Ce chapitre donne une vue d’ensemble de l’état actuel du développement durable au Canada et examine la manière dont l’IDE peut contribuer à la croissance durable du Canada. Il résume les principales conclusions de l’évaluation menée des retombées de l’IDE sur les échanges commerciaux, la productivité et l’innovation ; sur l’emploi, la qualité des emplois et les compétences ; sur la diversité et l’inclusion des groupes vulnérables ; et sur la transition vers une économie à zéro émission nette.
Revue des qualités de l'IDE au Canada
1. Présentation générale
Abstract
1.1. L’IDE peut soutenir la trajectoire de développement durable du Canada
1.1.1. Le Canada est confronté à plusieurs défis urgents pour sa croissance durable
L’économie canadienne s’est rapidement relevée de la crise du COVID-19, avec, dès 2021, une croissance du PIB réel qui est ressortie supérieure à ses niveaux d’avant la pandémie (Graphique 1.1, partie A) (OCDE, 2023[1]). Pourtant, le Canada est confronté à plusieurs défis socio-économiques et environnementaux urgents, au nombre desquels, notamment, l'atonie qu’affiche la croissance de sa productivité, les inégalités socio-économiques persistantes que connaît le pays, ainsi que l’obligation qui lui est faite d’accélérer la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Ces dernières années, le PIB par habitant du Canada a progressé au même rythme que celui de plusieurs économies de premier plan de l’OCDE, telles que la France et le Royaume-Uni. Toutefois, l'écart avec certaines autres économies du G7, telles que les États-Unis et l'Allemagne, s'est creusé (Graphique 1.1, partie B), reflétant pour partie les faibles performances du Canada en matière de productivité. La productivité du Canada, mesurée en termes de PIB par heure travaillée, est similaire à son niveau moyen à l’échelle de la zone OCDE, mais inférieure d'environ 20 % à la moyenne qui ressort pour les pays du G7. Ces dernières années, l'économie canadienne a fait preuve d'une capacité limitée à accroître sa production par l'innovation . Les dépenses intérieures brutes de R-D, un indicateur des ressources investies dans la R-D par tous les résidents (entreprises, instituts de recherche, laboratoires universitaires et publics, etc.), ne représentent que 1.7 % du PIB au Canada, contre 2.7 % en moyenne à l’échelle de la zone OCDE et 2.3 % à l’échelle des pays du G7.
Le marché du travail s’est rapidement redressé après la crise du COVID-19. Le Canada affiche l’un des taux d’emploi les plus dynamiques de tous les pays de l’OCDE et des pays du G7. Le pays est également celui ou le niveau d’instruction de la main-d’œuvre est le plus élevé : 62 % des actifs âgés de 25 à 64 ans, contre un chiffre moyen de 40 % à l’échelle de la zone OCDE. La pandémie a néanmoins exacerbé les pénuries de compétences existantes dans plusieurs secteurs, et en particulier dans les emplois moyennement qualifiés (électriciens, mécaniciens, etc.) (OCDE, 2020[3]). Le Canada affiche également un taux élevé de travailleurs dont les qualifications ou le domaine d’études ne correspondent pas aux exigences de leur emploi, ce que l’on appelle le taux d’inadéquation des compétences (38 % contre 34 % en moyenne pour la zone OCDE et de 32 % en moyenne pour les pays du G7) (OCDE, 2020[4]). Ces inadéquations de compétences sont particulièrement marquées dans le secteur manufacturier, le commerce de gros et de détail et les services scientifiques. De plus, au Canada comme dans les autres pays de l'OCDE et du G7, le vieillissement de la population pose un défi supplémentaire à la croissance durable en raison des pressions croissantes qu’il promet d’exercer sur les dépenses publiques (Crowe et al., 2022[5]). Le taux de dépendance des personnes âgées devrait atteindre les 45 % en 2050 (soit une proportion de 45 personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 individus en âge de travailler).
La pandémie a également creusé les inégalités socio-économiques préexistantes au sein de la population et mis en lumière les vulnérabilités de certains groupes défavorisés sur le marché du travail (OCDE, 2021[6]). Néanmoins, le Canada a pris des mesures importantes, avec notamment l’introduction de nouvelles lois (par exemple, la Loi sur l'équité salariale de 2021) et de programmes renforcement des capacités de leadership, qui contribuent à combler les écarts de rémunération persistants entre les genres. Au Canada, la différence entre la rémunération annuelle médiane des hommes et celle des femmes rapportée à la rémunération annuelle médiane des hommes s’élève à 17 %, contre une moyenne de 12 % et de 15 % respectivement à l’échelle de la zone OCDE et des pays du G7. Les autochtones restent également marginalisés dans de nombreux domaines socio-économiques. Le taux d’activité des autochtones ressort par exemple inférieur de 7 points de pourcentage à celui des non-autochtones. La part de la population nationale née à l'étranger, en particulier des immigrants (c'est-à-dire des personnes nées à l'étranger ayant le statut de résidents permanents) est l’une des fortes observées à l’échelle de la zone OCDE. Bien que les immigrants contribuent de manière significative à la croissance économique, les immigrants récents, en particulier, tendent à occuper des emplois moins qualifiés que les personnes nées au Canada, même à niveau d’études équivalent (Statistique Canada, 2022[7]).
Le Canada s’est doté d’un plan ambitieux visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 45 % d’ici 2030 par rapport à leurs niveaux de 2005, et s’est engagé à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 (Gouvernement du Canada, 2023[8]). Les émissions de GES par habitant du pays sont plus élevées que la moyenne de l’OCDE (15.6 tonnes d’équivalent CO2 par habitant, contre une moyenne de 8.5 tonnes d’équivalent CO2 par habitant à l’échelle de la zone OCDE). Le profil énergétique et économique actuel du Canada pose des défis tout autant qu’il offre des opportunités au pays sur la voie de ses objectifs de réduction des GES, compte tenu de son statut de grand producteur, consommateur et exportateur d’énergie. Le secteur de l’énergie est fondamental pour l’économie canadienne, il représente une source majeure d’investissements et de flux commerciaux et compte parmi les plus gros pourvoyeurs d’emplois pour les classes moyennes, y compris pour les autochtones (AIE, 2022[9]). Le Canada occupe par ailleurs une position de leader dans la production d’énergie renouvelable, en particulier dans l’hydroélectricité, qui est essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les sources d’énergie renouvelables (à l’exclusion des biocarburants solides) représentent actuellement environ 13 % de l’approvisionnement total en énergie primaire du Canada, contre une moyenne d’environ 8 % à l’échelle de la zone OCDE et de 7 % pour les pays du G7.
1.1.2. Le poids de l’IDE et des échanges dans l’économie canadienne s’est accru au cours des dernières décennies
Le Canada a toujours été ouvert à l’investissement et aux échanges commerciaux. Le poids de l’investissement direct étranger (IDE) dans l’économie canadienne, mesuré par le stock d’IDE rapporté au produit intérieur brut (PIB), est bien plus conséquent qu’en moyenne dans la zone OCDE et que dans certaines économies de premier plan telles que les États-Unis, l'Allemagne ou encore la France (Graphique 1.2, partie A). Comme dans d’autres pays, ce ratio a progressé au cours de la dernière décennie. En 2021, le ratio stock d’IDE/PIB a atteint les 72 %, soit le niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale de 2008-09, avant de légèrement diminuer entre 2021 et 2022 (OCDE, 2023[10]). En 2007, le Canada a connu une forte augmentation de ses flux d'IDE, semblable à celle observée dans de nombreux autres pays, due principalement à une série de fusions-acquisitions transfrontières dans le secteur de l'exploitation minière, stimulées par la forte croissance économique du pays, ses mesures d’allègement de la pression fiscale et son environnement économique compétitif . Par la suite, les flux d'IDE se sont largement stabilisés à des niveaux élevés (avec quelques exceptions lors les années de crise), contribuant une contribution croissante de l'IDE à l'économie canadienne.
La dépendance du Canada à l’égard des échanges internationaux s’est également accrue sur la dernière décennie. Depuis 2009, le ratio des échanges (exportations brutes plus importations) rapportés au PIB a connu une progression régulière, pour atteindre 66 % du PIB en 2019 (Graphique 1.3, partie A). Comme dans de nombreux autres pays, du fait de la pandémie mondiale et des perturbations qu’elle a engendrée dans les activités des entreprises et les chaînes d’approvisionnement mondiales (CVM), ce ratio s’est inscrit en léger repli en 2020 et 2021 (OCDE, 2021[12]). La progression des échanges internationaux du Canada est étroitement liée à l’ouverture accrue du pays à l’IDE. À l’échelle globale, les multinationales étrangères sont les principaux moteurs des chaînes de valeur mondiales et sont responsables de la majorité des flux d’échanges internationaux. Les entreprises étrangères contribuent également de manière significative aux échanges commerciaux du Canada et à son intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Les données de Statistique Canada montrent que les multinationales étrangères sont responsables de la majorité des exportations et des importations canadiennes de biens et de services commerciaux (Graphique 1.3, partie B).
1.1.3. L’IDE se répartit inégalement entre les secteurs...
L’essentiel de l’IDE au Canada est capté par un petit nombre de secteurs. Le stock d’IDE est principalement concentré dans les services (70 %), le secteur manufacturier (18 %) et l’exploitation minière et l’extraction pétrolière et gazière (10 %) (Graphique 1.4). Dans les services, la gestion de sociétés et d’entreprises est l’activité qui en bénéficie le plus (31 %), suivie de la finance (13 %) et du commerce (11 %). Au cours de ces dix dernières années, la part des investissements classés dans le domaine de la gestion de sociétés et d’entreprises a progressé de manière significative, d’environ 14 points de pourcentage. Dans le même temps, les investissements dans le secteur manufacturier et ceux réalisés dans l’exploitation minière et l'extraction pétrolière et gazière ont reculé respectivement de 11 points et de 8 points de pourcentage (bien qu’en valeur absolue, ils aient crû dans les deux secteurs entre 2012 et 2022). Le domaine de la gestion de sociétés et d’entreprises regroupe les sièges sociaux et les entités à vocation spéciale (EVS), telles que les sociétés holding. Les EVS sont créées pour faire transiter des investissements par un pays intermédiaire et n’ont généralement pas de présence physique ni d’activités dans le pays d’accueil. Selon Statistique Canada, le rôle des EVS au Canada reste toutefois marginal et les investissements classés dans cette catégorie sont en fin de compte réalloués à des sociétés autres du groupe associées à d’autres secteurs, tels que l'exploitation minière, l’extraction pétrolière et gazière, et le secteur manufacturier (Gouvernement du Canada, 2022[15]). Ceci signifie que le poids de l’IDE dans certains secteurs est susceptible d’être sous-estimé.
La contribution de l’IDE à l’activité économique (mesurée en termes de valeur ajoutée et d’emplois) varie également sensiblement d’un secteur à l’autre. En 2020, les entreprises étrangères au Canada représentaient de l’ordre de 15 % du PIB et 13 % de l’emploi. La valeur ajoutée et les emplois créés par les entreprises étrangères ont principalement bénéficié aux services et à l’industrie manufacturière. Environ 60 % de la valeur ajoutée et 70 % des emplois créés par ces entreprises l’ont été dans le secteur des services, qui représente 71 % de l’activité économique nationale (mesurée par la valeur ajoutée intérieure réelle) (Graphique 1.5, partie B et C). De son côté, le secteur manufacturier a généré 28 % de la valeur ajoutée et 24 % des emplois créés par les entreprises étrangères. Il s’agit là d’une contribution importante si l’on considère que ce secteur n’est responsable que de 9 % de l’activité économique au Canada (Graphique 1.5, partie A). Environ 10 % de la valeur ajoutée et 3 % des emplois ont été créés dans le secteur de l’exploitation minière et de l’énergie, tandis que la construction et l’agriculture n’ont contribué que dans une moindre mesure à la valeur ajoutée et à la création d’emplois.
La mesure dans laquelle l’IDE impacte l’activité économique du pays d’accueil dépend également du mode d’entrée des investisseurs étrangers. L’investissement de création, ou ex nihilo, (nouvelles implantations et extensions d'entreprises étrangères) est souvent associé à une augmentation de la création d'emplois, en particulier dans le secteur manufacturier et les services, et surtout à court terme. Selon les données de Financial Times sur l’IDE ex nihilo, le secteur manufacturier (principalement les matériels de transport, l'électronique, et les denrées alimentaires et boissons) a capté 33 % du total de l’IDE ex nihilo annoncé sur la période 2003-22, et les services de soutien aux entreprises, de l’ordre 15 % sur la même période. Ces investissements ont été à l'origine de 43 % (secteur manufacturier) et 33 % (services de soutien aux entreprises) du nombre total d'emplois créés associés à l’IDE ex nihilo annoncé au Canada (Graphique 1.6).
1.1.4. ...et les provinces
Selon les données de Statistique Canada, environ 90 % de la valeur ajoutée générée par les entreprises multinationales étrangères au Canada est concentrée dans cinq provinces : Ontario (45 %), Québec (17 %), Nouveau-Brunswick (11 %), Alberta (10 %) et Colombie-Britannique (9 %) (Graphique 1.7). On retrouve une ventilation similaire dans les données de l’IDE ex nihilo annoncé du Financial Times. Cette forte concentration géographique de l’IDE n’est en rien spécifique au Canada et est observée dans la plupart des pays de l’OCDE. L’IDE tend à se concentrer à proximité des grands centres économiques (Toronto, Vancouver, Montréal, Edmonton, Calgary), qui offrent généralement de meilleures infrastructures et de meilleurs services et où sont présents de nombreux fournisseurs et acheteurs. L’Ontario, l'Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec comptent par ailleurs pour la plus grande part de la population canadienne et de l'activité économique du pays.
Les emplois créés par les entreprises multinationales étrangères se concentrent également dans ces mêmes régions (à l'exception du Nouveau-Brunswick). Près de 50 % des emplois se situent en Ontario, 17 % au Québec, 13 % en Colombie-Britannique et 12 % en Alberta. Seuls 8 % environ des emplois créés par les entreprises étrangères l’ont été dans d'autres régions. Toutefois, d’après les données du Financial Times, c’est au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba que l'IDE ex nihilo a créé le plus d'emplois par dollar investi. Ceci tient à plusieurs projets d'investissement réalisés dans le service aux entreprises (services d'assistance à la clientèle, en particulier), les logiciels et les services informatiques, ainsi que le transport et la logistique, qui ont créé un nombre important d'emplois dans ces provinces, comme l'ont également révélé les résultats de la consultation menée par l’OCDE auprès des entreprises aux fins de cette étude.
Les disparités régionales (ou interprovinciales dans le cas du Canada) en matière d’IDE tendent à être plus marquées au Canada que dans les autres pays de l’OCDE. Le coefficient de Gini calculé sur la base de l'IDE ex nihilo par habitant fournit une mesure utile de ces disparités dans l’IDE entre les différentes régions/provinces d'un pays, qui prend en compte les différences de niveaux de population . Le coefficient varie de 0 (égalité parfaite dans la répartition régionale de l’IDE par habitant) à 1 (inégalité parfaite). L'indicateur montre qu'au Canada, l'IDE par habitant est plus inégalement réparti que dans la plupart des autres pays de l'OCDE (Graphique 1.8, partie A). Ces disparités semblent liées aux écarts de productivité existants entre les régions, qui s'expliquent par la concentration de l’IDE dans quelques endroits où la productivité est élevée mais la population faible, comme les régions dotées de ressources naturelles (Graphique 1.8, panneau B). En tant que telles, les disparités régionales qui ressortent en matière d'IDE et de productivité reflètent les différences de composition sectorielle entre les provinces. Par ailleurs, l'étendue géographique du Canada, combinée à une population relativement faible, contribue également à la répartition inégale de l’IDE à travers le pays.
1.2. Impacts de l’IDE par domaine du développement durable
1.2.1. Les entreprises étrangères soutiennent les échanges commerciaux, sont en moyenne plus productives et plus innovantes, et tissent de nombreux liens avec les entreprises canadiennes
L’IDE est un moteur important des échanges commerciaux du Canada et de son intégration dans les CVM. Une part significative de l’IDE au Canada, en particulier de l’IDE ex nihilo, est attirée par des secteurs tournés vers l’exportation tels que l’exploitation minière et l’énergie (y compris les métaux), les TIC et l’électronique, et les matériels de transport. En outre, les entreprises multinationales (EMN) étrangères au Canada sont responsables d’une part importante des exportations de marchandises et de services commerciaux (en 2020, environ 60 % des exportations de marchandises et près de 50 % des exportations de services commerciaux). Les entreprises étrangères sont également plus engagées dans les chaînes de valeur mondiales que les entreprises nationales, en particulier en termes de liens en amont.
Dans l'ensemble, l'activité des entreprises étrangères au Canada est concentrée dans des secteurs qui tendent à afficher de plus faibles niveaux de productivité de la main-d’œuvre. Toutefois, les filiales de multinationales étrangères (ci-après simplement « les entreprises étrangères » ou « les sociétés étrangères ») sont en moyenne plus productives que les entreprises nationales dans la plupart des secteurs de l'économie. Les niveaux de productivité des entreprises nationales canadiennes au sein des secteurs sont susceptibles de varier de manière significative, aspect qui sort du champ d'analyse du présent rapport. Il est probable que les plus grandes entreprises nationales présentent des niveaux de productivité similaires à ceux des entreprises étrangères, tandis que les petites entreprises affichent généralement des niveaux de productivité inférieurs. Cet écart de productivité en faveur des entreprises étrangères est particulièrement marqué dans la finance et les activités d’assurance, dans la construction et dans les services d’utilité publique, où les EMN étrangères sont de l’ordre de 50 % plus productives que les entreprises nationales. Les entreprises étrangères sont également un important catalyseur de l’innovation au Canada. En moyenne, les multinationales étrangères affichent une plus forte intensité de R-D que les entreprises canadiennes. Les résultats de la consultation menée par l’OCDE aux fins de cette étude (Encadré 1.1) nous indiquent que les entreprises étrangères s’engagent plus souvent dans des activités innovantes, en particulier dans l'innovation de produits et de processus et dans le développement conjoint de produits avec d’autres entreprises. Ce supplément de R-D semble être particulièrement significatif dans les services professionnels, scientifiques et techniques et dans les industries de l’information et de la culture. En outre, sur la période 2018-22, les investissements en R-D ont constitué la majeure partie de l’IDE ex nihilo dans les industries créatives (91 %), les services financiers (42 %) et les TIC et l’électronique (34 %).
Les liens dans les chaînes de valeur entre les EMN étrangères et les entreprises nationales, à savoir les achats ou les ventes de biens ou de services par les multinationales étrangères à des acteurs nationaux, peuvent constituer un canal important de transfert de connaissances et de technologies et générer des externalités positives sur la productivité. De la même manière que dans d’autres grandes économies ouvertes telles que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France ou encore l’Italie, les entreprises étrangères établies au Canada s’approvisionnent pour une part substantielle de leurs intrants sur le marché intérieur, en particulier auprès d’entreprises non multinationales canadiennes (environ 40 % du total de leur intrants en 2016). En revanche, alors que la production des entreprises étrangères au Canada est réinjectée à hauteur de plus de 60 % dans les chaînes de valeur nationales, elle n’est utilisée par les entreprises nationales non multinationales pour leurs intrants qu’à hauteur de 22 %, soit un niveau inférieur à celui observé dans plusieurs grandes économies de l’OCDE (24 % aux États-Unis et 31 % en Australie, par exemple).
Les entreprises canadiennes, en particulier les PME, semblent être en capacité de s’imposer comme fournisseurs et partenaires efficaces des multinationales étrangères et d’absorber les connaissances, les compétences et les technologies que l’IDE injecte dans l’économie d’accueil. Les PME canadiennes s’avèrent plus engagées dans l’innovation en matière de produits et de processus d’affaires que leurs homologues de beaucoup d’autres économies, telles que l’Australie, les États-Unis, le Japon ou encore l’Union européenne. À l’échelle des acteurs canadiens, les PME affichent par ailleurs une plus grande capacité de R-D que les autres entreprises (21 % des dépenses de R-D et 25 % du personnel de R-D). Néanmoins, l’adoption du numérique par les PME canadiennes ressort plus limitée que chez leurs homologues des économies comparables de l’OCDE, si l’on observe notamment leurs taux d’adoption de l’intelligence artificielle et des services d’informatique en nuage, ainsi que l’offre de formation aux TIC proposée à leurs salariés, ce qui peut potentiellement les pénaliser dans la mise en œuvre de partenariats stratégiques avec des investisseurs à forte intensité technologique.
Il importe de poursuivre et d’intensifier les efforts déployés pour diversifier l’IDE que le Canada attire en direction de secteurs et d’activités à forte productivité et à forte intensité de R-D. Par le développement d’outils et de processus de promotion de l’investissement appropriés pour cibler et prioriser les investissements à plus forte intensité technologique, le Canada peut faire beaucoup pour renforcer la contribution de l’IDE à la productivité et à l’innovation. Le Canada pourrait également envisager de lever les restrictions d’accès au marché auxquelles est soumis l’IDE et qui peuvent limiter son impact positif sur la croissance de la productivité, l’innovation et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Les agences gouvernementales fédérales et provinciales chargées du développement de l'innovation et de l’entrepreneuriat pourraient collaborer à l’élaboration de programmes de développement des fournisseurs alignés sur les besoins des investisseurs et à même de renforcer les capacités de production et d’innovation des entreprises canadiennes, et en particulier des PME. L’action publique pourrait également s’employer à encourager les investissements à forte intensité de savoir de la part des multinationales étrangères déjà établies, par le développement de liens entre elles et les universités, les institutions de recherche appliquée et les parcs scientifiques et technologiques, leur intégration dans des réseaux d'entrepreneurs et la mise en place d’infrastructures d'innovation ouvertes.
Encadré 1.1. La consultation menée par l’OCDE au Canada auprès d’un groupe d’entreprises nationales et étrangères pour cerner leurs pratiques en matière de durabilité
L’évaluation des retombées de l’IDE au Canada s’appuie notamment sur les résultats qualitatifs d’une consultation menée par l’OCDE auprès d’un groupe d’entreprises nationales et étrangères dans le but de cerner leurs pratiques en matière de durabilité. Cette consultation, réalisée en 2022 en collaboration avec Investir au Canada, a pris la forme d’une enquête en ligne et de consultations téléphoniques auprès de 23 entreprises canadiennes et 33 entreprises étrangères ayant des activités au Canada, sélectionnées pour être représentatives d'une variété de secteurs, de tailles d'entreprises et de pays d'origine. L'échantillon d'entreprises canadiennes comprenait des grandes entreprises et des PME, mais les informations disponibles n’ont pas permis d’établir s’il s’agissait également d’EMN, c’est-à-dire des entreprises possédant par ailleurs des investissements à l'étranger.
L’enquête couvrait quatre domaines du développement durable, à savoir (i) les échanges commerciaux, la productivité et l’innovation ; (ii) l’emploi, la qualité de l’emploi et les compétences ; (iii) la diversité et l’inclusion des personnes vulnérables (femmes, autochtones, personnes en situation de handicap, immigrants et travailleurs étrangers) ; et (iv) la transition vers le bas carbone. Les questions ont été élaborées sur la base du cadre conceptuel et de la méthodologie de mesure développés au titre de l’initiative de l’OCDE sur les qualités de l’IDE et tirent profit de l’expérience acquise à l’occasion d’autres consultations d’entreprises menées par l’OCDE pour des études similaires.
Il est important de garder à l’esprit qu’il ne s’agissait pas là d’un échantillon représentatif d’entreprises et que les résultats ne sont donc pas extrapolables à l’ensemble de la population des entreprises opérant au Canada. L’exercice a permis de recueillir des informations originales sur les pratiques des entreprises dans quatre domaines du développement durable – notamment la qualité de l’emploi, les compétences, la diversité et l’inclusion, et la transition vers des activités bas carbone – pour lesquels des informations au niveau des entreprises issues de sources statistiques officielles sont rares ou difficiles d’accès. Les résultats de la consultation ont été mis à profit tout au long de l’étude pour compléter les données statistiques autres utilisées et enrichir l’évaluation d’informations qualitatives et d’exemples de pratiques durables mises en œuvre au Canada par les entreprises étrangères. L’Annexe 1.A fournit de plus amples informations sur la méthodologie adoptée pour la consultation, accompagnées de statistiques sommaires sur le groupe d’entreprises consultées.
Source : OCDE (2019[20]), FDI Qualities Indicators: Measuring the sustainable development impacts of investment, https://www.oecd.org/fr/investissement/fdi-qualities-indicators.htm ; OCDE (2022[21]), FDI Qualities Policy Toolkit, https://doi.org/10.1787/7ba74100-en ; OCDE (2021[22]), Examens des politiques de l’investissement : Thaïlande https://doi.org/10.1787/c4eeee1c-en ; OCDE (2021[23]), The Impact of Regulation on International Investment in Finland, https://doi.org/10.1787/b1bf8bee-en.
1.2.2. Les entreprises étrangères créent davantage d'emplois de qualité et contribuent à l'amélioration des compétences, mais les déséquilibres persistants en matière de compétences limitent les avantages de ces opportunités d’emploi
Les entreprises étrangères contribuent de manière importante à la création d’emplois au Canada. En 2020, alors qu’elles ne représentaient pas même 1 % du total des entreprises, les entreprises étrangères employaient de l’ordre de 13 % de la main-d’œuvre. Leur contribution à la création d’emplois diffère toutefois selon les secteurs, les provinces et les professions. Le secteur manufacturier, le commerce de gros et de détail, et les services liés à l'informatique et à la R-D, comptent pour la plupart des emplois. La majeure partie des emplois créés par l'IDE se concentre dans la province de l'Ontario (voir les sections 1.1.3 et 1.1.4). Beaucoup de ces emplois sont créés dans des activités de haute technologie et à forte intensité de savoir et sont susceptibles d'être correctement rémunérés – 25 % des emplois créés par l’IDE ex nihilo au cours des 20 dernières années l’ont été dans les logiciels et les technologies de l'information (Financial Times, 2023[17]).
L’impact des entreprises étrangères sur la qualité des emplois, notamment sur les salaires, la sécurité de l’emploi ou encore les relations employeur-travailleur, ressort mitigé. Les résultats anecdotiques issus sur ce point de la consultation menée aux fins de cette étude suggèrent qu’en moyenne, les entreprises étrangères tendraient à mieux rémunérer leurs salariés que leurs homologues nationales et à compter par ailleurs de plus faibles proportions de travailleurs sous contrats de travail temporaires et à temps partiel (Encadré 1.1). Cette conclusion nécessiterait d’être confirmée par des données plus représentatives sur la qualité des emplois au niveau de l'entreprise. Par exemple, le secteur d'activité des entreprises étrangères et des entreprises nationales est important : les acteurs étrangers sont des employeurs clés dans le secteur du commerce de détail, où les durées d’occupation des postes sont relativement faibles. La qualité de l'emploi, en particulier pour les groupes vulnérables, dépend également de l’existence de dispositifs efficaces de représentation des travailleurs et de systèmes de négociation collective, dont les taux de couverture ont chuté dans les secteurs où opèrent de grandes entreprises étrangères. Par ailleurs, les informations disponibles n’ont pas permis d’établir si les grandes entreprises et les PME de l’échantillon des acteurs nationaux étaient ou non elles-mêmes des EMN. Il est probable que les pratiques et les conditions qui sous-tendent la qualité de l'emploi varient en fonction du type d'entreprise nationale. La consultation menée aux fins de la présente étude ne permet néanmoins pas de confirmer ce point.
Le Canada possède la main-d'œuvre la plus instruite de la zone OCDE, un facteur d'attractivité majeur pour l'IDE qui peut directement contribuer au développement des compétences nécessaires aux transitions numériques et écologiques. Toutefois, les grands employeurs étrangers au Canada sont confrontés à d'importants déséquilibres de compétences – avec des problèmes à la fois de pénuries et d'inadéquations de compétences – dans les secteurs de haute technologie et dans les métiers spécialisés, affectant potentiellement l'attractivité du Canada pour l’IDE. Pour faire en sorte que la demande de main-d'œuvre générée par les entreprises étrangères dans les secteurs promus soit satisfaite par des ressources disponibles et formées de manière adéquate, et ainsi maximiser la contribution de l'IDE tout en limitant ses effets négatifs potentiels, il importe d’aligner les stratégies déployées en matière de promotion de l'investissement, d'emploi et de développement des compétences. Ceci nécessite également d'améliorer la collecte de données et d'intégrer l’IDE, en tant qu'indicateur prospectif des besoins futurs en compétences, dans les mécanismes d'anticipation des compétences.
Les EMN étrangères au Canada sont moins sévèrement touchées par les pénuries de compétences que les entreprises nationales, car elles s'appuient sur leur taille plus importante et leur expérience mondiale pour déployer des stratégies plus sophistiquées d’identification de talents et de formation de leurs travailleurs. Elles peuvent mobiliser les ressources spécialisées de leur siège social ou d'autres filiales de leur Groupe pour faciliter leur implantation sur des marchés confrontés à de graves pénuries de compétences, et peuvent développer le réseautage et le mentorat à l’échelle internationale et offrir de larges possibilités de formation en classe et dans le cadre de programmes d’études. Souvent, elles établissent également des partenariats avec des universités et des établissements d'enseignement supérieur canadiens, dans le cadre desquels elle proposent de l’apprentissage technique ou des opportunités d’apprentissage intégré au travail. Faciliter davantage les partenariats entre les entreprises étrangères et les prestataires de services d’enseignement et inciter les nouveaux investisseurs à transférer du personnel spécialisé depuis d'autres filiales de leur Groupe pour soutenir leur implantation initiale au Canada aiderait à réduire les déséquilibres en matière de compétences.
1.2.3. L’IDE est plus présent dans les secteurs où les travailleurs vulnérables sont moins susceptibles de travailler et les entreprises étrangères tendent à employer une main-d'œuvre moins diversifiée que leurs homologues canadiennes
Une main-d’œuvre représentative de la population dans toute sa diversité, en termes de genres, d’orientations sexuelles, d’ethnies, de races, de religions comme de capacités, est non seulement souhaitable d’un point de vue éthique, mais elle produit également un éventail plus large de talents et de visions dont peuvent tirer parti la performance et la productivité de l’entreprise. L’inclusion des groupes vulnérables est une valeur clé et une priorité importante pour le gouvernement du Canada (Gouvernement du Canada, 2022[24]). L'IDE au Canada est le plus présent dans les secteurs où la participation des groupes vulnérables est moindre. à savoir les secteurs primaires, en particulier l’exploitation minière et l’extraction pétrolière et gazière, les services aux entreprises et autres services de soutien (c’est-à-dire la gestion de sociétés et d’entreprises), le secteur manufacturier, la finance et le commerce. Moins d’un tiers des femmes et à peine plus d’un tiers des autochtones, des personnes en situation de handicap et des immigrants travaillent dans ces secteurs. Au contraire, ces catégories de travailleurs sont surreprésentées dans les secteurs – tels que les soins de santé et l’aide sociale, les services d’enseignement, le commerce de gros et de détail, et l’administration publique – où l’IDE est moins présent. Il est essentiel d’améliorer la représentation de ces groupes vulnérables là où le Canada attire des investissements ou souhaite en attirer davantage (secteurs de haute technologie et à forte intensité de R-D, secteurs verts, etc.), de sorte que les opportunités d’emploi créées par les investisseurs étrangers profitent à tous les segments de la population.
Les résultats de la consultation menée par l’OCDE dans le cadre de cette étude suggèrent que les entreprises nationales sont davantage conscientes de l’importance de se doter d’une main-d’œuvre diversifiée. Si les entreprises étrangères et nationales affichent en moyenne des parts comparables d’employés vulnérables, les acteurs nationaux emploient des proportions plus élevées de femmes, d’autochtones et de personnes en situation de handicap. En revanche, les entreprises étrangères emploient pour leur part des proportions plus élevées de travailleurs étrangers (c’est-à-dire de ressortissants étrangers ayant le statut de résidents permanents ou titulaires d’un permis de travail/visa d’études)1. Les entreprises canadiennes comptent également des proportions plus fortes de femmes, d’autochtones et de personnes en situation de handicap parmi leurs cadres et sont plus susceptibles de mettre en œuvre des pratiques inclusives (par exemple, des stratégies de recrutement inclusives, des formations à la diversité, etc.) que les entreprises étrangères. Toutefois, l’enquête montre aussi que les entreprises étrangères attachent davantage d’importance à la formation de leurs salariés. Elles sont proportionnellement plus nombreuses à dispenser de la formation formelle à leurs salariés et elles affichent en moyenne des proportions plus élevées de salariés issus de groupes vulnérables ayant bénéficié de formations que leurs homologues canadiennes. En outre, une proportion plus élevée d’entre elles intègrent une représentation féminine dans leur actionnariat, même si, lorsque l’on pousse l’analyse, ceci semble être lié à la taille de l'entreprise, au secteur d’activité et à l'origine de l’entreprise étrangère.
Dans l’ensemble, les résultats de l’enquête montrent que les valeurs de diversité et d’inclusion des personnes vulnérables sont davantage ancrées dans la culture d’entreprise des sociétés canadiennes. Il est essentiel de travailler à mieux sensibiliser les entreprises étrangères à l’importance que revêtent ces valeurs, au moyen par exemple de campagnes d’information, d’initiatives ou encore d’événements, afin d’améliorer la contribution de l’IDE à la diversité et à l’inclusion. Il serait également pertinent de donner la priorité aux investissements des entreprises étrangères démontrant un engagement en faveur de l’inclusion des travailleurs vulnérables, ce qui pourrait être fait, par exemple, en intégrant des objectifs de diversité dans les programmes d'incitation à l'investissement existants.
1.2.4. L’IDE a le potentiel d’accélérer la transition écologique au Canada
Le Canada s’est doté d’un plan ambitieux pour ramener à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) de son économie d’ici à 2050. L’activité économique demeurant à ce stade très gourmande en carbone et en énergie, des mesures fortes visant à atténuer les impacts du changement climatique sur les groupes de population les plus vulnérables et à réduire massivement les émissions seront nécessaires si le pays veut tenir ses engagements internationaux en matière de climat. Les investisseurs étrangers peuvent jouer un rôle clé dans la transition écologique du Canada en investissant dans des technologies à émissions faibles ou nulles ainsi qu’en générant des transferts de connaissances et de technologies en direction des entreprises nationales au travers de leurs relations avec leur chaîne d’approvisionnement, de leurs interactions sur le marché et de la mobilité de leur main-d’œuvre.
Ces dernières années, le pays a accompli d’importants progrès sur la voie de l'abandon progressif de ses centrales au charbon tout en augmentant parallèlement la part du renouvelable dans sa production, et il génère aujourd’hui plus de 80 % de son électricité à partir de sources non émettrices. Cependant, du fait de son extraction pétrolière et gazière, de son transport routier et de son chauffage résidentiel, qui représentent encore 61 % des émissions de gaz à effet de serre du pays, le Canada demeure encore pour l’heure une économie à forte intensité de carbone. L’électrification des secteurs clés que sont notamment le transport, le bâtiment et l’industrie, ainsi que la modernisation du réseau électrique, seront essentielles pour l’atteinte des objectifs environnementaux du pays. Le Canada compte au nombre des leaders mondiaux du développement et du déploiement de nouvelles technologies à émissions faibles ou nulles, avec des applications potentielles dans un large éventail de secteurs à forte intensité d'émissions difficiles à décarboner, telles que l’acier, le ciment ou encore le transport lourd. Il sera essentiel pour l’atteinte les objectifs de l’Accord de Paris que les progrès dans ces technologies se poursuivent.
Si l’investissement direct étranger (IDE) peut apporter au Canada les ressources financières et technologiques dont le pays a besoin pour accélérer sa transition écologique, il reste néanmoins encore à l’heure actuelle concentré dans des activités à plus forte intensité de carbone que les investissements nationaux, notamment dans les chaînes de valeur de l’exploitation minière, des produits chimiques et des produits pharmaceutiques. En outre, le stock d’IDE dans les technologies vertes est faible par rapport à ce que l’on observe dans les autres pays de l’OCDE et les entrées d’IDE vert se sont montrées très volatiles au cours de la dernière décennie. Dans le même temps, les combustibles fossiles représentent toujours une part importante (environ 84 %) de l’IDE dans le secteur énergétique canadien, et les investissements dans la R-D verte restent limités par rapport à l’IDE dont bénéficient les autres formes de R-D. Ceci indique qu’une importante marge de manœuvre demeure pour améliorer la contribution de l’IDE à la décarbonation de l’économie canadienne. Néanmoins, il ressort de la consultation menée par l’OCDE que les entreprises étrangères sont plus enclines à investir dans la formation aux technologies écologiques que les entreprises nationales, apportant ainsi une plus grande contribution au développement des compétences nécessaires à la transition écologique.
Références
[9] AIE (2022), Canada 2022: Energy Policy Review, https://www.iea.org/events/canada-2022-energy-policy-review.
[5] Crowe, D. et al. (2022), Population ageing and government revenue : Expected trends and policy considerations to boost revenue, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9ce9e8e3-en.
[17] Financial Times (2023), FDI Markets: the in-depth crossborder investment monitor from the Financial Times, https://www.fdimarkets.com/.
[8] Gouvernement du Canada (2023), La carboneutralité d’ici 2050, https://www.canada.ca/fr/services/environnement/meteo/changementsclimatiques/plan-climatique/carboneutralite-2050.html.
[24] Gouvernement du Canada (2022), Inclusion et respect de la diversité, https://www.international.gc.ca/world-monde/issues_development-enjeux_developpement/human_rights-droits_homme/inclusion_respect.aspx?lang=fra.
[15] Gouvernement du Canada (2022), Le point sur le commerce 2021 - Les investissements directs étrangers sous la loupe (IDE), https://www.international.gc.ca/transparency-transparence/state-trade-commerce-international/2021.aspx?lang=fra.
[19] OCDE (2023), Base de données régionales de l’OCDE, https://www.oecd.org/fr/regional/.
[2] OCDE (2023), Comptes nationaux, https://stats.oecd.org/.
[1] OCDE (2023), Études économiques de l’OCDE : Canada 2023, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/81603827-fr.
[10] OCDE (2023), FDI in Figures. April 2023, https://www.oecd.org/daf/inv/investment-policy/FDI-in-Figures-April-2023.pdf.
[11] OCDE (2023), Statistiques sur l’IDE, https://stats.oecd.org/.
[13] OCDE (2023), Trade in goods and services, https://stats.oecd.org/.
[21] OCDE (2022), Boîte à outils des politiques relatives aux qualités de l’IDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/7ba74100-en.
[25] OCDE (2022), Consultation menée au Canada sur les pratiques des entreprises en matière de durabilité.
[18] OCDE (2022), The geography of foreign investment in OECD member countries : How investment promotion agencies support regional development, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/1f293a25-en.
[6] OCDE (2021), Economic Policy Reforms 2021 - Going for Growth: Shaping a Vibrant Recovery, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/3c796721-en.
[12] OCDE (2021), Global Value Chains: Efficiency and Risks in the Context of COVID-19, https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/global-value-chains-efficiency-and-risks-in-the-context-of-covid-19-67c75fdc/.
[22] OCDE (2021), OECD Investment Policy Reviews: Thailand, Examens de l’OCDE des politiques de l’investissement, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/c4eeee1c-en.
[23] OCDE (2021), The Impact of Regulation on International Investment in Finland, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b1bf8bee-en.
[4] OCDE (2020), Preparing for the Future of Work in Canada, Revues de l’OCDE sur la création locale d’emplois, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/05c1b185-en.
[3] OCDE (2020), Workforce Innovation to Foster Positive Learning Environments in Canada, Getting Skills Right, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a92cf94d-en.
[20] OCDE (2019), FDI Qualities Indicators: Measuring the sustainable development impacts of investment, https://www.oecd.org/fr/investissement/fdi-qualities-indicators.htm.
[14] Statistique Canada (2023), Activités des entreprises multinationales au Canada, multinationales canadiennes et étrangères, selon la province, le secteur et l’industrie, niveau de l’établissement, https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3610062001&pickMembers%5B0%5D=2.3&pickMembers%5B1%5D=3.2&cubeTimeFrame.startYear=2014&cubeTimeFrame.endYear=2018&referencePeriods=20140101%2C20180101&request_locale=fr.
[16] Statistique Canada (2022), Bilan des investissements internationaux, investissements directs canadiens à l’étranger et investissements directs étrangers au Canada, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) et la région, annuel (x 1 000 000), https://www150.statcan.gc.ca/n1/fr/catalogue/3610000901.
[7] Statistique Canada (2022), Les immigrants représentent la plus grande part de la population depuis plus de 150 ans et continuent de façonner qui nous sommes en tant que Canadiens, https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/221026/dq221026a-fra.htm.
Annexe 1.A. La consultation menée par l’OCDE sur les pratiques des entreprises en matière de durabilité : méthodologie et statistiques sommaires
Une consultation sur les pratiques durables des entreprises canadiennes et étrangères opérant au Canada a été menée par l’OCDE d’octobre à novembre 2022, en collaboration avec Investir au Canada. Les informations ont été recueillies au moyen d’un questionnaire en ligne (30 questions), complété par des entretiens téléphoniques de 30 minutes. 24 entreprises canadiennes et 33 entreprises étrangères y ont pris part. Par « entreprise étrangère », il faut entendre une société résidant au Canada dont un investisseur résidant dans une autre économie détient, directement ou indirectement, 10 % a minima des droits de vote.
Certaines des entreprises participantes ont été contactées à partir d’une liste fournie par Investir au Canada, et les autres par l’intermédiaire du Business at OECD (BIAC), des chambres de commerce, des ambassades et consulats étrangers, des bureaux du commerce et des investissements du Canada, ou bien directement aux coordonnées disponibles sur leur site web (par courriel ou par téléphone). Les entreprises ont été sélectionnées compte tenu de divers critères, avec la volonté de couvrir un éventail de tailles de société, de secteurs d’activité, de localisations géographiques au Canada et, dans le cas des entreprises étrangères, de pays d’origine et d’années de présence sur le marché canadien.
Le questionnaire était divisé en cinq sections :
1. Informations générales : questions générales portant sur le nom, le secteur d’activité, le lieu d’implantation, l’actionnariat et le chiffre d’affaires annuel total de l’entreprise.
2. Emploi, qualité de l’emploi et compétences : questions sur le nombre de salariés, le coût de la main-d’œuvre, le type de contrat (par exemple, CDI à temps plein, à temps partiel), la répartition des compétences et les pratiques en matière de formation ; la répartition des compétences comprenait trois niveaux :
a. Main-d’œuvre hautement qualifiée : salariés occupant des tâches nécessitant des connaissances théoriques et techniques approfondies (par exemple, ingénieurs, juristes, techniciens, etc.).
b. Main-d’œuvre moyennement qualifiée : salariés occupant des tâches nécessitant un certain niveau de compétences et de formation (par exemple, employés de bureau, vendeurs, opérateurs de machines, assembleurs, etc.).
c. Main-d’œuvre peu qualifiée : salariés occupant des tâches ne nécessitant pas de compétences ni de formation spécifiques (par exemple, ouvriers de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche, ouvriers du bâtiment).
3. Diversité et inclusion : questions sur les employés vulnérables (femmes, autochtones, immigrants et travailleurs/étudiants étrangers, et personnes en situation de handicap), et notamment sur le nombre de salariés relevant de ces groupes de travailleurs, le nombre de cadres parmi eux, le nombre d’entre eux ayant bénéficié de formations, ainsi que sur les pratiques de l’entreprise en faveur de la diversité et de l’inclusion au travail.
4. Empreinte carbone et transition énergétique : questions sur le personnel en charge de la durabilité, la formation environnementale, les certifications environnementales, les objectifs et les cibles stratégiques, les audits environnementaux récents et l’adoption récente de mesures environnementales diverses.
5. Échanges commerciaux, intégration dans les CVM, productivité et innovation : questions sur les activités d’innovation récentes, les partenariats avec des entreprises nationales pour le développement conjoint de produits et/ou la fourniture de services (y compris sur les partenariats de R-D, la taille de l’entreprise partenaire et les échanges de personnel), et la formation des fournisseurs.
Un courriel contenant une invitation à participer à la consultation ainsi qu’un lien vers le questionnaire en ligne a été adressé aux entreprises. Après avoir répondu à l’enquête, ces dernières se sont vu convier à un entretien téléphonique de 30 minutes, dont l’objectif était de dégager une compréhension plus approfondie de leurs pratiques et activités dans ces domaines du développement durable. Parmi les participants aux entretiens figuraient aussi bien des PDG et des directeurs généraux, que des responsables de la durabilité, de la communication, de l’innovation, de la comptabilité ou encore des ressources humaines.
Dans la mesure où il ne s’agissait pas là d’un échantillon d’entreprises représentatif de l’ensemble de la population des entreprises nationales et étrangères opérant au Canada, l’analyse et les indicateurs issus de l’enquête sont à interpréter avec précaution. Les résultats de cette consultation ont été mis à profit dans le présent rapport pour l’enrichir d’observations empiriques et pour compléter l’analyse menée des différentes données quantitatives recueillies par ailleurs auprès de sources statistiques officielles, en particulier dans les domaines où l’information statistique tend à être rare ou difficile d’accès.
La majorité des entreprises qui ont participé opèrent dans le secteur manufacturier et dans celui des services (Graphique d’annexe 1.A.1, partie A). Dans le secteur manufacturier, il s’agit d’entreprises actives dans l’industrie pharmaceutique, l’automobile, les autres transports, la chimie, l’alimentation ou l’électronique. Dans le secteur des services, il s’agit d’entreprises opérant dans les services professionnels et administratifs, le commerce de détail, l’information et la communication ou la finance et l’assurance. Le secteur des industries extractives est représenté par des entreprises actives dans l’extraction pétrolière et gazière ou dans l’extraction des métaux. Les entreprises du secteur de l’énergie opèrent dans les énergies vertes ou la gestion des déchets, tandis que le secteur de la construction est représenté par deux entreprises actives dans les infrastructures ou la construction. Enfin, l’entreprise du secteur agricole est une entreprise agro-industrielle.
La plupart des entreprises qui ont pris part à la consultation ont installé leur siège ou leur filiale canadienne en Ontario (Graphique d’annexe 1.A.1, partie B). Le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique sont respectivement les deuxième, troisième et quatrième provinces les plus représentées. Seule une minorité d’entreprises sont implantées en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Environ la moitié des entreprises étrangères ont leur siège sis en Europe (Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Pays-Bas et Royaume-Uni), contre dix en Amérique du Nord, dont sept aux États-Unis, le principal pourvoyeur d’IDE au Canada. Un plus petit nombre d’entreprises sont des filiales de sociétés basées en Asie et en Océanie, à savoir en Inde, au Japon, en Corée, en Nouvelle-Zélande, à Taïwan ou aux Émirats arabes unis.
Note
← 1. Les travailleurs étrangers comprennent les immigrants (c'est-à-dire les personnes nées à l'étranger ayant le statut de résident permanent) et les travailleurs étrangers temporaires (à savoir les personnes titulaires d'un visa temporaire de travail ou d'études ou ayant demandé le statut de réfugié). Tous les travailleurs étrangers ne peuvent pas être considérés comme des travailleurs « vulnérables », et certains d’entre eux peuvent être hautement qualifiés et occuper des emplois bien rémunérés.