L’enseignement et la formation professionnels (EFP) constituent une composante clé du système d’éducation dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans l’ensemble, 30 % environ des 25-34 ans sont au plus diplômés de la filière professionnelle, que ce soit dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement post-secondaire non tertiaire ou tertiaire de cycle court.
La filière professionnelle relève en grande partie du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Plus de deux tiers des inscrits en filière professionnelle sont scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
La filière professionnelle s’adresse aussi à ceux qui ne sont plus en formation initiale. En relèvent en effet les formations que les adultes peuvent suivre pour se recycler et améliorer leurs compétences ainsi que les formations de seconde chance qui font partie du système d’éducation. C’est la raison pour laquelle l’effectif est dans l’ensemble plus âgé en filière professionnelle qu’en filière générale. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les inscrits sont en moyenne plus âgés en filière professionnelle (21 ans) qu’en filière générale (17 ans) dans les pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, deux tiers environ des 20-24 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inscrits en filière professionnelle.
Coup de projecteur sur l'enseignement et la formation professionnels
Résumé
Le rôle de l’enseignement et de la formation professionnels dans le système d’éducation des pays
Différences dans la structure et l’importance des systèmes d’EFP : voies à suivre par les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle pour poursuivre leurs études
Les programmes « emploi-études », c’est-à-dire les formations constituées de composantes théoriques en milieu scolaire et de composantes pratiques en entreprise, ont certes de nombreuses vertus (découlant par exemple de la possibilité de rencontrer des employeurs potentiels ou d’acquérir des compétences techniques ou socio-émotionnelles auprès de collègues expérimentés), mais 45 % seulement des élèves inscrits suivent une formation dont la composante pratique en entreprise est importante. L’effectif des programmes « emploi-études » a augmenté de 3 points de pourcentage dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire entre 2015 et 2021 dans les pays dont les données des deux années de référence sont disponibles.
L’accès à l’enseignement tertiaire est important, non seulement pour que la filière professionnelle soit attractive, mais aussi pour que les diplômés de l’EFP puissent continuer leurs études ou changer d’orientation en cours de carrière. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, trois quarts environ des élèves inscrits en filière professionnelle suivent un cursus qui leur donne directement accès à l’enseignement tertiaire. Cet accès concerne tous les niveaux de l’enseignement tertiaire dans la plupart des pays, mais peut être limité à l’enseignement tertiaire de cycle court ou à certains cursus appliqués, à vocation professionnelle, en licence dans certains pays. Dans de nombreux pays, il existe dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire des passerelles qui donnent accès à l’enseignement tertiaire.
La question de l’équité dans les systèmes d’EFP
Les élèves issus de milieux défavorisés tendent à être surreprésentés en filière professionnelle. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les élèves sont nettement plus nombreux en filière générale qu’en filière professionnelle si au moins un de leurs parents est diplômé de l’enseignement tertiaire dans tous les pays dont les données sont disponibles.
Le pourcentage de femmes tend à être sensiblement plus élevé en filière générale qu’en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les pays de l’OCDE, les femmes constituent en moyenne 53 % de l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale, contre 45 % en filière professionnelle.
Variation des taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle
Le taux de réussite est un indicateur important de l’efficacité de la filière professionnelle. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les inscrits sont moins nombreux à obtenir leur diplôme à la fin théorique de leurs études en filière professionnelle (62 %) qu’en filière générale (77 %).
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les hommes inscrits en filière professionnelle sont moins susceptibles d’obtenir leur diplôme, même deux ans après la fin théorique des études, s’ils suivent un cursus qui ne leur donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire.
Avantages du diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle sur le marché du travail
L’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires en filière professionnelle aide à trouver du travail et réduit le risque de chômage dans tous les pays. Le taux d’emploi des 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire s’établit en moyenne à 83 % en filière professionnelle, contre 73 % en filière générale, dans les pays de l’OCDE.
Dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, le différentiel salarial entre les filières est modeste, voire négligeable chez les 25-34 ans, mais il se creuse chez les 45-54 ans, souvent en faveur de la filière générale. Il reste que dans de nombreux pays, l’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale est très peu élevé, car la plupart des diplômés poursuivent leurs études dans l’enseignement tertiaire.
Le taux d’emploi et la rémunération continuent de varier entre les hommes et les femmes dans la quasi-totalité des pays. Dans les pays de l’OCDE, le taux d’emploi des 25-34 ans au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle s’établit en moyenne à 74 % chez les femmes, contre 89 % chez les hommes.
Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont moins susceptibles de poursuivre leurs études s’ils ont suivi la filière professionnelle plutôt que la filière générale. En moyenne, 29 % des 25-29 ans diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière générale sont toujours scolarisés, les autres travaillent ou sont NEET dans les pays de l’OCDE. Dans ce groupe d’âge, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle sont nettement moins nombreux à être encore scolarisés (9 % seulement environ en moyenne) ; 75 % d’entre eux travaillent et 17 % d’entre eux sont NEET.
Dotation de la filière professionnelle
Dans l’ensemble, les dépenses unitaires sont plus élevées en filière professionnelle, qui requiert des équipements et des infrastructures spécifiques, qu’en filière générale. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les dépenses sont selon la moyenne de 2020 de l’ordre de 11 400 USD par élève en filière générale, contre 13 200 USD en filière professionnelle, dans les pays de l’OCDE.
Le corps enseignant vieillit en filière professionnelle, ce qui laisse entrevoir des difficultés à le renouveler dans les dix prochaines années. Dans les 25 pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, 45 % des enseignants en poste en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont âgés de plus de 49 ans selon les chiffres de 2021, contre 41 % en 2013. Leur pourcentage est plus élevé qu’en filière générale (38 % en 2021). Le problème du vieillissement se pose peut-être avec plus d’acuité en filière professionnelle, car certains enseignants ont commencé par acquérir de l’expérience dans leur secteur d’activité avant d’enseigner.
Dans les pays de l’OCDE, le taux d’encadrement est en moyenne moins élevé en filière professionnelle, où les élèves sont 15 par enseignant, qu’en filière générale, où ils sont 14 par enseignant, ce qui peut amener à s’interroger sur la qualité de l’enseignement.