Il est de plus en plus évident que disposer d’un personnel de recherche diversifié peut aider à résoudre des problèmes multifactoriels complexes. Alors que la science est de plus en plus sollicitée pour relever des défis sociotechniques complexes, la diversité et l’inclusion sont une nécessité. Dans le même temps, l’exclusion par inadvertance d’une proportion importante de personnes des carrières scientifiques réduit considérablement le vivier de talents dans lequel le monde universitaire et d’autres secteurs peuvent puiser.

Des mesures politiques sont nécessaires pour promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion dans le domaine scientifique. Celles-ci doivent aller au-delà de la simple fourniture de l’égalité des chances et garantir que les personnes issues de groupes sous-représentés ou marginalisés soient habilitées et soutenues à saisir ces opportunités.

La « cécité au genre » dans la recherche et l’innovation est à la fois un symptôme et une cause de la sous-représentation des femmes dans la science, en particulier aux niveaux supérieurs. Les priorités et les programmes de recherche sont en grande partie établis par les hommes, et la conception de la recherche et les innovations qui en résultent ne tiennent souvent pas compte des spécificités de genre. Dans des cas extrêmes, le manque d’attention aux considérations de genre lors de la traduction des connaissances scientifiques en produits ou en actions peut en réalité être préjudiciable aux femmes.

Des efforts sont déployés dans de nombreux pays et institutions pour garantir que les processus de gouvernance et de prise de décision en matière de recherche scientifique soient neutres en matière de genre. Plusieurs pays ont introduit des lois et/ou des mécanismes de financement dédiés pour promouvoir l’inclusion des considérations de genre dans le contenu de la recherche.

L’interaction entre les perspectives/traits personnels, les facteurs sociaux/culturels et les facteurs organisationnels (par exemple aux niveaux institutionnel et systémique) est ce qui détermine les inégalités structurelles. Par conséquent, ces trois variables doivent être considérées ensemble pour identifier des leviers politiques efficaces qui abordent l’EDI de manière systémique.

Il est difficile d’obtenir les données quantitatives qui pourraient être nécessaires pour appliquer pleinement une approche intersectionnelle aux politiques d’EDI dans les systèmes scientifiques. Néanmoins, le cadre conceptuel de l’EDI en termes d’intersectionnalité peut aider à identifier les défis structurels et les lacunes en matière de données qui doivent être comblés pour suivre les impacts des politiques.

Il existe un certain nombre de facteurs connus pour affecter l'accès, la progression et le maintien dans les carrières de recherche, tels que l'origine socio-économique, l'appartenance ethnique y compris les minorités nationales et les peuples autochtones, la migration, le handicap, la situation géographique, l'identité de genre et l'orientation sexuelle, et âge. En outre, les différentes dimensions des caractéristiques des individus ne sont pas indépendantes les unes des autres, et les approches intersectionnelles peuvent potentiellement conduire à des politiques plus efficaces pour améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion. Cependant, les décideurs politiques manquent actuellement de données pertinentes pour pouvoir mettre en œuvre des analyses intersectionnelles, car les données sur les groupes d’intérêt ne sont souvent pas disponibles.