Les orientations adoptées par les autorités publiques peuvent déterminer comment l’impact de l’économie sociale et solidaire (ESS) est compris, mesuré et communiqué, aussi bien pour les entités au niveau individuel que pour l’écosystème dans son ensemble. Ce chapitre présente des bonnes pratiques qui peuvent inspirer les décideurs politiques lors de l’élaboration de différentes formes d’orientations pour la mesure de l’impact social. Il décrit les actions possibles que les autorités publiques peuvent choisir de mettre en œuvre, allant de la mise à disposition de guides méthodologiques en libre accès, au soutien à la conception d’outils spécifiques et à la promotion des efforts d’harmonisation.
Guide de politique publique sur la mesure de l’impact social pour l’économie sociale et solidaire
2. Fournir des orientations
Abstract
Pourquoi est-ce important ?
Des orientations officielles, adoptées par les autorités publiques, peuvent déterminer comment l’impact de l’économie sociale et solidaire (ESS) est compris, mesuré et communiqué, tant pour les entités individuelles que pour l’écosystème dans son ensemble. Bien qu’une normalisation complète de la mesure de l’impact social ne soit ni possible ni souhaitable, la disponibilité et l’accessibilité d’orientations méthodologiques peuvent favoriser la convergence vers de bonnes pratiques et l’émergence de preuves d’impact solides. Ainsi, il est plus facile pour tous les acteurs de l’écosystème de l’ESS de parvenir à une compréhension commune et de travailler ensemble à un apprentissage systémique. Fréquemment, les orientations existantes ne tiennent pas compte des valeurs intrinsèques, des ressources et des capacités des entités de l’ESS. La plupart des orientations internationales sont axées sur les grandes entreprises multinationales ou sur les intérêts des bailleurs de fonds, plutôt que pour répondre aux besoins des entités de l’ESS qui ont généralement des niveaux de compétence et de ressources plus faibles (IMP, 2022[1]). Peu d’entités de l’ESS peuvent se permettre de suivre strictement ces exigences ou ont accès à l’expertise nécessaire. Dans une enquête récente, plus de 40% des entités françaises de l’ESS ont identifié la complexité des méthodes existantes comme un obstacle majeur (ESSEC/Impact Tank, 2021[2]). En particulier, les résultats immatériels (par exemple les aspects sociaux ou culturels subjectifs, les effets sur la satisfaction et le bien-être des parties prenantes, etc.) sont plus difficiles à saisir, à quantifier et à relier à l’activité qui les a générés.
Des orientations plus adaptées à l’ESS sont nécessaires pour intégrer la mesure de l’impact social dans la gestion quotidienne des activités, et pour exploiter les données produites dans une démarche d’amélioration continue. Dans de nombreux cas, les efforts de mesure de l’impact restent des exercices plutôt coûteux, isolés et ponctuels à la fin de la mise en œuvre du projet. Les orientations publiques peuvent être un moteur externe important pour façonner les cadres, outils et indicateurs que les entités de l’ESS décident d’adopter et améliorer leur adéquation à leurs besoins. Elles peuvent contribuer à rationaliser le processus de collecte d’informations et à garantir l’application de normes de qualité, ce qui pourrait également accroître la comparabilité des données et réduire les coûts.
Comment les décideurs politiques peuvent-ils aider ?
Les décideurs politiques peuvent fournir des orientations sur les méthodologies de mesure de l’impact social afin de faciliter la mise en œuvre et la diffusion dans l’écosystème de l’ESS. Les gouvernements peuvent adopter des orientations méthodologiques afin de faciliter leur adoption volontaire et l’adhésion à certains protocoles. Ils peuvent proposer des manuels en libre accès, souvent élaborés en partenariat avec des intermédiaires spécialisés dans le renforcement des capacités ou avec des représentants de l’économie sociale et solidaire (OECD, 2021[3]).
Les orientations doivent rester suffisamment flexibles pour répondre aux besoins des différents types d’entités de l’ESS. Celles-ci vont des associations, coopératives, fondations philanthropiques, mutuelles aux entreprises sociales et présentent une grande variété de modalités de fonctionnement, allant de la dépendance aux dons à une approche entrepreneuriale, incluant des activités de marché. Leur âge, leur taille, leur mode de gouvernance, leurs services ou produits et, par conséquent, leurs membres, clients et/ou bénéficiaires, varient considérablement. De plus, le degré de maturité et d’aspiration à entreprendre une mesure de l’impact social peut être influencé par leur secteur d’activité. Tous ces facteurs, associés à des contextes locaux différents, influencent sur les besoins, les capacités et les attentes en matière de mesure de l’impact social.
Les décideurs politiques peuvent soutenir les entités de l’ESS en fournissant des orientations de trois manières : (i) en proposant des ressources en libre accès, telles que des guides pratiques gratuits ; (ii) en promouvant l’harmonisation vers des cadres et des indicateurs spécifiques qui permettent d’adhérer à certaines normes et d’agréger les données ; (iii) en soutenant la conception d’outils dédiés aux entités de l’ESS, idéalement en partenariat étroit avec leurs représentants, afin de réduire davantage les obstacles et les coûts liés à la mesure de l’impact social.
Actions possibles
Fournir des orientations méthodologiques en libre accès
Les autorités publiques peuvent produire, commander ou diffuser des orientations facilement accessibles et suffisamment souples pour s’adresser à divers publics dans des contextes variés. Cela peut se faire en adaptant les orientations à des types spécifiques d’entités de l’ESS, en se concentrant sur des secteurs ou des domaines d’impact particuliers. Par exemple, le gouvernement finlandais soutient le projet « Hyvän Mitta » (Bonne mesure) qui fournit des conseils et des exemples aux entités de l’ESS pour mesurer leur impact (Hyvän Mitta, 2019[4]). De plus en plus de guides ciblent spécifiquement les entreprises sociales qui sont confrontées à un ensemble unique de défis dans la mobilisation de sources hybrides de revenus (c’est-à-dire de subventions, des dons et des activités de marché) et dans l’élargissement de leur impact. Il s’agit notamment du guide « Maximise Your Impact » élaboré par Social Value UK (Aps et al., 2017[5]) et financé dans le cadre d’Erasmus+ ou de l’« Australian Compass to Impact Measurement » (Muir and Benett, 2014[6]). D’autres s’intéressent à l’écosystème de l’ESS de manière plus générale, comme le « Social Impact Navigator » de Phineo (Allemagne).
La conception et la formulation centrées sur l’utilisateur favorisent la compréhension et à l’adoption des pratiques de mesure de l’impact social. Les guides peuvent être structurés de manière à permettre au lecteur d’entrer à différents stades de son parcours de mesure de l’impact social, que ce soit au début ou qu’il ait déjà une expérience de base. Des exemples concrets, des exercices ou des boîtes à outils permettent au lecteur d’acquérir immédiatement un savoir-faire pratique. La disponibilité dans les langues nationales, et parfois locales, est un autre facteur important pour améliorer l’accessibilité à différents publics. Par exemple, l’« Impact Path » conçu aux Pays-Basest disponible en néerlandais et en anglais (voir Mettre en œuvre 2.1) et le « Social Impact Navigator » de Phineo, disponible en allemand et en anglais (voir Mettre en œuvre 2.2).
Mettre en œuvre 2.1. Impact Path (Pays-Bas)
Pourquoi ?
Le Conseil économique et social des Pays-Bas (SER) a identifié la mesure de l’impact comme un obstacle pour les entreprises sociales (OECD/EU, 2019[7]). En juin 2018, les ministères néerlandais des Affaires sociales et de l’Emploi, des Affaires économiques et du Climat et des Affaires étrangères, ont lancé un manuel en ligne et en libre accès pour rendre la mesure d’impact accessible aux entrepreneurs sociaux. L’« Impact Path » (« Impactpad » en néerlandais) est conçu pour réduire les contraintes et les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs sociaux lorsqu’ils cherchent à mesurer la réalisation de leurs objectifs sociaux.
Qu’est-ce que c’est ?
Le manuel présente la mesure d’impact comme un processus composé de cinq étapes successives :
Étape 1 : préciser la mission sociale et l’objectif d’impact. Cela implique de formuler une mission sociale spécifique et de déterminer les objectifs d’impact, permettant ainsi aux entreprises sociales de concrétiser l’impact qu’elles souhaitent obtenir.
Étape 2 : élaboration et validation de la théorie du changement. Il est nécessaire de formuler des intentions pour atteindre l’impact envisagé par le biais des activités de l’entreprise sociale.
Étape 3 : suivi des résultats directs (produits). Cela comprend notamment le contrôle des résultats directs des activités des entreprises sociales qui contribuent à leur mission.
Étape 4 : mesure des effets liés à la mission. Il s’agit d’élaborer un plan décrivant la manière dont les entreprises sociales entendent mesurer l’impact clé qu’elles souhaitent atteindre.
Étape 5 : développement d’une vision globale et d’une justification plus solide. Cela consiste à rendre la mesure de l’impact plus complète et plus approfondie en : (i) complétant les recherches effectuées précédemment par les entreprises sociales par des mesures d’autres types d’impact et des parties prenantes de leur théorie du changement ; (ii) étayant l’impact étudié précédemment de manière plus solide par des mesures supplémentaires.
Une liste de contrôle au début du manuel aide les entreprises sociales à évaluer leur stade de développement sur le chemin. Pour chacune des cinq étapes, il fournit ensuite des orientations, des conseils et des considérations clés, ainsi que des outils et des ressources pratiques. En outre, plusieurs études de cas sont incluses dans le manuel, décrivant des exemples de bonnes pratiques en matière de mesure de l’impact social. Le manuel contient également une liste d’indicateurs et d’effets sur la participation au marché du travail, les chaînes de valeur durables, l’économie circulaire et le vieillissement actif et en bonne santé. Enfin, il se termine par une liste annotée de références pour une lecture plus approfondie.
Impact
L’« Impact Path » a été bien accueilli et est actuellement utilisé par plusieurs organisations éducatives et philanthropiques. Ayant suscité beaucoup d’intérêt au niveau international, l’outil a également été traduit en anglais.
Mettre en œuvre 2.2. « Social Impact Navigator » (Allemagne)
Pourquoi ?
L’idée qui sous-tend l’outil en ligne « Social Impact Navigator » est d’atteindre plus efficacement les objectifs des projets à impact social en planifiant l’impact du projet dès le départ, en définissant les objectifs et les groupes cibles, en développant une logique d’impact, en analysant et en mesurant l’impact, ainsi qu’en le communiquant. Il peut également soutenir les efforts de collecte de fonds. Phineo a développé l’outil qui a été lancé en 2017 avec l’aide du gouvernement allemand.
Qu’est-ce que c’est ?
Le navigateur est avant tout un outil en ligne structuré en trois parties : la planification, l’analyse et l’amélioration de l’impact. L’annexe contient des liens, des tests, des vidéos, des téléchargements et un glossaire. Dans la partie consacrée à la planification, trois sections expliquent comment évaluer les facteurs contextuels et définir les groupes cibles (déterminer les besoins), comment définir les objectifs du projet et choisir entre différentes options, et comment planifier l’impact social selon un modèle logique. La section consacrée à l’analyse contient des conseils sur la manière de suivre et d’évaluer un projet, de rendre son impact vérifiable, de choisir les bonnes méthodes d’évaluation et les bons critères de qualité, et d’interpréter et d’utiliser les données. Enfin, la section consacrée à l’apprentissage et à l’amélioration se concentre sur la manière d’exploiter les résultats de l’analyse d’impact et de rendre compte de l’impact. Les différentes parties sont complétées par des études de cas, des modèles, des listes de contrôle et des vidéos explicatives, un ensemble de conseils et de écueils possibles ainsi que des lectures complémentaires.
Impact
L’enquête à long terme montre que : 92 % des utilisateurs apprécient beaucoup le navigateur. 81 % des groupes cibles confirment avoir acquis de nouvelles connaissances avec l’aide du Navigateur et 88 % pensent qu’il a une valeur pratique pour le travail au sein de leur organisation. Depuis son lancement, le navigateur a été consulté environ 800 000 fois, et 7 % des utilisateurs restent sur le site plus de dix minutes. En outre, le navigateur est lié à des tiers et compte 1 100 liens entrants provenant d’autres organisations.
Source : (Phineo, 2013[9]).
Promouvoir les efforts d’harmonisation
Les orientations qui se concentrent principalement sur les principes ou les processus, plutôt que sur les méthodes ou les outils, peuvent encourager subtilement l’harmonisation des pratiques de mesure de l’impact social par les entités de l’ESS. Cette approche plus souple et moins contraignante pour les innovations possibles qu’un ensemble d’indicateurs standardisés. Depuis sa promotion dans les recommandations du groupe d’experts de la Commission européenne sur l’économie sociale et les entreprises sociales (GECES) (European Commission, 2015[10]; OECD/EU, 2015[11]), cette approche a été utilisée dans de nombreux guides au cours de la dernière décennie, tels que le Guide pratique pour la mesure et la gestion de l’impact de l’European Venture Philanthropy Association (Hehenberger, Harling and Scholten, 2015[12]), le projet VISES financé par l’UE (ConcertES/CRESS, 2022[13]) sur l’évaluation de l’impact social de l’entrepreneuriat social. L’Approche commune canadienne suit une idée similaire (OECD, 2021[3]). En général, les cadres plus larges et les approches fondées sur des principes contribuent à améliorer la qualité des pratiques de mesure d’impact, tout en permettant un certain degré de personnalisation dans la mise en œuvre, afin de refléter les besoins de chaque organisation. Ces cadres peuvent être perçus comme étant plus faciles à intégrer, sans pour autant sembler excessivement contraignants ou onéreux.
Dans certains cas, les autorités publiques peuvent décider d’adopter un cadre de mesure de l’impact social existant et de favoriser son adoption au sein de l’écosystème de l’ESS. Entre autres, les 17 objectifs de développement durable (ODD) – allant de l’éradication de la pauvreté à la paix, la justice et des institutions fortes, en passant par l’action climatique - sont apparus comme un cadre unificateur qui peut permettre le développement d’une compréhension commune, au sein et au-delà de l’écosystème de l’ESS. Afin d’attirer un public plus large et d’englober des défis sociaux plus vastes, de nombreuses approches de mesure de l’impact social ont commencé à intégrer directement ou à faire vaguement référence aux ODD et à leur série de 232 indicateurs uniques (French Impact/OECD, 2022[14]). Alors que ce cadre a été initialement conçu pour s’appliquer au niveau macro, au niveau national, des efforts internationaux en cours visent à le traduire au niveau de l’activité des organisations locales qui travaillent pour les ODD, dont beaucoup sont des entités de l’ESS. Un certain nombre de cadres liés à la mesure et à la gestion de l’impact et aux ODD s’appliquent aux organisations de développement (OECD, 2021[15]). Plus particulièrement, les normes d’impact des ODD des Nations unies pour les entreprises ciblent les entreprises d’intérêt public, les petites et moyennes entreprises, les organisations à but non lucratif et les organisations non gouvernementales. Pour encourager leur adoption, diverses initiatives sont proposées dans le monde entier, notamment l’outil d’auto-évaluation disponible gratuitement, l’étiquetage (c’est-à-dire le Sceau d’impact sur les ODD, (UNDP, 2022[16])) et le renforcement des capacités, tel que la formation proposée par l’université Duke (Mettre en œuvre 2.3).
Les décideurs politiques peuvent également choisir de soutenir des approches plus ascendantes qui émanent de l’ESS elle-même ou qui sont largement coconstruites avec les représentants de l’ESS, comme cela s’est produit au Canada (Common Approach, 2021[17]). Dans de nombreux pays, les coopératives se sont réunies pour identifier les indicateurs les plus adaptés pour caractériser leurs impacts. La Confédération européenne des coopératives industrielles et de services (CECOP) a élaboré un positionnement commun sur la manière de mesurer l’impact social, en se concentrant d’abord sur les coopératives de travail associé et les coopératives sociales, puis en l’étendant à tous ses membres, avec le soutien financier du programme de l’Union européenne pour l’emploi et l’innovation sociale (CECOP, 2021[18]) ; (CECOP, 2020[19]).
L’effort d’harmonisation peut être plus ou moins contraignant. Les décideurs politiques peuvent, par exemple, décider de rendre obligatoire un ensemble d’indicateurs de production ou de résultats pour les entités de l’ESS qui souhaitent obtenir un certain statut juridique. Parmi les nombreux exemples, citons les exigences en matière de rapports introduites pour les entreprises sociales et les entreprises d’insertion par le ministère du Travail et des affaires sociales de la République tchèque (České Sociální Podnikání, 2022[20]), pour les entreprises sociales d’insertion par le ministère français du Travail, de l’emploi et de l’inclusion (Avise, 2007[21]) ou pour les entreprises sociales et les coopératives sociales en Italie (Official Gazette of the Italian Republic, 2017[22]; Official Gazette of the Italian Republic, 1991[23]). Les décideurs politiques peuvent également encourager l’harmonisation sur une base volontaire, comme c’est le cas pour la norme de reporting social, développée en Allemagne avec le soutien du ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse en 2010 (Social Reporting Standard, 2018[24]).
Il convient de trouver un équilibre entre des orientations plus souples et des orientations plus précises. D’une part, des conseils plus personnalisés peuvent mieux correspondre aux attentes des différentes entités de l’ESS. D’autre part, un cadre plus complet et plus souple peut favoriser la convergence des points de vue et des pratiques dans l’ensemble de l’écosystème de l’ESS. Pour permettre l’agrégation des preuves d’impact et faciliter le dialogue entre les entités de l’ESS, leurs bailleurs de fonds et les autres parties prenantes, un alignement plus poussé peut parfois être considéré comme bénéfique. Dans ce cas, les décideurs politiques peuvent donner des indications plus précises sur des outils, des mesures ou des normes de reporting spécifiques, qui déterminent la manière dont les informations financières, ainsi que les résultats économiques, sociaux, environnementaux et de gouvernance peuvent être suivis et présentés.
Mettre en œuvre 2.3. Mesure et gestion de l’impact pour les ODD
Pourquoi ?
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) est le gardien des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, lancés en 2015 et auxquels 193 pays se sont engagés à atteindre d’ici 2030. Les ODD représentent un plan commun pour mettre fin à l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et protéger la planète. Cependant, le secteur public ne peut pas atteindre seul ces Objectifs. Les entreprises et les investisseurs peuvent contribuer à combler cette lacune en intégrant les facteurs de durabilité et d’impact social sur les individus et la planète dans les décisions de gestion, en utilisant les normes d’impact des ODD comme moyen de gérer la durabilité au cœur des organisations.
Le PNUD soutient la diffusion des normes d’impact des ODD pour les entreprises à travers différentes initiatives : des ressources ouvertes en ligne (un glossaire et un recueil de notes d’orientation) ; la formation des assureurs (développée par Social Value International), et l’accréditation pour renforcer les capacités, les compétences et la cohérence au sein de la communauté d’assurance ; ainsi qu’une formation virtuelle gratuite sur « la mesure et la gestion de l’impact pour les ODD » créée en collaboration avec le Centre pour l’avancement de l’entrepreneuriat social (CASE) à l’Université Duke, aux États-Unis.
Qu’est-ce que c’est ?
Ce cours s’adresse à tous ceux qui souhaitent apprendre à améliorer les pratiques de leur organisation en matière de mesure et de gestion de l’impact et à aligner leurs activités et leurs rapports ESG ou d’impact sur les normes mondiales émergentes. Il montre comment les organisations peuvent améliorer la prise de décision pour avoir un impact positif sur les personnes et la planète, en adoptant les principes de l’entreprise responsable, d’autres normes et les meilleures pratiques en matière de gestion de l’impact.
Son contenu s’articule autour des éléments fondamentaux des normes d’impact des ODD et s’aligne sur les principes de fonctionnement de la gestion d’impact et d’autres normes mondiales, y compris l’« Impact Management Project ». Il traduit en actions pratiques les quatre pratiques universelles de la gestion de l’impact : définir une stratégie, intégrer, optimiser et renforcer.
La formation, qui comprend de courtes vidéos et des exemples pratiques concrets, dure jusqu’à dix heures et les apprenants peuvent la suivre à leur rythme. Tout le matériel est téléchargeable et les universitaires à but non lucratif ont automatiquement l’autorisation d’utiliser les éléments du cours dans leur enseignement. L’audit du cours est gratuit et les apprenants peuvent s’inscrire au cours sur la plateforme Coursera.
Impact
Plus de 13 800 apprenants se sont inscrits au cours sur Coursera en octobre 2022. Les 10 premiers pays en termes de trafic de visiteurs sont les suivants : États-Unis, Inde, Royaume-Uni, Japon, Australie, Canada, Espagne, Allemagne, Hong Kong et Turquie. Les éléments du cours ont été traduits en espagnol, en indonésien, en vietnamien et en thaï. Le cours est largement plébiscité, avec des commentaires et des évaluations favorables, obtenant un score de 4,8 sur 5 pour l’ensemble des utilisateurs. Plus de 60 % des apprenants ayant répondu à l’enquête facultative travaillent dans le secteur non marchand ou dans le secteur du conseil.
Source : (Case i3, 2022[25]).
Soutenir la conception d’outils de mesure de l’impact social
Les décideurs politiques peuvent soutenir la conception et la diffusion d’outils de mesure de l’impact social adaptés afin de réduire les obstacles et de faciliter leur adoption. De nombreuses autorités régionales et locales ont déjà entrepris cette démarche. Par exemple, les autorités locales de Flandre (Belgique) (Impact Wizard, 2016[26]), d’Athènes (Grèce) (Social Develop Athens, 2014[27]; Temple et al., 2017[28]) et de Séoul (Corée) ont développé des approches de mesure adaptées aux différents types d’entités de l’ESS. L’outil belge Impact Wizard, par exemple, aide les organisations tout au long du processus d’évaluation de l’impact grâce à cinq modules (Impact Wizard, 2016[26]). En Slovénie, étant donné que la déclaration de l’impact social par les entreprises sociales devrait devenir obligatoire en 2024, le ministère de l’Économie, du Tourisme et du Sport et l’agence de recherche slovène ont financé l’élaboration d’un modèle de mesure de l’impact social pour les entreprises sociales. Le modèle est un outil en cinq étapes qui vise à aider les entreprises sociales à définir des indicateurs et d’autres unités de mesure pour identifier l’impact qu’elles génèrent. Le modèle est actuellement en phase d’essai et les entreprises sociales sont invitées à le tester et à faire part de leurs commentaires (Ministry of the Economy, Tourism and Sport, 2022[29]; OECD/EU, 2022[30]). Pour encourager davantage l’adhésion à ces outils, ils peuvent être subordonnés à la délivrance de certifications ou d’enregistrements pour les entités de l’ESS, comme le programme Market Mate en Hongrie1.
Plus ces outils deviennent contraignants dans leur application, plus il est conseillé de les limiter à un ensemble minimal d’obligations fondamentales. Cela peut se traduire par un certain nombre d’indicateurs obligatoires ou prévoir une certaine marge d’adaptation au cas par cas, dans le cadre de leur conception. Comme l’a conclu le groupe d’experts de la Commission européenne sur l’économie sociale et les entreprises sociales (GECES), « la mesure de l’impact social devrait se faire à l’aide d’indicateurs simples et faciles à utiliser et ne devrait pas représenter une charge supplémentaire pour l’entreprise sociale » (GECES Working Group, 2017[31]). Outre le risque de créer une lassitude à l’égard des mesures, cela peut restreindre les possibilités d’innovation vers des voies prédéterminées.
Ces outils doivent trouver un moyen d’être accessibles et adaptables à la pluralité des entités de l’ESS. Les décideurs politiques peuvent contribuer à les rendre facilement accessibles, même pour les petites organisations à but non lucratif dont le budget est limité. Bien qu’ils soient cofinancés par les pouvoirs publics, ces outils ne sont pas toujours gratuits, comme c’est le cas pour Impact Wizard en Belgique (Impact Wizard, 2016[26]) ou Outcomes Star au Royaume-Uni (voir Mettre en œuvre 2.4). Afin de mieux correspondre à la réalité des prestataires de services sociaux, ce dernier outil a été adapté à un large éventail de secteurs (soins aux adultes, logement et sans-abrisme, santé mentale, jeunes, réfugiés et demandeurs d’asile). L’accent est également mis de plus en plus sur la conception centrée sur l’utilisateur, notamment pour réduire la charge de formation des administrateurs. C’est par exemple le cas de l’outil de mesure de l’impact développé par la ville d’Athènes, en Grèce (voir Mettre en œuvre 2.5).
Ces approches participatives pouvant être coûteuses et prendre du temps, elles doivent être adaptées à l’impact que les entités de l’ESS ont l’intention de créer. Ces considérations incluent la probabilité d’un impact négatif ou inattendu.
Dans la mesure du possible, ces outils de mesure d’impact social doivent servir à la fois les objectifs de redevabilité externe et ceux d’apprentissage interne au sein de l’ESS. Pour passer de la « preuve » à l’« amélioration » de l’impact, la mesure de l’impact social doit devenir un processus holistique à l’échelle de l’organisation plutôt qu’un exercice technique cloisonné (Hehenberger and Buckland, forthcoming[33]). En pratique, il est recommandé que le processus de collecte et d’analyse des données soit formatif plutôt que sommatif, c’est-à-dire qu’il permette d’apprendre, de changer et de développer une offre de services ou de produits meilleure et plus adaptée, au lieu de ne rendre compte que de l’impact déjà obtenu. L’expression « gestion de l’impact » a gagné du terrain ces dernières années, reconnaissant la nécessité de produire des preuves exploitables et de les intégrer dans le processus décisionnel de l’organisation.
Mettre en œuvre 2.4. Outcomes Stars (Royaume-Uni)
Pourquoi ?
Les Outcomes Stars sont des outils fondés sur des données probantes qui encouragent et soutiennent une approche collaborative et habilitante de la mesure des résultats et du travail essentiel Ils sont développés et licenciés par Triangle, une entreprise sociale britannique. Les Stars sont centrés sur la personne, tiennent compte de ses traumatismes et communiquent des informations significatives sur ses besoins et ses progrès. Ils aident à soutenir le travail avec les personnes ayant subi des traumatismes et sont conçus pour être utilisés dans le cadre d’approches fondées sur les traumatismes.
Qu’est-ce que c’est ?
Plus de 50 versions sont disponibles, y compris un « diagramme Star » (en étoile) visuellement attrayant et des échelles, ciblant différents groupes de bénéficiaires et services allant de la toxicomanie aux soins sociaux pour adultes, en passant par les réfugiés et les demandeurs d’asile et les jeunes. Chacun d’entre eux est holistique et couvre des domaines tels que le logement, les relations, l’emploi, la santé physique et mentale. Le Star mesure la « distance parcourue » vers des changements durables en termes de bien-être et de situation. Un parcours de changement est clairement défini, basé sur les attitudes, les comportements et les circonstances.
Les Star sont administrés en collaboration entre les travailleurs sociaux et les utilisateurs des services. Le fait de remplir ensemble l’outil Star suscite une discussion fructueuse et apporte les perspectives et les points de vue uniques du praticien et de la personne aidée. L’outil Star rempli devient alors la base d’un plan d’action partagé et réaliste, et des révisions régulières génèrent un visuel du changement et des données sur les résultats.
En termes de travail essentiel, ce processus de collaboration est apprécié, car il favorise l’instauration de la confiance et une compréhension commune. Lors d’une enquête menée en 2019 auprès des utilisateurs de Star, plus de 90 % d’entre eux ont déclaré que Star « favorise les bonnes conversations et la collaboration entre le personnel et les utilisateurs des services » et « les aide à avoir une vue d’ensemble de la situation ».
Triangle propose une formation et un soutien continu à la mise en œuvre par le biais d’une licence d’utilisation des Star et d’une application permettant de remplir le questionnaire en ligne et d’obtenir des rapports de données avancés. Le site web Outcomes Star contient des études de cas, des bonnes pratiques et des preuves de validité, de fiabilité et d’efficacité.
Impact
Triangle a développé la première version en 2006 pour les personnes sans-abri. En 2022, Outcomes Star était utilisé par plus de 16 000 services et plus de 1,5 million de lectures de Star avaient été enregistrées sur le seul système Star Online de Triangle. Au Royaume-Uni, il est largement utilisé par les autorités locales, les fiducies du NHS et les organisations caritatives ; il est bien établi en Australie et utilisé dans de nombreux autres pays, dont l’Espagne, la France, l’Islande, le Danemark, la Finlande et les États-Unis. Des versions ont été traduites en dix langues différentes.
L’Outcomes Star est mentionné dans de nombreux documents gouvernementaux, manuels de résultats et guides, tels que le Guide de mise en service du programme « Enfants en bonne santé » de Public Health England (2021), le guide de gestion des cas du Conseil de la justice pour mineurs pour l’Angleterre et le Pays de Galles (2022) et le Cadre de résultats pour les services de santé mentale du Programme national d’inclusion sociale (2009). Près de 100 organisations ont collaboré au processus rigoureux d’élaboration des nouvelles versions des Star, y compris des organismes gouvernementaux et des prestataires de services.
Source : (Triangle, 2022[34]).
Mettre en œuvre 2.5. Outil de mesure de l’impact, ville d’Athènes (Grèce)
Pourquoi ?
Les entités de l’ESS ont besoin d’outils faciles à utiliser pour mesurer leur impact, qui leur permettent d’extraire des résultats et de les comparer à leurs propres réalisations antérieures et à celles d’autres entités. Pour répondre à ce besoin, la direction de l’économie sociale et solidaire du ministère grec du Travail et des Affaires sociales a conçu un outil de mesure de l’impact social librement accessible en ligne pour les entités de l’ESS. Les entités de l’ESS inscrites au Registre général des entités de l’économie sociale et solidaire ont l’obligation de renseigner l’outil chaque année. La mise en œuvre de l’outil permet de mesurer l’impact positif et négatif au fil du temps. Ainsi, les entités de l’ESS peuvent obtenir annuellement des résultats quantitatifs et tangibles sur leur impact social en introduisant leurs données et, par conséquent, améliorer leurs procédures opérationnelles et renforcer leurs activités.
Qu’est-ce que c’est ?
L’outil a été créé dans le cadre d’une initiative d’assistance technique proposée par le British Council au ministère grec du Travail et des Affaires sociales sous l’égide du Service d’appui aux réformes structurelles de la Commission européenne (SRSS). La méthodologie de cet outil est basée sur un outil précédemment développé par Social Value UK. L’outil a été développé numériquement par Sociality, une coopérative membre de l’ESS basée à Athènes, qui offre des services numériques en utilisant des technologies librement accessibles et à source ouverte. Le développement de cet outil a été financé par l’Union européenne. La méthodologie suivie par l’outil est basée sur les principes élaborés par Social Value et généralement acceptés, qui s’articulent autour de sept questions directrices :
1. Quel est l’objectif social de votre organisation et comment y parvient-elle ?
2. Qui a connu des changements dans sa vie grâce à ce que vous faites ?
3. Quels sont les changements auxquels les parties prenantes sont confrontées ?
4. Comment pouvons-nous mesurer le changement et savoir s’il a eu lieu ?
5. Dans quelle mesure ces changements affectent-ils vos activités ?
6. Combien de temps faut-il pour mesurer les changements ?
7. Quelle est l’importance de ces changements ?
L’outil permet aux organisations de recueillir des informations qualitatives, par exemple des descriptions du changement, des activités, des produits et des résultats intermédiaires, et des informations quantitatives, par exemple le nombre de parties prenantes par sous-groupe, ainsi que les effets positifs/négatifs des changements. Il permet d’adapter avec souplesse les types de parties prenantes concernées, le nombre de changements et une grande variété d’autres paramètres. À la fin, il produit un rapport agrégé ainsi que des résultats désagrégés par groupe de parties prenantes. Le rapport final peut être téléchargé au format PDF ou consulté en ligne. L’outil comprend une vidéo et un guide d’utilisation détaillé, expliquant le contexte et la signification de chaque question, ainsi que des instructions sur la manière de remplir l’enquête. Les utilisateurs peuvent également consulter des exemples préremplis pour chaque question lors de la saisie de leurs données.
Impact
Sociality a développé le logiciel de manière transparente, et son site web explique comment il pourrait être utilisé pour une reproduction ultérieure.
Références
[5] Aps, J. et al. (2017), Maximise your Impact: A Guide for Social Entrepreneurs, Estonian Social Enterprise Network/Koç University Social Impact Forum/Mikado Sustainable Development Consulting/Social Value UK, https://socialvalueuk.org/resource/maximise-impact/.
[8] Avance/Social Enterprise NL/Impact Centre Erasmus (2020), The Impact Path: An entrepreneur’s guide to growth in social impact measurement, Avance/Social Enterprise NL/Impact Centre Erasmus, https://impactpad.nl/wp-content/uploads/Het_Impactpad_EN_2020.pdf.
[21] Avise (2007), Cahier d’Evaluation Utilité Sociale, https://www.avise.org/sites/default/files/atoms/files/200711_avise_cahier_evaluationutilitesociale.pdf.
[25] Case i3 (2022), Impact Measurement and Management for the SDGs Course, https://sites.duke.edu/casei3/for-practitioners/impact-measurement-and-management-for-the-sdgs-course/.
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