L’Accord de Paris fixe l’objectif de limiter le réchauffement planétaire moyen à 2 °C, tout en reconnaissant la nécessité de contenir la hausse des températures à 1.5 °C. À l’échelle mondiale, un autre objectif consiste à parvenir à un « équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle » (CCNUCC, 2016[3])1. De cette manière, la neutralité en gaz à effet de serre (GES), ou « neutralité carbone », pourrait être atteinte à l’échelle mondiale à l’horizon 2050.
L’Accord de Paris repose sur une approche ascendante non contraignante dans le cadre de laquelle les pays prennent des engagements sous la forme de contributions déterminées au niveau national (CDN). Dans le cadre des CDN, les politiques climatiques nationales prennent la forme d’engagements en faveur d’une réduction progressive des émissions de GES, d’une amélioration des capacités d’adaptation au changement climatique et d’une gestion des pertes et préjudices imputables aux événements météorologiques extrêmes. En outre, de nombreux pays ont pris des engagements supplémentaires consistant notamment à aller vers la neutralité GES d’ici 2050 au plus tard.
L’Accord de Paris est pour beaucoup dans la révision à la hausse du niveau d’ambition affiché en matière d'atténuation du changement climatique. La mise en œuvre de ces engagements a permis de revoir à la baisse le niveau des émissions mondiales de GES par rapport aux projections précédentes. De nouvelles estimations les intégrant indiquent qu’elles atteindront un pic avant 2030 (CCNUCC, 2022[1]). Le Pacte de Glasgow pour le climat conclu lors de la COP 26 a par ailleurs largement contribué à ce que les pays renforcent leur capacités de mise en œuvre en finalisant les règles du manuel d’application de l’Accord de Paris sur les mécanismes fondés et non fondés sur les marchés et en détaillant des exigences en faveur de la publication de données transparentes sur les actions climatiques.
Les pays sont par ailleurs convenus, pour la première fois, d’arrêter progressivement de produire de l’électricité à partir de charbon sans dispositif d’atténuation et de mettre un terme aux subventions inefficaces en faveur des combustibles fossiles2. Au moins 23 pays ont pris de nouvelles dispositions pour abandonner progressivement l’électricité produite à partir du charbon (dont 5 font partie des 20 premiers pays consommateurs d’électricité par charbon), tandis que 25 pays et institutions financières publiques se sont engagés à supprimer d’ici fin 2022 les aides publiques internationales accordées au secteur de l’énergie utilisant des combustibles fossiles sans dispositif d’atténuation (CCNUCC, 2021[4]).
Ces efforts ne sont toutefois pas suffisants et les estimations montrent que les cibles actuelles ne permettront pas d’atteindre les objectifs définis dans l’Accord de Paris (CCNUCC, 2022[1]). Pour répondre à l’urgence climatique, les pays devront donc relever considérablement le niveau de leurs ambitions et veiller à atteindre ces objectifs au travers d’une action pour le climat efficace.