Les systèmes de santé sont soumis à d’intenses pressions pour s’adapter à l’évolution des besoins et aux profondes évolutions induites par le vieillissement des populations, la transformation numérique et le changement climatique, ainsi que pour être mieux préparés à résister à des chocs d’origine naturelle ou humaine soudains et de grande ampleur, tels que les pandémies, les catastrophes naturelles et environnementales, les menaces biologiques ou chimiques, les cyberattaques, les crises financières, les menaces nucléaires ou les conflits sociaux. Nous avons besoin d’une nouvelle vision de l’évaluation des performances des systèmes de santé qui en intègre les dimensions essentielles, comme la résilience, l’approche centrée sur la personne et la durabilité environnementale.
L’évaluation des performances des systèmes de santé est indispensable pour s’assurer que ces derniers répondent aux besoins et préférences des individus en matière de santé, et proposent des soins de qualité pour tous. En évaluant les systèmes de santé de manière cohérente et systématique, elle aide les responsables publics à recenser les domaines devant être améliorés, à optimiser la répartition des ressources et à juger de l’état d’avancement des principaux objectifs de l’action publique.
Le nouveau Cadre s’appuie sur les cadres qui guident déjà les travaux de l’OCDE dans le domaine de la santé, notamment la révision en 2015 (https://doi.org/10.1093/intqhc/mzv004) du Cadre d’évaluation des performances des systèmes de santé (https://doi.org/10.1787/440134737301), le Cadre pour des systèmes de santé centrés sur la personne (https://doi.org/10.1787/c259e79a-en) et le Cadre sur la résilience face aux chocs (https://doi.org/10.1787/1e53cf80-en). Il place la personne au cœur du système de santé, il intègre de nouveaux objectifs essentiels pour ce dernier (comme la durabilité, tant du point de vue économique qu’environnemental) et met plus clairement en évidence l’interdépendance et les éventuels arbitrages à opérer entre les différentes dimensions des systèmes de santé (comme l’équilibre entre efficacité et équité, efficacité et approche centrée sur la personne, ou encore durabilité et résilience).
Le nouveau Cadre facilitera la collaboration internationale en proposant un langage commun ainsi que des définitions et une compréhension partagées entre les responsables publics, les parties prenantes et les organisations. Il constitue une base pour l’élaboration de futurs indicateurs, la collecte de données, l’analyse des politiques et l’intégration des connaissances. Son objectif n’est pas de remplacer les cadres nationaux d’évaluation des performances des systèmes de santé, mais de permettre l’analyse comparative et l’apprentissage mutuel à l’échelle internationale.