Les connaissances et l’expertise scientifiques ont une contribution essentielle à apporter pour aider les sociétés à opérer les transformations nécessaires pour atténuer les changements environnementaux et s’y adapter. Les technologies peuvent jouer un rôle, mais des changements de comportement seront également nécessaires et les sciences naturelles et sociales sont requises dans de nombreux secteurs de la société. La transformation numérique en cours a également accru la charge de travail en matière de compétences et d’expertise numériques.

L’expertise et la formation scientifiques, y compris la formation doctorale, doivent être plus largement reconnues et valorisées en dehors du monde universitaire. Dans le même temps, les établissements universitaires doivent adopter des options de carrière alternatives, non universitaires, pour leurs jeunes chercheurs et leur fournir la formation et les compétences nécessaires pour faciliter la transition vers ces carrières.

Les chercheurs débutants – doctorants et postdoctorants – sont souvent mobiles à l’échelle internationale et il peut être difficile de suivre leur parcours professionnel, surtout s’ils arrêtent de publier. L’absence de données complètes sur les parcours professionnels constitue non seulement un défi pour les décideurs politiques, mais également un problème pour les jeunes scientifiques qui souhaitent faire des choix de carrière éclairés.

L’Observatoire des carrières en recherche et innovation (ReICO) est une nouvelle initiative de l’OCDE, en partie financée par le programme Horizon Europe de l’Union européenne. Il vise à être la première source de données et d'informations fiables sur les carrières dans la recherche et l'innovation (R&I). L'objectif du projet est de créer un centre d'information dynamique qui suit et analyse les tendances en matière de talents en R&I, de parcours de carrière et de mobilité dans les pays de l'OCDE et de l'UE, ainsi que dans d'autres économies.

Les responsabilités en matière de formation, de soutien et d’emploi des scientifiques et du personnel de soutien à la recherche sont réparties entre divers acteurs. Cela inclut les gouvernements, les universités – à la fois en tant qu’éducateurs et employeurs, les bailleurs de fonds et les institutions de recherche publiques, ainsi qu’une variété d’autres employeurs des secteurs public et privé. Chacun de ces acteurs peut contribuer à renforcer le personnel de recherche et à offrir des options de carrière satisfaisantes et productives aux scientifiques. Cependant, ils doivent travailler ensemble et différentes politiques et actions doivent être déployées en synergie.

La majorité de ceux qui obtiennent un doctorat en sciences et se lancent dans une carrière de chercheur universitaire finiront par poursuivre d’autres cheminements de carrière. La science est hyper-compétitive et les postes postdoctoraux sont précaires et mal rémunérés par rapport aux autres professions. Les conditions des chercheurs en début de carrière sont particulièrement difficiles pour les femmes et constituent un obstacle à l’attraction de groupes sous-représentés vers la recherche.

Des mesures politiques sont nécessaires pour améliorer les conditions des jeunes scientifiques et diversifier leurs carrières au sein du monde universitaire. Les critères d'évaluation et d'appréciation doivent reconnaître et valoriser les multiples productions scientifiques et des mesures proactives sont nécessaires pour promouvoir l'équité, la diversité et l'inclusion.