L’AP a considérablement amélioré son cadre réglementaire pour l’accès au crédit en entreprenant des réformes majeures telles que l’approbation d’une nouvelle loi sur les opérations garanties, la création d’un registre de garanties en ligne et l’amélioration de son registre de crédit. La Jordanie a également apporté des améliorations grâce à la création de son premier bureau de crédit :
L’AP continue d’être beaucoup plus performante que la moyenne régionale dans ce domaine. L’Indice des politiques en faveur des PME 2014 avait constaté que l’Autorité monétaire palestinienne (PMA) avait établi l’un des registres de crédit les plus efficaces de la région, impliquant toutes les banques et autres institutions financières, telles que les institutions de microfinance. Bien qu’aucun bureau de crédit n’ait été créé au cours des dernières années, la couverture et les services du registre de crédit se sont étendus. Selon Doing Business, le registre de crédit a commencé à distribuer des données de crédit obtenues auprès de détaillants et d’entreprises de services publics (électricité, gaz) et à fournir des rapports plus complets grâce à cette quantité d’informations accrue.
Des progrès importants ont également été réalisés grâce à l’introduction en juin 2017 d’un registre de garanties en ligne pour les biens mobiliers, qui est hébergé par le ministère de l’Économie. Selon Doing Business, le registre des garanties est opérationnel, unifié géographiquement, interrogeable grâce à l’identifiant unique du débiteur, moderne et fondé sur la notification. En outre, une Loi sur les transactions sécurisées a été publiée fin 2016. Selon Doing Business, la nouvelle loi met en œuvre un système de transactions sécurisées fonctionnel en permettant une description générale des différentes catégories d’actifs et une description générale des dettes et des obligations. La nouvelle loi accorde la priorité aux créanciers garantis en dehors des procédures d’insolvabilité et permet les réalisations extrajudiciaires, ce qui permet indirectement de pallier certaines défaillances du système de la faillite.
En Jordanie, l’une des principales avancées a été la création du premier bureau de crédit en décembre 2015. Le nouveau bureau de crédit vise à centraliser et à regrouper les informations sur les particuliers et les entreprises fournies par les institutions financières, les institutions de microfinance, les compagnies d’assurance et, le cas échéant, les agences publiques, comme la JEDCO. La Jordanie a également créé un registre collatéral des biens mobiliers. Après mis l’accent sur l’accent sur les contrats de location au cours de sa première phase, ce registre est maintenant en voie de devenir un registre de garantie à part entière.
En ce qui concerne les lois et réglementations pour le capital-risque et le capital-investissement, un projet de loi a été élaboré mais mis de côté par le gouvernement. Pour le remplacer, une nouvelle loi sur les sociétés, qui contient des dispositions sur le capital-risque, a été approuvée par le gouvernement mais doit encore être promulguée par le parlement.
En Égypte, au Maroc et en Tunisie, des réformes sont en cours sur les plans institutionnel et réglementaire :
L’Égypte avait déjà en 2014 une bonne performance dans ce domaine avec l’existence d’un registre de crédit et d’un bureau de crédit. Le bureau de crédit, I-Score, publie des rapports sur les crédits sur la base des données fournies par les banques et par le registre de crédit de la Banque centrale. I-Score a augmenté la couverture de la population adulte depuis la dernière évaluation de 19,6 % à 25,3 % et a introduit un système de notation de crédit. En outre, en septembre 2017, l’autorité de surveillance financière (EFSA) a attribué à i-Score le contrat pour la création d’un registre des biens mobiliers.
Le Maroc a pris plusieurs mesures pour améliorer l’accès à l’information et la transparence du crédit. En 2016, le bureau de crédit a étendu la gamme de ses services pour inclure l’octroi de notes de crédit et le suivi des portefeuilles et des systèmes d’alerte. L’ouverture du marché des bureaux de crédit privés en 2016 a ouvert la voie à l’ouverture d’un deuxième bureau. Il est également prévu d’élargir les sources d’information qui peuvent être intégrées dans les bureaux de crédit pour inclure les services publics et autres fournisseurs de services.
En ce qui concerne le système d’enregistrement des biens mobiliers, domaine dans lequel Maroc est en retard par rapport au reste de la région, il existe un projet de réforme de la loi sur les biens mobiliers. La proposition est le fruit d’un certain nombre de consultations menées depuis 2015 et est présentée en priorité par le CNEA, avec la réforme du Livre V du Code de Commerce (sur la faillite). Plus précisément, la proposition vise à élargir la gamme de biens qui peuvent être mis en gage lors de l’accès au crédit.
En Tunisie, le registre de crédit a amélioré ses services en mettant les données rétrospectives à disposition des particuliers, alors que son usage était auparavant limité aux entreprises. En outre, un registre de crédit pour la microfinance (CRM) a également été créé en 2016 pour faciliter les évaluations de crédit. Et une nouvelle loi sur les bureaux de crédit (privés) a été élaborée par le gouvernement et présentée à l’Assemblée nationale. La loi vise à établir un cadre légal pour autoriser le partage d’informations négatives et positives sur le crédit ; établir les droits et les obligations de toutes les parties concernées (bureau de crédit, utilisateurs, consommateurs, etc.) ; et protéger le droit des utilisateurs et des entreprises à la confidentialité de leurs informations. L’approbation de la loi devrait ouvrir la voie à la création du premier bureau de crédit (privé) en Tunisie.
De plus, une réforme du registre des biens mobiliers est en cours afin d’élargir la gamme d’actifs pouvant être donnés en garantie, de permettre les sûretés sans dépossession sur les biens et les droits mobiliers, et d’établir un registre général des biens mobiliers. Enfin, un projet de code régissant les organismes de placement collectif a été élaboré pour améliorer le cadre réglementaire du capital-risque et promouvoir ces sources de financement. Ce projet de code est actuellement examiné par le Parlement.
Moins de progrès ont été réalisés dans les autres économies MED, même si les situations varient, depuis l’Algérie, qui n’a pas les institutions d’information de crédit de base et qui n’a pas de cadre réglementaire pour les transactions sécurisées, jusqu’à Israël, qui avait déjà un système bien développé :
L’Algérie a réalisé des progrès limités par rapport au reste de la région. La principale avancée a été la modernisation, en septembre 2015, de son registre de crédit (Centrale de risques) pour y inclure des informations sur les ménages et le crédit à la consommation. L’Algérie continue d’afficher la plus faible performance sur les indicateurs Obtention de prêts de Doing Business.
Israël continue, de son côté, d’avoir un registre de crédit opérationnel, deux bureaux de crédit et un registre des biens mobiliers. Les autorités travaillent à renforcer la concurrence bancaire, considérée comme l’un des principaux obstacles à l’accès au financement pour les entreprises et les ménages. D’autres réformes visent également à favoriser l’accès des PME à des sources alternatives de financement. Par exemple, en octobre 2016, la Bourse de Tel-Aviv a assoupli ses exigences d’admission à la cote afin de faciliter l’offre publique initiale d’entreprises à forte intensité R&D et, partant, leur accès au capital à leurs débuts. Israël encourage également l’accès au financement par crowdfunding et peer-to-peer (P2P) en autorisant ces transactions lorsqu’elles s’élèvent à 1 million d’ILS (environ 233 000 EUR) ou moins. Les prêts au-dessus de ce seuil sont supervisés par l’Autorité israélienne des valeurs mobilières.
Le Liban est en passe de décentraliser et d’accélérer la fourniture d’informations de son registre de crédit en permettant aux personnes physiques et morales de demander un rapport d’information de crédit à partir de n’importe quelle succursale de la Banque centrale et plus seulement depuis son siège social. Un projet en cours vise à élaborer une loi sur les opérations sécurisées, qui serait ensuite suivie par la création d’un registre des garanties.