En dépit de leur mission, les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) ne disposent pas toujours des ressources et du savoir-faire nécessaires pour évaluer avec précision leur impact. Ce chapitre présente comment les décideurs politiques peuvent concrètement contribuer à développer la capacité de mesure de l’impact des entités de l’ESS, à la fois en interne et en externe, afin de faciliter l’adoption de cette pratique et son adaptation à leurs besoins spécifiques en matière d’apprentissage et de redevabilité.
Guide de politique publique sur la mesure de l’impact social pour l’économie sociale et solidaire
4. Renforcer les capacités
Abstract
Pourquoi est-ce important ?
En dépit de leur mission, les entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) ne disposent pas toujours des ressources et du savoir-faire nécessaires pour mesurer avec précision leur impact. Selon une enquête de 2017 sur la mesure de l’impact social en France, seuls 41,3% des acteurs de l’ESS et 35,9% de leurs financeurs ont exprimé qu’ils réalisaient une mesure de l’impact social. Plus de 50% des personnes interrogées ont cité les coûts et la complexité comme les principaux obstacles à l’adoption de la mesure de l’impact social (KPMG, 2017[1]). Les décideurs politiques peuvent jouer un rôle important pour soutenir le développement de compétences autour des principes, des méthodologies et des pratiques de mesure d’impact.
La mesure de l’impact social peut entraîner une augmentation des coûts pour les entités de l’ESS, déjà confrontées à d’importants goulets d’étranglement pour assurer leur viabilité financière. Elles ne disposent pas toujours du capital humain ou des moyens financiers nécessaires pour mesurer l’impact de manière crédible. De plus, les efforts consacrés à la mesure de l’impact social peuvent être perçus comme détournant l’attention et les ressources des activités de base de l’ESS en soutien à sa mission.
En outre, imposer des exigences aux acteurs de l’ESS, sans leur offrir suffisamment de soutien, peut favoriser les entreprises conventionnelles ainsi que les entités de l’ESS plus grandes et mieux établies. En effet, les entités de l’ESS plus petites, plus jeunes (et parfois plus innovantes) peuvent avoir plus de mal à mobiliser les moyens nécessaires pour s’engager dans la mesure de l’impact social, que ce soit en termes de capital humain ou de ressources financières. Cela peut créer un avantage comparatif injuste et conduire à des comportements opportunistes ainsi qu’à une concurrence délétère entre les entités de l’ESS. À cette fin, les politiques de mesure de l’impact social peuvent veiller à fournir aux acteurs de l’ESS un soutien technique suffisant pour qu’ils puissent s’engager de manière significative dans la mesure de l’impact social.
Comment les décideurs politiques peuvent-ils aider ?
Les décideurs politiques peuvent faciliter l’accès des entités de l’ESS aux services de renforcement des capacités en matière de mesure de l’impact social d’une manière inclusive. Cela pourrait être accompli en identifiant les lacunes existantes en matière de compétences matérielles et immatérielles sur la mesure de l’impact parmi les entités de l’ESS. Ces entités sont particulièrement confrontées aux défis de la stabilité financière en raison de leur accès limité au financement externe. Le soutien politique pourrait être un facteur important pour faciliter l’intégration de la mesure de l’impact social dans leurs pratiques sans encourir de coûts supplémentaires. Alors que les exigences en matière de reporting d’impact deviennent de plus en plus rigoureuses, notamment de la part des bailleurs de fonds, les acteurs du secteur privé pourraient accéder plus facilement aux outils et aux ressources nécessaires pour procéder à la mesure d’impact. Par le biais de subventions et des apports en savoir-faire, le soutien public peut contribuer à atténuer les risques de freiner la capacité concurrentielle des entités de l’ESS par rapport aux entreprises conventionnelles.
En intégrant différentes perspectives issues de l’ESS sur la mesure de l’impact social, les décideurs politiques peuvent contribuer à adapter la mesure de l’impact aux besoins des multiples acteurs de cet écosystème. Il existe déjà de nombreux efforts ciblés, mais généralement dispersés, de la part d’acteurs non politiques visant à développer le savoir-faire en matière de mesure de l’impact social. Ces initiatives isolées ne reflètent pas toujours la mission et les besoins spécifiques des entités de l’ESS. En outre, comme la mesure de l’impact crée souvent des données publiques ouvertes indispensables, de nombreuses autres parties prenantes, telles que les investisseurs et la société civile, apporteraient des considérations particulières sur la manière d’évaluer l’impact en fonction de leurs propres contextes. Le renforcement des capacités en silos risque de ne pas refléter les objectifs et les exigences complémentaires des différents acteurs de l’écosystème de l’ESS. Les décideurs politiques peuvent tirer parti de leur pouvoir de rassemblement pour mettre en relation les entités de l’ESS avec des intermédiaires de l’écosystème, tels que les réseaux de soutien et les incubateurs, ainsi que les universitaires et les experts du secteur privé, afin de faciliter le transfert de connaissances et d’expériences entre les différentes parties prenantes dans l’espace de l’ESS.
Les décideurs politiques peuvent soutenir le développement des capacités des entités de l’ESS de deux manières : (i) en favorisant les services de renforcement des compétences tels que des formations et des mentorats pour doter les entités de l’ESS d’un savoir-faire en matière de mesure de l’impact social ; (ii) en facilitant la mise en réseau entre les entités de l’ESS, les décideurs politiques, les bailleurs de fonds et les autres parties prenantes de l’écosystème afin de capitaliser sur la base de connaissances existante sur la mesure de l’impact social et de l’adapter aux différents besoins de chaque acteur.
Actions possibles
Renforcement des capacités
Pour doter les acteurs de l’ESS des compétences requises, les décideurs politiques peuvent subventionner des services de formation ou de tutorat sur la mesure de l’impact social pour l’ESS. Pour cela, les réseaux et fédérations de l’ESS sont parmi les acteurs les plus importants à mobiliser au niveau national et local, avec les agences de promotion de l’entrepreneuriat, les accélérateurs et les incubateurs, les chambres de commerce et les banques de promotion. Leur compréhension des dynamiques territoriales et leur proximité avec les communautés locales peuvent aider à identifier les lacunes dans la capacité à mesurer l’impact et à faciliter l’accès aux entités de l’ESS. Ils peuvent également assurer la liaison avec le secteur privé et universitaire afin de générer une collaboration mutuellement bénéfique autour de la mesure de l’impact. Au Mexique, par exemple, l’Université nationale autonome gère un réseau de pépinières d’entreprises et de laboratoires qui soutiennent les entrepreneurs sociaux dans leurs efforts de mesure de l’impact, tandis que l’Institut national pour le développement social met en œuvre des programmes de renforcement des capacités pour les organisations de la société civile. À Turin, en Italie, le Centre de compétence pour la mesure de l’impact fournit des conseils et des outils pour promouvoir la mesure de l’impact (voir Mettre en œuvre 4.1).
Les autorités locales peuvent faciliter l’offre de formations et de ressources en matière de mesure de l’impact social, conformément à leur mandat de soutien au développement socio-économique régional et à l’innovation sociale. En Turquie, l’Agence de développement d’Ankara, l’institution publique qui réalise des projets de développement durable, a dispensé un programme de formation à la gestion de l’impact social en 2019. Les entrepreneurs et les entreprises sociales ont été invités à participer à ce programme de trois jours pour suivre un cursus comprenant le concept d’impact social, la théorie du changement, la collecte de données, l’évaluation de la maturité des données, le développement d’une stratégie d’impact, etc. (Ankara Development Agency, 2020[2]).
L’essor de la finance d’impact a augmenté à la fois la demande de mesure d’impact et l’offre d’outils disponibles. Comme les entités sont tenues d’établir des méthodes transparentes pour évaluer et rendre compte de leur impact afin d’obtenir un financement externe, l’importance du renforcement des capacités en matière de mesure de l’impact social parmi les entités de l’ESS s’est accrue. En conséquence, les gouvernements du monde entier ont exploré les moyens de développer les capacités de mesure de l’impact social dans le cadre de leurs stratégies visant à stimuler l’investissement dans l’impact social. Dans le cadre de la « Outcome Measurement Initiative », le gouvernement australien a investi 6,7 millions USD dans le renforcement des capacités de mesure des résultats entre 2018 et 2019 (Department of Social Services, 2022[3])1.
Les intermédiaires locaux de renforcement des capacités jouent un rôle essentiel dans l’amélioration des compétences des entités de l’ESS en matière de mesure de l’impact social. Une enquête menée en 2020 auprès de 110 incubateurs et accélérateurs en Europe a révélé que 77% d’entre eux aident les organisations à but social à élaborer une théorie du changement et une stratégie d’impact, et 68% les aident à mesurer et à gérer l’impact (EVPA/MAZE, 2020[4]). De même, sur 150 incubateurs d’entreprises sociales interrogés en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2019, près de 60% ont affirmé proposer des formations sur la mesure de l’impact et le reporting. Cependant, seulement 33% des entreprises mesurent effectivement leur impact social (Essec Business School, 2019[5]). Par conséquent, la formation peut s’avérer insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un soutien pratique pour effectuer la mesure de l’impact social d’une manière qui soit adaptée aux besoins individuels de chaque entité de l’ESS.
Le développement des capacités de l’ESS peut englober un éventail plus large de compétences, en plus des compétences techniques. Outre le savoir-faire méthodologique en matière de collecte et d’analyse de données, les entités de l’ESS doivent acquérir des compétences non techniques pour soutenir l’engagement efficace des parties prenantes et la prise de décision fondée sur des données probantes. La science des données et le « data mining » offrent des possibilités utiles en termes de mesure de l’impact social. Si la numérisation peut améliorer l’impact social, les entités de l’ESS restent limitées dans leur capacité financière et leurs ressources humaines pour intégrer les technologies numériques (European Commission, Executive Agency for Small and Medium-sized Enterprises, 2020[6]). Les décideurs politiques peuvent promouvoir les compétences numériques au sein de l’ESS, mais aussi encourager l’implication des scientifiques par le biais d’initiatives de données ouvertes et de laboratoires liés aux mesures de l’impact social. « Versili Lietuva » (Enterprise Lituanie) a lancé en 2021 une plateforme de formation à la mesure de l’impact social pour les entreprises sociales, qui offre également un référentiel unique permettant de collecter et afficher des données sur ces entreprises (voir Mettre en œuvre 4.2).
Mettre en œuvre 4.1. Centre de compétence pour la mesure d’impact et Torino Social Impact (Turin, Italie)
Pourquoi ?
Dans le cadre du plan stratégique d’impact social de Turin, le Centre de compétences pour la mesure de l’impact a été lancé en 2018 grâce à un partenariat entre la Chambre de commerce de Turin, la Fondation Compagnia di San Paolo et la Human Foundation. Ce centre vise à promouvoir la mesure et la culture de l’impact social à travers des séminaires, des réunions et des cours universitaires proposés par l’université de Turin.
Qu’est-ce que c’est ?
Le Centre agit comme un point central de ressources pour la diffusion de la culture de l’évaluation d’impact. Il fournit des conseils, des formations et un soutien méthodologique conformes aux pratiques internationales à toutes les entités, publiques et privées, à but lucratif et non lucratif. À cette fin, le Torino Social Impact a également été lancé comme une plateforme ouverte dédiée au renforcement des capacités. Torino Social Impact est une alliance regroupant plus de 200 entreprises du secteur privé, institutions publiques, bailleurs de fonds, organisations caritatives et autres acteurs, dans le but de renforcer l’écosystème local pour atteindre les objectifs d’impact social tout en générant des résultats commerciaux. Elle promeut des opportunités de construction d’un écosystème et de mise en réseau pour les entités cherchant à collaborer avec d’autres acteurs dans le domaine de l’impact social.
Impact
La deuxième édition du cours universitaire « Évaluation de l’impact social » pour le développement professionnel est en cours avec le soutien de la Chambre de commerce de Turin. Organisé par l’Université de Turin avec l’Université Polytechnique de Turin, la Fondation Piccatti Milanese, Cottino Social Impact Campus, Tiresia, les organismes de formation des Centres Coopératifs (Consorzio Il Nodo pour Confcooperative Piemonte Nord et Inforcoop Ecipaa Piemonte pour Legacoop Piemonte), et la Fondation Compagnia di San Paolo, le cours universitaire a connu une forte augmentation des inscriptions.
Source : (Torino Social Impact, 2021[7]).
Mettre en œuvre 4.2. Plateforme de formation à l’entreprise sociale pour la mesure de l’impact social (Lituanie)
Pourquoi ?
Suite à la recommandation de l’OCDE visant à sensibiliser au changement social par le biais d’un portail web en libre accès dédié à la mesure de l’impact social, Versili Lietuva (Enterprise Lituanie) a lancé une plateforme de formation à la mesure de l’impact social pour les entreprises sociales en mars 2021. Cette plateforme a deux objectifs principaux : (i) fournir aux entreprises sociales la formation nécessaire pour comprendre et mesurer avec succès leur impact social et (ii) disposer d’un espace unique recueillant et affichant des données sur les entreprises sociales qui s’inscrivent volontairement et peuvent présenter leur travail.
Qu’est-ce que c’est ?
La plateforme d’apprentissage propose des formations, des exercices et d’autres informations utiles, visant à aider les entreprises sociales à analyser leur impact et à créer un plan de mesure de l’impact, à évaluer l’efficacité de leur solution, à valider leur modèle d’entreprise et à mieux comprendre les besoins du marché et des clients. La plateforme aide les entreprises sociales à acquérir ces connaissances et à améliorer leurs décisions commerciales stratégiques, ce qui leur permet de contribuer efficacement à la résolution des problèmes sociaux.
Impact
Le champ d’application possible de cette plateforme est relativement large, car ses ressources sont disponibles non seulement pour les entreprises sociales existantes, mais aussi pour les entrepreneurs sociaux qui n’ont qu’une idée et qui peuvent s’inscrire pour bénéficier des formations. Les utilisateurs qui ont complété les leçons en ligne ont la possibilité de demander un retour d’information écrit de la part des mentors. À ce jour, le site web compte plus de 120 comptes d’entreprises sociales et 220 comptes d’idées enregistrées, et ces chiffres continuent de croître. Outre le matériel de formation gratuit, la plateforme offre aux entrepreneurs sociaux un sentiment de communauté ; les utilisateurs enregistrés reçoivent des bulletins d’information sur les événements pertinents, les possibilités de financement et les actualités générales de l’écosystème. Les entreprises sociales sont également souvent invitées à présenter leurs activités lors de divers événements, à utiliser la plateforme pour être plus visibles et à communiquer leur mission via la plateforme et les réseaux sociaux de l’Agence pour l’innovation.
Source : (Socialinis Verslas, 2022[8]).
Réseautage
Le renforcement des capacités en matière de mesure de l’impact social nécessite des efforts concertés de la part de tous les acteurs de l’ESS, y compris les praticiens, les décideurs politiques et les universitaires. Afin de capitaliser sur l’expertise existante et faciliter l’adaptation aux nombreuses facettes de l’ESS, le développement des capacités pourrait suivre une approche collaborative, en créant des espaces où tous les acteurs de l’écosystème peuvent s’engager sur un pied d’égalité, afin de permettre le transfert de connaissances et le partage d’expériences. Le gouvernement de l’Ontario au Canada a soutenu des consultations avec un large éventail d’acteurs de l’économie sociale et solidaire afin d’identifier les types de méthodologies et les problèmes qu’ils rencontrent en matière de mesure de l’impact social. Cela a conduit à une collaboration avec des universitaires et des praticiens pour mettre en place un groupe de travail et une stratégie de développement des capacités de mesure de l’impact social au Canada : L’Approche commune. Depuis 2018, les travaux de l’Approche commune ont impliqué des universitaires, des investisseurs, des décideurs politiques, des organisations de l’économie sociale et solidaire et un public plus large dans la conception et la fourniture de contenu sur la mesure de l’impact social. L’étendue des activités découlant de ce projet en cours comprend des comités consultatifs, des vidéos de formation, des outils d’auto-évaluation, des normes de données et une liste de champions de l’impact qui travaillent directement avec les organisations de l’économie sociale et solidaire (OECD, 2021[9]).
En ouvrant de nouvelles possibilités de réseautage, les décideurs politiques peuvent favoriser l’émergence d’une communauté de pratique inclusive qui favorisera le développement et la diffusion du savoir-faire national en matière de mesure de l’impact social. Par exemple, en organisant des conférences de haut niveau sur ce sujet, l’administration publique peut attirer et mettre en relation l’expertise sous forme de compétences et d’outils au service de l’ESS, provenant de différents domaines de recherche tels que la gestion, les sciences sociales, la psychologie et les statistiques. Ces débats peuvent contribuer à diffuser une philosophie de l’apprentissage au sein de l’écosystème de l’ESS, en identifiant à la fois les réussites et les difficultés, et en permettant ainsi aux entités de l’ESS de capitaliser sur les apprentissages et d’éviter les écueils de la mesure de l’impact social. En Grèce, par exemple, la Direction de l’économie sociale et solidaire a créé des centres de soutien pour faciliter la mise en réseau des entités de l’ESS (voir Mettre en œuvre 4.3). En Belgique, la Région wallonne a accordé des subventions pour établir un fichier d’experts en mesure de l’impact social, afin de promouvoir les méthodologies de mesure parmi les entités de l’ESS (voir Mettre en œuvre 4.4).
Les décideurs politiques peuvent favoriser l’émergence d’une cohorte d’analystes d’impact possédant les compétences techniques, mais aussi la sensibilité nécessaire aux spécificités de l’ESS. Il serait opportun d’augmenter le nombre et la qualité des professionnels spécialisés dans l’impact social (Hehenberger and Buckland, forthcoming[10]). Cela peut nécessiter la mise en place d’une formation spécifique, par exemple dans le cadre d’une approche de « formation des formateurs », ou la certification des compétences existantes. Outre le renforcement de la disponibilité d’expertise locale pour la mise en œuvre de la mesure de l’impact social, cette démarche pourrait également développer l’offre en termes de vérification de l’impact social, couramment fournie par des prestataires de services tiers. Néanmoins, étant donné l’importance du renforcement des capacités internes en matière de mesure de l’impact (Ruff and Olsen, 2018[11]), le personnel de l’ESS pourrait également être encouragé à suivre ces formations et à obtenir ces qualifications.
Mettre en œuvre 4.3. Centres de soutien à l’économie sociale et solidaire (Grèce)
Pourquoi ?
La direction de l’économie sociale et solidaire du ministère grec du Travail et des Affaires sociales a développé une plateforme facilitant la mise en réseau des entités de l’ESS (K.A.L.O en grec) dans le pays et fournissant un soutien consultatif.
Qu’est-ce que c’est ?
Ces centres de soutien sont établis dans le cadre du programme opérationnel « Développement des ressources humaines, éducation et apprentissage tout au long de la vie » du cadre de référence stratégique national (CRSN) 2014 - 2020. Ils fonctionnent comme des points d’information pour l’ESS, fournissant un soutien consultatif aux entreprises sociales par l’organisation d’ateliers et d’événements de mise en réseau, ainsi que la promotion des bonnes pratiques. Ils visent à promouvoir les entités de l’ESS auprès du grand public en fournissant des informations par le biais d’actions ciblées et de services de conseil relatifs à l’élaboration de plans d’affaires, de plans de marketing et de demandes de financement.
Impact
Actuellement, neuf centres de soutien sont répertoriés sur la plateforme pour les entités de l’ESS, soutenus par les municipalités respectives ou d’autres agences de mise en œuvre.
Source: (Foreis-Kalo, n.d.[12]).
Mettre en œuvre 4.4. Projet « Développons et évaluons Notre Impact Social » (DENIS) (Wallonie, Belgique)
Pourquoi ?
Dans le but de favoriser le développement du champ de l’économie sociale et de permettre aux entités de l’ESS d’adopter des processus et des outils d’évaluation d’impact, le gouvernement de Wallonie a accordé un financement au projet DENIS sur 24 mois, de 2020 à 2022. L’objectif était de diffuser la méthodologie d’évaluation de l’impact social développée dans le cadre du projet VISES (INTERREG, 2016-2019), qui repose sur une méthode d’évaluation co-construite, non linéaire, qualitative/quantitative, impliquant les parties prenantes dès le début du processus.
Qu’est-ce que c’est ?
Le projet DENIS avait pour objectif d’augmenter le nombre d’entités de l’ESS engagées dans l’évaluation de l’impact social, ainsi que le nombre d’experts capables de diriger le processus. Il visait également à capitaliser les résultats de recherche et l’expérience de ces accompagnateurs, afin de souligner la valeur ajoutée des activités de l’ESS au sein de l’écosystème socio-économique.
Ce projet s’articule autour de quatre objectifs opérationnels : (i) établir une communauté de coachs en évaluation d’impact social ; (ii) co-construire la recherche sur l’évaluation d’impact social en coopération avec des experts académiques et des acteurs du monde du travail ; (iii) former de nouveaux coachs en évaluation d’impact social ; et (iv) relever les défis observés dans les pratiques d’évaluation d’impact social.
Ce projet a été mené par ConcertES et a impliqué sept partenaires en Région wallonne : ALEAP, CAIPS, CES-ULiège, CIRTES-UCLouvain, InitiativES, SAW-B et UNIPSO.
Impact
Dans le cadre du projet DENIS, 42 entités de l’ESS ont reçu des subventions pour réaliser une évaluation de leur impact social. Le soutien financier accordé par le gouvernement wallon (entre 4 000 et 25 000 EUR par entité) leur a permis de mettre en place et d’appliquer des processus d’évaluation de l’impact social, avec l’aide des accompagnateurs formés par le DENIS.
Références
[2] Ankara Development Agency (2020), Ankara Kalkınma Ajansı Sosyal Etki Yönetimi Eğitim Programı, https://ankaraka.org.tr/ankara-kalkinma-ajansi-sosyal-etki-yonetimi-egitim-programi.
[14] ConcertES (2021), Rapport D’Activités 2021, https://concertes.be/wp-content/uploads/2022/07/20220707_RA-2021_DEF.pdf.
[3] Department of Social Services (2022), Outcomes Measurement Initiative, https://www.dss.gov.au/outcomes-measurement-initiative.
[5] Essec Business School (2019), Practice review of incubators: Europe and MENA region, https://drive.google.com/file/d/1pruGawabrB3dZkQ01QSn0-U4fxE_kOVu/view.
[6] European Commission, Executive Agency for Small and Medium-sized Enterprises (2020), New technologies and digitisation : opportunities and challenges for the social economy and social economy enterprises, https://data.europa.eu/doi/10.2826/667682.
[4] EVPA/MAZE (2020), Enablers of Impact: The Role of Incubators and Accelerators in Bridging Investment and Solutions, https://www.evpa.ngo/sites/www.evpa.ngo/files/publications/EVPA_MAZE-Enablers_of_Impact_report_2020.pdf.
[12] Foreis-Kalo (n.d.), Πλατφόρμα Δικτύωσης Φορέων Κ.Α.Λ.Ο (K.A.L.O. Agency Networking Platform), https://foreis-kalo.gr/?q=-kentra_list.
[13] Interreg/Wallonie (2021), Mesure d’impact, évaluation d’impact, valorisation de l’impact : quels impacts sur l’entreprise, ses parties prenantes et la poursuite de ses finalités ?, https://economie.fgov.be/sites/default/files/Files/Event/09032021-Single-Market-Forum/Presentation-Workshop-1-Single-Market-Forum-09032021.pdf.
[1] KPMG (2017), Baromètre de la mesure d’impact social, https://assets.kpmg/content/dam/kpmg/fr/pdf/2017/02/fr-barometre-mesure-impact-social.pdf.
[10] Krlev, G. and G. Pasi (eds.) (forthcoming), How impact measurement fosters the social economy: Form measurement of impact to learning and management for impact, Oxford University Press.
[9] OECD (2021), “Social impact measurement for the Social and Solidarity Economy: OECD Global Action Promoting Social & Solidarity Economy Ecosystems”, OECD Local Economic and Employment Development (LEED) Papers, No. 2021/05, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/d20a57ac-en.
[11] Ruff, K. and S. Olsen (2018), “The Need for Analysts in Social Impact Measurement”, American Journal of Evaluation, Vol. 39/3, pp. 402-407, https://doi.org/10.1177/1098214018778809.
[8] Socialinis Verslas (2022), More social entrepreneurship - less problems, https://socialinisverslas.inovacijuagentura.lt/en/.
[7] Torino Social Impact (2021), At school for social impact assessment: the second edition of the university course for social impact managers gets underway, https://www.torinosocialimpact.it/en/news/at-school-for-social-impact-assessment-the-second-edition-of-the-university-course-for-social-impact-managers-gets-underway/.
[15] Wallonie économie SPW (2020), MISE EN PLACE DE 40 BOURSES AFIN DE RÉALISER UN PROCESSUS DE VALORISATION DE L’IMPACT SOCIAL D’UNE ENTREPRISE D’ÉCONOMIE SOCIALE, https://economie.wallonie.be/Dvlp_Economique/Economie_sociale/Bourse/Pr%C3%A9sentation%20de%20l%27appel%20%C3%A0%20projet%20-%20impact%20social.pdf.
Note
← 1. Deux études de cas sur la valeur de la mesure de l’impact social ont été publiées dans le cadre de cette initiative : (i) Global Sisters Pay Ltd – une organisation à but non lucratif visant à autonomiser les femmes sur le plan financier, et (ii) Vanguard Laundry - une entreprise sociale intégrée au travail (WISE) fournissant des services de blanchisserie commerciale dans le Queensland.