Selon la réglementation ou les accords en vigueur dans les pays membres et partenaires de l’OCDE, les enseignants en poste dans les établissements publics donnent, en moyenne et par an, 987 heures de cours dans l’enseignement préprimaire, 784 heures de cours dans l’enseignement primaire, 711 heures de cours dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (filière générale) et 684 heures de cours dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filières générale et professionnelle).
La répartition du temps de travail total des enseignants entre leurs cours et leurs autres missions et entre leur temps de travail dans l’établissement et ailleurs varie fortement entre les pays.
En moyenne, les chefs d’établissement travaillent 43-44 semaines par an selon le niveau d’enseignement dans les pays de l’OCDE et autres entités. Leur temps de travail statutaire s’élève en moyenne à 1 648 heures dans l’enseignement préprimaire, à 1 613 heures dans l’enseignement primaire et à 1 612 et 1 608 heures respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale). Les chefs d’établissement doivent travailler pendant les congés scolaires dans deux tiers environ des pays de l’OCDE.
Regards sur l'éducation 2022
Indicateur D4. Quel est le temps de travail et d’enseignement des enseignants et des chefs d’établissement ?
Faits marquants
Contexte
Le temps de travail et le temps d’enseignement statutaires ne déterminent qu’en partie la charge de travail des enseignants et des chefs d’établissement, mais ils permettent de mieux comparer les exigences des pays envers ces deux corps de métier. Le nombre d’heures de cours et l’importance des missions autres que l’enseignement peuvent également être déterminants pour l’attractivité de la profession d’enseignant. Combiné avec le salaire des enseignants (voir l’indicateur D3) et la taille moyenne des classes (voir l’indicateur D2 dans (OCDE, 2021[1])), cet indicateur décrit plusieurs aspects essentiels de la vie professionnelle des enseignants et des chefs d’établissement.
Chez les enseignants, la part du temps de travail statutaire consacrée à l’enseignement permet d’évaluer le temps réservé à d’autres activités, comme la préparation des cours, la correction des copies, la formation continue et les réunions de travail. Si les enseignants doivent passer une plus grande partie de leur temps de travail statutaire à enseigner, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à la préparation des leçons et à l’évaluation des élèves, par rapport au nombre d’heures fixé par la réglementation. Cela peut également indiquer que les enseignants doivent s’y consacrer pendant leur temps libre et donc travailler plus que ce que prévoit leur temps de travail statutaire. Durant la pandémie de COVID-19, les activités des enseignants et des chefs d’établissement ont pu s’écarter des exigences statutaires dans certains pays du fait de la fermeture des établissements et de changements dans l’environnement d’apprentissage résultant des mesures sanitaires (cours à distance, restrictions sanitaires à la réouverture des établissements, etc.) Par ailleurs, certains pays ont modifié les exigences statutaires sur le temps de travail et d’enseignement la deuxième année de la pandémie (voir l’Encadré D4.2 et l’annexe 3 pour de plus amples informations).
Comme la taille des classes et le taux d’encadrement (voir l’indicateur D2 dans OCDE (2021[1])), le temps d’instruction des élèves (voir l’indicateur D1 dans OCDE (2021[1])) et le salaire des enseignants (voir l’indicateur D3), le temps que les enseignants passent à enseigner a un impact sur le budget que les pays doivent consacrer à l’éducation (voir l’indicateur C7 dans OCDE (2021[1])).
Autres faits marquants
Le nombre annuel d’heures de cours que les enseignants en poste dans les établissements publics donnent en moyenne dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire varie considérablement entre les pays de l’OCDE, mais tend à diminuer avec le niveau d’enseignement.
Dans les établissements publics, le nombre d’heures de cours varie davantage entre les pays de l’OCDE et autres entités dans l’enseignement préprimaire qu’à tout autre niveau d’enseignement : il est compris entre 505 heures au Mexique et 1 755 heures en Allemagne.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les cours représentent 43 % en moyenne du temps de travail des enseignants. Ce pourcentage est inférieur ou égal à 33 % au Japon, en Norvège et en République de Türkiye, mais égal à 63 % en Écosse (Royaume-Uni) et en Lettonie. Dans la plupart des pays, d’autres missions que l’enseignement sont assignées aux enseignants pendant leur temps de travail : préparer les cours, corriger les copies des élèves et communiquer et coopérer avec les parents (ou tuteurs).
Dans l’enseignement secondaire, les enseignants en poste à temps plein en filière générale dont le nombre d’heures de cours est plus élevé que prévu dans leur contrat perçoivent une compensation financière dans deux tiers environ des pays.
Le temps de travail statutaire des enseignants s’étend également aux congés scolaires à au moins un niveau d’enseignement dans 17 pays membres et partenaires de l’OCDE. Dans la plupart de ces pays, des activités spécifiques sont imposées aux enseignants pendant les congés scolaires, par exemple préparer la rentrée ou suivre une formation professionnelle individuelle ou collective.
La réglementation définit explicitement les missions et responsabilités des chefs d’établissement (enseigner, communiquer avec les parents, etc.) en plus de leurs fonctions de direction et de gestion dans plus de la moitié des pays de l’OCDE.
Analyse
Temps d’enseignement des enseignants
Le nombre annuel d’heures de cours que doivent légalement donner les enseignants en poste à temps plein dans les établissements publics varie sensiblement entre les pays dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire. Le fait que le temps d’enseignement soit réglementé ou déclaré différemment selon les pays peut expliquer en partie la variation du temps d’enseignement statutaire entre les pays (voir l’Encadré D4.1). Par ailleurs, certains des changements intervenus dans la réglementation du temps d’enseignement par rapport aux années précédentes peuvent avoir été décidés en réaction à la pandémie de COVID-19, ce qui contribue aussi aux différences entre les pays (voir l’Encadré D4.2).
Encadré D4.1. Comparabilité des données relatives au temps de travail et d’enseignement statutaire
Temps d’enseignement des enseignants
Les données relatives au temps d’enseignement utilisées dans cet indicateur portent sur le nombre d’heures de cours défini dans la réglementation des pays. La collecte de données internationale effectuée pour recueillir ces informations garantit que les mêmes définitions et méthodologies sont utilisées lors de la compilation des données de l’ensemble des pays. Le temps d’enseignement est par exemple converti en heures (de 60 minutes) pour éviter des différences résultant de la variation de la durée des cours entre les pays. L’impact sur la comparabilité des données des différences dans la façon dont le temps d’enseignement est réglementé est minimisé autant que possible.
C’est le temps d’enseignement minimum, typique ou maximum qui est indiqué dans la réglementation, ce qui peut expliquer en partie les différences entre les pays. Les données de la plupart des pays portent sur le temps d’enseignement typique, mais celles d’un tiers environ des pays portent sur le temps d’enseignement maximum ou minimum (voir le tableau X3.D4.3 à l’annexe 3).
Dans cette comparaison internationale, le temps d’enseignement statutaire est indiqué abstraction faite du temps de préparation et du temps officiellement réservé aux pauses entre les cours ou séries de cours. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses (de dix minutes maximum) sont toutefois incluses dans le temps d’enseignement si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps (voir la section « Définitions »).
D’autres activités des enseignants, telles que les journées de formation continue (y compris celles consacrées à des conférences) et d’évaluation des élèves, sont également exclues du temps d’enseignement calculé dans cet indicateur. En filière générale, le nombre de jours consacrés à ces activités est exclu du temps d’enseignement statutaire à tous les niveaux d’enseignement dans deux tiers environ des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans les autres pays en revanche, la réglementation n’indique pas le nombre de jours à consacrer à ces activités ou ne précise pas si les enseignants sont tenus d’y participer en dehors de leur horaire de cours, de sorte qu’il est difficile de l’estimer et, donc, de l’exclure du temps d’enseignement.
Les jours de formation continue ne sont pas exclus du temps d’enseignement de tous les niveaux d’enseignement dans moins de 30 % des pays et autres entités. Dans ces pays, la réglementation prévoit que tous les enseignants consacrent un certain nombre de jours à la formation continue, mais l’effet de ces dispositions sur le temps d’enseignement déclaré est difficile à estimer, car le nombre de jours et leur répartition durant l’année scolaire peuvent varier entre les établissements ou les entités infranationales. De même, les jours d’examen ne sont pas exclus du temps d’enseignement en filière générale à chaque niveau d’enseignement dans un quart environ des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans bon nombre de ces pays, la réglementation indique le nombre de journées d’examen, mais ne précise pas si ou dans quelle mesure ces journées réduisent le temps d’enseignement prévu. Dans l’ensemble, ne pas exclure le temps consacré à la formation continue et aux examens peut avoir pour effet de surestimer le temps d’enseignement de l’ordre de quelques jours dans ces pays (voir le tableau X3.D4.4 à l’annexe 3 pour de plus amples informations).
D’autres activités de formation continue ou le temps consacré à l’évaluation des élèves peuvent entraîner une surestimation du temps d’enseignement même si les pays ne sont pas priés de les exclure du temps d’enseignement. À titre d’exemple, citons les activités de formation continue imposées à des groupes spécifiques d’enseignants (lorsque la réglementation n’interdit pas explicitement aux enseignants d’y participer pendant leur horaire de cours) et les épreuves normalisées que les élèves sont tenus de passer, mais qui ne durent que quelques heures par jour. Comme il est difficile d’estimer le temps qui y est consacré et que seuls certains enseignants sont concernés, ce n’est pas chose aisée que de normaliser les définitions à respecter dans tous les pays afin d’exclure ces activités du temps d’enseignement.
Temps de travail des enseignants et des chefs d’établissement
Dans cet indicateur, le temps de travail correspond au nombre d’heures de travail officiellement fixé durant l’année de référence dans les conventions collectives relatives aux enseignants et aux chefs d’établissement ou dans les dispositions spécifiques à ces professions dans le Code du travail. Le temps de travail statutaire applicable aux enseignants et aux chefs d’établissement n’est pas spécifique à leur profession et est celui imposé aux fonctionnaires dans certains pays, tels que la Corée (chefs d’établissement), la France, le Japon, le Portugal (chefs d’établissement), la Suisse et la Türkiye (enseignants). Comme le temps de travail peut être exprimé en unités différentes (nombre d’heures par semaine, par mois ou par an, par exemple), certaines conversions s’imposent pour estimer le temps de travail annuel lorsque celui-ci ne correspond pas à un nombre d’heures par an dans la réglementation.
C’est le temps de travail typique qui est indiqué chez les enseignants dans 68 % des pays et autres entités et chez les chefs d’établissement dans 70 % d’entre eux. Le temps de travail total correspond au temps de travail minimum ou maximum dans les autres pays et entités. Le temps de travail statutaire correspond au temps de travail minimum chez les enseignants en Angleterre (Royaume-Uni), en Corée et au Danemark et chez les chefs d’établissement en Colombie et en Irlande. Il correspond par contre au temps de travail maximum des enseignants et des chefs d’établissement dans un certain nombre de pays ou entités, notamment en Écosse (Royaume-Uni), en Norvège et en Pologne (voir les tableaux X3.D4.3 et X3.D4.8 à l’annexe 3).
Des informations plus détaillées sur la façon dont les pays et autres entités ont rendu compte du temps d’enseignement et de travail sont fournies à l’annexe 3 (tableaux X3.D4.3 et X3.D4.8).
Dans les établissements publics, le temps d’enseignement statutaire varie davantage dans l’enseignement préprimaire qu’à tout autre niveau d’enseignement entre les pays et autres entités dont les données sont disponibles. Le nombre de jours de cours est compris entre 151 jours en Communauté flamande de Belgique et 225 jours en Allemagne et en Norvège. Les enseignants donnent entre 505 heures de cours par an au Mexique et 1 755 en Allemagne. Ces différences marquées qui s’observent entre les pays et autres entités résultent de l’effet conjugué de la variation de la longueur de l’année scolaire et du nombre d’heures de cours par jour. Dans l’enseignement préprimaire, les enseignants enseignent par exemple 2.7 heures par jour pendant 190 jours au Mexique, mais 7.8 heures par jour pendant 225 jours en Allemagne (voir le Tableau D4.1). En moyenne, les enseignants en poste à ce niveau d’enseignement sont tenus d’enseigner 987 heures par an, réparties sur 41 semaines ou 196 jours, dans les pays de l’OCDE et autres entités (voir le Tableau D4.1 et le Graphique D4.1).
Dans l’enseignement primaire, les enseignants en poste dans les établissements publics sont tenus de donner 784 heures de cours par an en moyenne. Le temps d’enseignement varie entre trois et six heures par jour dans la plupart des pays et autres entités dont les données sont disponibles et s’élève en moyenne à plus de quatre heures par jour dans les pays de l’OCDE. La répartition du temps d’enseignement au cours de l’année varie selon les pays. Dans l’enseignement primaire par exemple, les enseignants doivent enseigner 741 heures par an en Norvège, soit 111 heures de plus qu’en Lettonie (630 heures). Toutefois, ils enseignent en moyenne près de quatre heures par jour dans les deux pays, car le nombre de jours de cours est plus élevé en Norvège (190 jours) qu’en Lettonie (160 jours) (voir le Tableau D4.1).
Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants en poste en filière générale dans les établissements publics doivent donner 711 heures de cours par an en moyenne. Le temps d’enseignement annuel est inférieur à 600 heures en Corée, en Finlande, en Grèce, en Pologne et en Türkiye, mais supérieur à 1 000 heures au Costa Rica (voir le Tableau D4.1). Toutefois, le temps d’enseignement déclaré est le temps minimum en Corée et en Finlande (voir l’Encadré D4.1).
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants en poste en filière générale enseignent en moyenne 684 heures par an dans les établissements publics. Le temps d’enseignement annuel est inférieur à 500 heures en Pologne, mais supérieur à 1 000 heures au Costa Rica. En moyenne, les enseignants donnent au plus trois heures de cours par jour en Corée, en Finlande, au Japon, en Norvège, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque, en Slovénie et en Türkiye, mais en donnent au moins six au Costa Rica (voir le Tableau D4.1).
Encadré D4.2. Impact de la pandémie de COVID-19 sur les conditions de travail des enseignants
La première année de la pandémie, l’un des indicateurs directs de l’impact sur l’éducation a été la fermeture des établissements qui a contraint les ministères de l’Éducation à trouver des stratégies en vue de réduire la perturbation de la scolarité, par exemple l’enseignement à distance et la modification des activités scolaires (OCDE, 2021[2]). La deuxième année de la pandémie de COVID-19, ces mesures ont continué à être mises en œuvre (voir chapitre sur le COVID-19) et certains pays membres et partenaires de l’OCDE et autres entités ont modifié les exigences statutaires sur le temps d’enseignement et de travail à la lumière des expériences vécues l’année précédente.
Durant l’année scolaire 2020/21 (en 2021 dans les pays de l’hémisphère Sud), 12 pays de l’OCDE et autres entités ont modifié les conditions de travail statutaires des enseignants. Les niveaux d’enseignement affectés par la modification de la réglementation ou des conventions varient selon les pays. L’enseignement préprimaire a été le moins touché : trois pays et autres entités seulement ont déclaré avoir modifié les conditions de travail statutaires des enseignants en poste à ce niveau du fait de la pandémie. Quant aux autres niveaux, quatre pays ont déclaré des changements dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, cinq dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et six dans l’enseignement primaire.
La nature de ces modifications varie entre les pays et autres entités. Pour contenir la propagation du virus pendant des périodes spécifiques, les calendriers scolaires ont été modifiés afin de prolonger les congés scolaires. Par voie de conséquence, le temps d’enseignement (tous niveaux d’enseignement confondus) a diminué de neuf jours environ en Communautés flamande et française de Belgique, de trois jours en Irlande et de quatre jours en République tchèque (à l'exception du niveau pré-primaire). En Lettonie, la prolongation des congés scolaires a réduit le temps d’enseignement réel de 10 heures (par an), mais uniquement dans l’enseignement primaire. En Grèce, l’année scolaire 2020/21 a commencé 3 jours plus tard et s’est terminée 10 à 15 jours plus tard, selon le niveau d’enseignement.
Pendant la fermeture des établissements, l’enseignement à distance a été instauré à tous les niveaux d’enseignement en Grèce, ce qui a réduit la durée des cours et a aussi eu un impact majeur sur le temps d’enseignement dans l’enseignement préprimaire. En Grèce, les enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire ont consacré plus de temps à la préparation des cours pour garantir l’apprentissage des élèves en ligne, ce qui s’observe dans leur temps de travail total. Dans certains pays, la pandémie a bouleversé les examens nationaux et l’évaluation des élèves. Ainsi, les examens de fin d’année ont été annulés dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Grèce et seuls les oraux ont été maintenus dans les examens nationaux en Italie à ces niveaux d’enseignement. Au Portugal, les examens nationaux ont été maintenus dans l’enseignement secondaire, mais le calendrier a été modifié, ce qui a affecté le temps d’enseignement des enseignants en poste dans les années d’études concernées (voir les notes sur l’interprétation relative au COVID-19 à l’annexe 3).
Dans certains pays, le temps d’enseignement peut évoluer au fil de la carrière des enseignants ou selon leurs qualifications (voir l’Encadré D4.3). Dans un certain nombre de pays, des enseignants débutants peuvent commencer par une charge d’enseignement réduite dans le cadre de leur programme d’initiation. Des pays allègent aussi la charge d’enseignement des enseignants plus âgés pour les encourager à continuer d’enseigner. Au Chili et au Portugal par exemple, les enseignants peuvent prétendre à un allégement de leur charge d’enseignement en fonction de leur âge et de leur ancienneté.
Encadré D4.3. Niveau de qualification des enseignants
Dans cet indicateur, le temps d’enseignement correspond au nombre statutaire d’heures de cours imposé l’année de référence aux enseignants pleinement qualifiés en poste à temps plein, selon la réglementation de chaque pays. Les enseignants doivent avoir un certain niveau de qualification pour commencer à enseigner et être pleinement qualifiés (voir l’indicateur D6), mais certains d’entre eux peuvent être surqualifiés. Il arrive aussi que des enseignants n’aient pas le niveau de qualification minimum requis pour enseigner durant l’année de référence, par exemple si les qualifications minimales exigées ont changé au fil du temps ou qu’il existe d’autres voies d’accès à la profession d’enseignant (voir l’indicateur D6). En Islande par exemple, il faut être titulaire d’un master pour commencer à enseigner, mais les enseignants ayant au moins 10 ans d’ancienneté peuvent avoir commencé à enseigner après une licence. En Grèce, il fallait être titulaire d’une licence pour commencer à enseigner dans l’enseignement secondaire en 2021, mais les enseignants ayant au moins 10 ans d’ancienneté ont pu commencer à enseigner après des études post-secondaires non tertiaires. En d’autres termes, le niveau de qualification peut varier non seulement entre les niveaux d’enseignement, mais aussi entre les enseignants.
Dans la quasi-totalité des pays et autres entités, il fallait obligatoirement être diplômé de l’enseignement tertiaire pour commencer à enseigner en 2021 dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire (voir l’indicateur D6). En 2021, la plupart des enseignants âgés de 25 à 64 ans en poste à ces niveaux possédaient au moins une licence. Le pourcentage d’enseignants au plus diplômés de l’enseignement tertiaire de cycle court ne passe pas la barre des 17 % dans l’enseignement primaire et secondaire dans les 25 pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles ; il n’atteint 20 % dans le premier cycle de l’enseignement secondaire qu’en Slovénie. À ces niveaux d’enseignement, le pourcentage d’enseignants qui ne possèdent pas au moins une licence est inférieur à 10 % dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles. Le pourcentage d’enseignants moins diplômés est plus élevé dans l’enseignement préprimaire dans quelques pays. Il est de l’ordre de 20-30 % en Estonie, en Finlande, en Islande et en Lettonie ; légèrement supérieur à 30 % en Suède ; et égal à 70 % en République tchèque (voir le tableau X2.8). Ce pourcentage s’explique par les qualifications exigées des enseignants dans certains de ces pays : les enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire doivent à tout le moins être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en République tchèque et de l’enseignement tertiaire de cycle court en Lettonie. Dans d’autres pays, ce pourcentage peut s’expliquer par les qualifications autrefois exigées pour enseigner ou par l’existence d’autres voies d’accès à la profession d’enseignant ; la formation initiale d’enseignant relève par exemple de la licence en Estonie, en Finlande et en Suède (voir le tableau D6.1).
La charge d’enseignement des enseignants peut dépendre de leur niveau de formation dans certains pays. Dans ce cas, les données portent sur le niveau de formation typique, c’est-à-dire celui de la majorité des enseignants. En France par exemple, deux titres tertiaires distincts (certification ou agrégation) permettent d’enseigner dans l’enseignement secondaire en filière générale, mais impliquent des exigences différentes.
Variation du temps d’enseignement, selon le niveau d’enseignement
Le temps d’enseignement a tendance à diminuer avec le niveau d’enseignement. Dans la plupart des pays, le temps d’enseignement statutaire est plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale). Cette tendance souffre néanmoins quelques exceptions : le nombre statutaire d’heures de cours est identique à tous les niveaux d’enseignement au Brésil et en Écosse (Royaume-Uni) et est plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire que dans l’enseignement préprimaire en Australie, en Colombie, au Costa Rica, en Lituanie et au Mexique (voir le Tableau D4.1).
C’est entre l’enseignement préprimaire et l’enseignement primaire que le nombre statutaire d’heures de cours varie le plus. En moyenne, le temps que les enseignants doivent passer en classe est environ 25 % plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire. Le nombre annuel d’heures de cours est au moins deux fois plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire en Allemagne, en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en République tchèque et en Slovénie (voir le Tableau D4.1).
Le nombre annuel d’heures de cours est au moins 25 % plus élevé dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en Autriche, en Corée, en Espagne, en France, en Irlande, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal et en Türkiye, mais ne varie pas entre ces deux niveaux d’enseignement au Brésil, en Écosse (Royaume-Uni), en Hongrie, en République tchèque et en Slovénie. La charge d’enseignement est 3 % moins élevée dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire au Costa Rica, en Estonie et en Lituanie ; 18 % moins élevée en Lettonie ; et 23 % moins élevée au Mexique (voir le Tableau D4.1).
Dans la plupart des pays, le nombre d’heures de cours est similaire dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Norvège toutefois, le temps d’enseignement imposé par an est au moins 25 % plus élevé dans le premier que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D4.1).
Temps d’enseignement réel
Le temps d’enseignement statutaire indiqué par la plupart des pays et repris dans cet indicateur correspond à celui défini dans la réglementation. Le temps d’enseignement réel peut toutefois s’en écarter, du fait des heures supplémentaires par exemple. Le temps d’enseignement réel correspond au nombre moyen d’heures de cours, y compris d’heures de cours supplémentaires et des moments consacrés à maintenir l’ordre ou à effectuer des tâches administratives en classe, des enseignants en poste à temps plein, de sorte qu’il rend plus fidèlement compte de leur charge d’enseignement.
Seuls quelques pays ont communiqué le temps d’enseignement tant statutaire que réel, mais ces données suggèrent que le temps réel peut s’écarter du temps statutaire. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le nombre réel d’heures de cours est par exemple supérieur de 1 % à 8 % au nombre statutaire d’heures de cours en Colombie, en Lituanie et en Nouvelle-Zélande ; il y est même supérieur de 25 % en Pologne (Base de données de Regards sur l’éducation).
Que le temps d’enseignement soit différent selon qu’il est statutaire ou réel peut s’expliquer par les heures supplémentaires qui s’imposent pour pallier la pénurie d’enseignants ou remplacer des enseignants absents ainsi que par la nature des données : le temps statutaire provient de la réglementation alors que le temps réel provient de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes auprès d’échantillons ou d’autres sources (voir l’Encadré D4.1).
Temps d’enseignement des chefs d’établissement
L’enseignement est la responsabilité première ou principale des enseignants, mais il peut également faire partie des missions des chefs d’établissement dans certains pays. Les chefs d’établissement sont tous tenus d’enseigner dans 7 des 29 pays et autres entités dont les données de l’enseignement préprimaire sont disponibles et certains le sont dans des cas particuliers dans 8 de ces 29 pays et autres entités. Les chefs d’établissement en poste dans l’enseignement préprimaire peuvent enseigner s’ils le souhaitent dans 4 pays et n’ont pas l’obligation d’enseigner dans 10 pays. Dans l’enseignement primaire, certains chefs d’établissement sont tenus d’enseigner dans plus de la moitié des pays dont les données sont disponibles (dans 19 des 34 pays à l’étude). Cette obligation ne s’applique toutefois à tous les chefs d’établissement que dans six pays. Il est moins fréquent que les chefs d’établissement doivent enseigner dans l’enseignement secondaire (filière générale). À ce niveau d’enseignement, ils sont tous tenus d’enseigner dans 6 pays seulement ; certains d’entre eux le sont dans 10 autres pays dont les données sont disponibles. Les chefs d’établissement peuvent enseigner s’ils le souhaitent dans 6 pays et n’y sont pas tenus dans 12 pays (voir le tableau D4.6 en ligne).
Dans la plupart des pays où les chefs d’établissement ont une charge d’enseignement, leur nombre d’heures de cours n’est pas fixé dans la réglementation où c’est plutôt un nombre maximum ou minimum qui est indiqué. La charge d’enseignement statutaire des chefs d’établissement (après conversion en nombre d’heures) est par exemple comprise au minimum entre 0 heure (charge d’enseignement nulle) et 194 heures et au maximum entre 149 et 594 heures dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Elle représente au plus 22 % de leur temps de travail statutaire dans la plupart de ces pays, mais en représente plus de 74 % en Irlande (voir le tableau D4.6 en ligne). En règle générale, les chefs d’établissement ne doivent donner le nombre maximum d’heures de cours qu’en circonstances exceptionnelles. En Irlande par exemple, la quasi-totalité des chefs d’établissement n’enseigne guère, voire pas du tout (voir la charge d’enseignement minimum et maximum dans le tableau X3.D4.9 à l’annexe 3).
Les chefs d’établissement peuvent se voir imposer un certain nombre d’heures de cours à tous les niveaux d’enseignement, mais le nombre d’heures de cours minimum et maximum peut varier entre les niveaux d’enseignement. Dans une majorité des pays où les chefs d’établissement ont une charge d’enseignement, le nombre d’heures de cours qui leur est imposé diminue avec le niveau d’enseignement. La Türkiye échappe à ce constat : le nombre d’heures de cours imposé est identique à tous les niveaux d’enseignement (voir le tableau D4.6 en ligne).
Dans tous les pays où les chefs d’établissement ont une charge d’enseignement, sauf en Türkiye, le nombre d’heures de cours imposé varie selon des critères spécifiques. Dans une grande majorité de ces pays, des caractéristiques des établissements, telles que la taille (le nombre d’élèves, d’enseignants ou de classes) ou le niveau d’enseignement concerné, font partie des principaux critères déterminant la charge d’enseignement. D’autres critères peuvent intervenir, par exemple le profil socio-économique régional en Irlande (voir le tableau X3.D4.9 à l’annexe 3).
Temps de travail des enseignants
Dans la majorité des pays, le temps de travail des enseignants est déterminé en partie par le temps d’enseignement statutaire spécifié dans la réglementation. Dans la plupart des pays, le temps de travail annuel des enseignants est officiellement défini dans les conventions collectives ou autres accords contractuels. Ce temps de travail peut correspondre soit au temps de présence obligatoire des enseignants dans leur établissement, tant pour les cours que pour d’autres activités, soit au temps de travail total. Dans les deux cas, il correspond au temps de travail contractuel, mais le mode de répartition de ce temps de travail varie entre les pays.
Le temps de présence obligatoire des enseignants dans leur établissement, à consacrer tant aux cours qu’à d’autres activités, est spécifié à un des niveaux d’enseignement au moins dans plus de la moitié des pays de l’OCDE et autres entités. Ce temps de présence obligatoire ne varie pas de plus de 5 % entre le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement préprimaire dans plus d’un tiers de pays disposant de données disponibles pour les enseignants du pré-primaire et du secondaire supérieur. Il est en revanche au moins 20 % plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la moitié de ces pays et autres entités (en Communauté flamande de Belgique, en Hongrie, en Lettonie, au Luxembourg, en Nouvelle-Zélande, au Portugal, en Suède et en Türkiye) et plus de 40 % plus élevé en Lettonie et en Nouvelle-Zélande. À titre de comparaison, le temps de travail statutaire total ne varie pas entre ces deux niveaux d’enseignement en Hongrie, en Suède et en Türkiye (voir le Tableau D4.2).
Dans certains pays, le temps de travail statutaire total des enseignants est indiqué par an (dans leur établissement et ailleurs), mais la répartition entre le temps de présence dans l’établissement et le temps passé ailleurs ne l’est pas (les usages ont pu s’écarter de la réglementation du fait de la pandémie de COVID-19 ; voir l’Encadré D4.2). C’est le cas en Allemagne, en Angleterre (Royaume-Uni), en Communauté française de Belgique (dans l’enseignement préprimaire et primaire), en Corée, en Estonie (dans l’enseignement primaire et secondaire), en France (dans l’enseignement secondaire), au Japon, aux Pays‑Bas, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque et en Suisse (voir le Tableau D4.2 et le Graphique D4.2).
Le temps de travail annuel varie aussi entre les pays selon que les enseignants ont ou non à travailler pendant les congés scolaires. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale par exemple, les enseignants doivent travailler au total entre 1 268 heures par an en Israël, où ils ne sont pas tenus de travailler pendant les congés scolaires, et 1 866 heures en Suisse, où ils travaillent jusqu’à 8 semaines pendant les congés scolaires (voir le Graphique D4.2). Le temps de travail statutaire des enseignants s’étend également aux congés scolaires à un niveau d’enseignement au moins dans 17 pays de l’OCDE et autres entités. Dans la plupart de ces pays, des activités spécifiques sont imposées aux enseignants pendant les congés scolaires, par exemple préparer la rentrée ou suivre une formation professionnelle individuelle ou collective (voir le tableau X3.D4.2 à l’annexe 3 pour des détails).
Temps de travail hors enseignement
Les cours sont une composante importante de la charge de travail des enseignants, mais d’autres activités telles que l’évaluation des élèves, la préparation des leçons, la correction des copies, la formation continue et les réunions pédagogiques, doivent également être prises en considération lors de l’analyse des obligations des enseignants dans les différents pays. Le temps consacré à ces activités autres que l’enseignement varie entre les pays ; si les enseignants enseignent pendant une plus grande partie de leur temps de travail statutaire, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à d’autres activités.
Les enseignants ont pour mission principale d’enseigner, mais ils consacrent l’essentiel de leur temps de travail à d’autres activités dans de nombreux pays. Dans les 21 pays et autres entités dont les données sur le temps de travail et d’enseignement sont disponibles dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants consacrent en moyenne 43 % de leur temps de travail à l’enseignement. Ce pourcentage est inférieur ou égal à 34 % au Japon, en Norvège, en Pologne, en République tchèque et en Türkiye, mais égal ou supérieur à 50 % en Écosse (Royaume-Uni), en Israël, en Lettonie, au Luxembourg et en Lituanie (voir le Graphique D4.3).
La part du temps de travail consacrée à l’enseignement tend à augmenter avec le nombre annuel d’heures de cours, mais elle varie sensiblement entre les pays. Le nombre d’heures de cours est par exemple du même ordre en Colombie (836 heures) et en Lettonie (832 heures) dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais représente 49 % du temps de travail des enseignants en Colombie, contre 63 % en Lettonie. Dans certains pays, le pourcentage du temps de travail consacré à l’enseignement est similaire, mais le nombre d’heures de cours est sensiblement différent. En Colombie et au Portugal par exemple, l’enseignement représente de l’ordre de 49 % du temps de travail des enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais il y a 667 heures de cours au Portugal, contre 836 en Colombie (voir le Graphique D4.3).
Le temps consacré à d’autres activités que l’enseignement n’est pas réglementé dans certains pays, par exemple en Autriche (dans l’enseignement primaire et secondaire), en Communauté française de Belgique (dans l’enseignement secondaire), au Costa Rica, en Italie, en Lituanie (dans l’enseignement préprimaire) et au Mexique (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire). Les enseignants ne jouissent pas pour autant d’une liberté totale quant à ces autres activités. En Italie, ils sont tenus de consacrer jusqu’à 80 heures par an à des activités collégiales autres que l’enseignement. Sur ces 80 heures obligatoires par an, jusqu’à 40 heures doivent être consacrées aux réunions pédagogiques, aux réunions de planification et aux rencontres avec les parents et le temps restant, aux conseils de classe (voir le tableau X3.D4.2).
Missions et responsabilités hors enseignement
Les activités autres que l’enseignement font partie intégrante de la charge et des conditions de travail des enseignants. Ces activités imposées par la législation, la réglementation ou les conventions entre parties prenantes (les syndicats d’enseignants, les autorités locales et les conseils d’établissement) donnent un aperçu de l’étendue et de la complexité des fonctions des enseignants, même si rien ne permet de déterminer si les enseignants s’y livrent effectivement.
Souvent, les enseignants n’ont pas le loisir de décider s’ils font telle ou telle chose en rapport avec l’enseignement. Dans au moins 35 des 39 pays et économies dont les données sont disponibles, la préparation des cours, la correction des copies et la communication et la coopération avec les parents sont trois des missions hors enseignement prévues dans le temps de travail statutaire des enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Les tâches administratives d’ordre général et le travail collégial et le dialogue entre collègues sont également imposés aux enseignants dans 31 pays ; les décisions les concernant peuvent être prises par la direction des établissements dans au moins 3 autres pays dont les données sont disponibles (voir le tableau D4.4 en ligne).
Les responsabilités qui peuvent venir s’ajouter aux cours, par exemple celles liées à la fonction de professeur principal ou de mentor, à l’initiation ou à l’encadrement des nouveaux enseignants, à la vie scolaire ou à la gestion de l’établissement, sont largement réparties entre les enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans plus de la moitié des pays (elles sont soit obligatoires pour tous les enseignants, soit obligatoires à l’appréciation des établissements). Les enseignants en poste à temps plein (en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire) peuvent se voir obligés ou priés d’assumer diverses responsabilités ; c’est le cas par exemple de l’orientation scolaire des élèves dans environ deux pays ou autres entités sur trois parmi ceux dont les données sont disponibles. Ils ne sont toutefois pas tous qualifiés pour s’en charger dans certains pays. En Israël par exemple, seuls les enseignants qui possèdent au moins un master peuvent endosser cette responsabilité (voir le tableau D4.5 en ligne).
Souvent, les enseignants ne se contentent pas d’assumer les responsabilités que la réglementation ou leur chef d’établissement leur impose et en endossent volontairement d’autres. Dans 18 pays et autres entités, les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale sont libres de décider s’ils participent à la formation des futurs enseignants ou à des activités périscolaires. Ils sont libres également d’accepter de prendre en charge plus de classes ou de donner plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein dans près de la moitié des pays et autres entités (voir le tableau D4.5 en ligne).
Le développement professionnel est une responsabilité importante des enseignants, quel que soit le niveau d’enseignement où ils sont en poste puisqu’il est obligatoire à tous les niveaux d’enseignement dans 25 pays et autres entités. Les établissements sont libres d’imposer des activités de formation continue aux enseignants dans 10 pays à au moins un niveau d’enseignement. La formation continue est laissée à l’appréciation des enseignants dans quatre pays seulement à tous les niveaux d’enseignement (voir le tableau D4.5 en ligne). Qu’ils y soient ou non tenus, une grande majorité des enseignants participent à des activités de formation continue dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2019[3]).
Dans l’ensemble, les missions et les responsabilités obligatoires ne varient guère entre les niveaux d’enseignement. Certaines différences s’observent toutefois entre les niveaux d’enseignement du fait de l’évolution des besoins des élèves. Les enseignants sont par exemple tenus de surveiller les élèves pendant les récréations dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans 16 pays, mais il est nettement plus courant qu’ils aient à le faire dans l’enseignement préprimaire et primaire (22 pays) (voir le tableau D4.4 en ligne).
Les différences de missions entre les pays contribuent à expliquer la variation du pourcentage du temps de travail statutaire consacré aux missions et responsabilités hors enseignement. Le Japon compte par exemple parmi les cinq seuls pays où les enseignants sont tenus de participer à des activités périscolaires dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le tableau D4.5). De tous les pays de l’OCDE, c’est d’ailleurs au Japon que les enseignants consacrent le pourcentage de leur temps de travail réel le plus élevé à ces activités dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (13 %) (OCDE, 2019[3]).
Qu’elles soient obligatoires ou non, ces missions et responsabilités supplémentaires peuvent valoir une compensation, par exemple l’allégement de la charge d’enseignement ou le versement d’une prime en plus du salaire de base, selon différents critères (voir les critères relatifs aux primes dans l’indicateur D3).
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, comme à d’autres niveaux d’enseignement, le nombre de pays où les enseignants reçoivent une compensation varie selon les missions et responsabilités considérées ; le nombre de pays concernés est plus élevé si les enseignants assument de leur propre gré les missions et responsabilités (voir le Graphique D4.4).
La préparation des cours, la correction des copies et la communication et la coopération avec les parents valent rarement une compensation aux enseignants. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, elles en valent une dans moins de 13 % des pays dont les données sont disponibles (soit dans 5 sur 39 d’entre eux) (voir le Graphique D4.4 et le tableau D4.4 en ligne). Les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire perçoivent toutefois une compensation financière s’ils acceptent de prendre en charge plus de classes ou de donner plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein dans plus de deux tiers des pays et autres entités (voir le Graphique D4.4 et le tableau D4.5 en ligne). Que les enseignants bénéficient d’une compensation financière si leur nombre d’heures de cours est plus élevé que prévu dans leur contrat peut s’expliquer par le fait que cela est en lien direct avec leur responsabilité principale et que la réglementation fixe leur nombre d’heures de cours.
Les enseignants qui exercent des fonctions de gestion bénéficient d’une gratification spécifique dans plus de la moitié des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans certains de ces pays ou entités, les enseignants qui assument des responsabilités en plus de leurs cours peuvent obtenir un allégement de leur charge d’enseignement outre la compensation financière qu’ils perçoivent (voir le Graphique D4.4 et le tableau D4.5 en ligne).
Temps de travail des chefs d’établissement
Le temps de travail statutaire des chefs d’établissement est, comme celui des enseignants, défini dans la réglementation, des conventions collectives ou le contrat de travail des intéressés dans de nombreux pays membres et partenaires de l’OCDE. La réglementation sur la fonction publique s’applique aux chefs d’établissement en Corée, en France, au Japon, au Mexique (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), au Portugal et en Türkiye (ainsi qu’aux enseignants, sauf en Corée, au Mexique et au Portugal). Le temps de travail n’est quantitativement défini dans aucun document officiel qu’en Allemagne (dans la plupart des Länder), en Communauté flamande de Belgique, en Grèce, en Italie et au Luxembourg (voir le Graphique D4.2 et le tableau X3.D4.7 à l’annexe 3).
Selon le niveau d’enseignement, les chefs d’établissement travaillent en moyenne 43-44 semaines, soit 211-214 jours, par an dans les pays de l’OCDE et autres entités. En moyenne, leur temps de travail annuel ne varie guère entre les niveaux d’enseignement : 1 613 heures dans l’enseignement primaire et 1 612 et 1 608 heures respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Leur temps de travail statutaire annuel est toutefois 40 heures plus élevé en moyenne dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Tous niveaux d’enseignement confondus, c’est en Türkiye que le temps de travail des chefs d’établissement est le plus élevé (1 844 heures par an). Le temps de travail statutaire est le moins élevé au Mexique (dans l’enseignement préprimaire) et en Irlande (dans l’enseignement primaire et le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale), où il est inférieur à 1 300 heures par an (voir le Tableau D4.3).
Le temps de travail annuel des chefs d’établissement ne varie guère entre les niveaux d’enseignement dans 19 des 27 pays et autres entités dont les données sont disponibles (70 %). Il est généralement plus élevé dans l’enseignement préprimaire ou primaire que dans l’enseignement secondaire dans les huit autres pays où il varie entre les niveaux d’enseignement. Le temps de travail statutaire des chefs d’établissement est par exemple entre 1 % et 14 % plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire et secondaire en Australie, en Estonie, en Finlande et en Nouvelle-Zélande. Au Mexique, le temps de travail des chefs d’établissement est moins élevé dans l’enseignement préprimaire et primaire que dans le premier (14 %) et le deuxième cycle (17 %) de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D4.3).
Le temps de travail statutaire des chefs d’établissement s’étend aux congés scolaires dans deux tiers environ des pays dont les données sont disponibles. Pendant les congés scolaires, les chefs d’établissement peuvent avoir à travailler entre 1 semaine environ en Autriche, en Écosse (Royaume-Uni) et aux Pays-Bas (à la demande de leur employeur) et 10 semaines en Türkiye. Pendant les congés scolaires, les chefs d’établissement doivent préparer la rentrée des élèves après les congés, programmer les activités de formation continue, etc. dans certains de ces pays. Dans le dernier tiers des pays, la réglementation n’impose pas aux chefs d’établissement de travailler pendant les congés scolaires. Il peut toutefois en être tout autrement dans les faits. En Irlande par exemple, les chefs d’établissement travaillent pendant une partie des congés scolaires alors que la réglementation sur leur temps de travail statutaire ne le prévoit pas (voir le tableau X3.D4.7 à l’annexe 3).
Missions et responsabilités des chefs d’établissement
La réglementation définit explicitement les fonctions de gestion et de direction que doivent exercer les chefs d’établissement dans plus de la moitié des pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles. Les chefs d’établissement peuvent se voir confier d’autres missions et responsabilités, par exemple celles liées à la gestion des ressources humaines et financières, à l’organisation des cours et des activités pédagogiques et des activités de formation continue et aux relations avec les parents, les services d’inspection scolaire ou les pouvoirs publics. Les missions et responsabilités des chefs d’établissement ne varient pas entre les filières et les niveaux d’enseignement dans une majorité des pays (voir le tableau X3.D4.8 à l’annexe 3 pour plus de détails).
Ces missions et responsabilités ne sont toutefois pas décrites en détail dans les documents officiels sur les conditions de travail des chefs d’établissement dans un quart environ des pays dont les données sont disponibles (le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et la Suède). Dans ces pays et économies, les chefs d’établissement jouissent d’une plus grande autonomie quant à l’organisation de leur travail et à leurs responsabilités (voir le tableau X3.D4.7 à l’annexe 3).
Définitions
Le temps d’enseignement réel correspond au nombre annuel moyen d’heures pendant lequel les enseignants en poste à temps plein enseignent dans une classe ou donnent cours à un groupe d’élèves. Il est calculé compte tenu de toutes les heures supplémentaires. Il est dérivé de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes par échantillonnage représentatif ou d’autres sources de données représentatives.
Le nombre de jours de cours correspond au nombre de semaines de cours multiplié par le nombre de jours de cours par semaine, déduction faite des jours de congé pendant lesquels les établissements sont fermés.
Le nombre de semaines de cours correspond au nombre de semaines de cours, déduction faite des semaines de congés scolaires.
Le temps d’enseignement statutaire correspond au nombre annuel d’heures (de 60 minutes) pendant lequel les enseignants en poste à temps plein (ou les chefs d’établissement) enseignent dans une classe ou donnent cours à un groupe d’élèves conformément à la réglementation, à leur contrat de travail ou à d’autres documents officiels. Le temps d’enseignement peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. En règle générale, le temps d’enseignement annuel est calculé comme suit : le nombre annuel de jours de cours est multiplié par le nombre quotidien d’heures de cours (abstraction faite du temps réservé à la préparation des cours). Il s’agit du temps de contact net, soit le nombre d’heures de cours, abstraction faite du temps officiellement réservé aux pauses et récréations entre les cours ou séries de cours et des jours de congé pendant lesquels les établissements sont fermés. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses entre les cours sont incluses si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps.
Par temps de travail statutaire total, on entend le nombre réglementaire d’heures de travail des enseignants et des chefs d’établissement en poste à temps plein. Il peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. Les heures supplémentaires rémunérées en sont exclues. Selon la réglementation en vigueur dans chaque pays, le temps de travail comprend :
le temps directement consacré à l’enseignement et à d’autres missions pédagogiques, notamment celles relatives aux examens
le temps consacré à d’autres missions liées à l’enseignement, telles que la préparation des cours, l’orientation des élèves, la correction des devoirs et des copies, la formation continue, les rencontres avec les parents, les réunions pédagogiques et d’autres missions générales à caractère scolaire.
Par temps de présence obligatoire dans l’établissement, on entend le temps que les enseignants sont censés passer dans leur établissement, que ce soit pour enseigner ou pour remplir d’autres missions.
Méthodologie
Lors de l’interprétation de la variation du temps d’enseignement entre les pays, il faut tenir compte du fait que le nombre d’heures de cours, tel qu’il est défini dans le présent indicateur, ne correspond pas nécessairement à la charge d’enseignement. Le nombre d’heures de cours représente une composante importante de la charge d’enseignement, mais la préparation et le suivi des leçons (y compris la correction des copies) sont également à prendre en considération dans les comparaisons. D’autres éléments pertinents, dont le nombre de matières enseignées, le nombre d’élèves pris en charge et le nombre d’années pendant lesquelles les enseignants s’occupent des mêmes élèves, interviennent aussi.
Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3. Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[4]) pour de plus amples informations (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-D.pdf).
Source
Les données proviennent de l’Enquête OCDE-INES-NESLI de 2021 sur le temps de travail des enseignants et des chefs d’établissement et se rapportent à l’année scolaire 2020/21 (données statutaires) ou 2019/20 (données réelles).
Références
[1] OCDE (2021), Regards sur l’éducation 2021 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5077a968-fr.
[2] OCDE (2021), The State of Global Education: 18 Months into the Pandemic, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/1a23bb23-en.
[3] OCDE (2019), Résultats de TALIS 2018 (Volume I) : Des enseignants et chefs d’établissement en formation à vie, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5bb21b3a-fr.
[4] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
Tableaux de l’indicateur D4
Tableaux de l’indicateur D4. Quel est le temps de travail et d’enseignement des enseignants et des chefs d’établissement ?
Tableau D4.1 |
Organisation du temps d’enseignement des enseignants (2021) |
Tableau D4.2 |
Organisation du temps de travail des enseignants (2021) |
Tableau D4.3 |
Organisation du temps de travail des chefs d’établissement (2021) |
WEB Tableau D4.4 |
Missions des enseignants, selon le niveau d’enseignement (2021) |
WEB Tableau D4.5 |
Autres responsabilités des enseignants, selon le niveau d’enseignement (2021) |
WEB Tableau D4.6 |
Charge d’enseignement des chefs d’établissement (2021) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2022. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).