Selon l’Indice des politiques en faveur des PME 2014, l’environnement réglementaire était l’un des points faibles du cadre politique israélien. Pour résoudre ce problème, Israël a mis en place trois comités interministériels travaillant sur 1) l’amélioration du climat général des affaires (le Comité Doing Business), 2) le système de licences et 3) l’introduction de l’analyse d’impact réglementaire pour les nouvelles lois et réglementations. Bien que le Comité Doing Business ne soit plus opérationnel, les deux autres comités restent actifs.
L’une des principales améliorations a été la publication, en octobre 2014, de la Résolution 2118 du gouvernement, qui constitue la base d’une politique réglementaire globale à l’échelle de l’administration publique5. La résolution comprend des dispositions visant à réduire la charge réglementaire actuelle (inventaire) et à entreprendre une analyse d’impact réglementaire ex-ante.
Conformément à la Résolution 2118 du gouvernement, un fonctionnaire responsable de l’AIR doit être désigné dans chaque ministère ou organisme gouvernemental impliqué dans les questions liées à la réglementation. Une unité spéciale du bureau du Premier ministre est chargée de déterminer la méthodologie de l’AIR et de sa mise en œuvre. Néanmoins, la Résolution 2118 n’a commencé à être appliquée qu’en janvier 2017 et aucun résultat n’a pour l’instant été publié. Selon la résolution, les ministères doivent élaborer des plans d’action quinquennaux pour réduire la charge réglementaire, y compris une réduction de 25 % des coûts administratifs. Les ministères doivent également formuler et diffuser des plans d’action détaillés à mettre en œuvre chaque année.
La SMBA n’est pas directement impliquée dans le processus d’AIR car elle n’est pas une source de législation et de réglementation. Cependant, la SMBA fournit une analyse de fond de l’impact de la réglementation sur les PME et fournit des commentaires aux ministères concernés et à l’unité de coordination de l’AIR hébergée au sein du Bureau du Premier ministre. Le travail d’analyse entrepris par la SMBA est le fruit de consultations avec des organisations professionnelles et prend la forme de livres blancs. Par exemple, dans le cadre des efforts plus larges menés pour promouvoir l’AIR, la SMBA a publié des directives pour la mise en œuvre d’un test PME. Ces orientations n’ont toutefois pas encore été intégrées aux efforts de développement de l’AIR. De plus, les livres blancs de la SMBA ne sont pas exclusivement axés sur l’AIR ; ils comprennent d’autres domaines pertinents pour le développement des PME, par exemple la ponctualité des paiements pour les marchés publics ou les paiements de la TVA.
Israël a mis en œuvre des réformes visant à simplifier les procédures de démarrage au cours de ces dernières années. En 2013-2014, trois agences principales étaient impliquées dans le processus d’enregistrement des sociétés et des travailleurs indépendants : le Registrar of Companies (membre de l’Israeli Corporations Authority du ministère de la Justice), l’administration fiscale et l’Institut national d’assurance. Selon les indicateurs Doing Business, l’enregistrement d’une entreprise est devenu plus facile depuis lors grâce à plusieurs améliorations, notamment l’adoption d’un numéro d’identification unique pour traiter avec différentes agences gouvernementales et la mise en place d’une plateforme d’enregistrement en ligne. De plus, les procédures d’enregistrement auprès des autorités fiscales et de la sécurité sociale ont fusionné : l’Institut national d’assurance reçoit des informations sur l’ouverture du dossier fiscal et ouvre, sans sa demande, un dossier pour le nouvel employeur. De plus, depuis novembre 2015, il existe un système électronique facultatif d’enregistrement des sociétés qui, selon les entretiens, traite 75 % de toutes les demandes et procède à l’enregistrement dans un délai de deux à quatre jours. Grâce à ce système, les utilisateurs peuvent télécharger leurs statuts et payer les droits d’inscription d’environ 2500 ILS (environ 600 euros). L’utilisation du système électronique ne nécessite pas l’intervention d’un avocat si l’entreprise possède un certificat électronique.
Néanmoins, certains rapports indiquent que l’obtention de licences pour les entreprises de l’industrie alimentaire devient de plus en plus lourde en raison des nouvelles exigences du ministère de la Santé, telles que exigences concernant l’étiquetage nutritionnel6, les certifications de bonnes pratiques de fabrication (BPF) approuvées par le gouvernement et l’utilisation du Codex Alimentarius7 comme référence pour les normes alimentaires, ce qui rend les importations alimentaires beaucoup plus difficiles. D’un autre côté, les municipalités semblent appliquer des normes différentes, de sorte que les exigences locales varient d’un endroit à l’autre.
Les résultats en termes d’obtention de licences et permis commerciaux ne sont pas concluants sur la base des informations disponibles pour la présente évaluation intermédiaire. Une revue des politiques israéliennes de soutien aux PME et à l’entreprenariat a noté que la complexité du système de licences et de permis est l’un des principaux freins à la croissance des PME (OCDE, 2016)8. Cette complexité est due au fait que les licences et les permis sont délivrés principalement par les autorités municipales, après approbation des ministères compétents (ministère de la Santé, ministère de la Protection de l’environnement, etc.) et doivent être renouvelés chaque année. Selon l’étude, environ 40 % des entreprises ont besoin d’une licence en Israël, mais un quart d’entre elles n’en ont pas.
Le gouvernement travaille depuis plusieurs années à remédier à ces faiblesses. En 2005, il a lancé un comité interministériel (le comité Haber) pour examiner les licences d’exploitation et émettre des recommandations pour la réforme. En 2006, un sous-comité a été créé pour élaborer un plan de mise en œuvre des recommandations du comité Haber. Toutefois, selon le site Web du ministère de la Protection de l’environnement, « il a fallu des années pour que toutes les parties concernées, dont certaines avaient des intérêts opposés, s’entendent sur la meilleure façon de mettre en œuvre les recommandations »9. Le résultat a été l’amendement de la Loi sur l’octroi des licences commerciales (2010) et la Décision gouvernementale 1007, qui unifie les exigences pour l’octroi de licences à travers le pays, ce qui « rend difficile » les tentatives des municipalités pour ajouter des exigences locales et réduit les délais d’obtention de licences, en particulier dans les industries ne présentant pas de risques environnementaux.
Le gouvernement continue de travailler à l’amélioration des licences et des permis. Selon les consultations menées pour les besoins de cette évaluation intermédiaire, les autorités municipales appliquent désormais un système de licence harmonisé et servent même de guichet unique pour différentes institutions locales (par exemple la police, les pompiers, etc.). Il n’y a cependant aucune preuve de l’efficacité de ce système. De plus, selon les Indicateurs de la réglementation des marchés de produits de l’OCDE qui mesurent, entre autres, les obstacles à l’entreprenariat, y compris la complexité du système de licences et de permis, Israël est une économie « moins compétitive »10. Les indicateurs spécifiques mesurant le caractère restrictif du système de licences et de permis montrent qu’Israël est le troisième pays le plus restrictif à cet égard11.
Au cours des dernières années, Israël a réformé son cadre de la faillite, qui est régi par trois lois : l’Ordonnance sur la faillite qui traite du cas des particuliers ; l’Ordonnance sur les sociétés portant sur les liquidations et les mises sous administration judiciaire ; et la Loi sur les sociétés pour les réorganisations d’entreprises. La dernière en date est la Réforme des administrateurs judiciaires de 2013, qui fixe une structure spécifique et un objectif de délai (18 mois) pour cette procédure. Son but est de faciliter la politique du « nouveau départ » en permettant à l’ensemble des parties d’agir dans un cadre plus certain et prévisible12.
En mars 2018, la Knesset a approuvé une nouvelle Loi sur l’insolvabilité et la réhabilitation économique qui modifie toutes les procédures pour les particuliers (faillite) et pour les sociétés (liquidation, mise sous administration judiciaire, suspension des procédures et restructuration). Ses objectifs sont de faire progresser la réhabilitation financière du débiteur ; maximiser le rendement des créanciers ; et accroître la certitude et la stabilité de la loi, raccourcir les procédures et réduire la charge bureaucratique13.
Pour aller plus loin : Israël a adopté des mesures initiales pour remédier aux difficultés de son environnement réglementaire identifiées par l’Indice des politiques en faveur des PME 2014 et dans les rapports ultérieurs. La mission de la Résolution 2118 du gouvernement de 2014 qui est de mettre en place une AIR ex ante et ex post et de créer une unité de coordination de l’AIR fournit un terrain propice à l’amélioration du climat des affaires pour les PME, notamment par l’adoption d’un test PME suivant les conseils de la SMBA. La présente évaluation intermédiaire n’est cependant pas concluante en ce qui concerne le rôle des autorités locales dans la délivrance de licences commerciales. D’une part, les consultations indiquent que les licences commerciales ont été harmonisées et que les autorités locales servent désormais de guichets uniques pour les procédures d’octroi de licences. Mais d’autre part, les indicateurs de l’OCDE sur la réglementation des marchés de produits notent qu’Israël est encore l’une des économies qui connaît les plus grandes difficultés dans ce domaine. Par ailleurs, cette évaluation intermédiaire constate les progrès réalisés sur l’introduction d’un numéro d’identification unique et la création d’une plateforme d’enregistrement en ligne.