À l’occasion de la COP26, la plupart des pays ont révisé leur CDN (Chapitre 2). Outre leurs cibles d'émission, les pays signifient également les mesures adoptées ou prévues aux fins du respect de leurs engagements en matière d'atténuation. Dans le cadre de la préparation du premier exercice d'inventaire mondial, la CCNUCC s’est attachée à compiler les principales mesures rapportées par les pays dans leur CDN (CCNUCC, 2022[1]). Par exemple, 91 % des Parties ont fait état d’actions dans le domaine prioritaire de l'approvisionnement en énergie et 74‑82 % ont signifié des mesures dans les transports ; l’utilisation des terres, le changement d'affectation des terres et la foresterie (UTCATF) ; les bâtiments ; l’agriculture ; et les déchets (Graphique 21).
En dépit de son large champ d’analyse, le rapport de synthèse de la CCNUCC sur les CDN des Parties nécessite d’être complété par des données spécifiques sur l'action climatique des pays. Le rapport de la CCNUCC classe les actions climatiques signifiées par les pays de manière assez générale, en se basant sur les domaines d'action et sur les déclarations volontaires communiquées. Il ne présente néanmoins pas la granularité voulue pour permettre un suivi des progrès accomplis, établir une cartographie précise des mesures en place pour les différentes bases d'émissions et déterminer leur niveau de sévérité.
Pour compléter les informations fournies par la CCNUCC, l'IPAC a mené à bien une évaluation détaillée de l'action climatique de 51 pays et de l'UE. Le Cadre de mesure des actions et politiques climatiques (CMAPC) s'appuie sur les efforts déployés par la CCNUCC pour recenser les mesures climatiques déclarées par les pays (CCNUCC, 2022[1]), mais va plus loin en identifiant les mesures et instruments d’action déjà effectivement à l’œuvre et en évaluant leur degré de sévérité. Par exemple, il décortique la catégorie « production d'énergies renouvelables » de la CCNUCC en fournissant des informations sur les instruments d’action sous-jacents, tels que ceux mis en place notamment pour le soutien aux énergies renouvelables (tarifs de rachat, systèmes d'enchères, normes de bouquet d’énergies renouvelables) ou encore la tarification du carbone (taxes sur le carbone, systèmes d'échange de droits d'émission).
Le CMAPC quantifie de manière empirique l’ampleur et la sévérité de l’action mise en œuvre par les pays, fournissant ainsi des informations essentielles pour le suivi des efforts engagés par les pays dans la lutte contre le changement climatique (Encadré 4). La sévérité de l’action désigne le degré auquel les mesures et politiques de lutte contre le changement climatique incitent ou aident à atténuer les émissions de GES sur le territoire national ou à l’étranger. Bien que l’ampleur de l’action et sa sévérité ne mesurent pas son efficacité, ces informations apportent de premiers éléments clés aux fins de son évaluation.