Le présent ouvrage est la deuxième édition de l’Observateur de l’action climatique. Préparée par l'équipe du Programme international pour l'action sur le climat (IPAC), cette publication annuelle de l'OCDE fournit des éclairages essentiels sur l'action climatique mondiale, étayés par le Tableau de bord d’indicateurs liés au climat de l’IPAC (www.oecd.org/ipac) ainsi que divers autres travaux et jeux de données de l'OCDE1.
Le Programme vise à aider les pays à prendre des décisions mieux informées et permet une mesure plus précise des progrès accomplis par les parties prenantes. Aux côtés des autres réalisations de l'IPAC, et notamment de son Tableau de bord, l'Observateur de l’action climatique complète et soutient les cadres de suivi de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de l'Accord de Paris en examinant les principales tendances et évolutions et en évaluant les avancées des politiques climatiques mises en place dans les pays.
L’Observateur – comme plus généralement l'IPAC – a pour finalité spécifique une évaluation et un suivi appropriés de l'action climatique. À cette fin, l'IPAC a développé une approche analytique qui structure ce rapport. L'approche analytique poursuivie est basée sur une conceptualisation élargie du modèle d'indicateurs environnementaux Pression-État-Réponse (PER) de l'OCDE/du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) (voir l’Encadré 1) et s’appuie sur des critères étendus pour apprécier les choix de politiques des pays, en intégrant des aspects tels que leurs contraintes ou obstacles, les impacts sociaux et économiques potentiels, et l'environnement externe du pays.
Les contraintes ou obstacles à l’action des États peuvent être divisés en quatre grands groupes :
1. Gouvernance : aux fins d’une mise en œuvre efficace et efficiente des politiques de décarbonation, la mise en place de structures de gouvernance nouvelles ou supplémentaires pourra être à envisager.
2. Matériaux critiques : les politiques de décarbonation ne pourront pas faire sans le recours à un certain nombre de matériaux critiques, tels que le cuivre et le lithium, entre autres.
3. Compétences, technologies et innovation : l’action contre le changement climatique sous‑entend l’acquisition d’un ensemble de nouvelles compétences, tant au plan individuel qu'institutionnel, ainsi que le déploiement de nouvelles technologies.
4. Financement : les réponses politiques élaborées peuvent nécessiter un financement important.
Enfin, l’action publique en matière de climat ne s’exprime pas en « terrain vierge ». Des conditions externes positives, ou « vents favorables » peuvent exister, à même de venir soutenir les mesures ; de même, à l’inverse, que des freins à l’action, ou « vents contraires », associés à des conditions externes négatives générant des circonstances défavorables à la mise en œuvre des politiques. La guerre d’agression injustifiée que mène la Russie en Ukraine, par exemple, et qui impacte l'approvisionnement en gaz de l'Europe, agit comme un vent contraire évident à l’action climatique, mais d'autres peuvent aussi exister. Les conditions économiques générales, notamment, telles que le niveau du chômage, le ratio dette/PIB et/ou un certain nombre inégalités sociales, peuvent avoir leur mot à dire dans l’appréciation des choix de mesures (Graphique 1).
L'approche conceptuelle plus large de l’Observateur de l’action climatique permet une analyse plus complète des défis et des opportunités de l’action climatique, à même d’orienter utilement les décideurs dans leurs choix de politiques et leur mise en œuvre. Ce regard pluridisciplinaire est la principale contribution de l'OCDE au débat sur les politiques de lutte contre le changement climatique, laquelle tire profit de la large expérience de l’Organisation en matière d'analyse des politiques publiques et d’identification des meilleures pratiques.
Dans l’avenir, l'IPAC s’efforcera de développer une série d'indicateurs associés à cette perspective analytique plus large pour aider les pays à prendre des décisions éclairées face à l'urgence climatique dans le contexte de leurs approches stratégiques, de leurs paysages institutionnels et de leurs réalités économiques et sociales.