L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire des 25-35 ans a fortement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE. Le pourcentage moyen de jeunes adultes diplômés de l’enseignement tertiaire est passé de 27 % en 2000 à 48 % en 2021. Dans ce groupe d’âge, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est 7 points de pourcentage plus élevé que le pourcentage d’individus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou du post-secondaire non tertiaire en moyenne dans les pays de l’OCDE. Si les tendances actuelles se maintiennent, la population en âge de travailler sera, en moyenne dans les pays de l’OCDE, en majorité constituée de diplômés de l’enseignement tertiaire d’ici quelques années.
Chez les de 25-34 ans, les différences de niveau de formation se creusent entre les femmes et les hommes. En moyenne, les femmes représentent 57 % des jeunes avec au moins une licence ou diplôme équivalent, mais leur pourcentage est plus proche de celui des hommes chez les plus âgés (55-64 ans). Les femmes représentent au moins la moitié des 25-34 ans ayant obtenu une licence, une maîtrise, un doctorat ou un diplôme équivalent dans tous les pays de l’OCDE sauf le Japon.
Le niveau de formation varie fortement entre les régions dans la plupart des pays. L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire des 25-64 ans varie souvent du simple au double entre les régions les plus mal et les mieux loties. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire tend à être nettement plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural et est souvent le plus élevé dans la région de la capitale (qui est souvent la plus grande ville du pays).
Regards sur l'éducation 2022
Indicateur A1. Quel est le niveau de formation des adultes ?
Faits marquants
Contexte
L’indicateur du niveau de formation correspond au pourcentage de la population au plus diplômé d’un certain niveau d’enseignement. Il est souvent utilisé comme indicateur du capital humain, même si les compétences des diplômés acquises pendant leur formation ne sont pas nécessairement celles requises par les employeurs. Dans de nombreuses professions dont l'admission est réglementée au niveau national ou professionnel (par exemple, les médecins), l'obtention de certains diplômes est une condition d’accès essentielle. Cependant, même dans les professions où les diplômes ne sont pas obligatoires, pour les employeurs, les diplômes certifient et décrivent les connaissances et les compétences que des candidats qu’ils envisagent d’engager ont acquises dans le cadre institutionnel. Ces diplômes sont d’une importance particulière pour les jeunes fraîchement diplômés, mais ils conditionnent souvent toute la vie active.
Des niveaux de formation plus élevés sont associés à des retombées financières, professionnelles et sociales positives pour les diplômés (voir les indicateurs A3, A4 et A6). Les très instruits tendent dans l’ensemble à être plus engagés dans la vie sociale, à être mieux rémunérés et à afficher des taux d’emploi supérieurs. Le niveau de formation a beau être révélateur du parcours scolaire dans le cadre institutionnel et non des acquis en tant que tels, le fait qu’il soit élevé est en forte corrélation avec une littératie et une numératie supérieures (OCDE, 2016[1]).
Les avantages de l’élévation du niveau de formation sont de fortes incitations à faire des études supérieures. Les pouvoirs publics ont adopté des politiques visant à améliorer l’accès à l’éducation du fait de ces avantages sociétaux et financiers dans de nombreux pays. Ces éléments conjugués ont donné lieu à une forte élévation du niveau de formation dans les pays membres et partenaires de l’OCDE ces dernières décennies.
L’élévation du niveau de formation a eu de belles retombées financières et sociales, mais l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire pourrait bien avoir augmenté plus rapidement que la capacité du marché du travail de l’absorber dans certains pays. Il apparaît de surcroît que l’élévation du niveau de formation n’est pas aussi bénéfique pour tous. Le niveau de formation étant susceptible d’augmenter davantage, il est important pour les gouvernements et les établissements d’améliorer en permanence la façon dont l’enseignement tertiaire répond aux besoins actuels et futurs du marché du travail afin de proposer d’autres voies attractives en dehors de l’enseignement tertiaire.
Autres faits marquants
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire restent les niveaux de formation les plus courants dans un certain nombre de pays européens où peu de jeunes (les 25‑34 ans) quittent leurs études sans diplôme de deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais où l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire reste inférieur à la moyenne de l’OCDE. Le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire peut en revanche être peu élevé dans des pays où soit les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont nombreux, comme au Costa Rica et au Mexique, soit les diplômés de l’enseignement tertiaire sont très nombreux, comme au Canada et en Corée.
La quasi-totalité des 25-34 ans est au moins diplômée du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, mais 14 % environ d’entre eux ont quitté leurs études sans diplôme de deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, ce taux est particulièrement élevé au Costa Rica et au Mexique (environ 45 %) mais aussi en Colombie (25 %), en Espagne (28 %), en Italie (23 %) et en République de Türkiye (36%).
Les domaines d’études les plus souvent choisis par les 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire varient sensiblement entre les pays. Le pourcentage des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire qui ont opté pour l’éducation s’élève en moyenne à 12 % dans les pays de l’OCDE, mais il varie entre 5 % et 20 % environ. On pourrait s'attendre à ce que le domaine de l’enseignement prépare les élèves à endosser le rôle d’enseignant ; cette grande disparité parmi les pays de l'OCDE suggère cependant que le même domaine d’études peut préparer à des carrières différentes selon les pays.
Analyse
Niveau de formation égal à l’enseignement tertiaire
L’élévation du niveau de formation s’observe surtout dans l’augmentation de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire ces dernières décennies. Dans les pays de l’OCDE avec des données de tendance disponibles, le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire (c'est-à-dire d’études tertiaires à cycle court, licence, master, doctorat ou équivalent) est passé de 27 % en 2000 à 48 % en 2021 (voir le Graphique A1.1). C’est donc désormais de l’enseignement tertiaire, plus que de tout autre niveau d’enseignement, que les jeunes adultes sont en majorité diplômés en moyenne dans les pays de l’OCDE. Si les tendances actuelles se maintiennent, l’enseignement tertiaire deviendra, en lieu et place du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, le niveau de formation le plus courant de la main-d’œuvre dans un avenir proche, ceci à mesure que la cohorte actuelle des 25-34 ans vieillit et que des cohortes plus jeunes ayant un niveau d'études supérieur entrent dans la vie active. Le diplôme de l’enseignement tertiaire devient déjà la norme chez les jeunes dans de nombreux pays de l’OCDE. Plus de la moitié des 25‑34 ans sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans 14 pays de l’OCDE ; ils sont même au moins deux tiers à l’être au Canada et en Corée. L’Italie et le Mexique sont les seuls pays de l’OCDE où le pourcentage de jeunes diplômés de l’enseignement tertiaire est inférieur à 30 % (voir le Tableau A1.2).
La tendance à l’augmentation de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire n’a pas faibli au cours des deux dernières décennies. L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a progressé depuis 2011 à un rythme moyen très proche de celui de la décennie précédente. Des différences sensibles s’observent toutefois à l’échelle nationale. L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a surtout augmenté au début des années 2000 en Corée, mais a progressé plus rapidement entre 2011 et 2021 qu’entre 2000 et 2011 au Portugal et en Türkiye (voir le Graphique A1.1 et le Tableau A1.2).
L’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire a augmenté quasiment partout, même si c’est à des moments différents selon les pays. Il a progressé fortement dans les pays où il était peu important en 2000. Le pourcentage de 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire a presque quadruplé en Türkiye, passant de 9 % en 2000 à 40 % en 2021. Il a augmenté fortement aussi au Portugal, où il est passé de 13 % à 47 %, et en République slovaque, où il est passé de 11 % à 39 % sur la même période. Il a toutefois progressé à un rythme soutenu dans des pays où il était déjà élevé en 2000 ; c’est le cas en Corée, où il est passé de 37 % à 69 %, et en Irlande, où il est passé de 30 % à 63 % entre 2000 et 2021 (voir le Graphique A1.1).
Selon le domaine d’études
Dans les pays de l’OCDE, le grand domaine d’études le plus courant dans l’enseignement tertiaire est celui constitué par le commerce, l’administration et le droit. En moyenne, 24 % des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont opté pour ce domaine d’études ; viennent ensuite les lettres et arts, les sciences sociales, le journalisme et l’information (18 %). C’est toutefois dans le domaine de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), toutes branches confondues, que le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire est le plus élevé : au total, 25 % des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire ont choisi une de ces branches, contre 16 % seulement l’ingénierie, les industries de transformation et la construction (voir le Tableau A1.3).
Les moyennes de l’OCDE ne rendent toutefois pas fidèlement compte de la situation dans la plupart des pays, car la popularité des différents domaines d’études varie fortement entre eux. Le pourcentage de 25-24 ans diplômés de l’enseignement tertiaire en sciences naturelles, en mathématiques et en statistiques s’élève par exemple à 1 % au Chili et au Costa Rica, mais à 10 % aux États-Unis. Il en va de même en ce qui concerne l’ingénierie, les industries de transformation et la construction : le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans ce domaine ne dépasse pas 10 % en Irlande, en Islande, au Luxembourg et aux Etats Unis, alors qu’il atteint 25 % ou plus en Allemagne et en Autriche (voir le Tableau A1.3).
En moyenne dans les pays de l'OCDE, 13 % des 25-64 ans ont un diplôme de l'enseignement supérieur dans le domaine de la santé et du bien-être. Trois pays nordiques présentent les taux les plus élevés pour cet indicateur : le Danemark (26%), la Norvège (21%) et la Suède (19%) (Graphique A1.2).
Les spécificités du tissu économique national et, par voie de conséquence, les compétences particulières qui sont demandées sur le marché du travail n’expliquent qu’en partie ces différences, car la variation de la popularité des domaines d’études ne peut leur être totalement imputée. Il apparaît par exemple que le pourcentage d’adultes diplômés de l’enseignement tertiaire dans le domaine de l’éducation s’élève à 5 % en France, en Italie et au Royaume-Uni, contre 21 % en Hongrie (voir le Tableau A1.3). On pourrait penser que le domaine de l'éducation prépare les étudiants à devenir un enseignant, mais cette grande variation entre les pays de l'OCDE suggère que le même domaine d'études peut préparer les individus à des carrières différentes selon les pays. Ce constat peut également impliquer indirectement que l’acquisition de connaissances dans le domaine choisi ne représente qu’une petite partie de la valeur des diplômes de l’enseignement tertiaire sur le marché du travail et que l’acquisition de compétences d’un autre ordre est plus importante.
Niveau de formation égal au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou à l’enseignement post-secondaire non tertiaire
Comme il est désormais plus courant d’être diplômé de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE, l’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a diminué. Cette diminution n’a toutefois pas été aussi marquée que l’augmentation de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire du fait de l’évolution de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Le pourcentage de jeunes au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire a augmenté, ce qui a compensé en partie l’augmentation du pourcentage de ceux qui ont poursuivi leurs études dans l’enseignement tertiaire. En moyenne, 39 % des 25-34 ans sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire selon les chiffres de 2021, soit seulement 4 points de pourcentage de moins que 10 ans auparavant (voir le Tableau A1.2).
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire restent les niveaux de formation les plus courants dans les pays où peu de jeunes arrêtent leurs études avant de réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais où l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire est relativement peu élevé. C’est le cas en République tchèque (où 7 % des 25-34 ans ne sont pas diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et où 58 % d’entre eux sont diplômés de ce niveau ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire) et dans un certain nombre d’autres pays européens. À l’inverse, l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est peu élevé dans les pays où le niveau de formation est particulièrement soit élevé, soit peu élevé. L’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est par exemple inférieur à 30 % au Costa Rica et au Mexique, où cela s’explique par l’importance de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Il est également inférieur à 30 % au Canada et en Corée, où au moins deux tiers des 25-34 ans sont diplômés de l’enseignement tertiaire (voir le Tableau A1.2).
Niveau de formation inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Être diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est désormais essentiel pour participer pleinement à la vie économique et sociale moderne. Ceux qui n’en sont pas diplômés sont à la peine sur le marché du travail et sont bien mal lotis sur le plan social. Les jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont 45 points de pourcentage moins nombreux qu’en 2011 en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais leur effectif s’élève encore à 14 % selon les chiffres de 2021. Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est le plus élevé dans les pays de l’OCDE où le produit intérieur brut (PIB) par habitant est le moins élevé, à savoir au Costa Rica (45 %) et au Italie (44 %). Il est toutefois élevé aussi dans certains pays où le PIB par habitant est nettement supérieur en Espagne (28 %) et en Italie (23 %) par exemple. Le Brésil se distingue parmi les pays partenaires : le pourcentage de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué, passant de 43 % en 2011 à 29 % en 2021, en dépit d’un PIB par habitant inférieur à celui de tout pays de l’OCDE (voir le Tableau A1.2).
La quasi-totalité des jeunes adultes est au moins diplômée du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays. Le pourcentage de 25-34 ans qui ne sont pas au moins diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève à 2 % seulement en Corée. Il n’atteint que 4 % en Slovénie et 5 % au Canada et en Irlande (voir le Tableau A1.2). Ces chiffres devraient être encourageants pour les pays où l’effectif de jeunes adultes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement reste plus élevé.
Variations du niveau de formation
Selon le sexe
En moyenne, le pourcentage de plus jeunes adultes (les 25-34 ans) diplômés de l’enseignement tertiaire (en cycle court, en licence, en master ou en doctorat) s’élève à 53 % chez les femmes, contre 41 % chez les hommes (voir le Tableau A1.2). L’effectif de jeunes diplômés reste à dominante féminine même si les seuls niveaux considérés sont le master et le doctorat ou équivalent, puisqu’il s’élève à 19 % chez les femmes et à 13 % chez les hommes (voir le Tableau A1.2 et OCDE (2022[2])).
Il devient plus courant d’être diplômé de l’enseignement tertiaire tant chez les hommes que chez les femmes, mais la progression est particulièrement marquée chez les femmes. Les femmes plus jeunes sont désormais largement majoritaires (57 %) dans l’effectif de 25-34 ans diplômés en licence, en master ou en doctorat ou équivalent. À titre de comparaison, l’effectif de 55-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire dans ce groupe atteint de justesse la parité, avec 52 % de femmes (voir le Graphique A1.3).
La féminisation de l’effectif diplômé au moins en licence ou équivalent est une tendance marquée qui s’observe dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Cette tendance à la féminisation a été particulièrement marquée dans des pays membres et partenaires de l’OCDE où les femmes étaient sous-représentées dans les générations précédentes. Elle a entraîné une convergence des degrés de parité dans les pays. Des pays où le pourcentage de femmes est moins élevé dans l’effectif de 55-64 ans diplômés en licence ou équivalent ont assisté à une évolution très sensible de génération en génération. En Türkiye par exemple, le pourcentage de femmes dans l’effectif diplômé au moins en licence ou en niveau équivalent s’élève à 34 % seulement chez les 55‑64 ans, mais atteint 51 % chez les 25-34 ans. Conséquence de cette convergence des degrés de parité, les femmes constituent désormais plus de la moitié au moins de l’effectif de 25-34 ans diplômés en licence, en master ou en doctorat ou équivalent, dans tous les pays de l’OCDE, sauf le Japon. Une progression du même ordre s’observe également en Inde, où la parité est désormais atteinte dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (hors cycle court). Cette évolution est particulièrement importante, puisque l’Inde compte à elle seule un cinquième environ de la population mondiale.
Même si les femmes ont pris l’avantage aux niveaux de formation plus élevés, mais leur pourcentage n’a guère évolué à l’autre extrême. Le pourcentage de 25-34 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève en moyenne dans les pays de l’OCDE à 12 % chez les femmes et à 16 % chez les hommes selon les chiffres de 2021. Cet écart est resté le même depuis 2011, alors que les pourcentages de non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont diminué de 5 points de pourcentage tant chez les hommes plus jeunes que chez les femmes plus jeunes au cours des 10 dernières années. Les hommes représentent désormais une part plus importante de la population de jeunes adultes ayant un niveau d'études secondaires du cycle supérieure ou post-secondaire non tertiaire (voir le Tableau A1.2).
Selon les entités infranationales
Dans la plupart des pays de l’OCDE, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire varie fortement entre les entités infranationales. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire dans la population de 25-64 ans varie souvent du simple au double entre les régions dans les pays dont les données sont disponibles. Il varie par exemple entre 25 % et 56 % en Espagne, mais des différences du même ordre s’observent dans de nombreux autres pays. Cette variation infranationale a d’importantes implications pour l’action publique. Dans le même pays, des travailleurs qualifiés peuvent être par exemple en pénurie dans certaines régions, mais au chômage dans d’autres régions. C’est la raison pour laquelle il est important d’aller au-delà des moyennes nationales et de concevoir des politiques en fonction de la situation dans les régions (voir le Graphique A1.4).
Une tendance commune à de nombreux pays tient au nombre exceptionnellement élevé de diplômés de l’enseignement tertiaire dans la région de la capitale (voir le Graphique A1.4). Elle s’explique en partie par le nombre élevé de diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent dans les administrations nationales, dont le siège se situe dans la capitale. Elle est toutefois avant tout à imputer au fait que la capitale est souvent la plus grande ville du pays. Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire tend à être plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural.
Que le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire soit plus élevé en ville s’explique par de nombreuses raisons différentes. Les économies urbaines se caractérisent par un secteur des services de grande taille qui est un gros pourvoyeur d’emplois pour diplômés de l’enseignement tertiaire puisqu’il est axé sur la connaissance (OCDE, 2019[3]). De plus, les niveaux de salaire sont plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural ; les différences sont particulièrement marquées chez les travailleurs hautement qualifiés (Combes et Gobillon, 2015[4]). Le marché du travail incite donc fortement les diplômés de l’enseignement tertiaire à s’installer en ville. Ces effets sont amplifiés par la concentration d’établissements d’enseignement supérieur en milieu urbain. Les étudiants s’installent souvent en ville pendant leurs études tertiaires. Bon nombre d’entre eux ne quittent pas la région une fois diplômés, de sorte qu’ils contribuent à accroître l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire de la région.
Définitions
Groupes d’âge : le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans ; l’expression « jeunes (adultes) », la population âgée de 25 à 34 ans ; et l’expression « adultes plus âgés », la population âgée de 55 à 64 ans. Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Les domaines d’études sont dérivés des domaines d’études et de formation de la CITE 2013 (CITE-F 2013). Voir la liste des domaines d’études cités dans le rapport dans le Guide du lecteur.
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Méthodologie
Les niveaux de formation sont établis à partir des données annuelles sur le pourcentage de la population adulte (les 25-64 ans) diplômé d’un niveau spécifique d’enseignement dans chaque groupe d’âge.
Dans les statistiques de l’OCDE, les qualifications obtenues à l’issue de formations relevant du niveau 3 de la CITE 2011 dont la durée est insuffisante pour que les individus concernés puissent être considérés comme diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 sont classées au niveau 2 de la CITE 2011 (voir le Guide du lecteur). Dans les pays qui ont pu démontrer l’équivalence, en termes de valeur sur le marché du travail, entre les titres sanctionnant officiellement des formations intermédiaires relevant du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (par exemple, le fait d’obtenir le General Certificate of Secondary Education [GCSE] par matière, au Royaume-Uni) et le diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les diplômés de ces formations intermédiaires sont inclus dans la catégorie des diplômés du niveau 3 de la CITE 2011 dans les tableaux sur les trois niveaux de formation agrégés (ISU, 2012[5]).
La plupart des pays de l’OCDE classent les individus sans formation formelle au niveau 0 de la CITE 2011. Les moyennes relatives au niveau de formation inférieur à l’enseignement primaire en subissent donc vraisemblablement l’influence.
Le total des catégories de domaines d’études n’équivaut pas nécessairement à la somme des sous-catégories, car certains cursus ne sont pas classés dans des sous-catégories, mais sont inclus dans le total. En outre, les données sur les lettres (sauf langues), les sciences sociales, le journalisme et l’information peuvent se rapporter uniquement aux sciences sociales, au journalisme et à l’information, en Australie, en Belgique, au Costa Rica, en Espagne, en France, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, au Luxembourg, au Portugal, en République slovaque et au Royaume-Uni.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[6]) pour plus d’informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://www.oecd.org/education/education-at-a-glance/EAG2022_X3-A.pdf).
Source
Dans la plupart des pays, les données démographiques et les chiffres sur le niveau de formation proviennent des bases de données de l’OCDE et d’Eurostat qui ont été compilées à partir d’enquêtes nationales sur la population active par le Réseau LSO (Network on Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. Les données relatives au niveau de formation proviennent de la base de données de l’Organisation internationale du travail (OIT) en Arabie saoudite, en Chine et en Indonésie.
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionales de l’OCDE (OCDE, 2022[7]).
Références
[4] Combes, P. et L. Gobillon (2015), « The empirics of agglomeration economies », dans Handbook of Regional and Urban Economics, Elsevier, https://doi.org/10.1016/B978-0-444-59517-1.00005-2.
[5] ISU (2012), Classification Internationale Type de l’Éducation - CITE 2011, Institut de statistique de l’UNESCO, Montréal, https://uis.unesco.org/sites/default/files/documents/international-standard-classification-of-education-isced-2011-fr.pdf.
[2] OCDE (2022), Base de données de Regards sur l’éducation, https://stats.oecd.org/.
[7] OCDE (2022), Education au niveau régional, Statistiques régionales de l’OCDE (base de données), Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/72e03fdd-fr (consulté le 19 mai 2021).
[3] OCDE (2019), OECD Regional Outlook 2019: Leveraging Megatrends for Cities and Rural Areas, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264312838-en.
[6] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[1] OCDE (2016), Regards sur l’éducation 2016 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/eag-2016-fr.
Tableaux de l’indicateur A1
Tableaux de l’indicateur A1. Quel est le niveau de formation des adultes ?
Tableau A1.1 |
Niveau de formation des 25-64 ans (2021) |
Tableau A1.2 |
Évolution du niveau de formation des 25-34 ans, selon le sexe (2011 et 2021) |
Tableau A1.3 |
Domaines d’études des 25-64 ans diplômés du tertiaire (2021) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2022. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).