Une communication publique stratégique et efficace est un levier essentiel d’une politique d’ouverture de l’administration à tous les échelons de gouvernance. La pandémie de COVID-19 a souligné cette importance et accru l’urgence des réformes en ce sens. En outre, ancrer la participation et le dialogue avec les citoyens soutient les collectivités territoriales non seulement dans la mise en œuvre de leurs prérogatives mais aussi dans la réponse aux besoins des habitants. Au Maroc, depuis 2015, la régionalisation avancée participe à l’ouverture des politiques publiques au plus près des citoyens. En ce sens, le Maroc a mis en place des efforts sans précédent visant à donner plus de pouvoirs aux collectivités déconcentrées et décentralisées, notamment via les prérogatives attribuées aux conseils régionaux.
L’action des collectivités territoriales est centrale dans la perception que les citoyens ont de l’administration en termes de transparence, d’intégrité et de redevabilité des institutions, des élus et des services. Leur rôle est également essentiel pour faciliter la participation des parties prenantes à la vie publique. Parallèlement, le paysage médiatique marocain a évolué, tant au niveau national que régional, avec une croissance notable des usages d’Internet et des réseaux sociaux. Ces changements renforcent la nécessité d’une communication ouverte et efficace.
Ce Scan de l’OCDE analyse l’organisation, les stratégies et actions de communication publique des régions de Béni Mellal Khénifra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima au Maroc. Il souligne les réalisations et le potentiel d’un usage stratégique de cette fonction. Ce faisant, ces efforts soutiennent le plein déploiement des nouvelles compétences et missions des conseils régionaux, collectivités en devenir dans le maillage territorial marocain. Ils contribuent aux engagements nationaux et locaux pour un gouvernement ouvert, à l’image de la définition du second plan national d’action du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) et de l’adhésion d’une région marocaine au PGO local en 2020.
Les conseils régionaux peuvent tirer profit des recommandations formulées dans ce rapport pour optimiser leur transparence et leur capacité de dialogue et pour renforcer la confiance des citoyens. Pour cela, il leur faudra établir des stratégies explicites et des plans pour guider leur action, asseoir une organisation, des moyens dédiés et définir les responsabilités, et s’appuyer sur les canaux les plus adaptés pour atteindre les différentes audiences régionales. Cela passera notamment via un usage des sites internet et réseaux sociaux affiné en fonction des objectifs poursuivis, des usagers et des potentialités offertes par ces plateformes.
Depuis la constitutionnalisation de principes du gouvernement ouvert dès 2011, le Maroc a pris de nombreux engagements au profit de la transparence, de l’intégrité, de la redevabilité et de l’association des parties prenantes. L’administration s’est notamment appuyée sur un examen de l’OCDE consacré à ce sujet et sur un plan d’action national déployés dans le cadre du PGO, un second étant en cours de finalisation. En 2019, le rapport de l’OCDE intitulé Voix Citoyenne au Maroc : le rôle de la communication et des médias pour un gouvernement plus ouvert a apporté un appui supplémentaire aux réalisations du pays en formulant des recommandations concrètes pour le renforcement des services de communication au sein du centre de gouvernement et des ministères. L’élargissement de ces efforts au niveau régional est un pas de plus vers « l’État ouvert » évoqué dans la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur le Gouvernement Ouvert, à laquelle le Maroc a adhéré en 2018.
La publication a été approuvée par le groupe de travail sur le Gouvernement ouvert de l’OCDE (WPOG) le 25 mai 2021 et déclassifiée par le Comité de la Gouvernance publique le 18 juin 2021.