L’élévation du niveau de formation est associée à l’utilisation plus fréquente d’Internet. En moyenne, le pourcentage de 25-54 ans qui ont utilisé Internet une fois par semaine au moins en 2021 frôle les 100 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, mais atteint 85 % seulement dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’Enquête de l’Union européenne sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les ménages et par les particuliers (EU-TIC). La mesure dans laquelle l’utilisation d’Internet varie selon le niveau de formation est plus importante chez les 55-74 ans que chez les 25-54 ans.
Internet permet aux personnes âgées d’entretenir des relations sociales et leur sert de protection contre la solitude. Ce sont toutefois les plus qualifiés qui bénéficient de ce potentiel. Dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC, le pourcentage de 55-74 ans qui ont déclaré passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet en 2021 s’élève en moyenne à 71 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire, contre 34 % dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire au cours de cette même année.
Les parents peuvent aider leurs enfants à acquérir les compétences et à adopter les attitudes dont ils ont besoin pour évoluer dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui. Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire s’intéressent plus à la découverte d’autres cultures et se distinguent par des attitudes plus positives à l’égard des immigrants et une plus grande ouverture au monde.
Regards sur l'éducation 2022
Indicateur A6. En quoi les retombées sociales sont-elles liées à l’éducation ?
Faits marquants
Contexte
Dans les pays de l’OCDE, l’intérêt porté au bien-être social et aux indicateurs y afférents n’a fait que croître ces dix dernières années. Les nouvelles sources de données qui se multiplient à l’initiative d’un certain nombre de pays au sujet de diverses retombées sociales permettent d’explorer des relations entre des domaines de l’action publique autrefois séparés. Cette tendance est allée de pair avec la constitution d’un corpus de connaissances sur l’importance d’aspects non économiques du bien-être et du rôle de l’école. L’indicateur A6 de Regards sur l’éducation se base sur ces avancées pour analyser une série de retombées sociales possibles de l’éducation, compte tenu des thématiques retenues dans le cadre de l’OCDE sur le bien-être. Dans la présente édition, cet indicateur s’intéresse en particulier aux relations sociales entre adultes et à la tolérance sociale des adolescents dans ce monde hyperconnecté.
Les êtres humains sont en soi des créatures sociales. L’informatique peut réduire les obstacles entravant les interactions sociales traditionnelles et favoriser les activités sociales. Sous l’effet de la généralisation rapide de l'Internet et de son utilisation, les réseaux sociaux en ligne ont pris de l’importance dans nos sociétés et sont le théâtre d’une part croissante de nos interactions personnelles. Selon plusieurs études, il existe une forte relation inverse entre l’utilisation d’Internet et la solitude : la solitude ressentie tend à être moindre dans les pays où le taux d’accès à Internet est plus élevé (OCDE, 2019[1]). La capacité de l’informatique de réduire le sentiment de solitude des aînés revêt une importance particulière. Cet indicateur montre toutefois que l’accès à Internet ne suffit pas à lui seul pour tirer pleinement parti de toutes les possibilités positives qu’offre l’informatique, sachant que les moins qualifiés sont souvent exclus des relations sociales en ligne l’âge venant.
Le monde est devenu hyperconnecté en quelques décennies sous l’effet de la mondialisation alimentée par la numérisation rapide et de la mobilité croissante des biens, des services, des capitaux et des travailleurs. Les élèves doivent non seulement acquérir des connaissances académiques, en mathématiques et en sciences par exemple, mais aussi apprendre à voir le monde sous des angles différents, à s’ouvrir à d’autres cultures et à promouvoir plus activement le bien-être collectif et le développement durable. L’élévation du niveau de formation est associée à une plus grande tolérance et à une meilleure connaissance des enjeux mondiaux (Brennan et al., 2015[2]). Comme les parents éduquent leurs enfants et leur servent de modèle, ceux d’entre eux qui sont plus diplômés transmettent vraisemblablement ces valeurs à leurs enfants. La deuxième grande section de cet indicateur analyse en quoi la tolérance sociale des élèves et leur ouverture au monde sont liés au niveau de formation de leur mère.
Autres faits marquants
Selon les chiffres de 2021 ou l'année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, plus de neuf ménages sur dix avaient accès à Internet. Ce pourcentage est compris entre 85 % en Grèce et 99 % au Luxembourg, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse, parmi les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC. L’accès des ménages à Internet est comparable dans des pays qui n’ont pas administré l’EU-TIC : le pourcentage de ménages concernés s’élève à 84 % en Israël, à 89 % aux États-Unis et à 95 % au Canada
Les plateformes en ligne et les applications sur téléphone mobile spécialisées dans la santé sont de nouvelles sources d’information. En moyenne, en 2021, le pourcentage de 55-74 ans qui consultent des informations sur la santé en ligne est deux fois plus élevé dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire que dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC.
Le COVID-19 a renforcé l’adhésion au télétravail, ce qui a accéléré la transformation numérique dans le cadre professionnel. Les diplômés de l’enseignement tertiaire ont plus souvent télétravaillé que les moins qualifiés pendant la pandémie, et l’écart entre ces deux groupes s’est creusé depuis lors dans de nombreux pays. La relation entre le niveau de formation et la probabilité de télétravailler s’explique vraisemblablement par la différence des fonctions entre les secteurs et les domaines d’activité, car les diplômés de l’enseignement tertiaire sont plus susceptibles de travailler dans des secteurs axés sur le savoir, où le pourcentage de postes qui se prêtent au télétravail est élevé.
Remarque
Les différences par niveau de formation présentées dans cet indicateur sont calculées abstraction faite du milieu socio-économique et d’autres facteurs susceptibles d’intervenir. Dans ce contexte, il y a lieu de ne pas interpréter le gradient du niveau de formation comme l’effet de l’éducation sur les retombées sociales à l’étude.
Analyse
Accessibilité et utilisation d’Internet, selon le niveau de formation et le groupe d’âge
Un nombre croissant d’activités de tous les jours migrent en ligne, et l’accès à Internet est devenu essentiel à l’heure numérique. En moyenne, 93 % des ménages ont déclaré avoir accès à Internet en 2021 ou l'année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’Enquête de l’Union européenne sur l’utilisation des TIC dans les ménages et par les particuliers (EU-TIC). Ce pourcentage ne varie pas sensiblement entre les pays : il est compris entre 85 % en Grèce et 99 % au Luxembourg, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse. L’accès des ménages à Internet est comparable dans des pays qui n’ont pas administré l’EU-TIC : le pourcentage de ménages concernés s’élève à 84 % en Israël, à 89 % aux États-Unis et à 95 % au Canada (voir le Tableau A6.1).
Le pourcentage de 25-54 ans qui utilisent Internet au moins une fois par semaine tend à augmenter avec le niveau de formation. Selon les chiffres de 2021, leur pourcentage atteint 85 % chez les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 96 % chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 99 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’EU-TIC. Les chiffres sont similaires aux données nationales recueillies au Canada et en Israël. La différence entre l’utilisation d’internet des diplômés de l’enseignement tertiaire et celle des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est inférieure à 10 points de pourcentage dans tous les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles. La différence entre les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et les diplômés de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est plus marquée : elle est supérieure à 20 points de pourcentage en Grèce, en Pologne et en République slovaque, mais inférieure à 5 points de pourcentage au Danemark, en Finlande, en Islande, au Luxembourg et en Norvège (voir le Graphique A6.1).
La mesure dans laquelle l’utilisation d’Internet varie selon le niveau de formation est plus importante chez les 55-74 ans que chez les 25-54 ans. En moyenne, 57 % des 55-74 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont déclaré utiliser Internet au moins une fois par semaine en 2021 dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC. Leur pourcentage augmente pour atteindre 80 % dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 95 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (voir le Tableau A6.1).
La situation est très différente chez les jeunes, où le niveau de formation joue à peine. Presque tous les 16-24 ans utilisent Internet une fois par semaine au moins dans tous les pays qui ont administré l’UE-TIC, quel que soit leur niveau de formation. Israël est le seul pays où chez les 16-24 ans, la différence est supérieure à 10 points de pourcentage entre l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (79 %) et l’effectif diplômé de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (97 %) (voir le Tableau A6.1).
Relations sociales des aînés sur Internet, selon le niveau de formation
Le potentiel d’Internet en matière de relations sociales pourrait être particulièrement important pour les aînés. L’allongement de l’espérance de vie et l’évolution des modes de vie contribuent à l’isolement social et à la solitude l’âge venant ; ce phénomène est de plus en plus préoccupant. L’isolement et la solitude peuvent être lourds de conséquences pour la santé physique et mentale (OMS, 2021[3]). Passer des appels téléphoniques ou vidéo en ligne permet aux plus âgés de garder des relations sociales. Les aînés ont plus tendance à utiliser Internet pour garder le contact s’ils sont plus diplômés que s’ils le sont moins. Dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC, le pourcentage de 55-74 ans qui ont déclaré passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet en 2019 s’élève en moyenne à 20 % dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, contre 35 % dans l’effectif diplômé de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 52 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. La même tendance s’observe au Canada, aux États-Unis et en Israël (voir le Graphique A6.2 et le Tableau A6.2).
La pandémie de COVID-19 a accru la propension des 55-74 ans à passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet. De nombreux pays ont imposé distanciation physique et confinement au début de la pandémie, et les obstacles aux contacts directs ont aggravé le sentiment de solitude et d’isolement social. La mesure dans laquelle les 55-74 ans ont utilisé ces les possibilités offertes par internet pour rester connecté varie également selon le niveau de formation. Dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC, le pourcentage de 55-74 ans qui ont déclaré passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet a augmenté en 2021 pour atteindre en moyenne 34 % dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, 51 % dans l’effectif diplômé de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 71 % dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire. C’est au Portugal que le pourcentage de 55-74 ans diplômés de l’enseignement tertiaire utilisant Internet à cet effet a le plus augmenté, de plus de 30 points de pourcentage, entre 2019, où il était inférieur à la moyenne, et 2021 (voir le Graphique A6.2 et le Tableau A6.2).
Dans la plupart des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, sauf l’Espagne, la Finlande et la Lettonie, le pourcentage de 55-74 ans passant des appels téléphoniques ou vidéo via Internet a progressé à un rythme constant entre 2019 et 2021. Le pourcentage de 55-74 ans connectés a atteint un record en 2020 et a légèrement diminué en 2021 à tous les niveaux de formation en Espagne et en en Finlande, tandis qu’en Lettonie, le pourcentage a diminué entre 2019 et 2020, mais augmenté en 2021 (voir le Tableau A6.2).
La transformation numérique en cours affecte la vie de tous à de nombreux égards, et les plus âgés semblent mieux profiter de ses avantages s’ils sont plus diplômés.
La tendance des aînés à rechercher en ligne des informations relatives à la santé est analysée dans l’Encadré A6.1
Encadré A6.1. Internet, source d’information sur la santé pour les 55-74 ans
Les innovations en matière numérique peuvent contribuer à améliorer l’état de santé et le vécu des patients et à accroître l’efficience des services de santé. L’impact le plus direct que la numérisation a sur la santé réside pour le plus grand nombre dans le foisonnement d’informations disponibles en ligne sur le sujet (OCDE, 2019[1]).
Les problèmes de santé sont plus courants l’âge venant. Internet offre à chacun des possibilités sans précédent de s’informer pour se soigner par automédication et de se renseigner sur des traitements pour prendre des décisions médicales en meilleure connaissance de cause, mais comme d’autres aspects des activités en ligne, la façon dont les plus âgés s’en servent varie selon le niveau de formation. Il y a lieu de rappeler que tout ce qui se trouve sur Internet n’est pas nécessairement été vérifié et que le phénomène de désinformation a pris de l’ampleur en ligne lors de la pandémie de COVID‑19 (OCDE, 2020[4]). Pour utiliser à bon escient le potentiel de source d’information sur la santé qu’est Internet, il faut savoir évaluer la qualité de l’information. Il faut pouvoir porter un œil critique sur ce qui s’y trouve, une compétence qui est vraisemblablement en relation positive avec le niveau de formation. Selon les chiffres de 2019, les 55-74 ans sont en moyenne plus de deux fois plus susceptibles de chercher des informations sur la santé en ligne s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire que s’ils ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC. La tendance est similaire au Canada et en Israël (voir le Tableau A6.2 en ligne).
Le pourcentage de 55-74 ans qui vont sur Internet pour chercher des informations sur la santé a augmenté entre 2019 et 2021 (voir le Tableau A6.2 en ligne) Cela s’explique vraisemblablement en partie par le fait que les consultations médicales et les soins non urgents ont été limités, voire suspendus pendant la pandémie, en particulier dans les premiers temps (OCDE, 2021[5]). Le pourcentage moyen de 55-74 ans diplômés de l’enseignement tertiaire qui ont utilisé Internet pour chercher des informations sur la santé a augmenté, passant de 64 % en 2019 à 69 % en 2021, dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-TIC. Il a augmenté de plus 10 points de pourcentage en Espagne, en France, en Hongrie et en Italie. Le pourcentage de 55-74 ans diplômés de l’enseignement tertiaire qui ont cherché des informations sur la santé en ligne a en revanche diminué durant cette période en Belgique, en Lituanie, en Pologne et en Slovénie (voir le Graphique A6.3).
Les mesures de confinement ont réduit l’activité économique, mais le passage rapide au télétravail a permis à certaines catégories d’actifs de continuer à travailler pendant la pandémie de COVID-19.
L’Encadré A6.2 retrace l’évolution du télétravail pendant la pandémie selon les niveaux de formation dans différents pays.
Encadré A6.2. Envolée du télétravail pendant la pandémie de COVID-19
La crise sanitaire mondiale a transformé la façon de travailler dans de nombreux secteurs. En moyenne, le pourcentage de 25-64 ans occupés qui ont déclaré avoir souvent ou parfois travaillé à domicile (pendant une heure au moins au cours des quatre semaines précédentes) a augmenté, passant de 19 % en 2019 à 24 % en 2020 et à 30 % en 2021, dans les pays de l’OCDE qui administrent l’Enquête de l’Union européenne sur les forces de travail (UE-EFT). Comme les données se rapportent toutes à la même période de référence, la fréquence du télétravail peut être sous-estimée dans les pays qui n’en étaient pas au plus fort de la crise sanitaire à ce moment-là. Le pourcentage d’actifs occupés qui ont déclaré avoir souvent ou parfois télétravaillé pendant la pandémie a également augmenté ailleurs selon d’autres enquêtes, par exemple au Canada and au Costa Rica (voir le tableau A6.7 en ligne).
Le pourcentage de télétravailleurs a augmenté pendant la pandémie dans tous les pays de l’OCDE, mais dans une mesure qui varie sensiblement selon le niveau de formation. Les diplômés de l’enseignement tertiaire ont nettement plus tendance à télétravailler que les non-diplômés de ce niveau, et la pandémie a creusé cet écart. Le pourcentage moyen de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui ont déclaré avoir souvent ou parfois travaillé à domicile a augmenté de 1 point de pourcentage entre 2019 (9 %) et 2021 (10 %) dans les pays de l’OCDE qui ont administré l’UE-EFT. Le pourcentage de télétravailleurs a augmenté de 6 points de pourcentage dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (passant de 12 % à 19 %) et de 17 points de pourcentage dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (passant de 30 % à 47 %) (voir le Graphique A6.4 et le tableau A6.7 en ligne).
Ces pourcentages moyens occultent des différences sensibles entre les pays. Entre 2019 et 2021, la probabilité des diplômés de l’enseignement tertiaire de télétravailler souvent ou parfois est passée du simple à plus du double en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Lettonie, en Lituanie et la Norvège, mais a augmenté de moins de 20 points de pourcentage en Pologne et en Slovénie. À l’autre extrême du spectre, la probabilité des non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire de télétravailler souvent ou parfois a diminué entre 2019 et 2021 en Autriche, en Grèce, au Luxembourg, en Pologne et en Suède (voir le Graphique A6.4 et le tableau A6.7 en ligne).
La relation entre le niveau de formation et la probabilité de télétravailler s’explique vraisemblablement par la différence des fonctions entre les secteurs et les domaines d’activité. Le travail intellectuel, qui est caractéristique des secteurs axés sur le savoir, peut s’effectuer à distance sur un ordinateur portable, tandis que de nombreuses fonctions de production ou de fabrication, où la main-d’œuvre est moins diplômée dans l’ensemble, se prêtent moins au télétravail (OCDE, 2020[6]).
Tolérance sociale des élèves de 15 ans, selon le niveau de formation maternel
Les parents peuvent aider leurs enfants à acquérir les compétences et à adopter les attitudes dont ils ont besoin pour évoluer dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui. Cette section analyse la mesure dans laquelle les élèves s’intéressent à d’autres cultures et perçoivent les immigrants est déterminée par le niveau de formation de leur mère sur la base de leurs réponses au questionnaire PISA sur les compétences globales de 2018. C’est la première fois que ces résultats désagrégés en fonction du niveau de formation maternel sont publiés.
Intérêt des élèves pour la découverte d’autres cultures
En 2018, les élèves de 15 ans ont été priés d’indiquer dans quelle mesure les descriptions suivantes leur ressemblaient dans le module PISA sur les compétences globales : « Je voudrais apprendre comment les gens vivent dans différents pays » ; « Je voudrais en apprendre davantage sur les religions du monde » ; « Je m’intéresse à la façon dont les personnes de différentes cultures voient le monde » et « J’ai de l’intérêt pour découvrir les traditions des autres cultures ». Ils avaient le choix entre cinq options de réponse, allant de la plus négative à la plus positive. Ces descriptions ont été combinées pour créer un indice d’intérêt des élèves pour la découverte d’autres cultures, avec des valeurs positives qui indiquent que les élèves ont montré un plus grand intérêt pour l'apprentissage des autres cultures que l'élève moyen au sein des pays de l’OCDE.
L’indice est le plus élevé en République de Türkiye, où les élèves de 15 ans sont les plus curieux à l’égard d’autres cultures, et le moins élevé en Italie et en République slovaque (voir le Tableau A6.3). L’intérêt que les élèves portent à la découverte d’autres cultures est directement lié au le niveau de formation de leur mère dans la quasi-totalité des pays membres et partenaires de l’OCDE et autres entités. Ce sont uniquement les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire qui sont plus curieux que la moyenne de tous les élèves des pays et économies de l’OCDE dans certains pays, par exemple en Australie, en Estonie, en France, en Irlande, en Islande et en Lettonie. L’Italie est le seul pays où le niveau de formation maternel n’a pratiquement aucune influence sur l’intérêt des élèves pour la découverte d’autres cultures (voir le Graphique A6.5).
Il ressort de l’analyse des quatre descriptions choisies pour évaluer la curiosité à l’égard d’autres cultures que les élèves font une distinction entre les concepts de culture et de religion, la religion étant vraisemblablement une notion plus délicate que la culture (OCDE, 2020[7]). En moyenne, plus de 50 % des élèves disent vouloir découvrir comment les gens vivent et voient le monde ailleurs et s’intéresser aux traditions d’autres cultures dans les pays et économies de l’OCDE. À titre de comparaison, 40 % seulement d’entre eux voudraient en apprendre davantage sur les religions du monde. Contrairement aux trois items axés sur la notion de culture, les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire ne sont pas ceux qui s’intéressent le plus aux autres religions. Ce sont les élèves dont la mère n’est pas diplômée du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui font état de la plus grande curiosité à l’égard des religions du monde en Autriche, au Canada, en Écosse (Royaume-Uni), en Grèce, en Israël, en Italie, en Slovénie et en Suisse (voir le tableau A6.4 en ligne).
Attitudes à l’égard des immigrants
La population issue de l’immigration a augmenté ces dernières années dans de nombreux pays, la guerre en Ukraine contribuant à cette tendance. En moyenne, près d’un cinquième des 25-64 ans ne sont pas nés dans le pays où ils vivent dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2020. Les attitudes des élèves à l’égard des immigrants sont donc en passe de devenir déterminantes pour l’édification de sociétés harmonieuses et ouvertes à tous.
En 2018, il a été demandé aux élèves d’indiquer dans quelle mesure ils étaient d’accord ou non avec les affirmations suivantes dans le module PISA sur les compétences mondiales pour explorer leurs attitudes à l’égard des immigrants : « Les enfants d’immigrants devraient avoir les mêmes possibilités d’éducation que les autres enfants du pays » ; « Les immigrants qui habitent dans un pays depuis plusieurs années devraient avoir la possibilité de voter aux élections », « Les immigrants devraient avoir la possibilité de conserver leurs propres coutumes et mode de vie » et « Les immigrants devraient avoir les mêmes droits que toute autre personne dans le pays ». Quatre options de réponse y étaient associées : « Pas du tout d’accord », « Pas d’accord », « D’accord » et « Tout à fait d’accord ». Si l’indice est supérieur à zéro, il indique que les attitudes des élèves à l’égard des immigrants sont plus positives qu’elles ne le sont en moyenne dans les pays de l’OCDE et autres entités. Un indice résumant les attitudes des élèves à l’égard des immigrants a été constitué sur la base des réponses à ces quatre items.
Les attitudes des élèves à l’égard des immigrants sont les plus positives au Canada, en Corée et au Portugal et les moins positives en Hongrie. Il est en particulier intéressant de constater qu’il n’y a pas d’association nette entre le pourcentage d’adultes nés à l’étranger et les attitudes des élèves à l’égard des immigrants. Par exemple, en Suisse, 37 % des 25-64 ans sont nés à l'étranger, mais les étudiants ne font pas état d'attitudes plus positives que la moyenne des étudiants de l'OCDE. En revanche, le Portugal compte une proportion relativement faible d'adultes nés à l'étranger (11 %), mais les étudiants font état des attitudes les plus positives à l'égard des immigrants (voir le Tableau A6.3).
Le niveau de formation maternel a un impact positif sur les attitudes des élèves à l’égard des immigrants, mais la relation perd de son intensité si les réponses sont analysées item par item. Les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire sont les plus susceptibles de défendre le droit des enfants issus de l’immigration à l’éducation dans 17 des 30 pays membres et partenaires de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles. Le niveau de formation maternel n’a pas d’effet déterminant sur les réponses des élèves aux items sur l’identité ou les droits politiques. Il reste que les réponses sont plus diversifiées à ces items qu’aux autres (voir le tableau A6.5 en ligne).
Ouverture au monde des élèves de 15 ans, selon le niveau de formation maternel
Dans ce monde hyperconnecté, on attend des jeunes non seulement qu’ils soient tolérants à l’égard des autres cultures et des personnes d’autres milieux, mais aussi qu’ils promeuvent plus activement le bien-être collectif et le développement durable. Par ouverture au monde, on entend ici l’intérêt des élèves pour les enjeux mondiaux et leur capacité d’agir les concernant. Ce concept renvoie à la capacité de chacun de trouver sa place dans le monde et à sa responsabilité de s’investir pour relever les défis de la planète.
Dans le questionnaire PISA sur les compétences globales qui a été administré en 2018, les élèves ont indiqué dans quelle mesure ils se retrouvaient (« Pas du tout d’accord », « Pas d’accord », « D’accord » ou « Tout à fait d’accord ») dans les descriptions suivantes : « Je me perçois comme un citoyen du monde » ; « Lorsque je vois les conditions difficiles dans lesquelles certaines personnes du monde vivent, je sens que j’ai la responsabilité de faire quelque chose pour les aider » ; « Je pense que mon comportement peut avoir un impact sur les personnes des autres pays » ; « Il est justifié de boycotter certaines compagnies qui sont reconnues pour offrir des conditions de travail difficiles à leurs employés » ; « Je peux faire quelque chose au sujet des problèmes dans le monde » ; et « Il est important pour moi de faire attention à l’environnement mondial ». Si cet indice est positif, il indique que les élèves se distinguent par une plus grande ouverture au monde que la moyenne des élèves dans les pays et économies de l’OCDE.
Selon l'indice créé à partir de leurs réponses fournies par les participants, l’ouverture des élèves au monde est la plus élevée en Corée, au Costa Rica, en Espagne, au Portugal et en Türkiye et le moins élevé en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Lettonie et en République slovaque (voir le Tableau A6.3). Les élèves semblent douter davantage de leur capacité d’agir si les défis sont généraux plutôt que spécifiques. En moyenne, ils sont en effet moins portés à croire que leur comportement « peut avoir un impact sur les personnes des autres pays » ou qu’ils peuvent « faire quelque chose au sujet des problèmes dans le monde » par comparaison avec les autres items dans les pays de l’OCDE. Ce constat vaut dans tous les pays et autres entités, sauf en Colombie et au Costa Rica, où les élèves sont les moins susceptibles de répondre positivement à l'affirmation « Il est juste de boycotter les entreprises qui sont connues pour offrir de mauvaises conditions de travail à leurs employés » (voir le Graphique A6.6 et le tableau A6.6 en ligne).
Les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire se distinguent par la plus grande ouverture au monde dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE et autres entités, sauf en Italie (voir le Tableau A6.3). L’impact positif du niveau de formation maternel sur les convictions des élèves à propos des défis mondiaux varie toutefois entre les items. Les élèves sont par exemple les plus enclins à se dire d’accord ou tout à fait d’accord avec l’item « Je peux faire quelque chose au sujet des problèmes dans le monde » si leur mère est diplômée de l’enseignement tertiaire dans tous les pays et autres entités ayant administré le module PISA cités dans Regards sur l’éducation, sauf en République slovaque. À titre de comparaison, ce ne sont pas les élèves dont la mère est diplômée de l’enseignement tertiaire qui sont les plus enclins à se dire d’accord ou tout à fait d’accord avec l’item « Lorsque je vois les conditions difficiles dans lesquelles certaines personnes du monde vivent, je sens que j’ai la responsabilité de faire quelque chose pour les aider » dans 12 des pays et autres entités à l’étude (voir le tableau A6.6 en ligne).
Définitions
Groupes d’âge : Le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
La version précédente de la CITE (CITE 97) est utilisée dans les analyses des données du Programme pour le suivi des acquis des élèves (PISA) : le niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire correspond aux niveaux 0, 1, 2 et 3C (formations courtes) de la CITE 97 ; le niveau de formation égal au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou à l’enseignement post-secondaire non tertiaire correspond aux niveaux 3C (formations longues), 3B, 3A et 4 de la CITE 97 ; et le niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire correspond aux niveaux 5B, 5A et 6 de la CITE 97.
Méthodologie
Le Tableau A6.1 et le Tableau A6.2 et, en ligne, le tableau A6.7 combinent des données de sources de différences, ce qui peut porter atteinte à la comparabilité internationale dans certains cas. Voir les remarques au bas des tableaux et les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3.
La construction des indices PISA est décrite de façon plus détaillée dans le rapport technique (https://www.oecd.org/pisa/data/pisa2018technicalreport/PISA2018_Technical-Report-Chapter-16-Background-Questionnaires.pdf).
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[8]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-A.pdf).
Source
Les données du Tableau A6.1 (sur l’utilisation d’Internet selon le niveau de formation et le groupe d’âge) proviennent de l’Enquête de l’UE sur l’utilisation des TIC dans les ménages et par les particuliers (UE-TIC) dans les pays européens membres de l’OCDE ; de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet (ECUI) au Canada, de l’American Community Survey (ACS) aux États-Unis et de l’Enquête sociale en Israël.
Les données du Tableau A6.2 (sur l’évolution des activités des 55-74 ans sur Internet selon le niveau de formation) proviennent de l’UE-TIC dans les pays européens membres de l’OCDE ; de l’ECUI au Canada, du module Computer and Internet Use de la Current Population Survey (CPS) aux États-Unis et de l’Enquête sociale en Israël.
Les données du Tableau A6.3 (sur la tolérance sociale des élèves selon le niveau de formation maternel), et des tableaux A6.4 en ligne (sur l’intérêt des élèves pour la découverte d’autres cultures selon le niveau de formation maternel), A6.5 en ligne (sur les attitudes des élèves à l’égard des immigrants selon le niveau de formation maternel) et A6.6 en ligne (sur l’ouverture des élèves au monde selon le niveau de formation maternel) proviennent du module PISA sur les compétences globales.
Les données du tableau A6.7 en ligne (sur le pourcentage de télétravailleurs selon le groupe d’âge et le niveau de formation) proviennent de l’Enquête de l’Union européenne sur les forces de travail (UE-EFT) ou d’enquêtes nationales dans les pays européens membres de l’OCDE, au Canada et en Israël ; de l’Enquête sur l’emploi au Costa Rica et de la CPS aux États-Unis.
Références
[2] Brennan, J. et al. (2015), « The effects of higher education on graduates attitudes: Secondary analysis of the British Social Attitudes Survey », BIS Research Paper, n° 200, Department for Business Innovation and Skills, http://dera.ioe.ac.uk/id/eprint/24684.
[5] OCDE (2021), Panorama de la santé 2021: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/fea50730-fr.
[4] OCDE (2020), « Combattre la désinformation sur le COVID-19 sur les plateformes en ligne », Les réponses de l’OCDE face au coronavirus (COVID-19), Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/e17b4532-fr.
[6] OCDE (2020), « Effets positifs potentiels du télétravail sur la productivité à l’ère post-COVID-19 : quelles politiques publiques peuvent aider à leur concrétisation ? », Les réponses de l’OCDE face au coronavirus (COVID-19), OCDE, Paris, https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/effets-positifs-potentiels-du-teletravail-sur-la-productivite-a-l-ere-post-covid-19-quelles-politiques-publiques-peuvent-aider-a-leur-concretisation--a43c958f/ (consulté le 10 février 2022).
[7] OCDE (2020), PISA 2018 Results (Volume VI): Are Students Ready to Thrive in an Interconnected World?, PISA, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d5f68679-en.
[1] OCDE (2019), How’s Life in the Digital Age?: Opportunities and Risks of the Digital Transformation for People’s Well-being, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264311800-en.
[8] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[3] OMS (2021), « Social isolation and loneliness among older people », Advocacy Brief, Organisation mondiale de la santé, https://www.who.int/publications/i/item/9789240030749.
Tableaux de l’indicateur A6
Tableaux de l’indicateur A6. En quoi les retombées sociales sont-elles liées à l’éducation ?
Tableau A6.1 |
Utilisation d’Internet, selon le groupe d’âge et le niveau de formation (2021) |
Tableau A6.2 |
Évolution des activités des 55-74 ans sur Internet, selon le niveau de formation (entre 2019 et 2021) |
Tableau A6.3 |
Tolérance sociale des élèves, selon le niveau de formation maternel (2018) |
WEB Tableau A6.4 |
Intérêt des élèves pour la découverte d’autres cultures, selon le niveau de formation maternel (2018) |
WEB Tableau A6.5 |
Attitudes des élèves à l’égard des immigrants, selon le niveau de formation maternel (2018) |
WEB Tableau A6.6 |
Ouverture au monde des élèves, selon le niveau de formation maternel (2018) |
WEB Tableau A6.7 |
Pourcentage de télétravailleurs, selon le groupe d’âge et le niveau de formation (en 2019 et 2021) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2022. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).