais l'augmentation de la rémunération est plus prononcée chez les travailleurs ayant une formation tertiaire (annexe 3, tableaux X3.A4.4 et A4.5). Selon les chiffres de 2020, les jeunes (les 25-34 ans) qui travaillent à temps plein toute l’année gagnent en moyenne 39 % de plus s’ils disposent d’un diplôme de licence, ou équivalent, que s’ils sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Cet avantage salarial atteint 75 % chez les 45-54 ans. La Lettonie est le seul pays où une licence, ou équivalent, procure un avantage salarial plus élevé chez les jeunes que chez leurs aînés. Dans les autres pays de l’OCDE, l’avantage salarial augmente avec l’âge, mais il varie sensiblement de pays en pays : il est inférieur à 20 points de pourcentage entre les deux groupes d’âge au Danemark, en Grèce et au Royaume-Uni alors qu’il est supérieur à 50 points de pourcentage en Autriche, au Costa Rica et en Slovénie et même à 100 points de pourcentage au Chili (voir le Graphique A4.3).
Que l’avantage salarial augmente avec l’âge peut s’expliquer par l’accumulation de l’expérience et la multiplication des responsabilités (OCDE, 2019[4]). Un diplôme tertiaire est souvent indispensable pour être promu, et certains reprennent parfois des études pour en décrocher un au cours de leur carrière (voir l’indicateur A7). Tous ces facteurs contribuent à pousser l’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire à la hausse au fil du temps. Comme l’avantage salarial est relatif, il est possible aussi qu’il ait diminué dans les générations plus jeunes du fait de l’afflux de diplômés de l’enseignement tertiaire sur le marché du travail. Il apparaît toutefois qu’entre 2013 et 2020, l’avantage salarial des jeunes disposant d’au moins un diplôme de licence, ou équivalent, a varié de moins de 5 points de pourcentage dans la plupart des pays de l’OCDE dont les données de cette période sont disponibles (OCDE, 2022[1]). Ces chiffres portent sur moins d’une décennie, certes, mais le différentiel salarial favorable aux générations plus âgées tend à être davantage lié à l’ancienneté.
Selon le domaine d’études
Les diplômés de l’enseignement tertiaire sont mieux rémunérés, mais la mesure dans laquelle ils le sont varie sensiblement selon leur domaine d’études. Dans les 17 pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, ce sont souvent les domaines liés aux STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) qui sont les plus rémunérateurs. Les diplômés de l’enseignement tertiaire ne sont mieux rémunérés s’ils ont opté pour la santé ou la protection sociale plutôt que pour une branche des STIM qu’en Autriche, au Costa Rica et en Slovénie. À titre de comparaison, l’éducation et les lettres (sauf langues) et arts, les sciences sociales, le journalisme et l’information sont des domaines relativement peu rémunérateurs (voir le Graphique A4.4 et le Tableau A4.4).
Désagréger l’avantage salarial par branche révèle les différences qui existent entre les branches du même domaine d’études. Dans les huit pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, le différentiel salarial varie relativement peu entre les branches des STIM, sauf au Luxembourg, mais fortement entre les branches de la santé et de la protection sociale. Dans le domaine de la santé, les diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent à temps plein toute l’année gagnent 50 % de plus après des études de médecine ou de dentisterie qu’après une formation en soins infirmiers ou autres, sauf en Allemagne et en Lettonie. En Norvège, les diplômés de l’enseignement tertiaire en soins infirmiers ou autres secteurs connexes gagnent même à peine plus que les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (tous domaines confondus). La pandémie de COVID-19 met les systèmes de santé à rude épreuve dans de nombreux pays et a révélé au grand jour la pénurie de professionnels de santé. Malgré son importance, l’avantage salarial associé à des études tertiaires en soins infirmiers ou autres secteurs connexes compte parmi les trois moins élevés par comparaison avec tous les domaines d’études (voir le Tableau A4.4).
La rémunération élevée associée à certains domaines d’études pourrait être liée à un décalage entre l’offre et la demande de diplômés sur le marché du travail. À l’heure de l’informatisation galopante, la rémunération relativement élevée que promet une formation en technologies de l’information et de la communication (TIC) pourrait s’expliquer par le fait que les travailleurs en TIC sont très recherchés, mais très rares sur le marché du travail (voir l’indicateur A1). Déterminer des profils susceptibles de se substituer aux diplômés en TIC pourrait contribuer à équilibrer l’offre et la demande sur le marché du travail. Il ressort par exemple d’une étude sur les offres d’emploi que des diplômés de l’enseignement tertiaire en ingénierie ou en gestion pourraient avoir les compétences techniques requises pour pourvoir des postes vacants dans certains domaines des TIC (Brüning et Mangeol, 2020[5]).
Encadré A4.1. Différentiels salariaux selon le niveau de formation et appui à la redistribution de la richesse
L’avantage salarial que procure l’élévation du niveau de formation en incite certains à consacrer les premières années de l’âge adulte à faire des études supérieures. Ces dernières décennies, les différentiels salariaux se sont creusés sous l’effet des progrès technologiques et de la mondialisation dans la plupart des pays développés. Selon les chiffres de 2020, les actifs occupés à temps plein toute l’année gagnent en moyenne 63 % de plus s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire que s’ils ne le sont pas dans les pays de l’OCDE (voir le Graphique A4.5). Ces écarts salariaux associés à la variation du niveau de formation sont connus de tous, certes, mais comment sont-ils perçus ?
Lors de l’Enquête de l’OCDE « Des risques qui comptent » (2020), des citoyens ont répondu à la question de savoir s’ils pensaient que leur gouvernement devrait augmenter les impôts et les prestations sociales pour réduire les inégalités entre les riches et les pauvres. En moyenne, 62 % des personnes interrogées ont estimé que leur gouvernement devrait en faire plus, voire beaucoup plus pour réduire les inégalités financières dans les pays où cette enquête a été administrée. Elles pouvaient soit s’abstenir de répondre à cette question, soit choisir une option allant de beaucoup moins à beaucoup plus, en passant par rien de plus (OCDE, 2021[6]).
Les réponses à cette question varient jusqu’à un certain point selon le niveau de formation : les personnes interrogées sont plus favorables à une meilleure redistribution de la richesse si elles n’ont pas fait d’études universitaires (65 %) que si elles en ont fait (61 %) (OCDE, 2021[6]). Précisons que les niveaux de formation ne sont pas les mêmes dans cette enquête que dans l’analyse principale. Il est possible en effet que certaines des personnes qui ont fait des études universitaires ne les aient pas réussies et ne soient donc pas diplômées de l’enseignement tertiaire.
Les inégalités financières renvoient à un concept plus vaste que les différentiels salariaux, mais la rémunération reste le principal facteur d’inégalité des revenus (y compris du capital) avant impôts (OCDE, 2012[7]). Les notions de "riche" et de "pauvre" utilisées dans l'enquête « Des risques qui comptent » sont conceptuelles et ne sont pas définies. Le Graphique A4.5 montre sur la base des écarts salariaux entre les diplômés et les non-diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent à temps plein toute l’année que dans l’ensemble, plus l’avantage salarial procuré par l’enseignement tertiaire est élevé, plus les diplômés de ce niveau d’enseignement sont favorables à une meilleure redistribution de la richesse.
Au Danemark et en France, où l’enseignement tertiaire procure un avantage salarial relativement peu élevé, les personnes qui n’ont pas fait d’études universitaires comptent parmi les moins susceptibles de vouloir que leur gouvernement en fasse plus, voire beaucoup plus pour réduire les inégalités entre riches et pauvres. Cette tendance s’observe aussi en Allemagne, au Canada, en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse : les différentiels salariaux sont relativement peu élevés et les mesures visant à combler les inégalités entre les riches et les pauvres sont moins plébiscitées (voir le Graphique A4.5). Ces pays tendent à se distinguer par le fait que la redistribution de la richesse est déjà relativement forte ou que les inégalités de revenus avant impôt sont relativement moindres, alors que les non-diplômés de l’enseignement tertiaire sont relativement bien rémunérés (voir le tableau X3.A4.4 à l’annexe 3 et (OCDE, 2021[8])).
L’inverse s’observe au Chili, en Israël, en Lituanie, au Mexique, en Pologne, au Portugal, en République de Türkiye et en Slovénie. Au Chili, l’avantage salarial que procure l’enseignement tertiaire est le plus élevé (supérieur à 170 %) de tous les pays repris dans le graphique et près de neuf non-diplômés de ce niveau d’enseignement sur dix souhaitent que leur gouvernement prenne des mesures supplémentaires de redistribution. Cela s’explique probablement par le fait que le Chili est le pays de l’OCDE où la redistribution de la richesse est la moindre après intervention des pouvoirs publics (OCDE, 2021[8]). Les États-Unis font figure d’exception : l’amélioration de la redistribution de la richesse est relativement peu plébiscitée par les non-diplômés de l’enseignement tertiaire alors que les différentiels salariaux sont relativement élevés (voir le Graphique A4.5). Selon un sondage mené en 2019 aux États-Unis, l’opinion donne plus de poids à d’autres questions telles l’accessibilité des soins de santé et la répression de la violence armée qu’à la réduction des inégalités financières (Pew Research Center, 2020[9]).
Pourcentage d’actifs occupés dans l’effectif scolarisé, selon le groupe d’âge
Certains jeunes concilient études et travail et sont rémunérés avant d’être diplômés (voir l’indicateur A2). En moyenne, 40 % des 15-24 ans travaillent contre rémunération alors qu’ils sont scolarisés dans les pays de l’OCDE sur plus d’un an. Ce pourcentage varie sensiblement entre les pays : il est inférieur à 10 % en Belgique et au Luxembourg, mais supérieur à 70 % au Canada, au Costa Rica, au Danemark, au Mexique et en Türkiye (OCDE, 2022[1]).
Le coût de la poursuite des études est susceptible d'augmenter avec l’âge, ce qui peut expliquer pourquoi les actifs rémunérés sont plus nombreux dans l’effectif scolarisé chez les 25-29 ans que chez les 15‑24 ans. En moyenne, 67 % des étudiants de 25-29 ans travaillent contre rémunération dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage peut en partie s’expliquer par le fait qu’avec l’âge, certains parviennent à des niveaux supérieurs de l’enseignement tertiaire ; dans plusieurs pays, les frais de scolarité sont plus élevés en master ou en doctorat, ou équivalent, qu’aux niveaux inférieurs (voir l’indicateur C5). Il pourrait aussi s’expliquer par le fait que des 25-29 ans qui étaient déjà entrés dans la vie active reprennent des études, mais continuent de travailler. Le pourcentage d’actifs rémunérés dans l’effectif scolarisé varie moins entre les pays chez les 25-29 ans que chez les 15-24 ans : dans le premier groupe d’âge, il est compris entre 31 % en Belgique et 90 % en Norvège (OCDE, 2022[1]).
Variation de la rémunération par rapport à la rémunération médiane, selon le niveau de formation
Comme la rémunération relative, la probabilité de gagner plus que la rémunération médiane augmente avec le niveau de formation. Le pourcentage moyen d’actifs qui gagnent plus que la rémunération médiane s’élève à 26 % dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, contre 43 % dans l’effectif diplômé de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage atteint 68 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (OCDE, 2022[1]).
Les différences sont plus marquées si l’analyse porte sur les actifs qui gagnent plus du double de la rémunération médiane. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’actifs qui gagnent plus du double de la rémunération médiane s’élève en moyenne à 23 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, contre seulement 7 % dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 3 % dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau A4.2).
La répartition des diplômés de l’enseignement tertiaire entre les catégories de rémunération varie parfois sensiblement selon les niveaux de l’enseignement tertiaire. Dans la quasi-totalité des pays membres et partenaires de l’OCDE, le pourcentage d’actifs gagnant plus du double de la rémunération médiane augmente de niveau en niveau dans l’enseignement tertiaire : cycle court, licence, master et doctorat, ou équivalent. Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage moyen de diplômés de l’enseignement tertiaire qui gagnent plus du double de la rémunération médiane s’élève à 13 % après une formation de cycle court, à 20 % après une licence, ou équivalent, et à 33 % après un master ou un doctorat, ou équivalent (voir le Graphique A4.6).
La répartition des actifs occupés entre les catégories de rémunération est plus asymétrique dans certains pays que dans d’autres. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire qui gagnent plus de deux fois la rémunération médiane représente par exemple au moins le double de la moyenne de l’OCDE au Chili, au Costa Rica et au Mexique (46 % au moins, contre 23 % en moyenne) (voir le Tableau A4.2). Dans ces pays, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est aussi nettement moins élevé que la moyenne de l’OCDE (voir l’indicateur A1). Une répartition très asymétrique des diplômés de l’enseignement tertiaire entre les catégories de rémunération peut indiquer des obstacles à la poursuite des études pour les étudiants issus de milieux socio-économiques défavorisés.
Définitions
Le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; et l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Les domaines d’études sont dérivés des domaines d’études et de formation de la CITE 2013 (CITE-F 2013). Voir la liste des domaines d’études cités dans le rapport dans le Guide du lecteur et l’annexe 3 pour plus de détails.
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Les actifs occupés dont la rémunération est nulle sont ceux qui perçoivent des revenus, mais le résultat de leur activité professionnelle est nul.
Les actifs occupés dont la rémunération est négative sont ceux dont l’activité professionnelle est déficitaire.
Méthodologie
L’analyse de la rémunération relative par niveau de formation et de la répartition des actifs entre les catégories de rémunération est basée sur les actifs occupés à temps plein et à temps partiel. Le temps de travail n’est pas contrôlé, alors qu’il peut influer sur la rémunération en général et sur la répartition en particulier. L’analyse des différentiels salariaux entre les hommes et les femmes porte uniquement sur les actifs occupés à temps plein. Concernant la rémunération des actifs occupés à temps plein, les pays ont précisé s’ils se sont basés sur une définition spécifique de la condition d’actif occupé à temps plein ou sur le temps de travail hebdomadaire minimal.
La période de référence des données sur les rémunérations est annuelle, mensuelle ou hebdomadaire, selon les pays. Cet indicateur présente des données annuelles ; les données sur les revenus dont la période de référence est inférieure à un an sont ajustées (voir le tableau X3.A4.1 de l'annexe 3 pour plus d'informations sur les méthodes d'ajustement). Dans la plupart des pays, les données se rapportent aux revenus avant impôts. La rémunération des travailleurs indépendants est exclue des chiffres de nombreux pays ; il n’existe pas de méthode simple et comparable qui permette de faire la distinction entre la rémunération et le rendement du capital investi dans l’activité.
Cet indicateur ne tient pas compte de l’impact des revenus effectifs générés par les services publics gratuits. En conséquence, les rémunérations peuvent être moins élevées dans certains pays que dans d’autres, mais les soins de santé et l’enseignement peuvent être gratuits.
Les données nationales portent sur la rémunération moyenne, qui peut varier fortement entre les travailleurs. Le Tableau A4.2 « Répartition des actifs occupés selon le niveau de formation et la catégorie de rémunération par rapport à la rémunération médiane (2020) » montre dans quelle mesure la rémunération varie entre les actifs. La rémunération médiane est calculée tous actifs rémunérés confondus, quel que soit le niveau de formation.
La rémunération moyenne des hommes et des femmes n’est pas la moyenne simple de leur rémunération, mais est calculée sur la base de la rémunération de l’ensemble de la population. Pour calculer cette moyenne globale, la rémunération moyenne des hommes et des femmes est pondérée en fonction du pourcentage d’hommes et de femmes à chaque niveau de formation.
La somme des catégories pour les domaines d'études n’est pas systématiquement équivalente à la somme des sous-catégories car certains programmes ne peuvent être classés dans une sous-catégorie précise et sont donc inclus dans le total. En outre, seules les données de l’Australie, de l’Autriche, du Chili, du Luxembourg et du Royaume-Uni sur les sciences humaines (à l'exception des langues), les sciences sociales, le journalisme et l'information se reportent au domaine des sciences sociales, du journalisme et de l’information.
Dans les données sur la rémunération, les actifs dont la rémunération est nulle ou négative doivent être considérés comme des actifs rémunérés. Les actifs à rémunération négative sont aussi à prendre en considération dans le calcul de la rémunération médiane. Les données sur les actifs dont la rémunération est nulle ou négative ne sont toutefois pas disponibles dans tous les pays. Les actifs à rémunération nulle sont inclus en Allemagne, en Belgique, au Canada, aux États-Unis, en Irlande, en Norvège, en Nouvelle-Zélande, en Suède, en Suisse et en Türkiye. Les actifs à rémunération négative sont inclus en Belgique, au Canada, au Danemark, en Espagne, aux États-Unis, en Italie, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et en Suède. Voir la définition des actifs à rémunération nulle et négative dans la section « Définitions ».
Les parts d’étudiants actifs ne sont pas comparables aux valeurs présentées dans l'indicateur A2, en raison de différences de période de référence, de groupe d'âge et de définition du statut d'étudiant (voir le tableau X3.A4.2 pour plus d'informations).
Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-A.pdf). Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[10]) pour de plus amples informations complémentaires.
Source
Cet indicateur est basé sur la collecte de données sur l’enseignement et les rémunérations du réseau LSO (Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE qui est chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. La collecte de données porte sur la rémunération des actifs occupés à temps plein ou à temps partiel toute l’année ou une partie de l’année durant la période de référence. Cette base de données contient des données sur la dispersion des rémunérations ainsi que sur la rémunération des actifs scolarisés et non scolarisés. Les données de la plupart des pays proviennent d’enquêtes nationales auprès des ménages, telles que les enquêtes sur la population active, les Statistiques communautaires sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) et d’autres collectes de données spécifiques sur la rémunération. Un quart environ des pays utilisent les données fiscales ou autres. Voir les remarques sur les sources nationales à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-A.pdf).
Références
[5] Brüning, N. et P. Mangeol (2020), « What skills do employers seek in graduates?: Using online job posting data to support policy and practice in higher education », Documents de travail de l’OCDE sur l’éducation, n° 231, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/bf533d35-en.
[2] Ciminelli, G., C. Schwellnus et B. Stadler (2021), « Sticky floors or glass ceilings? The role of human capital, working time flexibility and discrimination in the gender wage gap », Documents de travail du Département des Affaires économiques de l’OCDE, n° 1668, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/02ef3235-en.
[1] OCDE (2022), Base de données de Regards sur l’éducation, https://stats.oecd.org (consulté le 17 juin 2022).
[3] OCDE (2022), Pathways to Professions: Understanding Higher Vocational and Professional Tertiary Education Systems, OECD Reviews of Vocational Education and Training, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a81152f4-en.
[6] OCDE (2021), Main Findings from the 2020 Risks that Matter Survey, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b9e85cf5-en.
[8] OCDE (2021), Panorama des administrations publiques 2021, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9556b25a-fr.
[4] OCDE (2019), Working Better with Age, Ageing and Employment Policies, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/c4d4f66a-en.
[10] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[7] OCDE (2012), Réformes économiques 2012 : Objectif croissance, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/growth-2012-fr.
[9] Pew Research Center (2020), « Most Americans say there is too much income inequality in the U.S. but fewer than half call it a top priority », Pew Research Center website, https://www.pewresearch.org/social-trends/2020/01/09/most-americans-say-there-is-too-much-economic-inequality-in-the-u-s-but-fewer-than-half-call-it-a-top-priority/ (consulté le 23 mai 2022).
Tableaux de l’indicateur A4
Tableaux de l’indicateur A4. Quel avantage salarial le niveau de formation procure-t-il ?
Tableau A4.1 |
Rémunération relative des actifs occupés, selon le niveau de formation (2020) |
Tableau A4.2 |
Répartition des actifs occupés selon le niveau de formation et la catégorie de rémunération par rapport à la rémunération médiane (2020) |
Tableau A4.3 |
Rémunération des femmes en pourcentage de celle des hommes, selon le niveau de formation et le groupe d’âge (2020) |
Tableau A4.4 |
Rémunération relative des diplômés du tertiaire, selon le domaine d’études (2020) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2022. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).