Cinq éléments importants doivent être pris en compte lors de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un programme d’action efficace de soutien aux PME. Le premier consiste à se demander si un pays a une stratégie ou un programme de développement économique global et quel devrait être le rôle de la politique des PME dans cet agenda économique. Les objectifs de politique pourraient être la promotion de la diversification économique, la réduction du chômage, ou la promotion du développement d’activités ou de secteurs économiques spécifiques.
Un deuxième élément est la promulgation d’un cadre stratégique à moyen terme (c’est-à-dire une stratégie de soutien aux PME) comprenant des priorités politiques, des objectifs et la définition des responsabilités des différents acteurs. Ces stratégies traduisent les priorités et les approches économiques de chaque pays. Par exemple, les économies ayant une approche fondée sur le « laisser-faire » pourraient donner la priorité à l’élimination des obstacles à la conduite des affaires, tandis que d’autres pourraient se concentrer sur des incitations plus directes aux entreprises dans certaines activités économiques jugées prioritaires.
Le développement de stratégies peut faciliter la coordination entre les autorités publiques et fournir une plateforme de dialogue avec le secteur privé, et notamment avec les PME. Par conséquent, les stratégies de PME devraient être basées sur un diagnostic clair des principales contraintes auxquelles sont confrontées les PME et fondées sur le cadre stratégique socio-économique ou de développement global du pays. Elles devraient également inclure des réformes et des initiatives prioritaires et séquencées, une répartition claire des responsabilités et des objectifs, ainsi que des indicateurs de performance pour suivre les progrès et évaluer les résultats finaux. Leur mise en œuvre doit idéalement être guidée par des plans d’action réguliers.
Les stratégies de soutien aux PME et à l’entreprenariat sont particulièrement utiles dans les économies dont le secteur privé est émergent ou en transition, et dans lequel la coordination et la communication entre acteurs en sont encore à leurs débuts. Un certain nombre d’économies ont introduit ou introduisent actuellement des lois sur les PME afin d’officialiser la politique des PME en conférant un statut juridique aux définitions des PME, aux mécanismes de coordination, aux responsabilités politiques et au leadership, ainsi qu’aux fonds alloués pour entreprendre notamment une politique en faveur des PME.
Le troisième élément consiste à mettre en place un mécanisme de coordination intergouvernementale complet et bien structuré. Ceci est essentiel étant donné la nature transversale des politiques de soutien aux PME et l’implication de plusieurs ministères, agences et départements gouvernementaux. Les gouvernements doivent mettre en place des mécanismes formels de coordination pour éviter la fragmentation de la politique publique tout en assurant une communication et une collaboration efficaces entre les institutions. Ceci peut être fait par le biais de comités interministériels ou de groupes de travail, ou par l’intermédiaire d’un département spécialisé dans le soutien aux PME (généralement au sein du ministère de l’Économie ou de l’Industrie) et doté d’une mission de coordination.
Le quatrième élément est l’existence d’une agence des PME ou d’un département spécialisé au sein d’un ministère approprié (par exemple Économie ou Industrie) qui puisse servir de secrétariat ou d’organe de coordination technique pour la mise en œuvre du cadre stratégique. Un solide soutien politique et des ressources humaines, techniques et financières adéquates sont nécessaires pour que cette entité puisse remplir sa mission. Dans certains pays, les agences des PME fournissent des services ; dans d’autres, elles agissent au niveau politique, assurant la cohérence entre les initiatives de soutien mises en œuvre par d’autres. Ce qui importe est c’est qu’il y ait une entité chargée de la coordination, peu importe qu’il s’agisse d’une agence autonome pour les PME ou d’une unité d’un ministère, et qu’elle fournisse ou non des services.
Le cinquième élément est la disponibilité de mécanismes de suivi et d’évaluation (S&E) pour évaluer l’efficacité de la mise en application des mesures individuelles identifiées dans les plans d’action de la stratégie pour les PME, ainsi que l’impact global de la stratégie. Sur ce point, l’agence ou l’unité chargée des PME peut également jouer un rôle important de coordination et d’exécution.